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Mythologie
 
 

 

 

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Le second Empire (1852 - 1870)

CHAPITRE TROISIEME : Le second Empire sur le déclin (1866 à 1870)

 

II : La guerre franco-prussienne sous le second Empire (1870)

           

            1° Le déclenchement de la guerre franco-prussienne (février à juillet 1870) – En Espagne, la révolution de 1868 avait chassé du pouvoir le reine Isabelle II (cette dernière se réfugia alors en France, où elle abdiqua en début d’année 1870.). Toutefois, les Espagnols souhaitaient conserver la monarchie, et offrirent donc la couronne aux éventuels prétendants.

Isabelle II, gravure publiée dans Le journal illustré, 1867.

 

a) La crise de succession d’Espagne (février à juin 1870) : rapidement, le roi de Prusse décida de soutenir la candidature de Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, un cousin éloigné. Côté français, cette annonce était particulièrement inquiétante, car nombre de politiques craignaient de voir renaître un encerclement de la France comme à l’époque de Charles Quint.

Léopold de Hohenzollern.

La diplomatie française, soutenue par plusieurs puissances européennes, parvint finalement à faire reculer Guillaume I° ; toutefois, cédant à la pression populaire, Napoléon III exigea de son homologue prussien un acte de renonciation officiel.

 

b) La dépêche d’Ems (juillet 1870) : en juillet, alors qu’il se trouvait à Ems, Guillaume I° reçut la visite de Vincent Benedetti, diplomate français. Avec insistance, ce dernier réclama un acte de renonciation officiel de la part du roi de Prusse, précisant que la candidature ne serait à l’avenir ni autorisée, ni renouvelée.

Ce dernier, ayant déjà annoncé que Léopold de Hohenzollern ne recevrait pas la couronne d’Espagne, refusa de s’impliquer personnellement ; le lendemain, il refusa de recevoir Benedetti.

 

Quelques jours plus tard, Guillaume I° fit expédier par son conseiller diplomatique, Heinrich Abeken, un télégramme d’Ems vers Berlin (où se trouvait Bismarck.) : sa Majesté m’écrit : « Le comte Benedetti m’a arrêté au passage à la promenade pour me demander finalement, d’une manière très indiscrète, de l’autoriser à télégraphier aussitôt à l’empereur que je m’engageais pour l’avenir à ne jamais plus donner mon consentement, si les Hohenzollern revenaient sur leur candidature. Je finis par refuser assez sévèrement, attendu qu’on ne devait ni ne pouvait prendre de pareils engagements à tout jamais. Je lui dis naturellement que je n’avais encore rien reçu et puisqu’il était, par la voie de Paris et de Madrid, informé plus tôt que moi, il voyait bien que mon gouvernement était de nouveau hors de cause. »

Sa Majesté a depuis reçu une lettre du prince. Comme Sa Majesté avait dit au comte Benedetti qu’elle attendait des nouvelles du prince, elle a résolu, sur la proposition du comte Eulenbourg et la mienne, de ne plus recevoir le comte Benedetti, à cause de sa prétention, et de lui faire dire simplement par un aide de camp que Sa Majesté avait reçu du prince confirmation de la nouvelle que Benedetti avait déjà eue de Paris, et qu’elle n’avait plus rien à dire à l’ambassadeur. Sa Majesté laisse à Votre Excellence le soin de décider si la nouvelle exigence de Benedetti et le refus qui lui a été opposé ne doivent pas être aussitôt communiqués tant à nos ambassades qu’aux journaux.

Vue arrière des maisons entourant le Schloßfreiheit, par Edouard GAERTNER, 1855, Alte Nationalgalerie, Berlin.

 

Bismarck, recevant la dépêche d’Ems, comprit que la France semblait avoir remporté ce conflit diplomatique. Toutefois, afin de pousser les Français à la faute, le chancelier décida de condenser le télégramme afin de lui donner un ton plus péremptoire : la nouvelle du renoncement du prince héritier de Hohenzollern a été officiellement communiquée au gouvernement impérial français par le gouvernement royal espagnol. Depuis, l’ambassadeur français a encore adressé à Ems, à Sa Majesté le Roi, la demande de l’autoriser à télégraphier à Paris, que Sa Majesté le Roi, à tout jamais, s’engageait à ne plus donner son consentement si les Hohenzollern devaient revenir sur leur candidature. Sa Majesté le Roi là-dessus a refusé de recevoir encore l’ambassadeur français et lui a fait dire par l’aide de camp de service que Sa Majesté n’avait plus rien à communiquer à l’ambassadeur.

