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Mythologie
 
 

 

 

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Histoire de la Grèce antique


CHAPITRE TROISIÈME :
L'époque classique (V° - IV° siècles avant Jésus Christ)

 

VII : La rivalité des cités grecques

           

            1° Sparte – La rivale d’Athènes, à l’issue de la guerre du Péloponnèse, devenait de fait la première puissance du monde grec. Mais Sparte était une cité bien différente de sa rivale, que se soit au niveau politique, économique, militaire.    

 

- La population de Sparte : la cité comptait alors trois classes sociales distinctes.

Les citoyens Spartiates, nommés aussi les homoioi (les ‘Egaux’.), représentaient une minorité de la population de la ville. Il existait cependant une autre catégorie de citoyens, rejetés de la classe des homoioi, les tresantes (les ‘tremblants’.). Considérés comme des lâches, ils étaient traités comme des citoyens de seconde zone. Pour être citoyen, il fallait être né de deux parents Spartiates, avoir plus de 18 ans, être né à Sparte, avoir subi l’éducation spartiate, participer aux syssities (les repas collectifs.).

Deuxième catégorie sociale, les Périèques (ils étaient l’équivalent des métèques d’Athènes.). Ces derniers avaient le droit de posséder des terres, et participaient à l’armée. Par contre, ils ne pouvaient pas participer à la vie politique de la cité.

Enfin, les hilotes. Ils avaient à peu près le même statut que les serfs du Moyen âge. En effet, ces derniers étaient attachés à la terre qu’ils cultivaient, pouvaient se marier et avoir des enfants. Les Spartiates, bien moins nombreux que les hilotes, faisaient tout leur possible pour terroriser ces derniers, afin qu’ils restent dociles (les légendes racontent que de jeunes spartiates s’amusaient parfois à tuer des hilotes pour s’entraîner.).

Autres classe dans la cité (assez rare cependant.), les néodamodes, des hilotes affranchis dont le statut s’apparentait à celui des Périèques.  

 

- L’éducation spartiate : A la naissance de chaque nouveau né, une commission d’anciens était mise en place. Si le bébé était beau et bien formé, il était autorisé à recevoir l’éducation spartiate. S’il ne correspondait pas aux critères, il était jeté dans un gouffre.

A Sparte, l’éducation était obligatoire et collective. Les parents n’élevaient pas leurs enfants ; ces derniers étaient éduqués par la cité dès l’âge de 7 ans. Jusqu’à l’âge de 20 ans, les jeunes spartiates apprenaient à s’endurcir et à obéir. Pour se faire, les instructeurs les laissaient nus, et les faisaient marcher sans chaussures.

Les filles n’étaient pas non plus en reste, car la cité voulait aussi avoir des épouses et des mères fortes.

Arrivés à l’âge adulte, le Spartiate était formé pour la guerre. Vivant à la caserne jusqu’à l’âge de 30 ans, il pouvait se marier mais ne pouvait voir sa femme qu’en cachette. Après l’âge de 30 ans, le soldat pouvait vivre chez lui, mais restait toujours mobilisable jusqu’à l’âge de 60 ans.

Quant à l’éducation intellectuelle des jeunes spartiates, elle était plus que sommaire. Ces derniers n’apprenaient que les rudiments de l’écriture et du calcul. La langue des Spartiates était d’ailleurs réputée pour être très concise (c’est ce qu’on appelle le laconisme, du nom de la Laconie, région de Grèce où vivaient les Spartiates.).

 

- Organisation politique de Sparte : Les institutions de la ville étaient, selon la tradition, l’œuvre du légendaire roi de Sparte, Lycurgue, au VII° siècle avant Jésus Christ. Ce système alambiqué partageait le pouvoir entre quatre institutions.

Tout d’abord, Sparte comptait deux rois, issus de deux familles différentes (qui n’avaient pas le droit de se marier entre elles.), les Agiades et les Eurypontides (la légende voulait qu’ils soient des descendants d’Héraclès.). Théoriquement, les deux rois étaient égaux, leurs pouvoirs étant militaires et religieux. A l’origine, les souverains pouvaient déclarer la guerre et mobiliser les troupes sans l’avis de personne, puis, à partir du V° siècle avant Jésus Christ, ce rôle échut à l’assemblée (vote de la guerre.) et aux Ephores (mise en place de la mobilisation.). 

