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L'Empire byzantin

 

CHAPITRE QUATRIEME : L'Empire de Nicée

           

            Comme nous l’avons vu précédemment, suite à la chute de Constantinople, les Grecs érigèrent trois Etats indépendants : l’Empire de Nicée, l’Empire de Trébizonde, et le despotat d’Epire.

L'Empire byzantin suite à la IV° croisade (1204.).

Hasards de l’Histoire, ce fut l’Empire de Nicée qui parvint à reconquérir Constantinople des mains des Latins, près de 60 ans après la IV° croisade. Cependant, l’Empire de Trébizonde et le despotat d’Epire décidèrent de rester indépendants, même après la reconstitution de l’Empire byzantin.

C’est pour cette raison que les souverains de l’Empire de Nicée sont aujourd’hui considérés comme les successeurs des précédents Empereurs de Constantinople, contrairement aux dirigeants d’Epire et de Trébizonde.

 

            1° Théodore I° Lascaris (1204 à 1222) – Théodore I° Lascaris naquit en 1175, au sein d’une famille proche de la cour de Constantinople (en 1199, il épousa Anne Ange, fille de l’Empereur Alexis III[1].).

Pièce de monnaie à l'effigie de Théodore I° Lascaris (il est accompagné par Saint Théodore, à droite.).

 

En 1204, suite à la prise de la ville par les croisés, Théodore I° décida de rejoindre Nicée. Cependant, les croisés parvinrent à vaincre l’armée grecque, et s’emparèrent ainsi de la Bithynie (une province au nord de l’Asie mineure.).

En outre, Théodore I° fut attaqué par David Comnène, frère d’Alexis Comnène, duc de Trébizonde (les deux hommes étaient les petits fils d’Andronic Comnène, chassé du pouvoir par Isaac II Ange[2].). Au final, Théodore I° parvint à l’emporter.

 

En avril 1205, les Latins de Constantinople tentèrent en vain de s’attaquer aux Bulgares, et essuyèrent une cuisante défaite. Le tsar Jean Kalojan, qui avait succédé à Ivan et Pierre Asen[3], s’empara alors de la Thrace et de la Macédoine, et parvint à capturer l’Empereur Baudouin I° (ce dernier mourut peu de temps après, sans doute fut il exécuté.). Le doge Enrico Dandolo, qui avait lui aussi participé à la bataille, rendit l'âme à la même époque.

Le frère de Baudouin, Henri de Hainaut, monta alors sur le trône de Constantinople. Dans un premier temps, il ne put pas opposer de résistance à Théodore Lascaris, qui fonda l’Empire de Nicée en avril 1208 (ce dernier, s’alliant avec Jean Kalojan, s’était emparé de Cyzique et de Nicomédie.).

A cette époque, l’Empereur déchu Alexis III avait rejoint l’Empire de Nicée. Se montrant résolument hostile à son beau fils Théodore I°, ce dernier décida alors de le jeter en prison, où il mourut en 1210.

 

Cependant, Jean Kalojan était mort en octobre 1207 devant Andrinople, privant Théodore I° d’un précieux allié. En outre, Henri de Hainaut faisant la paix avec la Bulgares en novembre 1208, l’Empereur de Constantinople eut donc les mains libres.

De ce fait, il s’attaqua l’année suivante au royaume de Thessalonique, ou les barons, à la mort de Boniface de Montferrat, avaient refusé de prêter hommage à Constantinople (en 1210, le royaume de Thessalonique fut rattaché à l’Empire latin.).

Henri du Hainaut parvint aussi à repousser Michel I° Doukas (il était un cousin de l’ancien Empereur Isaac II Ange.), despote d’Epire, qui lui aussi avait des vues sur le royaume de Thessalonique.

 

En 1211, Henri de Hainaut s’attaqua à Théodore I°, qui décida alors de s’allier à Léon II, roi de Cilicie. Cependant, cette alliance ne fut guère utile, car l’Empereur de Nicée, vaincu à Pergame, dut céder au Latins tout la partie nord ouest de l’Asie mineure.

 

Théodore I° décida alors de s’attaquer à l’Empire de Trébizonde, s’emparant de plusieurs centaines de kilomètres de côtes bordant la mer noire (1214.).

