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Histoire de la Rome antique

 

CHAPITRE SIXIÈME : Le bas Empire romain

 

III: Les Valentiniens

           

            1° Valentinien (364 à 375) et Valens (364 à 378) : A la mort de Jovien, l’on refusa de mettre son fils Varronien sur le trône. Une assemblée de hauts fonctionnaires et de militaires, réunie à Nicée en février 364, délibéra sur le choix du futur Empereur.

Ce fut alors Valentinien qui fut choisi, un officier né en Pannonie en 321 (il prit alors le nom de Dominus Noster Flavius Valentinianus Augustus.).

Pièce de monnaie à l'effigie de Valentinien.

 

Par la suite, à Nicomédie, en mars 364, l’Empereur décida de nommer son frère Valens co Empereur (ce dernier prit alors le nom de Dominus Noster Flavius Valens Augustus.). Valentinien prit l’Occident, faisant de Milan sa capitale (plus proche du Rhin et du Danube que Rome.) ; son frère reçut l’Orient, et s’installa à Constantinople.

 

a) Le règne de Valentinien (364 à 375) : le règne de Valentinien ne fut pas de tout repos.

En effet, dès son accession au trône, l’Empereur entra en conflit contre les barbares qui tentaient d’envahir la Gaule. Francs, Saxons et Alamans furent finalement repoussés, et Valentinien s’empara des Champs Décumates (une zone très stratégique située aux extrémités du Rhin et le Danube.), qu’il s’empressa de fortifier.

 

Au même moment, l’Empereur envoya en Bretagne son général Théodose l’Ancien, qui combattit les Scots venus d’Ecosse. En 373, il fut envoyé en Afrique afin de mettre fin à la rébellion du prince maure Firmus. Ce dernier, soutenu par les donatistes, fut néanmoins vaincu à Césarée en 375.

 

En novembre de la même année Valentinien mourut d’une attaque d’apoplexie, alors qu’il venait de repousser les Quades qui avaient envahi la Pannonie.

 

Au cours de son règne, l’Empereur afficha son soutien à l’Eglise, luttant contre les ariens.

A sa mort, ce fut son fils Gratien qui lui succéda (Valentinien, après avoir été gravement malade, l’avait nommé Auguste en 367.).

 

b) Le règne de Valens (364 à 378) : Valens naquit en Pannonie en 328. Appelé au pouvoir par son frère, il reçut le gouvernement des provinces d’Orient en 364.

Pièce de monnaie à l'effigie de Valens.

 

Cet Empereur, qui s’attaqua aux païens mais défendit les ariens, eut un règne aussi agité que celui de Valentinien. En effet, Valens dut lutter contre les barbares, les Perses, les usurpateurs et les hérétiques.

 

Dès 365, Valens décida de s’attaquer aux Perses, avec lesquels son prédécesseur Jovien avait signé une paix peu glorieuse. Avant cela, il dut cependant lutter en Asie contre l’usurpateur Procope (de son vrai nom Procopius Augustus.).  

Pièce de monnaie à l'effigie de Procope.

 

Procope était un cousin de Julien, auquel ce dernier avait confié la protection de l’Arménie. Affirmant que le défunt Empereur l’avait désigné comme successeur, Procope rentra en cachette dans Constantinople avec ses hommes, et s’y proclama Empereur (septembre 365.). Par la suite, il parvint à s’emparer de la Thrace et de quelques provinces d’Asie.

Valens, de son côté, parvint à négocier avec les généraux de l’armée de Procope, et ce dernier fut vaincu en mai 366. L’usurpateur prit alors la fuite, mais, trahi par les siens, il fut livré à Valens qui le fit décapiter.

Par la suite, l’Empereur décida d’aller s’attaquer au roi Athanaric et ses Wisigoths, qui avaient soutenu Procope. Le conflit dura plusieurs années, mais Valens parvint à les vaincre en 369.

La même année, l’Empereur retourna alors à la frontière perse, luttant contre Sapor II qui tentait d’envahir l’Arménie. Le conflit n’apporta la victoire à aucun des deux camps, et un arrangement entre les deux camps fut conclu pour mettre fin à la guerre (377.).

 

Par la suite, Valens dut affronter le roi wisigoth Fritigern[1] (il était un rival d’Athanaric.), qui s’était révolté. A noter que ce dernier, en 376, avait demandé à Valens l’autorisation de franchir le Danube, les Wisigoths étant attaqués par les Huns. L’Empereur accepta et les fit s’installer en Mésie (il signa avec eux le traité du foedus avec eux, en faisant des fédérés.). Cependant, les gouverneurs de la province, voyant d’un mauvais œil l’arrivée de ces barbares, décidèrent de les accabler d’impôts. Fritigern et les siens, en 378, décidèrent alors de se révolter.