Très rapidement, Bismarck fit télégraphier ce texte aux principales ambassades européennes et à la presse allemande.

 

Le lendemain, le télégramme de Bismarck fut traduit et repris par le bureau berlinois de l’agence française Havas[1] : Berlin, 13 juillet - On mande d’Ems. Après que la renonciation du prince Léopold de Hohenzollern eut été communiquée au gouvernement français par le gouvernement espagnol, l’ambassadeur de France a exigé de nouveau de Sa Majesté l’autorisation de faire connaître à Paris que pour tout l’avenir, Sa Majesté le Roi s’engageait à ne plus donner son autorisation, si les Hohenzollern revenaient sur leur candidature. Là-dessus, Sa Majesté le Roi a refusé de recevoir encore une fois l’ambassadeur et lui a fait dire par l’adjudant de service que Sa Majesté n’avait plus rien à lui communiquer.

C’est ce texte qui, dès le lendemain, fut publié dans la presse française. Toutefois, si le texte de Bismarck, bien que laconique, restait toutefois poli ; au contraire, la dépêche d’Havas était particulièrement insultante : en effet, le traducteur avait employé le terme « adjudant » afin de traduire le mot allemand Adjudanten, ce qui signifie « aide de camp » (il s’agissait en l’occurrence d’Anton Wilhelm Fürst Radziwill, issu d’une vieille famille aristocratique de Prusse.).

 

En France, la dépêche d’Ems ne tarda pas à mettre le feu aux poudres, de nombreux français, hommes politiques et journalistes réclamant sans attendre une guerre contre la Prusse.

Napoléon III et Emile Ollivier, qui eux avaient reçu les différentes versions de la dépêche, furent finalement contraints de s’incliner face aux bellicistes.

Le Corps législatif, malgré la résistance de politiques tels qu’Adolphe Thiers, décida finalement de déclarer la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870.

 

2° France et Prusse à l’aube de la guerre de 1870 – En juillet 1870, la France rentrait en guerre sans alliés à ses côtés. Ainsi, Napoléon III fut abandonné  aussi bien par l’Angleterre[2] que par la Russie ; les Etats du sud de l’Allemagne, refusant de rester neutre, participèrent au conflit aux côtés de la Prusse ; l’Autriche, bien que nation ennemie de la Prusse, préféra jouer la carte de la prudence et rester neutre[3] ; enfin, l’Italie accepta de rentrer en guerre aux côtés des Français à condition que ces derniers évacuent Rome[4].

 

Autre motif d’inquiétude, si la France disposait d’environ 250 000 soldats massés sur le Rhin, l’armée prussienne comptait près de 500 000 hommes, sans compter les effectifs en provenance des Etats du sud de l’Allemagne.

Toutefois, une fois la mobilisation terminée, Napoléon III était en mesure d’aligner 900 000 soldats contre 1 200 000 pour Guillaume I°.

Caporal du 37° de ligne, modèle 1869, musée de l'Infanterie, Montpellier.

 

L’armement des Français n’était pas aussi désastreux que certains historiens ont pu le laisser penser. Ainsi, le fusil Chassepot modèle 1866, doté d’une portée supérieure à un kilomètre, était en outre plus précis que le fusil allemand Dreyse.

Dessin humoristique publié dans Le journal illustré, 1869.

Un des problèmes côtés français vint de l’approvisionnement en munitions, qui se fit à l’extérieur de l’armée, et entraina une pénurie en raison de l’état catastrophique des routes et des ponts.

Fusil Chassepot (en haut) et fusil Dreyse (en bas), musée de la Légion étrangère, Aubagne.

 

En réalité, l’avantage des Allemands vint de leurs nouveaux obus. Ainsi, contrairement aux vieux boulets de canon qui ricochaient par terre (ou s’embourbaient en terrain humide.), les obus fusants à shrapnel éclataient au contact du sol, et étaient mortels dans une portée de cent mètres.

Autre innovation technique à l’avantage de la Prusse, les mitrailleuses importées de la guerre de Sécession, tirant plus de 25 coups à la minute.