L’assemblée, quant à elle, était composée de Citoyens spartiates, les Egaux. Les projets de lois étaient élaborés à l’avance par la gérousie puis remis à l’assemblée. Elle avait aussi comme rôle d’accepter ou refuser les amendements des Ephores. Les lois étaient votées par acclamation. Enfin, l’assemblée élisait les gérontes et les Ephores, toujours par acclamation (quelques individus étaient enfermés dans un lieu clos et mesuraient l’intensité des acclamations, sans voir les candidats.). Cependant, l’on ignore toujours aujourd’hui si l’assemblée avait la possibilité de proposer une loi.).

Les Ephores étaient au nombre de cinq, élus par l’assemblée pour un an et non rééligibles. Ils présidaient les assemblées, en exécutaient les décisions, et ordonnaient la mobilisation de l’armée. En outre, ils pouvaient infliger des amendes, des peines de prison, et ordonner des condamnations à mort (surtout en se qui concerne les hilotes, qui pouvaient être exécutés sans jugement.). Enfin, un des Ephores donnait son nom à l’année.

Dernier groupe politique, la gérousie. Il s’agissait d’une assemblée de 28 hommes de plus de 60 ans, élus à vie par acclamation. La plupart du temps, les gérontes étaient issus des grandes familles de la ville et/ou étaient réputés pour leurs vertus militaires. Ils étaient très puissants car ils avaient non seulement la tâche de préparer les lois et de les proposer à l’assemblée (ils avaient d’ailleurs un droit de veto sur elle.) ; mais en outre ils détenaient le pouvoir judiciaire.    

 

            2° L’Empire spartiate – Sparte, bien qu’étant à la chute d’Athènes, la nouvelle puissance de la mer Égée, ne conserva pas ce titre longtemps. En fait, la raison de cet échec spartiate fut principalement dû à la natalité et la mortalité de la cité, l’une étant trop faible, l’autre étant trop élevée.

Agésilas II, le roi de Sparte (il fut au pouvoir de 398 à 358 avant Jésus Christ.), tenta cependant de conserver l’hégémonie lacédémonienne sur la Grèce pendant son règne. Mais, si son prédécesseur avait pu compter sur l’aide des Perses, ce ne fut pas son cas.

En effet, en 401 avant Jésus Christ, Cyrus mourut à Cunaxa (non loin de Babylone.), accompagné de ses alliés grecs, tentant en vain de prendre le trône de son frère Artaxerxés. Les 10 000 hoplites durent rentrer en Grèce par leurs propres moyens suite à cette défaite. Traversant la Perse, cet épisode fut appelé la retraite des 10 000. 

La Ligue du Péloponnèse ne tarda donc pas à se rompre, les Corinthiens et les Thébains étant frustrés qu’Athènes n’ait pas été rasée par Sparte. 

Par la suite, les Spartiates se retrouvèrent donc engagés dans une guerre de libération des villes d'Ionie, qu’ils avaient livrées aux Perses. Agésilas II mena une campagne brillante, mais il fut rappelé à Sparte à cause de la guerre que Corinthe livrait aux Lacédémoniens. Grâce à l’or perse, les ennemis de Sparte purent gagner à leur cause les cités ayant quitté la Ligue du Péloponnèse. Ainsi fut crée une alliance entre Thèbes, Corinthe, Argos et Athènes, qui défit Sparte à la bataille d’Haliarte, en 395 avant Jésus Christ (c’est au cours du combat que Lysandre trouva la mort.).

L’année suivante, les Spartiates remportèrent deux victoires, à Némée et Coronée, mais ils furent battus par Conon[1] à Cnide. L’Athénien, de retour dans sa cité, décida de rebâtir les longs murs, grâce à l’or perse.