Valens décida donc d’affronter les envahisseurs en août 378 à la bataille d’Andrinople.

L’Empereur, selon les sources antiques, comptait autour de lui 20 000 légionnaires, 30 000 auxiliaires, et 7 500 cavaliers. Cependant, les légions du IV° siècle n’avaient plus rien à voir avec les légions de César. En effet, les soldats avaient abandonné l’armure de plaques pour la côte de mailles (moins chère mais moins protectrice.) ; le pilum[2] n’était plus utilisé ; le bouclier rectangulaire avait été remplacé par un bouclier rond en bois (bien moins coûteux.) ; l’entraînement des soldats était moins bon qu’avant ; enfin, le glaive avait été remplacé par la spatha, une épée longue, utilisée à l’origine par la cavalerie (elle permettait de toucher l’ennemi au sol plus facilement.). L’infanterie romaine gardait néanmoins l’avantage, mais cet avantage était bien moins important que lors des siècles précédents.

L’Empereur ne voulut pas attendre l’arrivée des troupes de renforts envoyées par son neveu Gratien, et décida d’attaquer malgré son infériorité numérique (les sources avancent que les Romains combattirent à un contre deux ou trois.).

La bataille fut un véritable échec sanglant : les légionnaires, rapidement encerclés par les Wisigoths, n’eurent d’autre choix que de se battre jusqu’à la mort (les sources antiques avancent le chiffre de 40 000 victimes.).

L’Empereur trouva lui aussi la mort. Selon certaines sources, il se serait retiré dans un poste de garde, auquel les Wisigoths mirent le feu (sans savoir sans doute que l’Empereur se trouvait à l’intérieur.). Selon l’auteur Ammien Marcellin, par contre, il aurait tout simplement été tué par une flèche ennemie.

Suite à la bataille, Fritigern et ses hommes continuèrent à guerroyer plusieurs mois, échouant à s’emparer de Constantinople.

 

La bataille d’Andrinople fut le pire désastre militaire que Rome connut depuis la bataille de Cannes, en 216 avant Jésus Christ (50 000 Romains y avaient alors péri en combattant les troupes d’Hannibal[3].). Cette défaite fut en effet vécue comme un traumatisme par de nombreux habitants de l’Empire.

A noter que suite à cette bataille, le rapport de force entre Romains et Wisigoths fut profondément modifié : l’armée romaine ne parvint jamais à retrouver ses effectifs initiaux, et le système des légions fut abandonné. Furent ainsi mis en place les limitanei (il s’agissait d’unités de taille restreintes, basées aux frontières, contrôlées par un dux.), un système qui subsista jusqu’au Moyen âge.

Enfin, cette bataille, qui sonna le glas des combats d’infanterie, vit aussi l’avènement de la cavalerie lourde (à l’avenir, les affrontements ne firent plus beaucoup appel à la tactique, se contentant d’opposer une cavalerie à une autre.).

 

            2° Gratien (367 à 383) – Gratien, né à Sirmium en 359, avait été fait Auguste par son père en 367 (il prit alors le nom de Dominus Noster Flavius Augustus.).

Pièce de monnaie à l'effigie de Gratien.

 

Cependant, lorsque Valentinien mourut, les légions de Pannonie acclamèrent Empereur un autre de ses fils, Valentinien II (ce dernier était alors âgé de quatre ans.). Gratien décida d’accepter un partage de l’Empire, cédant l’Italie et l’Illyrie à son jeune demi-frère.

En 377, ce souverain remporta une grande victoire contre les Alamans, qui ne cessaient de mener des raids en Gaule.

 

En 378, alors que son oncle Valens était en lutte contre les Wisigoths du roi Fritigern, il envoya en Grèce d’importantes troupes. Cependant, ses légions arrivèrent trop tard pour empêcher le désastre d’Andrinople : Valens et 40 000 Romains y périrent, et les barbares continuèrent leurs exactions dans la région.

Le défunt Empereur n’ayant pas laissé d’héritiers, Gratien décida de confier l’Empire d’Orient à Théodose (qui prit le nom de Dominus Noster Flavius Theodosius Augustus.), le fils du général Théodose l’Ancien[4].

