Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
Mythologie
 
 

 

 

adblocktest

 

Histoire de la Grèce antique


CHAPITRE QUATRIÈME : L'époque hellénistique (IV° - I° siècles avant Jésus Christ)

 

V : L’impérialisme d’Antigone Monophtalmos

           

            1° La montée en puissance de Cassandre – Antipater, avant de mourir, avait choisi Polyperchon comme successeur, et non Cassandre, qui était pourtant son fils légitime (ce dernier fut seulement confirmé dans son commandement de la cavalerie.).

 

- Les alliances de Cassandre : Cassandre décida alors de récupérer ce qu’il considérait comme son bien légitime. Il se rapprocha tout d’abord de Ptolémée, qui avait chassé Laomédon de Syrie. Ptolémée représentant une menace pour Polyperchon, il décida d’aider Cassandre.

Le fils d’Antipater se rapprocha aussi d’Antigone. Ce dernier avait conclu une trêve avec Eumène de Cardia, car il souhaitait avoir les mains libres pour s’emparer de la Lydie et de la Phrygie.

 

- Les alliances de Polyperchon : Polyperchon, se sentant menacé, décida lui aussi de trouver des alliés. Il commença par s’attirer les bonnes grâces des cités grecques, se montrant favorable à la démocratie et blâmant les oligarques. Il se rapprocha aussi d’Eumène de Cardia (qui était sorti de la citadelle de Nora suite au traité signé avec Antigone.), lui conférant le titre de stratège d’Asie (qui était alors celui d’Antigone.), et envoya auprès de lui des vétérans de l’armée d’Alexandre (commandés par Antigénès, un des assassins de Perdiccas.).

 

- La lutte entre Cassandre et Polyperchon : à Athènes, la ville était en proie à l’agitation. Les déclarations de Polyperchon vis-à-vis de la démocratie mettaient les oligarques dans une situation embarrassante. Les démocrates parvinrent tant bien que mal à s’imposer, mais furent écrasés par les troupes de Cassandre. Polyperchon, qui tenta de secourir la cité, essuya un échec.

Au final, Cassandre imposa son autorité sur l’ensemble de la Grèce, et Polyperchon se réfugia au Péloponnèse.   

Se rendant ensuite en Macédoine, Cassandre entama des négociations avec la reine Eurydice. Elle déchut Polyperchon du titre de régent, qu’elle confia à Cassandre ; elle demanda à Polyperchon et à Antigone de remettre leurs armées au fils d’Antipater ; et enfin confia à ce dernier la gestion du royaume.

En 317 avant Jésus Christ, comme Polyperchon n’abandonnait pas le combat, Cassandre confia la Macédoine à son frère Nicanor, et décida d’attaquer son rival une nouvelle fois, assiégeant Tégée. L’ex-régent demanda alors l’aide d’Olympias, qui résidait alors en Epire.

Cette dernière se rendit alors en Macédoine, et s’empara sans combattre de Philippe III et d’Eurydice (les soldats n’osant pas attaquer la mère d’Alexandre.).

Par la suite, Olympias fit tuer Philippe III, Eurydice, et les partisans de ces derniers (dont Nicanor, le frère de Cassandre.).

Cassandre réagit rapidement, lorsqu’il apprit la nouvelle. Il décida de partir à l’assaut de la cité de Pydna, où Olympias s’était réfugiée (au même moment, son armée parvenait à s’opposer aux soldats d’Epire, ainsi qu’à Polyperchon.). Suite à un siège mené pendant l’hiver 317 à 316 avant Jésus Christ, la ville tomba entre les mains de Cassandre. Ce dernier s’empara d’Olympias (qui fut mise à mort peu après.), de Roxane et d’Alexandre IV.

L'assassinat d'Olympias, par Vincentius Bellovacensis, enluminure issue de l'ouvrage Speculum historiale, France, XV°siècle.

Par la suite, Cassandre ne laissa à Polyperchon que le contrôle de quelques places fortes, puis reconstruisit Thèbes, et fonda les cités de Cassandréis (il en fit sa capitale.) et Thessalonique (du nom de son épouse Thessaloniké, une fille de Philippe II.).