 

En 1216, Henri de Hainaut mourut, et ce fut Pierre II de Courtenay, le mari de sa sœur Yolande de Flandres, qui fut couronné Empereur à Rome (avril 1217.). Cependant, ce dernier tomba dans une embuscade grecque alors qu’il se rendait à Constantinople, et mourut en captivité fin 1218.

Cependant, Yolande donna naissance à Baudouin II de Courtenay, qui naquit en peu de temps la capture de son père (la régence fut confiée à Robert de Courtenay, un autre fils de Yolande.).

En 1219, Théodore I° se rapprocha alors de l’Empire latin, épousant Marie, fille de Pierre II et Yolande.

 

A sa mort en 1222, ce fut son beau fils Jean III Doukas Vatatzès qui lui succéda.

 

            2° Jean III Doukas Vatatzès (1222 à 1254) – Sentant sa mort approcher, Théodore I°, Empereur de Nicée, décida de choisir son beau fils Jean III, en raison de sa valeur militaire.

Pièce de monnaie à l'effigie de Jean III Doukas Vatatzès (il est accompagné par la Sainte Vierge, à droite.).

Né en Thrace en 1193, le nouveau souverain eut une politique bien plus agressive que son prédécesseur. En 1224, il vainquit les Latins à la bataille de Poimanenon, occupa Andrinople, et s’empara de quelques possessions Vénitiennes.

La même année, Théodore Doukas (demi-frère de Michel I° Doukas.), despote d’Epire, parvint à s’emparer de Thessalonique, et chassa les Latins de Thrace.

 

En 1235, Jean III, allié aux Bulgares d’Ivan Asen II, tenta en vain de s’emparer de Constantinople, alors défendu par le nouvel Empereur Jean de Brienne (ancien roi de Jérusalem, qui avait remplacé Robert de Courtenay.) et la flotte vénitienne. Bien que très affaiblis, les Latins parvinrent à conserver la cité entre leurs mains.

Echouant devant la capitale, Jean III s’empara néanmoins de la Thrace et de la Macédoine.

 

Malgré ses victoires à l’ouest, l’Empereur de Nicée restait menacé par les Turcs à l’est. Cependant, l’invasion des Mongols en Asie mineure fut salutaire à Jean III, ces derniers s’attaquant alors aux Seldjoukides.

Les Mongols, qui étaient un peuple de nomades, étaient originaires de l’actuelle Mongolie. Envahissant le nord de la Chine au tout début du XIII° siècle, ils progressèrent jusqu’aux rives de la Méditerranée en l’espace d’un demi-siècle.

 

En 1246, Jean III s’empara de Thessalonique, et força le despote d’Epire, Michel II (le fils de Théodore Doukas.), à faire allégeance.

 

Jean III mourut en 1254, et son fils Théodore II Lascaris s’empara alors du pouvoir.

 

            3° Théodore II Doukas Lascaris (1254 à 1258) – Théodore II, né en 1222, monta sur le trône à la mort de son père en 1254. Tout comme l’avait fait Jean III, le nouveau souverain ne tarda guère à passer à l’offensive.

Pièce de monnaie à l'effigie de Théodore II Doukas Lascaris (il est accompagné par la Sainte Vierge, à droite.).

 

Théodore II pérennisa l’alliance avec les Bulgares en mariant sa fille Irène au tsar Constantin Asen (l’Empereur de Nicée avait épousé Hélène de Bulgarie en 1235.), et mata les Epirotes qui s’étaient révoltés suite à la mort de Jean III. Michel II, despote d’Epire, dut alors céder Durazzo (l’ancienne Dyrrachium.) et l’Albanie (il épousa alors Marie, une autre fille de Théodore II.).

 

L’Empereur de Nicée mourut prématurément en 1258.

 

            4° Jean IV Doukas Lascaris (1258 à 1261) – A la mort de Théodore II, ce fut son fils Jean IV Lascaris qui fut proclamé Empereur. Cependant, ce dernier étant né en 1250, une régence fut alors mise en place.

Ce fut alors Georges Muzalon, un ancien conseiller de Théodore II, qui reçut la régence. Cependant, ce dernier fut rapidement assassiné (sans doute à l’instigation du général Michel Paléologue, qui le remplaça peu après au poste de régent.).