 

A noter que la précision du fusil chassepot et la létalité des obus fusants entrainèrent la fin de la supériorité de la cavalerie, qui ne fut guère employée lors du conflit.

 

3° Les premières batailles donnent l’avantage à la Prusse (juillet à août 1870) – Napoléon III, après avoir cédé à son épouse Eugénie le titre de régente, quitta Paris en compagnie de son fils en juillet 1870. Il se dirigea alors vers Metz, afin de prendre la tête des armées, rejoignant le maréchal Edmond Le Bœuf, commandant de l’armée du Rhin.

Le maréchal Le Boeuf, gravure publiée dans Le journal illustré, 1869.

L’Empereur, malade, constata éberlué la confusion qui régnait alors au sein de l’armée. En effet, les soldats manquaient de fusils, de balles, de matériel ; aucune comptabilité n’avait été mise en place ; enfin, l’Etat major lui-même ne disposait pas de cartes[5].

Ces conditions précaires ne permirent pas à l’armée française de rivaliser face à l’ennemi, accusant rapidement une série de sanglantes défaites.

 

a) La bataille de Wissembourg : le 4 août 1870, les Prussiens remportèrent la bataille de Wissembourg, face à des officiers français mal préparés.

La bataille de Wissembourg.

Ainsi, le maréchal Patrice de Mac Mahon[6] donna l’ordre à ses hommes de défendre Wissembourg, alors qu’il s’agissait d’un entonnoir ; en outre, les Français attaquèrent avec vaillance un ennemi largement supérieur en nombre (8 000 contre 60 000 Prussiens.), et ce au prix de lourdes pertes. 

Le général Mac Mahon, musée de l'Infanterie, Montpellier.

Le prince Frédéric Guillaume Nicolas Charles de Hohenzollern[7], qui commandait l’armée prussienne, avait dès lors de champ libre pour pénétrer en Alsace.

Le prince Frédéric Guillaume de Prusse, gravure publiée dans Le journal illustré, 1867.

 

b) La bataille de Froeschwiller : le surlendemain de la bataille de Wissembourg, le prince Frédéric Guillaume rencontra l’avant-garde de l’armée française non loin de Froeschwiller. Ainsi, bien que parvenant à franchir la Sauer, les Prussiens furent contraints de reculer suite à la charge du 2° régiment de zouaves. Plus au nord, ce furent les zouaves du 1° régiment qui repoussèrent l’ennemi de la forêt de Langensoultzbach.

Zouave, tenue de 1867, musée de l'Infanterie, Montpellier.

Frédéric Guillaume, se sentant menacé, décida alors de lancer une contre attaque sur l’armée de Mac Mahon, faisant prévaloir sa grosse supériorité numérique (90 000 Prussiens contre à peine 45 000 Français.).

En fin d’après midi, l’armée française, épuisée, décida de reculer, abandonnant près de 20 000 hommes (soit 11 000 tués ou blessés et 9 000 prisonniers.).

Les Prussiens, bien que restant maîtres du terrain, déplorèrent toutefois la perte de plus de 10 000 hommes (tués ou blessés.).

 

c) La bataille de Colombey : A Paris, l’annonce de ces premières défaites entraina le gouvernement à déclarer l’état de siège le 7 août 1870. Les Parisiens, qui n’avaient eu de cesse de réclamer la guerre, furent abasourdis à l’annonce de la défaite des troupes françaises.

L’Impératrice Eugénie décida alors d’incorporer dans la Garde nationale mobile tous les citoyens valides âgés de moins de 40 ans ; le 9 août, le Corps législatif décida que Napoléon III devait céder le commandement de l’armée au maréchal François Achille Bazaine[8] (à noter que l’Empereur ne retourna pas à Paris mais resta aux côtés du nouveau commandant en chef.) ; enfin, au soir du 18 août, Emile Ollivier, jugé incompétent, fut remplacé par Charles Cousin Montauban, comte de Palikao[9] (ce dernier rappela alors d’anciens ministres de Napoléon III, mettant en place un ministère moins libéral que le précédent.) .

Le général Cousin-Montauban, comte de Palikao, Le Monde Illustré, N° 1084, 19 janvier 1878.