  

            2° La montée en puissance d’Antigone – Antigone, quant à lui, était alors âgé de 65 ans, et n’avait jamais reçu la direction de gouvernements de premier plan. Il était cependant un des rares Diadoques à avoir une certaine idée de l’Empire, alors que ses confrères préféraient se concentrer sur leur morceau de territoire. Assisté par son fils Démétrios I°, un brillant tacticien, il fit en sorte d’étendre sa domination sur l’Asie.

Pièce de monnaie à l'effigie de Démétrios I° Poliorcète.

Le principal rival d’Antigone était alors Eumène de Cardia, contre lequel il avait déjà livré bataille, au cours des années précédentes. En 319 avant Jésus Christ, Polyperchon recherchait des alliés. Il confia alors le commandement de l’armée d’Asie à Eumène, et lui envoya une armée de près de 20 000 hommes, composée de vétérans.

Eumène décida alors de se diriger vers la Phénicie, afin d’y faire construire une flotte et de rejoindre Polyperchon en Grèce.

Cependant, Eumène, craignant la flotte de Ptolémée, décida alors de quitter la Phénicie, au cours de l’été 318 avant Jésus Christ. Il se dirigea alors vers la Babylonie, qui connaissait à cette époque des troubles importants : en effet, Peithon, satrape de Médie, avait tenté de s’emparer de la Parthie, afin de la donner à son frère Eudamos. Cependant, Peithon fut vaincu par Peucestas, satrape de Perse, et dut se réfugier auprès de Séleucos à Babylone. Eumène demanda alors à Séleucos et Peithon de le rejoindre dans sa lutte contre Antigone. Ces derniers refusèrent, mais le laissèrent passer en Susiane, à l’est de Babylone. 

Eumène arriva en Mésopotamie au cours de l’été 317 avant Jésus Christ, et décida d’assiéger Suse (il reçut à cette époque l’aide de Peucestas et de divers satrapes de la région.). Par la suite, il affronta Antigone à Paracétène, au cours de l’automne 317 avant Jésus Christ. Antigone fut vainqueur, mais il perdit plus de soldats que son rival. Aucun des deux camps ne put donc prendre l’avantage.

C’est alors qu’Antigone eut l’idée de surprendre Eumène dans ses quartiers d’hiver. Attaquant le campement par surprise, les alliés d’Eumène firent défection (Peucestas et ses hommes.), et ce dernier fut alors capturé et tué (Antigénès fut exécuté lui aussi.).

 

            3° La première coalition contre Antigone – Cassandre s’emparait d’Olympias au moment même où Eumène était battu par Antigone. Par la suite, ce dernier décida de réorganiser l’Asie, nommant de nouveaux satrapes à la place des anciens (Peucestas fut écarté, Peithon fut exécuté, Séleucos dut s’enfuir en Egypte lorsque Antigone s’approcha de Babylone.). En 316 avant Jésus Christ, Antigone était le plus puissant des six Diadoques encore en vie.

Séleucos, réfugié en Egypte, n’eut guère de mal à convaincre Ptolémée du danger que représentait Antigone. En effet, le Lagide avait des vues sur la Syrie (qu’il avait occupée par le passé, mais dont s’était emparé Antigone.).     

Par la suite, Cassandre et Lysimaque furent contactés (Asandros aussi, mais les historiens n’en sont pas totalement certains.), et ils décidèrent de se liguer contre Antigone.

Tétradrachmes à l'effigie de Lysimaque, vers 290 avant Jésus Christ, Altes museum, Berlin.

Ils lui demandèrent d’organiser un nouveau partage des satrapies, donnant la Syrie à Ptolémée ; la Babylonie à Séleucos ; la Lycie et la Cappadoce à Cassandre ; la Phrygie hellespontique à Lysimaque. En retour, Antigone répondit qu’il était prêt à la guerre.

 

- La proclamation de Tyr : Antigone décida alors de s’appuyer sur les ennemis de Cassandre pour parvenir à ses fins. Tout d’abord, il contacta Polyperchon et son fils Alexandros, qui, bien que ne détenant que quelques places fortes, n’avaient pas été éliminés totalement par leur ennemi. Antigone contacta aussi les Etoliens et le roi d’Epire, qui étaient opposés à Cassandre. En outre, Antigone tenta de recueillir le soutien des cités grecques, accusant son ennemi d’avoir mis à mal la démocratie, ainsi que d’avoir soutenu des régimes oligarchiques. Antigone proclama alors l’indépendance des cités, suivi de près par Ptolémée, qui lui était pourtant opposé (le Lagide voulait sans doute s’assurer du soutien de son peuple dans la prévision de la guerre qui allait s’ensuivre.).

