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Mythologie
 
 

 

 

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Les Carolingiens

 

CHAPITRE DEUXIÈME : Charlemagne (768 à 814)


VI : Charlemagne roi légendaire

 

            1° Relations diplomatiques de Charlemagne – Si le sacre impérial ne fit qu’augmenter la renommée de Charlemagne, il convient de préciser que ce souverain s’était rendu célèbre bien avant de recevoir le titre d’Empereur.

Maître de la Gaule, de l’Italie et de la Germanie, le roi des Francs fut reconnu par de nombreuses monarchies européennes.

Charlemagne recevant des cadeaux, enluminure issue de l'ouvrage Grandes Chroniques de France, Paris, France, XIV°siècle.

 

a) Avec les anglo-saxons : ainsi, Charlemagne entretenait une correspondance avec Offa, roi de Mercie (il s’agissait d’un des principaux royaumes d’Angleterre), et reçu des ambassades venues du royaume des Pictes (actuelle Ecosse).

 

b) Avec Constantinople : comme nous l’avons vu précédemment, les relations étaient tendues avec les Byzantins, particulièrement après le sacre de l’an 800.

Toutefois, Charlemagne reçut plusieurs ambassades de Constantinople : Irène, mère de l’Empereur Constantin VI, proposa en 781 de marier son fils à Rotrude, fille de Charles et Hildegarde (les fiançailles furent rompues en 787) ; en 801, Irène, devenue Impératrice, offrit sa main au roi des Francs.

 

c) Avec le califat abbasside de Bagdad : Charlemagne eut de bonnes relations avec le califat abbasside de Bagdad, à une époque où l’islam, religion encore mal connue, était parfois assimilée à du paganisme.

Charlemagne restaure les lettres et les sciences, fonde des écoles pour la jeunesse. Des extrémités de l'Orient, Haroun Al Raschid lui envoie par des ambassadeurs les clefs du Saint Sépulcre, par Henry-Léopold LEVY, 1874, le Panthéon, Paris.

 

En 801, le calife de Bagdad, Haroun ar-Rachid, envoya au roi des Francs un éléphant blanc, baptisé Aboulabas (les éléphants albinos, très rares, étaient considérés en Asie comme une manifestation divine). A cette occasion, les pèlerins chrétiens reçurent l’autorisation de se rendre à Jérusalem.

Haroun ar-Rachid envoya une seconde ambassade auprès de Charlemagne en 806, le roi des Francs recevant en cadeau une horloge à eau très élaborée.

 

            2° Charlemagne, un souverain modeste ? – Dans les chroniques de l’époque, Charlemagne fut présenté comme un souverain simple et modeste, à l’image de sa Cour.

 

Ainsi, Eginhard écrit que le roi des Francs ne revêtait que rarement les habits des grandes solennités (toge de couleur pourpre, vêtements brodés d’or, diadème, sandales ornées de pierres précieuses), étant généralement vêtu comme la plupart des hommes libres : des hauts-de-chausses et une chemise, par-dessus laquelle était mise une tunique fermée par une ceinture.

Charlemagne, qui n’appréciait pas les beuveries mais aimait la bonne chère, avait des divertissements simples : outre les activités culturelles, la chasse et la  natation (rappelons  que ce dernier s’était installé à Aix-la-Chapelle, réputée pour ses sources thermales qui permettaient au roi des Francs de pratiquer la natation en hiver). 

 

Si le récit d’Eginhard semble conforme à la réalité, la simplicité de Charlemagne ne fut vraisemblablement pas un choix mais une contrainte.

En effet, rappelons qu’à cette époque, le domaine royal était d’une taille modeste, et que les impôts (accaparés par les comtes) ne rentraient plus. Dans ces conditions, comment Charlemagne aurait t’il pu entretenir une Cour aussi luxueuse que celle de Constantinople ?

 

            3° Dernières années de règne de Charlemagne (810 à 814) – Comme nous l’avons vu plus tôt, les dernières années de règne de Charlemagne avaient été assombries par la mort de Pépin, en 810, et de Charles le Jeune, en 811.

Ainsi, le roi des Francs décida de faire couronner Empereur son fils Louis, lors d’une cérémonie organisée à Aix-la-Chapelle, en fin d’année 813.

