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		  Les souverains de la VI° dynastie, 
	bien que régnant sur un pays en pleine croissance, virent leur pouvoir peu à 
	peu contesté par les nomarques, dont la charge désormais héréditaire avait 
	abouti à la création de petites dynasties régionales. 
	Les nomarques, profitant de la faiblesse des derniers souverains de la VI° 
	dynastie, usurpèrent ainsi de nombreuses prérogatives royales. De ce fait, 
	l’Ancien Empire prit fin avec la disparition du dernier pharaon de la VI° 
	dynastie. 
	  
	1° Téti I° (vers 2325 à 2290 avant Jésus 
	Christ)  – Comme nous l’avons vu précédemment, ce fut Téti I° (son nom 
	de Sa Râ, Téti Merienptah, signifie « Téti aimé de Ptah. ») 
	qui monta sur le trône suite à la mort de son beau père Ounas (en effet, 
	Téti avait épousé Ipout I°, la fille du défunt souverain.), mettant en place 
	la VI° dynastie.   
	Téti, à l’instar de ses prédécesseurs, se fit construire une pyramide à 
	Saqqarah. L’édifice, d’une hauteur de 50 mètres environ, fut par la suite 
	entouré de nombreux mastabas, appartenant à la famille royale ou aux hauts 
	dignitaires du royaume. 
	 
	La pyramide de Téti. 
	Bien que restauré sous le règne de Ramsès II, l’édifice fut toutefois 
	pillé dès l’Antiquité (ce qui montre que Téti I° avait vraisemblablement 
	marqué les esprits pour être encore si populaire près de 800 ans après sa 
	mort.).   
	Téti, dont nous ne connaissons que très mal le règne aujourd’hui, mourut 
	vers 2290 avant Jésus Christ dans des conditions méconnues.    
	2° Ouserkarê (vers 2290 avant Jésus Christ)  –
	Les égyptologues ont des avis divergents quant à la succession de Téti 
	I°. Selon une première hypothèse, Téti aurait été assassiné par l’usurpateur 
	Ouserkarê, qui aurait alors pris le pouvoir. Toutefois, d’autre pensent 
	qu’Ouserkarê aurait seulement pris le pouvoir à la mort de Téti, soit en 
	mettant en place une régence avec la reine, soit en écartant ses héritiers 
	du trône. Enfin, certains égyptologues pensent qu’Ouserkarê n’aurait pas 
	régné sur l’Egypte suite à la mort de Téti, mais qu’il aurait exercé un 
	règne parallèle en même temps que lui.   
	Ouserkarê (dont le nom de Nesout Bity signifie « le ka de Râ est 
	puissant. ») ne figure toutefois pas sur la liste de Manéthon (il est 
	parfois mentionné sur d’autres listes royales.). Ce 
	souverain, qui eut un règne bref, se lança dans une politique de grands 
	travaux. Toutefois, mourant de façon prématurée, il ne fut vraisemblablement 
	pas inhumé dans une pyramide.   
	2° Pépi I° (vers 2290 à 2255 avant Jésus 
	Christ)  – Suite à la mort d’Ouserkarê, vers 2290 avant Jésus Christ, ce 
	fut finalement Pépi I°, fils de Téti I° et de son épouse Ipout I°, 
	qui monta sur le trône.   Ce 
	souverain, portant la couronne de pharaon pendant près d’un demi siècle, 
	connut un règne sans véritables heurts.  
	 
	Statue à l'effigie de Pépi I°, musée du Caire, Egypte. Il 
	fit pérenniser les échanges commerciaux avec le Proche Orient et la côte 
	somalienne, et lança plusieurs expéditions contre la Nubie et contre les 
	bédouins. 
	 