Alors qu’il avait fait mettre le siège devant Tyr (une cité sous domination lagide.), Antigone fit la proclamation suivante, en 315 avant Jésus Christ : il reprocha à Cassandre d’avoir fait reconstruire Thèbes, alors qu’Alexandre avait ordonné sa destruction, et l’accusa d’avoir tué Olympias, ainsi que de traiter Roxane et Alexandre IV comme des prisonniers.

Enfin, Antigone demanda à Cassandre que ce dernier reconnaisse son titre de stratège d’Asie. Il s’attribua aussi le poste de régent (à la mort d’Antipater, ce titre était passé entre les mains de Polyperchon.), bien que ce fut Cassandre qui détenait Alexandre IV.

En fait, Antigone avait plusieurs raisons de s’attaquer à Cassandre : en effet, ce dernier n’était pas le plus dangereux d’un point de vue militaire, mais il l’était d’un point de vue diplomatique. Il avait épousé Thessaloniké, une fille de Philippe II (et avait donc des liens avec la famille d’Alexandre.) ; il avait la garde d’Alexandre IV (donc, il apparaissait comme le régent officiel.) ; et enfin, il était maître de la Macédoine, une région qui était le cœur de l’Empire. Antigone pensait que si Cassandre était éliminé, les autres Diadoques ne pourraient plus continuer la lutte.

 

- Les affrontements en Grèce : les cités grecques étaient plutôt favorables à Antigone, ce dernier leur promettant d’obtenir une plus grande autonomie. Cependant, Cassandre ne tarda pas à engager le combat contre Polyperchon (son fils Alexandros fut tué à cette époque.), qui lui furent défavorables. Il dut se résoudre à quitter Antigone et à s’allier avec Cassandre.

Ce dernier se retourna ensuite contre les Etoliens, sans parvenir à les vaincre.

Puis, en 315 avant Jésus Christ, Télesphore, un neveu d’Antigone, parvint à débarquer en Grèce et s’attaqua au Péloponnèse et à la Béotie. De son côté, en 313 avant Jésus Christ, Cassandre parvint à vaincre les Etoliens et les Epirotes (le roi Eacide fut tué et remplacé par son cousin Néoptolème II.). Par la suite, un autre neveu d’Antigone, Polémée, dut se rendre en Grèce afin de s’opposer à Télesphore, qui commençait à agir suivant ses propres intérêts.

Par la suite, Polémée s’empara de l’ensemble de la Grèce, et contraignit Cassandre et Lysimaque à négocier, en 312 avant Jésus Christ.

 

- Les affrontements en Asie : En 315 avant Jésus Christ, alors que ses neveux s’occupaient de Cassandre en Grèce, Antigone s’occupait de Ptolémée en Asie. Ce dernier, ne souhaitant pas prendre le risque d’attaquer son adversaire de front, avait préféré lui laisser la Syrie. En outre, Ptolémée confia à Séleucos le commandement de la flotte égyptienne.

Antigone, ayant avancé jusqu’à Tyr, décida d’assiéger la ville, qui tomba en 314 avant Jésus Christ, après un an de siège.

Cependant, bien qu’Antigone soit parvenu à prendre la ville, sa situation n’en restait pas moins précaire : en effet, la menace que représentait Asandros en Asie mineure se faisait toujours sentir.

Antigone, s’alliant avec le roi de Bithynie et les villes de Chalcédoine et d’Héraclée, parvint à s’emparer par la suite de nombreuses cités de la côte ionienne, dont Milet. En 313 avant Jésus Christ, Asandros décida de s’allier avec Antigone ; au même moment, la cité de Cyrène se révolta contre le gouvernement d’Ophellas[1]

En 312 avant Jésus Christ, Ptolémée se rendit alors compte qu’il était temps d’agir : en effet, si Antigone avait les mains libres en Asie mineure, il ne tarderait pas à revenir l’affronter en Egypte. Le Lagide décida donc de Chypre, puis affronta et vainquit  à Gaza Démétrios I°, le fils d’Antigone.

Au même moment, Séleucos s’était emparé de Babylone, et, s’attirant la sympathie des satrapes de la région, commença à représenter une menace aux yeux d’Antigone.

