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L'Empire germanique et l'Église


CHAPITRE QUATRIÈME : Frédéric II de Hohenstaufen, troisième phase de la lutte du sacerdoce et de l’Empire


I : Évènements antérieurs à Frédéric II (1190 – 1216)

 

            1° L’Empereur Henri VI (1190 – 1197) – Frédéric I° Barberousse, en partant pour la croisade, en 1189, laissa la régence de l’Allemagne à son fils aîné, Henri VI (surnommé le Cyclope, car il était borgne.).

Portrait de Henri VI, représentation issue du Codex Manesse, vers 1300.

Ce dernier n’avait que 24 ans, mais était depuis longtemps initié aux affaires. Il fut couronné roi à la mort de son père, en 1190. Puis il fut couronné Empereur par le pape Célestin III, en 1193.

Maître de l’Allemagne, il épousa en 1194 la jeune Constance. Cette dernière, fille du Normand Guillaume le bon, dernier souverain des Deux Siciles (cet Etat était constitué de la Sicile et de Naples.), apporta ce royaume en dot à son époux Henri VI.

En 1196, le souverain germanique fit accepter par la diète de Mayence l’hérédité de la couronne impériale.

Henri VI rêvait de réunir dans sa main un territoire partant de l’Allemagne jusqu’à la Sicile, mais la mort mit fin à ses ambitions, en 1197.

Le défunt souverain, âgé seulement de 32 ans, n’était pas un roi aimé. Nombreux furent ceux qui lui reprochèrent son comportement déloyal envers Richard Cœur de Lion, qu’il emprisonna à son retour de Terre Sainte, ainsi que les cruautés qu’il fit subir aux Siciliens.

Sou à l'effigie d'Henri VI, fin du XII° siècle, Bode museum, Berlin.

 

            2° Lutte des Guelfes et des Gibelins (1197 – 1218) – La mort prématurée de Henri VI remettait le sort de l’Allemagne et des Hohenstaufen entre les mains d’un enfant de trois ans, le futur Frédéric II.

Ce dernier fut proclamé roi des Deux Siciles, sous la régence de sa mère Constance. Puis, en 1198, à la mort de Constance, c’est le pape qui assura cette tâche.

Mais en Allemagne, le jeune prince fut écarté, bien que Henri VI l’eut fait solennellement reconnaître comme son successeur en 1196.

Demeurée vacante, la couronne fut disputée par les chefs des deux maisons rivales de Hohenstaufen et de Welf : Philippe de Souabe, frère d’Henri VI, contre Othon de Brunswick, deuxième fils d’Henri le Lion. L’un comme l’autre cherchèrent l’appui de la papauté.

 

            3° Triomphe de Philippe de Souabe, sa mort (1208) – En 1198, le pape Innocent III monta sur le trône. Entre les Hohenstaufen, qui avaient tant lutté contre la papauté, et les Welf, qui lui furent toujours dévoués, le souverain pontife n’hésita pas. Il décida donc de choisir Othon de Brunswick.

Cependant, ce dernier accumula les revers. Son adversaire, Philippe de Souabe, réussit en effet à lui enlever tous ses partisans, par les armes et par négociation.    

En 1208, Othon en fut réduit à se réfugier dans sa ville patrimoniale de Brunswick (c’est le seul duché son père, Henri le Lion, avait réussi à conserver suite aux attaques menées par l’Empereur Frédéric I.).

Alors que le pape lui même se déclara pour le fils de Barberousse, Philippe de Souabe fut assassiné.

 

            4° Othon IV Empereur – Cette mort inopinée permit au pape de revenir à son candidat préféré, Othon de Brunswick, qui fut reconnu par l’Allemagne entière. La paix parut complètement par le mariage du nouvel Empereur avec la jeune Béatrice, fille du défunt Philippe.

Cependant, une fois proclamé Empereur, Othon se retourna contre l’Italie, agissant comme un vrai gibelin. Innocent III, qui se repentait de l’avoir sacré, décida alors d’agir contre lui.

En mars 1211, il l’excommunia, et délia ses sujets de leur serment de fidélité. Et en 1212, il présenta Frédéric, roi des Deux Siciles, aux électeurs allemands, qui l’acceptèrent.  

 

Othon décida de faire diversion, agissant de concert avec Jean Sans Terre, roi d’Angleterre, et Ferrand, comte de Flandre. Il attaqua alors le roi de France, principal allié du jeune Frédéric, espérant entraîner dans la ruine de Philippe Auguste celle de son rival.

Cependant, la bataille de Bouvines mit fin à ses projets[1]. Le 27 juillet 1216, par une chaude journée, les troupes d’Othon rencontrèrent les Français, qui, s’étant  trop engagés en Flandre, avaient décidé de rétrograder vers Lille.

Les deux armées décidèrent alors de charger. Il n’y eu pas de stratégie à Bouvines, la bataille fut extrêmement violente. Les souverains eux mêmes furent pris à parti : Philippe II fut renversé à terre et faillit se faire tuer ou capturer, si les chevaliers, voyant l’étendard royal s’agiter en signe de détresse, n’étaient pas venus à son secours ; le comte Ferrand, blessé, fut capturé. Il en fut de même pour le comte de Salisbury, qui commandait les Anglais, ainsi que pour le comte de Boulogne.

Philippe II Auguste en difficulté au cours de la bataille de Bouvines, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Othon IV, quant à lui, fut tant attaqué par les chevaliers français qu’il résolut de fuir le champ de bataille, courant se retrancher dans Brunswick. Il perdit tous ses appuis les uns après les autres, qui se tournèrent vers son rival, Frédéric.

Othon mourut dans cette ville en 1218, emporté par la fièvre.

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[1] Pour connaître le côté français du combat de Bouvines, rendez vous au 2, section VI, chapitre deuxième, les Capétiens. Pour le côté anglais, voir le 2, section II, chapitre deuxième, l’Angleterre sous les Plantagêts.

 
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