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Mythologie
 
 

 

 

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L'Angleterre sous les Plantagenêts (XII° - XIV° siècle)

CHAPITRE PREMIER : Henri II (1154 - 1189)

III : Révolte des enfants d'Henri II

 

            1° La guerre dans la famille de Henri II – Une des caractéristiques du règne d’Henri II est la querelle sanglante qui l’opposa à ses fils, au cours de toute sa fin de règne. Tous les proches du roi d’Angleterre se dressèrent contre lui : sa femme Aliénor, ses fils, ses belles filles, etc.

 

a) Première révolte de Henri Court Mantel (1173) : Le premier à se révolter fut l’aîné des fils du roi d’Angleterre, Henri, surnommé Court Mantel, qui avait 16 ans à l’époque.

Au cours de sa lutte contre Thomas Becket, Henri II, pour tourmenter le primat, qui était le seul selon la coutume à avoir le droit de sacrer les rois, avait fait donner l’onction royale à son fils aîné par l’archevêque de York.

Lors du festin qui s’ensuivit, Henri II plaisanta en disant qu’il n’était plus le roi, ce que son fils prit au sérieux.

En 1173, il le somma de lui céder la couronne. Son père refusant, Henri s’échappa de Normandie et se réfugia à la cour du roi de France. Vinrent ensuite l’y rejoindre ses deux frères, Geoffroy et Richard. La reine Aliénor tenta de rejoindre ses fils, mais son mari ne la laissa pas faire et la jeta en prison.

Copie en plâtre du gisant d'Aliénor d'Aquitaine, situé dans l'Abbaye de Fontevrault (la pigmentation a été restaurée récemment.), Victoria & Albert Museum, Londres.

Louis VII accueillit avec faste les trois princes, traitant Henri Court Mantel en roi, et lui promettant le secours de ses armes.

 

            Henri II se trouvait dans une situation problématique. Seul son fils Jean, encore un enfant, était auprès de lui. Beaucoup de ses vassaux, vivant en Normandie ou en Angleterre l’abandonnèrent.

Richard soulevait le Poitou ; Geoffroy la Bretagne ; le roi de France, associé à Henri Court Mantel et au comte de Flandre, s’attaquait à la Normandie.

Le roi d’Angleterre décida alors de se faire vassal du pape, gagnant ainsi son soutien. Puis il obtint l’excommunication de ses fils rebelles. Enfin, à la tête d’une armée de mercenaires (Brabançons, Routiers, Cottereaux, etc.), il réussit, en deux campagnes (1173 et 1174.), à prendre la Normandie, la Bretagne, le Poitou, et à rétablir partout son autorité.

 

b) Henri II pénitent à Canterbury (1174) : Alors que Henri II venait de remporter de brillantes victoires, il apprit une nouvelle importante : Henri Court Mantel et le comte de Flandre, à la tête d’une importante flotte, allaient mettre le cap sur l’Angleterre, où ils comptaient de nombreux partisans parmi les barons.

Henri II eut une idée qui lui permit de se réconcilier avec son peuple : il se rendit au tombeau de Thomas Becket en habits de pénitent, pieds nus. Il y demeura 24 heures en prières, à jeun, se faisant flageller.

Cette pénitence, feinte ou réelle, eut un plein succès. Le peuple, voyant le roi réconcilié avec le martyr, se rangea sous sa bannière, les seigneurs durent se soumettre. L’Angleterre fut sauvée d’une nouvelle invasion.

 

            Peu après, Louis VII abandonna le siège de Rouen, dépité par cette guerre qui ne donnait aucun résultat, et qui coûtait beaucoup d’argent. Il fit la paix avec Henri II en 1174.

Richard s’engagea même à châtier la révolte qu’il avait lui même provoquée en Aquitaine, ce qui dura deux ans, de 1176 à 1177.

 

c) Nouvelle révolte de Henri Court Mantel, sa mort (1183) : Cependant, peu de temps après leur réconciliation, les fils du roi d’Angleterre se brouillèrent entre eux. Et comme Henri II intervint en faveur de Richard, les deux autres se retournèrent contre ce dernier.

Un jour, il était convenu d’une rencontre entre le roi et Geoffroy à Limoges. Lorsque Henri II se présenta, les archers de son fils lui tirèrent dessus.

Un autre jour, un messager vint l’avertir que son fils Henri, tombé gravement malade, le priait de venir le voir. Le roi ne bougea pas, ne souhaitant pas tomber dans une embuscade comme à Limoges.

Un second messager vint auprès de Henri II peu de temps après. Il lui apprit que son fils était mort en implorant le pardon de son père, couché sur un lit de cendre comme marque de repentir.

Le roi en éprouva une vive douleur, et Geoffroy vint lui faire ses excuses peu de temps après.

 

d) Nouvelle révolte de Geoffroy et Richard : La bonne entente ne dura que quelques mois.

Le conflit reprit alors que Henri II refusa d’adjoindre l’Anjou au duché de Bretagne, qui appartenait à Geoffroy. Ce dernier se retira alors à Paris, où il mourut au cours d’un duel en 1186.

Après Geoffroy, ce fut au tour de Richard de devenir l’hôte de Philippe II. Et le fils du roi d’Angleterre n’hésita pas à lutter contre son père lorsque le roi de France déclara la guerre au vieux Plantagenêt.

Chaque jour, de nouveaux barons venaient rejoindre Richard. C’est pourquoi, abandonné de tous, incapable de défendre ses Etats, Henri II dut demander la paix.

Ainsi fut signé en 1189 le traité de la Colombière, par lequel le roi d’Angleterre se reconnaissait homme lige du roi de France, renonçait à toute suzeraineté sur les villes du Berry, s’engagea à payer les frais de guerre (20 000 marcs d’argent.), et rendait ses bonnes grâces à Richard, permettant à ceux qui l’avaient suivi de demeurer ses vassaux.

 

            2° Mort de Henri II (1189) – Au moment de signer le traité, le roi d’Angleterre, qui était malade et couché, demanda les noms des vassaux qui avaient suivi Richard dans la révolte. Quand ses proches lui citèrent le nom de Jean, son plus jeune fils, il en fut profondément affligé.

Il vécut encore quelques jours, puis mourut[1].

Copie en plâtre du gisant d'Henri II, situé dans l'Abbaye de Fontevrault (la pigmentation a été restaurée récemment.), Victoria & Albert Museum, Londres.

A sa mort, ses serviteurs pillèrent sa maison et l’abandonnèrent. Il fut enterré sans aucune gloire, n’emportant dans la tombe qu’un vieux sceptre et un anneau de médiocre qualité.

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[1] La chronique veut qu’il ait prononcé ces dernières paroles avant de s’éteindre : « Honte à un roi vaincu ! Maudit soit le jour où je suis né, maudits de Dieu soient les fils que je laisse ! »

 

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