Par la suite, Antigone décida de s’attaquer à nouveau à Ptolémée, et au même moment envoya Démétrios lutter contre Séleucos. C’est à ce moment là que des émissaires furent envoyés auprès des différents Diadoques, afin de trouver un terrain d’entente propice à la mise en place d’une trêve.

Tétradrachmes à l'effigie de Séleucos, vers 300 avant Jésus Christ, Altes museum, Berlin.

 

- La paix de 311 avant Jésus Christ : Cassandre, Ptolémée et Lysimaque firent donc la paix avec Antigone, qui souhaitait concentrer ses efforts contre Séleucos, Démétrios ayant échoué (ce dernier ne fit donc pas partie de ces accords.).

En fait, le traité de paix proclama le statu quo, chaque Diadoque conservant ses possessions. En outre, Antigone fut confirmé dans son titre de stratège d’Asie, ce qui mettait Séleucos dans une situation difficile. De son côté, Cassandre était nommé stratège d’Europe et régent (mais ces titres étaient somme toute provisoires, car Alexandre IV approchait de l’âge de la majorité.).

La liberté des cités grecques fut proclamée, mais cela s’apparentait plus à une tournure de style qu’à une quelconque réalité dans les faits.

 

            4° La reprise des conflits – La paix de 311 ne fut en réalité qu’une simple trêve, et les Diadoques ne tardèrent pas à s’affronter à nouveau.  

 

- L’action de Séleucos : Antigone n’avait signé la paix que pour la bonne et simple raison qu’il avait besoin d’avoir les mains libres afin de s’en prendre à Séleucos. Cependant, ce dernier parvint à vaincre Antigone, et par la suite étendit sa domination sur les satrapies de l’est (Perse, Drangiane, Arie, etc.) jusqu’à l’Inde.

 

Les possessions des Diadoques en 302 avant Jésus Christ (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de faire un zoom).

 

En 308 avant Jésus Christ, Séleucos dut affronter l’indien Chandragupta Maurya, et l’affrontement dura jusqu’en 303. Au final, Séleucos abandonna la Gandhara, ainsi que les parties est de la Gédrosie et de l’Arachosie (il reçut en échange 500 éléphants de guerre.). Par contre, il s’empara de la Bactriane, et fonda Séleucie du Tigre en Babylonie.

Buste de Séleucos I° Nicator, sculpture romaine réalisée au I° ou II° siècle après Jésus Christ, musée du Louvre, Paris.

- L’action de Cassandre : suite à la paix de 311, Cassandre fut confirmé dans son poste de régent. Seulement, comme nous l’avons dit plus tôt, la majorité d’Alexandre IV approchait, et cela signifiait que le jeune homme allait bientôt recevoir le pouvoir des mains de Cassandre.

Cependant, ce dernier ne l’entendant pas de cette oreille, il décida de faire assassiner Roxane et le fils du conquérant en 310 avant Jésus Christ.

Polyperchon, quant à lui, recueillit une ancienne maîtresse d’Alexandre, Barsine, ainsi que le fils de cette dernière, Héraclès (il aurait été conçu avec le conquérant.). Levant une armée dans le Péloponnèse, il décida d’affronter Cassandre. Cependant, ce dernier accepta de négocier, partageant avec lui la domination de la Grèce.

Par la suite, Polyperchon élimina Barsine et Héraclès.   

L'exécution de Barsine et d'Héraclès, enluminure du XV° siècle.

 

- L’action de Ptolémée : en 310 avant Jésus Christ, Antigone se trouvait dans une situation tendue. D’une part, il était en lutte contre son neveu Polémée (ce dernier s’était emparé de sa flotte.), d’autre part son fils Démétrios luttait contre Séleucos en Babylonie.

Ptolémée décida donc d’agir, bien que ses anciens alliés ne purent l’aider (Cassandre et Lysimaque étant menacés sur leurs frontières.). Le Lagide commença par s’emparer de la Cilicie et de la Haute Phrygie, puis parvint à s’emparer de cités de Carie et de Lydie.

Cependant, Antigone répliqua en 309 avant Jésus Christ, et parvint à reprendre la Haute Phrygie.

Par la suite, Ptolémée se rapprocha de Polémée, le neveu révolté, mais s’en débarrassa en lui faisant boire de la ciguë. Il conclut alors un pacte avec Antigone, ce dernier gardant les îles continentales et le Lagide la Grèce continentale (sans doute Ptolémée voulait il venger l’assassinat d’Alexandre IV par Cassandre ?).