Pièce de monnaie à l'effigie de Théodose.

 

Gratien et Théodose entreprirent alors de concert une grande lutte contre les Wisigoths, qui s’acheva par une victoire deux années plus tard, en 380. Fritigern étant décédé de mort naturelle, les pourparlers se firent avec son rival Athanaric : au final, les Wisigoths eurent l’autorisation de rester en Mésie (ils se tinrent tranquilles tant qu’ils s’estimèrent bien payés par les Romains.).

Les Romains de la décadence, par Thomas COUTURE, XIX° siècle, musée d'Orsay, Paris.

 

De retour en Gaule, Gratien transféra sa capitale de Trêves à Milan, en 381. Cependant, malgré ses victorieuses campagnes, ce souverain fut opposé en 383 à Maxime (de son vrai nom Magnus Clemens Maximus.), un usurpateur qui s’était proclamé Empereur en Bretagne.

Pièce de monnaie à l'effigie de Maxime.

 

Né en Hispanie en 335, Maxime décida de s’emparer de lutter contre Gratien et passa en Gaule. Là, il vainquit son rival, qui trouva la mort à Lugdunum (Lyon.) peu de temps après.

Par la suite, Maxime s’empara de la Gaule entière, et Théodose décida de le reconnaître comme Empereur en 384.

 

Gratien, qui avait combattu le paganisme toute sa vie, fut le premier Empereur à abandonner le titre de Pontifex Maximus.

 

            3° Valentinien II (375 à 392) – Comme nous l’avons vu précédemment, Valentinien II fut proclamé Empereur par les légions de Pannonie à la mort de son père, en 375 (alors âgé de quatre ans, il reçut le nom de Dominus Noster Flavius Valentinianus Junior Augustus.).

Pièce de monnaie à l'effigie de Valentinien II.

 

Par la suite, son demi-frère Gratien accepta de lui céder l’Italie et l’Illyrie, où il se rendit avec sa mère Justine (de son vrai nom Flavia Justina Augusta.).

 

En 383, Maxime parvint à éliminer Gratien. Par la suite, l’usurpateur fut reconnu par Justine, ainsi que par Théodose (ce dernier demanda néanmoins que Maxime n’attaque pas Valentinien II.)

Cependant, Justine défendant toujours les païens et les ariens, Maxime utilisa ce prétexte pour attaquer Valentinien II. Au cours de l’été 387, ce dernier fut chassé d’Italie, et partit se réfugier auprès de l’Empereur d’Orient, où il plaida sa cause. Théodose, épris de Galla, la sœur de Valentinien II, accepta alors de s’attaquer à Maxime (il épousa alors la jeune fille.).

L’offensive fut rapide : au cours de l’été 388, Théodose débarqua en Italie, et affronta les troupes de l’usurpateur à la bataille de Save. Maxime, vaincu, se rendit à Aquilée afin de faire soumission au vainqueur. Il fut néanmoins exécuté, mais sa famille eut la vie sauve.

 

Par la suite, Valentinien II rentra dans ses terres, accompagné par Arbogast, un général d’origine franque, qui avait participé à l’offensive contre Maxime (Théodose avait donné à ce personnage une charge de ministre.). Au fil des années, les relations entre Valentinien II et Arbogast s’envenimèrent, et le jeune Empereur tenta d’éloigner son rival. Cependant, en mai 392, Valentinien II fut pendu par des hommes d’Arbogast afin de faire croire à un suicide.

 

Suite à l’assassinat de Valentinien II, ce fut un rhéteur du nom d’Eugène (de son vrai nom Flavius Eugenius.) qui fut fait Empereur par Arbogast. 

Pièce de monnaie à l'effigie d'Eugène.

 

Le défunt Empereur ne laissait pas d’enfants, et sa chute entraîna celle de la dynastie valentinienne.

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[1] Fritigern signifie ‘celui qui désire la paix’, en gothique.

[2] Il s’agissait d’une sorte de lance courte qui avait comme objectif était de se planter dans le bouclier de l’ennemi. Le légionnaire marchait ensuite sur la hampe du pilum, forçant l’adversaire à se découvrir.

[3] Pour plus de détails sur la bataille de Cannes, voir le 6, section III, chapitre troisième, histoire de la Rome antique.

[4] Ce dernier, en 376, alors qu’il se trouvait en Afrique, fut exécuté par Gratien (cependant, ce fut peut être Valens qui donna cet ordre à son neveu, jugeant ce général comme trop dangereux.).

 
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