Pièce de monnaie à l'effigie de Michel Paléologue (il est accompagné par la Saint Michel, derrière lui, et par le Christ, à droite.).

En décembre 1258, Michel Paléologue et Jean IV furent couronnés co Empereurs.

 

a) Guerre contre le despotat d’Epire et la principauté d’Achaïe (1258 à 1259) : en Grèce, le despote d’Epire Michel II, qui avait été vaincu par Théodore II Lascaris, décida alors de se révolter. Allié à Manfred, roi de Sicile, et à Guillaume II de Villehardouin, prince d’Achaïe, le despote d’Epire était bien plus dangereux que l’Empire latin de Constantinople, qui avait perdu toute prétention depuis bien des années.

Jean Paléologue, le frère de Michel, fut alors envoyé en Thessalie. Progressant sans rencontrer de grandes oppositions, les Nicéens affrontèrent finalement les armées d’Achaïe en septembre 1259 (les Epirotes préférèrent fuir avant l’affrontement, abandonnant leurs alliés. Cependant, l’on ne sait pas exactement s’ils se disputèrent avec les Achaïens ou bien s’ils prirent peur en voyant l’armée nicéenne.).

Vaincu, le prince d’Achaïe fut contraint de reconnaître la suzeraineté de l’Empire de Nicée.

Par la suite, Jean Paléologue progressa jusqu’à Thèbes, mais le général nicéen Alexis Stratégopoulos fut vaincu par Nicéphore, fils de Michel II.

Finalement, une paix fut signée entre Nicée et le despotat d’Epire.

 

b) Le traité de Nymphée et la prise de Constantinople (1261) : quelques mois après l’expédition contre le despotat d’Epire, Michel Paléologue reçut la visite d’une ambassade génoise à Nicée. Les Génois, suite à la prise de Constantinople par les croisés en 1204, avait été privés de leurs avantages commerciaux par les Vénitiens (en effet, en 1126, l’Empereur byzantin Jean II Comnène avait décidé d’ouvrir Constantinople à Pise et Gènes, afin de mettre fin au monopole commercial vénitien[4].).

Michel Paléologue s’engagea à chasser les Vénitiens de Constantinople et donner le monopole commercial à Gènes ; en échange, les Génois acceptèrent de mettre leur flotte à disposition de Michel Paléologue. Le traité de Nymphée fut alors signé en mars 1261.

 

L’Empereur de Nicée était dès lors prêt à en découdre, mais la prise de la ville ne se déroula pas conformément à ses plans.

A cette époque, le général nicéen Alexis Stratégopoulos se trouvait en Grèce, à proximité de Constantinople (il avait été chargé de surveiller les Bulgares, qui se trouvaient non loin de la capitale.).

Alexis apprit alors que les Latins étaient partis attaquer une île appartenant à l’Empire de Nicée. S’approchant de la cité, les habitants ouvrirent les portes, et les hommes d’Alexis pénétrèrent dans Constantinople (25 juillet 1261.).

 

Peu de temps après, l’Empereur latin Baudouin II préféra s’enfuir, et les Vénitiens envoyèrent en vain une flotte afin de reprendre la ville.

 

Michel Paléologue arriva dans la ville dans le courant du mois d’août. Il se fit alors couronner co Empereur avec le jeune Jean IV en la basilique Sainte Sophie.

Cependant, Michel Paléologue ne tarda guère à éliminer son rival. Quelques mois après le couronnement, il fit énucléer Jean IV, et l’exila dans la mer de Marmara (il y mourut en 1305.).

C’est ainsi que prit fin la dynastie des Lascaris.

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[1] Pour plus de renseignements sur le règne d’Alexis III, voir le 2, section VIII, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

[2] Pour en savoir plus sur le règne d’Andronic Comnène et l’usurpation d’Isaac II, voir le 5, section VII, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

[3] Pour plus de renseignements sur la révolte d’Ivan et Pierre Asen et la renaissance de l’Etat bulgare, référez vous au c), 1, section VIII, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

[4] Pour en savoir plus sur le règne de Jean II Comnène, voir le 2, section VII, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

 
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