Peu de temps après, en 308 avant Jésus Christ, Ptolémée débarqua dans le Péloponnèse, puis s’empara de Corinthe et de Mégare.

Cependant, à cette même époque, Ophellas s’allia avec le tyran de Syracuse, Agathoclès. Ce dernier fit ensuite tuer son allié par traîtrise, et s’empara alors de la Cyrénaïque.   

Ptolémée fit alors la paix avec Cassandre (le Lagide conserva cependant des possessions en Grèce, dont la cité de Corinthe.) et retourna en Egypte. Par la suite, il envoya son gendre Magas reprendre le contrôle de cette région.

 

- L’action d’Antigone : en 308 avant Jésus Christ, Antigone avait fait la paix avec Séleucos, reconnaissant sa domination sur la partie est de l’Empire (en outre, ce dernier étant occupé à lutter contre Chandragupta Maurya, il ne représentait plus une menace pour Antigone.).

De plus, Ptolémée s’étant retiré de Grèce, Antigone, à son tour, pouvait agir contre Cassandre.

Démétrios fut envoyé à Athènes, dont il s’empara, chassant les oligarques de la ville (s’appuyant sur la proclamation de Tyr[2], Démétrios s’attira la sympathie des Athéniens.).

Par la suite, le fils d’Antigone s’empara de plusieurs cités des environs d’Athènes.

En outre, Cassandre perdit l’Epire, qui échut au fils d’Eacide[3], Pyrrhus II (mais il fut bientôt dépouillé par Néoptolème II à son tour, et se réfugia en Egypte.).

Mais Ptolémée, voyant cette montée en puissance d’Antigone d’un mauvais œil, décida d’attaquer la Syrie. De ce fait, Démétrios fut rappelé, et vainquit la flotte du Lagide en 306 avant Jésus Christ (cette défaite mit fin à la volonté de Ptolémée d’établir une thalassocratie égyptienne.). 

 

            5° Les Diadoques deviennent rois – La dynastie des Argéades étant éteinte, Antigone profita de ces victoires contre Cassandre et contre Ptolémée pour se proclamer roi (il prit alors le titre de basileus[4].). En outre, Démétrios fut associé au trône.

Séleucos, Cassandre et Lysimaque firent de même peu de temps après. Ptolémée, par contre, qui avait été vaincu par Démétrios en 306 avant Jésus Christ, dut attendre l’année suivante pour se faire proclamer roi (en effet, il parvint à empêcher Antigone de pénétrer en Egypte en 305.).

A cette époque, l’Empire était divisé officiellement, alors qu’il l’était de fait, et ce depuis bien des années. Le fait de prendre le titre de roi était nécessaire pour les Diadoques, qui assuraient ainsi leur légitimité (en outre, ils ne pouvaient laisser Antigone se présenter comme l’unique roi.).

 

            6° La seconde coalition contre Antigone – En 307 avant Jésus Christ, Cassandre ayant les mains libres en Grèce (Antigone et Démétrios luttaient contre Ptolémée.), décida de contre attaquer.

 

- Les affrontements en Grèce : Cassandre assiégea Athènes en vain, mais parvint cependant à s’emparer de la Béotie, de l’Eubée et de la Phocide (Corinthe quitta l’alliance avec Ptolémée, qui ne pouvait plus la protéger.). En outre, le roi de Macédoine réussit aussi à vaincre les Étoliens, en 304 avant Jésus Christ.

Mais c’est alors qu’arriva Démétrios, qui jusque là avait été occupé par le siège de Rhodes (depuis des années, les Rhodiens étaient alliés avec l’Égypte, ce qui ne plaisait pas à Antigone. Ce dernier, en 305 avant Jésus Christ, envoya son fils assiéger l’île. Démétrios ne parvint pas à prendre Rhodes, ravitaillée par Ptolémée, Cassandre et Lysimaque, mais les Rhodiens finirent par faire alliance avec Antigone, sauf contre l’Égypte[5]. Démétrios obtint suite à ce siège son surnom de Poliorcète, ce qui signifie ‘preneur de villes’.).

Papyrus romain relatant le siège de Rhodes, II° siècle après Jésus Christ, Neues museum, Berlin.