En 386 avant Jésus Christ, Sparte et Athènes signèrent un traité, nommé paix d’Antacildas (du nom d’un général spartiate.). Les deux cités reconnaissaient l’autonomie de toutes les cités grecques. Athènes conservait cependant les îles de Skyros, Imbros et Lemnos ; les Perses prenaient possession de toutes les villes d’Ionie, sauf Milet, ainsi que de Chypre (il fut signé avec le roi de Perse ce qui fut appelé la paix du Roi.).

Cette paix fut cependant peu respectée.

Thèbes fut la première cité à se révolter contre son gouvernement pro-lacédémonien. C’est à l’instigation de deux Thébains, Pélopidas et Epaminondas, que fut mise en place la Ligue de Béotie.

C’est à cette même époque qu’Athènes reconstitua une confédération maritime, en 377 avant Jésus Christ. Cette dernière fut largement moins hégémonique que la précédente : les cités membres conservaient leur indépendance politique, le phoros était bien moins élevé, et Athènes s’engagea à ne plus installer de clérouques.

Epaminondas et Pélopidas, devenus béotarques (magistrat de la confédération de Béotie.), n’hésitèrent pas à affronter Sparte, les battant à plusieurs reprises (à Platées, Tespies, Tanagra et Tégyres, en 375 avant Jésus Christ.).

En 371, Sparte proposa la paix au Thébains. Ces derniers acceptèrent, à condition qu’ils le fassent au nom des Béotiens (si Athènes et Sparte acceptaient, elles reconnaissaient de fait la supériorité de Thèbes sur la Béotie.). Agésilas II refusa, et demanda à Thèbes qu’elle reconnaisse l’indépendance de la Béotie. Epaminondas rétorqua que Thèbes accepterait si Sparte reconnaissait l’indépendance de la Laconie. Furieux, les Spartiates, menés par leur roi, Cléombronte II, envahirent la Béotie.

C’est ainsi qu’eut lieu la bataille de Leuctres, remportée par les Thébains, malgré leur infériorité numérique. Sparte, quant à elle, perdit plusieurs milliers d’hommes au cours du combat (tués ou capturés.), ce qui mit fin à son hégémonie dans le monde grec. Le roi Cléombronte lui-même y trouva la mort.

 

            3° L’Empire thébain – Thèbes, après avoir vaincu Sparte, se retrouvait en position dominante. Au cours des années qui suivirent la bataille de Leuctres, la cité n’eut de cesse de rabaisser la puissance de l’armée spartiate, tout en annexant les territoires du nord (conquête de la Thessalie, influence très forte sur la Macédoine.). En outre, Epaminondas mit en place la Ligue arcadienne, regroupant les cités situées entre le nord de Sparte et le sud de Thèbes (destinée à contrer l’ennemi spartiate.).

Pélopidas, quant à lui, pénétra en Laconie, s’emparant d’Argos et d’Elis, et assiégea même Sparte. Il dut cependant abandonner le siège, et, remontant vers Thèbes, il vainquit les Athéniens. Il s’opposa ensuite au tyran de Phères, Alexandre. Il livra contre ce dernier la bataille de Cynoscéphales, en 367 avant Jésus Christ, et remporta la victoire (il mourut cependant au cours d’un assaut.). Par la suite, le tyran fit sa soumission à Thèbes.

Cependant, au fil des années, l’impérialisme de la cité fut vécu de plus en plus mal par les Grecs, et Thèbes s’attira les foudres de ses homologues.

Les Grecs d’Elidie (un territoire situé à l’ouest du Péloponnèse.) se retrouvèrent en conflit avec les Arcadiens. Les Elidiens décidèrent alors d’apporter leur aide à Sparte, pour qu’ensemble ils se battent contre les Thébains.

La bataille eut lieu près de Mantinée, en juillet 362 avant Jésus Christ. Thèbes remporta la victoire, mais Epaminondas y trouva la mort, ce qui obligea les vainqueurs à signer une paix rapide. A cette époque, Thèbes était victorieuse mais n’avait plus les moyens de pérenniser sa politique (Epaminondas et Pélopidas étaient morts.) ; Sparte bénéficiait d’un traité avantageux, mais n’était plus assez puissante pour en profiter. Les Macédoniens avaient dès lors les mains libres.

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[1] Conon avait été vaincu au cours de la bataille d’Aigos Potamos.

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