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		  1° 
	Politique extérieure – Si la politique 
	intérieure de Philippe III peut être considérée comme une réussite, ce ne 
	fut pas le cas de sa politique extérieure, qui fut un échec. 
	Lors de l’accession au trône de Philippe III, la 
	géopolitique européenne connait un tournant radical. Tout d’abord, le roi 
	d’Angleterre Henri III, qui fut un des plus insignifiants souverains que le 
	pays connut, mourut 1272. 
	Son successeur, Edouard I°, fut bien plus combatif et dangereux que son 
	prédécesseur.  
	Par ailleurs, en 1273, le grand interrègne 
	prit fin (l’on a appelé cette période ainsi car il n’y a pas eu de souverain 
	sur le trône depuis la mort du dernier Empereur germanique, Conrad IV, 
	en 1254.). 
	L’Empire germanique redevenait ainsi une puissance potentiellement 
	dangereuse pour le royaume de France. 
	  
	Tout d’abord, Philippe III décida d’intervenir 
	dans la succession du royaume de Castille, opposant son beau frère 
	Ferdinand de la Cerda (qui avait épousé une des filles de Saint Louis.) 
	à Sanche IV. Les deux hommes étaient les fils d’Alphonse X, 
	roi de Castille. 
	Ce dernier, à la mort de Ferdinand (en 1275.), 
	décida alors de privilégier Sanche IV plutôt que les enfants du défunt. 
	Philippe III ne put faire plier Alphonse X, et Alphonse de la Cerda, 
	le fils du défunt, gagna finalement la France au début du XIV° siècle (le 
	roi de France lui accorda alors la baronnie de Lunel.). 
	  
	Philippe III, qui avait donné le Comtat Venaissin 
	à la papauté, s’était ainsi fait un allié. Il soutint donc la papauté dans 
	sa lutte contre les gibelins.
	 
	  
	Par ailleurs, le roi de France soutint l’action de 
	son oncle Charles d’Anjou, qui s’était emparé de la Sicile et avait vaincu 
	les derniers souverains.  
	 
	Gisant de Charles d'Anjou, premier tiers du XIV° siècle, église saint Denis. 
	Cependant, le 30 mars 1282, un évènement 
	dramatique survint : les vêpres siciliennes. Ce jour là, les Français 
	se trouvant sur l’île furent en grande partie massacrés par les insulaires 
	(l'on raconte que les Siciliens se seraient révoltés suite aux outrages que 
	les Français auraient fait subir à une jeune Sicilienne.).  
	 
	Le déclenchement des vêpres siciliennes, 
	par A. DE NEUVILLE, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, 
	par Guizot. 
	Pierre III, roi d’Aragon, qui avait des vues sur la Sicile depuis son 
	mariage avec Constance, fille du défunt Empereur germanique 
	Manfred, s’empressa de récupérer cette insurrection. Allié avec 
	l’Empereur byzantin Michel VIII (qui voyait la progression des Francs 
	en Orient d’un très mauvais œil.), 
	il chassa peu après les dernières troupes françaises de l’île. 
	Pierre III, qui s’était rapproché des gibelins, 
	s’attira les foudres du pape Martin IV, fortement contrarié de voir 
	un descendant des Hohenstaufen 
	revenir sur le trône de Sicile. Martin IV décida alors d’excommunier Pierre 
	III, donnant son royaume à Charles de Valois, fils de Philippe III. C’est 
	ainsi que débuta la croisade d’Aragon. 
	  
	2° La croisade 
	d’Aragon (1284 à 1285) – Philippe III, 
	lors de ce conflit, se trouva un allié en la personne de Jacques II, 
	roi de Majorque, et frère cadet de Pierre III.  
	En 1284, les armées du roi de France pénétrèrent 
	en Roussillon, commençant par réduire les résistances locales à néant. Puis, 
	l’année d’après, les Français envahirent la Catalogne, parvenant à s’emparer 
	de Gérone, où Charles de Valois fut couronné roi. 
	La campagne, qui avait commencé très 
	défavorablement pour Pierre III, connu cependant d’importants 
	rebondissements. Tout d’abord, la flotte du roi d’Aragon parvint à couper la 
	ligne de ravitaillement des Français, remportant la bataille navale de 
	Las Formiguas.  
	Au même moment, l’armée française, alors coupée de 
	son ravitaillement, fut frappée d’une terrible épidémie de dysenterie. 
	Malade, le roi de France décida alors de faire 
	sonner la retraite. Ce dernier parvint à traverser les Pyrénées sans être 
	inquiété, ce qui ne fut pas le cas des ses soldats malades : un grand nombre 
	d’entre eux furent massacrés par les hommes de Pierre III. 
	Cependant, Philippe III mourut de la dysenterie à 
	Perpignan, en octobre 1285. Par ailleurs, son adversaire Pierre III le 
	suivit dans la tombe peu de temps après (à noter que le conflit ne s’acheva 
	officiellement qu’en 1295, suite à la signature du traité d’Anagni.).
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