	Plaquette au nom de Pépi I°, musée du Louvre, Paris.    
	Toutefois, Pépi I° ne put empêcher la montée en puissance des hauts 
	fonctionnaires royaux, épousant Ankhesenpepi I° et Ankhesenpepi II, 
	les filles de Khoui, nomarque d’Abydos (Djaou, fils de Khoui, 
	devint quant à lui premier ministre.). Ce 
	mariage avait vraisemblablement pour but de raffermir les liens de Pépi I° 
	avec la Haute Egypte, qui montrait peut être des velléités d’indépendance 
	vis-à-vis du pouvoir central.  En 
	outre, Pépi I° accorda au clergé le privilège de ne plus payer d’impôts. 
	Cette montée en puissance des hauts fonctionnaires royaux, amorcée sous Pépi 
	I°, causa de graves torts à l’Egypte au cours des siècles qui suivirent. 
	 		  
 	Fausse porte au nom d'un haut fonctionnaire de Pépi I°, vers 2300 avant 
	Jésus Christ, Neues museum, Berlin.   
	Pépi I° se fit construire une pyramide à Saqqarah, l’édifice mesurant à 
	l’origine une cinquantaine de mètres de hauteur. Cet là que fut inhumé le 
	pharaon peu après sa mort (à noter que de nombreuses petites pyramides et 
	mastabas furent retrouvés autour de la pyramide, dans lesquels furent 
	inhumés membres de la famille royale et hauts dignitaires.). 
	 
	La pyramide de Pépi I°. 
	Pillée dès l’Antiquité, la pyramide de Pépi I° ne mesure plus aujourd’hui 
	qu’une dizaine de mètres de hauteur.   
	3° Merenrê I° et Pépi II (vers 2255 à 2150 
	avant Jésus Christ)  – Peu de temps après la mort de Pépi I°, vers 2255 
	avant Jésus Christ, ce fut son fils Merenrê I° (son nom de Nesout 
	Bity signifie « l’aimé de Râ. ») qui s’empara du pouvoir (ce dernier était 
	le fruit de l’union de Pépi I° et sa première épouse Ankhesenpepi I°.). 
	Merenrê épousa alors sa belle mère Ankhesenpepi II. 
	 
	Coffret en ivoire au nom de Merenrê I°, 
	musée du Louvre, Paris.   
	 Merenrê, à l’instar de son père, se lança dans plusieurs expéditions contre 
	la Nubie, et ordonna l’érection d’une pyramide. De l’édifice où ce pharaon 
	se fit inhumer, il ne reste plus qu’un vaste tas de sable et de pierres. 
	 
	La pyramide de Merenrê.   
	Vers 2245 avant Jésus Christ, suite à la disparation de Merenrê, ce fut 
	Pépi II qui monta sur le trône (à noter que l’on ne sait pas aujourd’hui 
	si Pépi II était le fils de Pépi I° et d’Ankhesenpepi II  ou bien celui de 
	Merenrê et d’Ankhesenpepi II.)   Le 
	nouveau souverain, qui était vraisemblablement un enfant lors de la mort de 
	son prédécesseur, fut le pharaon qui régna le plus longtemps sur l’Egypte 
	(100 ans d’existence dont 95 ans de règne selon certaines sources.). En 
	raison du jeune âge de Pépi II, ce furent Ankhesenpepi II et son frère Djaou 
	qui exercèrent la régence pendant plusieurs années. 
	 
	Statuette à l'effigie d'Ankhesenpepi II, tenant 
	dans ses bras le jeune Pépi II, musée d'art de Brooklyn, New York. 
	Pépi II épousa alors Neith, fille de Pépi I° et d’Ankhesenpepi I°.   Le 
	nouveau pharaon, parvenu à l’âge adulte, lança plusieurs expéditions contre 
	la Nubie, à l’instar de ses prédécesseurs. Il y reçut la soumission des 
	chefs de tribus locales, et mata quelques insurrections. Grâce à la mise en 
	place d’une colonisation égyptienne et de relations commerciales avec le 
	pays de Pount, Pépi II put ainsi faire venir de Nubie de nombreuses matières 
	précieuses, comme l’or, l’ivoire, l’ébène, etc. 
	 
