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L'Angleterre sous les Plantagenêts (XII° - XIV° siècle)

CHAPITRE DEUXIÈME : Richard coeur de lion et Jean sans Terre

(1189 - 1216)


II : Jean sans Terre (1199 - 1216)

           

            1° la prise de pouvoir de Jean sans Terre – Suite à la mort de Richard, Jean sans Terre usurpa le trône, qui aurait dû revenir à son neveu, Arthur de Bretagne, fils de son défunt frère aîné Geoffroy (qui, rappelons le, était mort lors d’un tournoi en France.).

Arthur n’était alors qu’un enfant, et sa mère Constance décida de mettre ses droits sous la protection du roi de France.

Cependant, en 1200, Jean sut convaincre Philippe II de le laisser sur le trône, et le roi de France reconnut le Plantagenêt comme héritier de tous les Etats de Henri II, sauf la Bretagne, qui resta cependant à Arthur.

Cependant, le roi Jean ne fit pas l’unanimité, et les choses s’envenimèrent rapidement : plusieurs seigneurs d’Aquitaine, pour se venger d’un outrage que leur avait fait le roi Jean, se révoltèrent et proclamèrent Arthur. Mais le jeune prince tomba entre les mains de son oncle, qui l’assassina de ses mains et jeta son cadavre dans les eaux de la Seine.

Ce dernier fut donc cité pour ce crime devant la cour des pairs par son suzerain le roi de France, mais n’y comparut pas. Jugé par contumace, il fut déclaré déchu de tous ses fiefs et condamné à mort en 1203.

Jean sans Terre perdit alors la Normandie, le Maine, le Poitou, la Touraine et l’Anjou. Toutes ces provinces se soumirent sans résistance, lasses de la tyrannie du roi d’Angleterre.

 

2° la coalition de 1214 – Dépeint par les historiens comme lâche, cruel et avide, Jean sans Terre faillit perdre la couronne en 1211, qu’il ne réussit à conserver qu’en se déclarant en 1212 vassal du Saint Siège, s’engageant à payer tribut.

Mais le roi n’acceptait pas le sort que lui avait fait subir Philippe II, en le privant de ses possessions en France. Jean parvint à gagner à sa cause le comte de Flandre, Ferrand,  ainsi qu’Othon IV, prétendant germanique à la couronne impériale. Ce dernier, qui disputait le trône au jeune Frédéric II, souhaitait remporter une victoire en France, ce qui assurerait son triomphe en Allemagne.

Devant une telle coalition, le roi d’Angleterre avait de grandes chances de l’emporter. Cependant, Philippe II ne perdit pas courage.

Alors que Jean sans Terre était attaqué en Aquitaine par le prince Louis (futur Louis VIII.), ses alliés étaient vaincus à Bouvines par le roi Philippe[1].

Othon IV avait fui le champ de bataille ; le comte Ferrand, blessé, avait été emprisonné. Il en était de même pour le comte de Salisbury, qui commandait les troupes anglaises.

L’échec du roi d’Angleterre était complet, ayant perdu une grande partie de ses chefs de guerre.

 

3° la Grande Charte – Après la défaite de Bouvines, Jean fut plus impopulaire que jamais, et une révolution éclata en Angleterre. En 1215, les prélats et les barons profitèrent de l’occasion pour faire signer au roi d’Angleterre la Grande Charte (la Magna Carta de son nom latin.). Cette dernière est considéré aujourd’hui même comme le fondement des libertés anglaises.

La Magna Carta.

La charte confirmait les libertés du clergé (en particulier concernant l’élection des abbés et des prélats.), fixait les contributions en argent dues par la noblesse, protégeait les bourgeois contre l’arbitraire, garantissait la liberté individuelle, et stipulait qu’un homme libre ne pouvait être condamné à mort, à l’exil ou à l’emprisonnement que par ses pairs. Enfin, elle instaurait la création du jury : l’objectif de ce dernier, composé de 25 barons, étant de veiller à la juste exécution de la charte.

Ainsi la royauté cessait d’être absolue, et apparaissait une ébauche d’un régime constitutionnel. Jean signa la charte à contre cœur.

Jean sans Terre signant la Magna Carta, gravure issue de l'ouvrage Cassell's history of England, Angleterre, 1902.

 

Par la suite, ce dernier tenta de regrouper auprès de lui un maximum de mercenaires (surtout recrutés en France.). En 1216, lorsqu’il se sentit assez fort, il voulut reprendre sa signature. Les barons, devant ce parjure, considérant que les libertés du royaume avaient été violées, déclarèrent le roi déchu du trône. Puis ils offrirent alors la couronne à Louis, fils du roi de France.

Ce dernier accepta, malgré les protestations du légat du pape (qui voulait couvrir Jean en tant que vassal de l’Eglise.). Le fils de Philippe II Auguste passa alors en Grande Bretagne, mit en déroute les armées de Jean sans Terre, et fut reçu à Londres en Triomphe.

C’est alors que le roi Jean mourut , laissant derrière lui un fils âgé de dix ans, le jeune Henri III.

Les barons n’avaient aucun intérêt à rejeter le jeune héritier, d’autant que du fait de sa minorité il pouvait être facilement influençable. Ils n’avaient, en outre, aucun grief à formuler contre cet enfant.

Après deux défaites, Louis signa un traité avec les barons anglais, puis dut retourner en France, en 1217.

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[1] Pour connaître le côté français du combat de Bouvines, rendez vous au 2, section VI, chapitre deuxième, les Capétiens. Pour le côté allemand, voir le 4, section I, chapitre quatrième, l’Empire germanique et l’Eglise.

 

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