Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
Mythologie
 
 

 

 

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L'épopée napoléonienne (1799 - 1815)

 

CHAPITRE TROISIEME : L’Empire français à son apogée (1805 à 1812)

 

II : La campagne d’Espagne (1808 à 1813)

           

            1° Le déclenchement de la guerre d’Espagne (1808) – Comme nous l’avons vu précédemment, l’Espagne avait décidé de mettre un terme à la guerre contre la France en juillet 1795. Les Français restituèrent aux Espagnols les territoires conquis dans la péninsule ibérique, en échange, ces derniers rétrocédèrent l’île de Saint Domingue[1].

En 1801, le roi d’Espagne Charles IV[2], influencé par Manuel Godoy, son premier ministre, décida alors de déclarer la guerre au Portugal. En effet, ce pays avait refusé d’entrer dans l’alliance napoléonienne, et nouait des relations avec l’Angleterre.

Charles IV, roi d'Espagne.

 

L’expédition fut un succès, et les Portugais firent rapidement soumission à leurs voisins espagnols. Mais peu de temps après, France et Angleterre signèrent la paix d’Amiens (mars 1802.), mettant un terme au conflit qui opposait ces deux nations. Napoléon décida alors de sacrifier les intérêts de l’Espagne en promettant l’indépendance du Portugal.

Cet accord ne plut guère aux Espagnols, mais Charles IV et Godoy ne mirent pas fin à leur alliance avec la France.

 

Manuel Godoy.

 

En 1807, les Anglais avaient pris pied au Portugal, ce qui inquiétait grandement Napoléon. Ce dernier décida alors de lancer une offensive contre les Portugais, mais pour cela il devait demander au souverain espagnol l’autorisation de traverser son territoire.

Ainsi, France et Espagne signèrent le traité de Fontainebleau, le 27 octobre 1807. Napoléon et son homologue Charles IV y prévoyaient le prochain dépècement du Portugal.

 

Dès le mois de novembre, les Français pénétrèrent en Espagne, et ne tardèrent pas à affronter l’armée portugaise. Jean VI, roi du Portugal, fut vaincu, et décida de se réfugier au Brésil le 28 novembre. Le lendemain, le général Jean Andoche Junot s’empara de Lisbonne, capitale portugaise. Dans le même temps, Napoléon fit occuper les principales places fortes d’Espagne.

Le général Jean Andoche Junot, par Vincent Nicolas RAVERAT, 1834, musée des Invalides, Paris.

 

En mars 1808, alors que l’Espagne était occupée par les Français, Charles IV envisagea l’idée d’abandonner ses Etats et de faire cap vers le Nouveau Monde. Toutefois, cette décision ne fut pas au goût de son fils, qui contraignit son père à abdiquer le 18 mars 1808. Le nouveau souverain, Ferdinand VII, ne fut toutefois pas reconnu par les Français, et Napoléon décida de convoquer le père et le fils à la conférence de Bayonne (avril à mai 1808.).

Ferdinand VII, roi d'Espagne.

L’Empereur des Français, considérant que la monarchie espagnole était usée, pensait qu’une main ferme aurait pu redresser l’Espagne. Par ailleurs, ce dernier pensait s’appuyer sur le peuple espagnol en mettant fin aux privilèges ou en mettant un terme à l’Inquisition[3].

 

Le 2 mai 1808, pensant que Charles IV et son fils avaient été faits prisonniers à Bayonne, les madrilènes décidèrent de se révolter. Ces derniers massacrèrent alors les soldats portant l’uniforme français, mais furent finalement dispersés par les cavaliers de Murat.

A Bayonne, Napoléon tint Ferdinand VII comme principal responsable des évènements survenus le 2 mai. Il contraignait alors le souverain espagnol à restituer la couronne d’Espagne à Charles IV, qui fut à son tour invité à céder cette dernière à la France.

 

Le 7 juin, la couronne  d’Espagne fut offerte à Joseph Bonaparte (frère aîné de l’Empereur.), qui quitta son royaume de Naples, cédé à Murat.

Joseph Bonaparte, roi d'Espagne.

 

            2° Napoléon en Espagne (novembre 1808 à janvier 1809) – Toutefois, si l’insurrection madrilène avait été rapidement matée, d’autres mouvements de protestation éclatèrent dans les grandes villes du pays : Carthagène, Séville, Saragosse, León, etc.