	Appuie-tête en ivoire au nom de Pépi II 
	(les Egyptiens de l'Antiquité utilisaient cet instrument pour caler leur 
	tête lorsqu'il dormaient.). 
	Par ailleurs, Pépi II fit pérenniser les relations entre l’Egypte et le 
	Proche orient.   
	Pépi II, en vieillissant, ne put s’opposer aux désormais puissants 
	nomarques. Ces derniers, qui à l’origine étaient nommés par le pharaon, 
	avait fait en sorte que leur charge deviennent héréditaire.  A 
	noter que Pépi aurait en outre divisé la charge de premier ministre en deux, 
	l’un s’occupant du Nord, l’autre du Sud, augmentant ainsi la 
	décentralisation de l’Etat. Le 
	clergé, lui aussi, grâce aux exemptions d’impôts dont il bénéficiait, 
	devenait dès lors une véritable contre puissance. A 
	la fin du règne de Pépi II, l’on assista à une montée du mécontentement des 
	paysans, qui, ruinés par les impôts et par la famine, décidèrent de se 
	révolter contre les représentants de l’autorité centrale. 
	Les nomarques, quant à eux, profitèrent de cette faiblesse du pharaon pour 
	constituer de véritables principautés, allant même jusqu’à s’offrir les 
	services de brigands de passage afin d’attaquer les routes.   A 
	sa mort, vers 2150 avant Jésus Christ, Pépi II fut inhumé dans la pyramide 
	qu’il avait fait construire, située à Saqqarah. Toutefois, bien que ce 
	souverain ait eu un règne très long, l’édifice semble avoir été achevé 
	hâtivement, bien que les égyptologues n’arrivent pas à en trouver 
	aujourd’hui les raisons. A 
	noter que l’édifice fut pillé dès l’Antiquité.   
	4° Les successeurs de Pépi II (vers 2150 avant 
	Jésus Christ) – La mort de Pépi II entraina, pour de nombreux 
	égyptologues, la fin de l’Ancien Empire. En effet, c’est à partir de cette 
	époque que le pouvoir royal s’affaiblit considérablement, que les nomarques 
	tentèrent de s’emparer du pouvoir, et que les invasions se multiplièrent.   a)
	Merenrê II (vers 2150 avant Jésus Christ) : suite à la mort de Pépi 
	II, ce fut Merenrê II (l’on ne sait aujourd’hui pas avec certitude si 
	ce dernier était un des fils de Merenrê I° ou de Pépi II.) qui s’empara du 
	pouvoir.  
	Selon Manéthon, le nouveau pharaon épousa Nitocris, vraisemblablement 
	veuve de Pépi II (il s’agissait peu être de son épouse Neith.). 
	Cependant, Merenrê II ne régna guère qu’une année, et son épouse monta sur 
	le trône suite à son décès (le pharaon fut peut être assassiné.).   b)
	Nitocris (vers 2150 avant Jésus Christ) : Nitocris fut la première 
	femme dans l’histoire de l’Egypte antique à régner en son nom, en tant que 
	pharaon. 
	Manéthon affirme dans l’Aegyptiaca que Nitocris aurait ordonné l’érection de 
	la pyramide de Mykérinos (peut être décida elle simplement de la faire 
	restaurer ?). 
	Selon Hérodote, elle aurait convié les assassins de son défunt époux à un 
	banquet, puis, après avoir inondé la salle avec les eaux du Nil, elle se 
	serait donné la mort afin d’échapper à la vengeance d’autres conspirateurs.
	 De 
	son union avec Merenrê II, Nitocris aurait eu un fils, Neferkâ. Cependant, 
	l’on ne sait pas aujourd’hui si ce dernier fut fait pharaon ou pas.   A 
	noter toutefois que les sources concernant l’existence de Nitocris sont très 
	fragmentaires, et que cette première femme pharaon n’a peut être jamais 
	existé.   c)
	Les derniers pharaons de la VI° dynastie : Selon Manéthon, Nitocris 
	fut la dernière représentante de la VI° dynastie. Toutefois, d’autres 
	sources affirment que d’autres pharaons lui succédèrent pendant un court 
	laps de temps. - 
	Neferkâ, fils de Nitocris. - 
	Nefer. - 
	Ibi- Un dernier 
	souverain dont nous ne connaissons pas le nom. |