Démétrios, par la suite, vainquit Cassandre au cours d’une bataille importante, puis s’empara de la Béotie et de la Phocide (il s’empara aussi de Corinthe.). Enfin, en 303 avant Jésus Christ, Polyperchon mourut, et Démétrios put ainsi faire main basse sur le Péloponnèse (il rebaptisa Démétrias la cité de Sicyone, et en fit sa capitale.).

 

- Les affrontements en Asie : tout comme en 316 avant Jésus Christ, Antigone apparaissait comme un rival dangereux, et les Diadoques décidèrent donc de s’allier à nouveau, en 302 avant Jésus Christ (des tractations entre les partis échouèrent, Antigone se disant prêt à la guerre.).

Cependant, Antigone étant toujours le souverain le plus puissant, ses adversaires durent élaborer un plan. L’objectif étant de frapper là où Antigone ne s’y attendrait pas, et ensuite réaliser la jonction des armées.

Au printemps 302 avant Jésus Christ, Lysimaque fut le premier à mettre son armée en marche, s’emparant de la Phrygie hellespontique. Il s’empara aussi de la Carie et de la Lycie, recevant la soumission de nombreuses cités (Éphèse, Sardes, etc.).

Antigone décida de marcher contre Lysimaque, et rappela son fils Démétrios. Ce dernier conclut alors une trêve avec Cassandre, puis débarqua en Asie (le roi de Macédoine, de son côté, ne se fit pas prier pour briser l’accord passé avec Démétrios, et s’empara de la Thessalie, de la Phocide, et progressa jusqu’au Péloponnèse.).

Lysimaque, acculé par la situation (les renforts envoyés par Cassandre furent écrasés par Démétrios.), décida d’hiverner à Héraclée, attendant l’arrivée de Séleucos (qui lui hivernait en Cappadoce.). Quant à Ptolémée, qui se dirigeait vers Séleucos, préféra rebrousser chemin, ayant appris d’une source peu fiable qu’Antigone avait remporté la victoire.

L’arrivée de Séleucos et de ses 500 éléphants de guerre[6] modifia totalement le rapport de force.

L’affrontement décisif eu lieu à Ipsos, en 301 avant Jésus Christ. Les armées de Séleucos, Ptolémée, Lysimaque et Cassandre se trouvaient face à celles d’Antigone et de Démétrios Poliorcète. Les deux camps comptaient à peu près le même nombre de fantassins (environ 60 000 chacun.) et de cavaliers (environ 10 000 chacun.). Cependant, les 500 éléphants de Séleucos eurent un rôle déterminant, Antigone n’en possédant que quelques dizaines.

Antigone ne se découragea cependant pas. A la tête de sa cavalerie, il attaqua Antiochos, le fils de Séleucos, et parvint à le mettre en déroute. A la manière d’Alexandre, Antigone continua sa percée au sein de l’armée ennemie, jusqu’à ce qu’il se heurte aux éléphants de Séleucos. Encerclé, Antigone combattit jusqu’à la mort (percé de lances, il mourut à l’âge de 84 ans.).

L’armée d’Antigone finit par prendre la fuite, tout comme Démétrios, qui parvint cependant à rejoindre sa flotte.

___________________________________________________________________________________________
comments powered by Disqus  

[1] Nous avons vu l’arrivée d’Ophellas à la tête de Cyrène en 4, section II, chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

[2] Pour plus de détails sur la proclamation de Tyr, voir le 3, section V, chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique.

[3] Nous avons vu en 3, section V, chapitre quatrième, histoire de la Grèce antique, qu’Eacide avait été éliminé par son cousin Néoptolème II.

[4] Pour plus de renseignements sur l’histoire et la signification du titre de basileus, voir le 4, section III, chapitre premier, histoire de la Grèce antique.

 

[5] Par la suite, les Rhodiens érigèrent le colosse de Rhodes, en souvenir de leur résistance à Démétrios. Vous en saurez plus sur cette merveille, en consultant la page qui lui est réservée, dans la partie les sept merveilles du monde.

[6] Séleucos avait reçu ces éléphants des mains de Chandragupta Maurya, en échange de l’abandon de certains territoires situés à l’est de l’Empire d’Alexandre (comme nous l’avons vu en 4, section V, chapitre quatrième.).

Publicités
 
Partenaires

  Rois & PrésidentsEgypte-Ancienne

Rois et Reines Historia Nostra

Egypte

 

 Histoire Généalogie