Le sacre de Louis I° le Pieux par Charlemagne, par Jean Fouquet, enluminure issue de l'ouvrage Grandes chroniques de France, Paris, France, XV°siècle.

 

a) La mort de Charlemagne : en janvier 814, à l’issue d’une séance de natation, l’Empereur fut prit de fièvre. Il décida de suivre une diète rigoureuse, ne buvant qu’un peu d’eau. Cependant, son état ne s’améliora pas et Charlemagne mourut (vraisemblablement de pleurésie) le 28 janvier.

Ce dernier, âgé de 72 ans, avait régné 47 ans[1].

 

Le roi des Francs fut enterré le jour même dans la basilique d’Aix-la-Chapelle, qu’il avait fait construire.

 

b) Descendance de Charlemagne : Charlemagne avait eu de multiples fils de ses multiples compagnes : avec sa concubine Himiltrude, il eut Pépin le Bossu (enfermé dans un monastère en 792) ; sa première femme, Désirée de Lombardie, fut répudiée sans enfants ; sa seconde femme, Hildegarde, lui donna Charles le Jeune (décédé en 811), Pépin (décédé en 810) et Louis ; avec sa troisième femme, Fastrade, il n’eut que deux filles ; Liutgarde, sa quatrième femme, ne lui donna pas d’enfants.

 

En parallèle des épouses officielles, le roi des Francs eut plusieurs maitresses : Maldegarde, une maîtresse au nom inconnu, et Gerswinde, qui eurent chacune une fille ; avec Régina il eut Drogon et Hugues (l’aîné fut abbé de Luxeuil, le second abbé de Saint-Quentin) ; enfin, Adelinde enfanta Richbod et Thierry (l’un fut abbé de Saint-Riquier, l’autre fut clerc).

 

Louis étant le dernier héritier légitime de Charlemagne, il monta sur le trône impérial suite à la mort de son père.

 

c) La renommée de Charlemagne : la mort de Charlemagne fut pleurée par les membres de l’académie palatine, qui saluèrent la politique culturelle menée par le défunt.

La disparition du roi des Francs se répandit rapidement dans le royaume, ce qui affecta vraisemblablement de nombreux sujets (certaines chroniques exagèrent et présentent un Empire entier en pleurs, des montagnes des Pyrénées jusqu’aux forêts de Germanie).

 

Charlemagne, qui avait réussi à conquérir un territoire s’étendant du Roussillon à l’Oder, en passant par la péninsule italique, fut présenté par les chroniques comme un puissant roi, investi d’un droit divin.

Toutefois, ce souverain fut en réalité bien moins puissant qu’un Clovis, qu’un Louis XIV ou qu’un Napoléon, en raison de l’indépendance affichée de la noblesse. Ainsi, comtes et ducs se tinrent tranquilles pendant le règne de Charlemagne, mais ils n’hésitèrent pas à faire sécession lorsque l’autorité royale commença à s’effriter.

Ainsi, lors des temps de crise des siècles qui suivirent, nombreux furent les hommes qui se souvinrent avec mélancolie du règne de Charlemagne[2].

 

A noter que le roi des Francs fut canonisé en 1165 par l’Empereur Frédéric Barberousse et le pape Alexandre II[3].

Plus tard, cette élévation au rang de Saint fit débat au sein de l’Eglise, particulièrement à cause de la conversion des Saxons par la force. Ainsi, au XVII° siècle, Charlemagne fut reconnu comme bienheureux par la papauté, et son culte fut autorisé.

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[1] Ce dernier eut un des plus long règnes de la monarchie française, derrière Louis XIV (72 ans), Louis XV (58 ans), Clotaire I° (environ 50 ans) et Philippe I° (48 ans).

[2] Le règne de Charlemagne fut considéré comme le « bon vieux temps », à l’instar de la Belle époque, considérée comme une époque meilleure dans le contexte de l’après-première guerre mondiale.

[3] Pour en savoir plus sur le règne de Frédéric Barberousse, cliquez ici.http://www.histoire-fr.com/germanie_et_eglise_Barberousse_2.htm

 

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