En effet, les Espagnols n’appréciaient guère la présence d’étrangers sur le territoire national ; par ailleurs, très attachés au catholicisme, ils réprouvaient la conduite qu’adoptait Napoléon face au pape.

 

En juillet, le général Pierre Dupont de l’Etang fut vaincu lors de la bataille de Bailen. Cette défaite redonna confiance aux insurgés qui étaient parvenus à mettre à mal la Grande armée ; le 1er août, Joseph fut contraint de quitter Madrid.

Peu de temps après, le général Jean Andoche Junot fut contraint d’évacuer le Portugal, menacé par l’armée anglaise d’Arthur Wellesley, futur duc de Wellington.

Arthur Wellesley, futur duc de Wellington.

 

Les nations européennes, constatant les défaites de l’Empire français, décidèrent alors de fourbir leurs armes en vue d’un prochain conflit.

En novembre 1808, constatant que la situation se dégradait, Napoléon décida de prendre la tête d’une armée de 80 000 hommes (au sein de la laquelle comptait quelques milliers de Polonais.), et pénétra en Espagne.

Le 30 novembre, l’Empereur remporta la bataille de Somosierra face à un ennemi en infériorité numérique (45 000 Français contre 15 000 Espagnols.). Cette victoire permit aux Français de marcher vers Madrid,  qui ouvrit ses portes en décembre. Napoléon menaça alors les Espagnols s’ils s’obstinaient à ne pas reconnaitre Joseph comme roi.

 

Restant dans la péninsule jusqu’en janvier 1809, Napoléon parvint à rétablir la situation, prenant plusieurs places fortes et assurant la position des Français en Espagne.

 

            3° Guerre, guérilla, guerre civile ? – Toutefois, dès que l’Empereur fut parti, les Espagnols décidèrent d’employer une stratégie de guérilla, consistant à harceler l’ennemi, à l’attaquer s’il était en position de faiblesse, et à fuir s’il avait la supériorité numérique.

Le maréchal Lannes s’empara toutefois de Saragosse le 24 février 1808.

La prise de Saragosse, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

 

A noter toutefois que les Français ne manquaient pas d’alliés, surnommés les afrancesados. Ces derniers, sensibles aux idéaux des Lumières, étaient favorables à une exportation des acquis de la Révolution française en Espagne. Ainsi, le conflit franco-espagnol fut aussi une guerre civile.

 

La guerre d’Espagne mina les forces de la Grande armée jusqu’en 1813, date à laquelle Napoléon décida de faire évacuer le pays.

 

            4° Napoléon de retour à Paris (janvier 1808) – Rentrant à Paris, Napoléon eut la désagréable surprise d’apprendre que la Russie était de plus en plus tiède, et que l’Autriche levait une nouvelle armée.

Joseph Fouché, ministre de la police, et Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, ministre des affaires étrangères, furent alors convoqués par Napoléon pour avoir fait courir de faux bruits concernant son « décès » en Espagne.

Portrait de Joseph Fouché.

Fouché fut réprimandé, mais Talleyrand, au contraire, fut démis de son poste et abreuvé d’insultes. En effet, l’Empereur des Français accusait le ministre déchu de mener double jeu : bien qu’hostile au conflit, Talleyrand avait conseillé Napoléon d’intervenir en Espagne ; chargé de négocier la paix avec la Russie, il avait fait en sorte d’exciter le tsar contre la France.

Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent, par Pierre Paul PRUD'HON, 1807, musée Carnavalet, Paris.

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[1] Pour en savoir plus à ce sujet, voir le a), 5, section III, chapitre quatrième, la Révolution française.

[2] Ce dernier était le petit fils du roi d’Espagne Philippe V, lui-même petit fils du roi de France Louis XIV.

[3] L’Inquisition fut créée en 1233 par le pape Grégoire IX, afin de rechercher et punir les hérétiques. Au cours du Moyen âge, ces tribunaux furent très présents en Italie, en France et en Espagne. L’inquisition médiévale disparut au début du XV° siècle avant de réapparaitre un siècle plus tard. Le mouvement, très présent en Italie, brisa net l’essor de la Renaissance ; en Espagne, il se poursuivit jusqu’au XIX° siècle (à noter que les rois de France refusèrent de rétablir l’Inquisition au cours de l’époque moderne.).

 
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