Toutefois, ce chef d'Etat 
			était-il aussi jeune et dynamique que ce qu'on pourrait croire ? 
			 
			En réalité, l'ouverture des 
			archives médicales nous ont permis d'apprendre que Kennedy souffrit 
			de plusieurs maladies graves, depuis sa petite enfance jusqu'à l'âge 
			adulte, mais aussi avant et pendant son mandat de président des 
			Etats-Unis.
			Kennedy, né en mai 1917 à 
			Brookline, une banlieue de Boston, souffrit de plusieurs maladies 
			infantiles : appendicite, bronchite, grippe, oreillons, rougeole, 
			rubéole, toux, etc. L'enfant était si fragile que ses parents 
			s'inquiétaient quant à sa survie. En 1933, comme le jeune Kennedy 
			était maigre pour son âge, les médecins craignirent qu'il ne souffre 
			de leucémie. L'année suivante, il lui fut diagnostiqué une colite, 
			c'est-à-dire une inflammation du côlon.
			En 1940, un urologue de la 
			Lahey Clinic, dans le Massachussets, découvrit que le jeune 
			Kennedy, âgé de 23 ans, souffrait d'urétrite, une inflammation de 
			l'urètre. Cette infection se transmit plus tard à la prostate, 
			entraînant fièvre et rétention urinaire.  
			Puis, en 1947, alors que 
			Kennedy était député à la Chambre des représentants, les médecins de 
			la London Clinic lui diagnostiquèrent la maladie d'Addison 
			(se traduisant par le défaut de sécrétion des hormones produites par 
			les glandes surrénales). Ce trouble se concrétisa par de sévères 
			douleurs dorsales. 
			Quelques années plus tard, en 
			octobre 1954, alors qu'il était devenu sénateur, Kennedy décida de 
			recourir à une opération dorsale (une de ses lombaires s'était 
			affaissée) : à cette occasion, l'équipe médicale new-yorkaise tenta 
			de placer une plaque de métal sur le bas de la colonne vertébrale. 
			Cependant, l'intervention se déroula mal, et Kennedy, sombrant dans 
			le coma, fut en outre affublé d'une infection due à un 
			staphylocoque. L'année suivante, une nouvelle intervention se 
			déroula pour enlever la plaque de métal, qui s'était infectée. 
			Néanmoins, Kennedy continua à souffrir du dos jusqu'à sa mort (par 
			exemple, il ne pouvait pas se pencher par-dessus son bureau, ou bien 
			mettre ses chaussures, et souffrait s'il restait debout trop 
			longtemps). 
			 
			Ainsi, afin de soigner son 
			urétrite, ses douleurs dorsales, ainsi que sa colite, Kennedy était 
			traité par une combinaison de produits plus ou moins dangereux : 
			codéine (composé proche de la morphine), péthidine, 
			méthadone (substitut de l'héroïne), pour la douleur ; 
			amphétamines et méthylphénidate, des stimulants ; 
			méprobamate et diazépam, des tranquillisants ; des 
			barbituriques, pour dormir ; des immunoglobulines et des 
			antibiotiques, afin de combattre les infections bactériologiques ; 
			ainsi que des stéroïdes et des hormones thyroïdiennes.
			Mais ces produits causèrent 
			d'importants effets secondaires chez le patient : hyperactivité, 
			hypertension, grande nervosité, sautes d'humeur, désir sexuel, etc.
			 
			Toutefois, l'on ne peut 
			s'empêcher de se demander quelle fut l'influence de ce
			
			 
			« traitement de choc  
			
			» sur la gestion des affaires de l'Etat. Ainsi, l'on peut citer pour 
			exemple le 
			
			sommet de Vienne, 
			organisé en Autriche en juin 1961, faisant suite à l'échec du  
			débarquement de la baie des Cochons, 
			qui avait sensiblement refroidi les relations entre les deux 
			superpuissances. 
			A cette occasion, Nikita Khrouchtchev, dirigeant de l'URSS, 
			assimila
			
			la piètre performance de Kennedy à de la faiblesse et de 
			l'inexpérience. 
			 
			Kennedy, craignant que ses 
			infirmités ne soient perçues comme un handicap politique, eut à cœur 
			de présenter une image jeune et dynamique du président américain. En 
			1960, le New York Times titra que le chef de l'Etat était en 
			excellente forme physique. Kennedy, quant à lui, nia à 
			plusieurs reprises d'être victime de la maladie d'Addison. 
			
			Mais en réalité, le chef de 
			l'Etat souffrit, pendant toute la durée de son mandat, de maux 
			d'estomac, du colon, de la prostate, de fièvre, de déshydratation, 
			d'abcès, de manque de sommeil, de cholestérol, sans parler des 
			effets secondaires des drogues qu'il prenait.  
			Au regard des infirmités et du 
			traitement de Kennedy, l'on peut légitimement se demander combien de 
			temps ce dernier aurait (sur)vécu, s'il n'avait pas été assassiné en 
			novembre 1963 ?