 

Bazaine, le 14 août, décida d’évacuer Chalons afin de se replier vers Verdun. Toutefois, alors que la majeure partie de l’armée française était déjà passée de l’autre côté de la Moselle, le 3° corps, se trouvant à Colombey, fut attaqué par l’avant-garde de l’armée prussienne.

Le maréchal Bazaine, gravure publiée dans Le journal illustré, 1869.

L’affrontement se prolongea jusqu’à la nuit, l’obscurité permettant aux Français de poursuivre leur mouvement de recul.

A noter toutefois que si les pertes allemandes furent plus élevées que les pertes françaises au cours de la bataille de Colombey (plus de 6 000 tués et blessés contre seulement 4 000 tués et blessés.), cette attaque retarda le mouvement de recul de Bazaine vers Verdun.

 

d) La bataille de Mars la Tour : Ainsi, deux jours plus tard (16 août.), Bazaine eut la fâcheuse surprise de constater que les Prussiens du prince Frédéric Guillaume barraient la route de Verdun à l’armée française.

Toutefois, si les Allemands disposaient d’une nette supériorité numérique (130 000 contre 80 000.), ces derniers furent bloqués et décimés par l’artillerie française.

Frédéric Guillaume décida alors de faire charger sa cavalerie, ce à quoi Bazaine riposta en donnant l’ordre à ses cuirassiers d’attaquer.

Officier de cuirassier prussien, 1870-1871, musée des Invalides, Paris.

La bataille de Mars la Tour, qui fut le dernier affrontement de cavalerie d’Europe, donna finalement la victoire aux Français (les pertes, environ 15 000 tués et blessés, furent équivalentes dans les deux camps.).

Uhlan et cuirassier de la brigade Von Bredow, morts, fragment du Panorama de la bataille de Rezonville, par Alphonse DE NEUVILLE et Edouard DETAILLE, XIX° siècle, musée des Invalides, Paris.

A l’issue de l’affrontement, Bazaine, plutôt que d’attendre des renforts de Metz afin de lancer une nouvelle attaque, décida au contraire de reculer vers Verdun (prétextant un manque de vivres et de munitions.).

 

e) La bataille de Saint Privat : Toutefois, le surlendemain (18 août.), alors que Bazaine se dirigeait vers Verdun, ce dernier fut bloqué à Saint Privat par une armée prussienne commandée par le général Helmuth von Molke, à la tête de 190 000 hommes (contre seulement 110 000 côté français.).

Sergent major du 28° régiment d'infanterie en tenue de campagne, musée des Invalides, Paris.

Dans un premier temps, les Français eurent l’avantage, grâce à la précision que leur conférait leurs fusils Chassepots ; toutefois, dans l’après midi, les obus prussiens ne tardèrent pas à faire des ravages au sein de l’armée française.

Le cimetière de Saint Privat, le 18 août 1870, par Alphonse DE NEUVILLE, 1881, musée des Invalides, Paris.

Dans la soirée, Bazaine décida de reculer vers Metz, la route de Verdun lui étant désormais fermée.

A l’issue de la bataille de Saint Privat, les Français perdirent environ 20 000 hommes (5 000 tués et 15 000 blessés.) ; contre 7 000 côté prussien (1 000 tués et 6 000 blessés.).

 

4° Les dernières heures du second Empire (septembre 1870) – Suite à la bataille de Saint Privat, Bazaine, dans l’incapacité de se replier vers Verdun, décida alors de s’enfermer dans Metz.

Très rapidement, une armée prussienne, commandée par Frédéric Charles de Hohenzollern[10], assiégea la cité.

Les Français, qui étaient en supériorité numérique (180 000 contre 130 000.) tentèrent alors deux sorties successives, mais furent repoussés par l’ennemi.

 

a) La bataille de Sedan : le 22 août, apprenant que Bazaine s’était enfermé dans Metz, un télégramme envoyé par le conseil de régence arriva entre les mains de Napoléon III. Ce dernier, se trouvant alors à Reims en compagnie du maréchal Mac Mahon, ordonna que l’armée se mette en marche vers Metz.

 

Mac Mahon, qui suite aux échecs de Wissembourg et de Froeschwiller, avait reconstitué une armée et complété ses effectifs, se préparait au contraire à défendre la capitale.

Poussé par l’Empereur (qui, ne pouvant plus monter à cheval[11], suivait l’armée en berline.), Mac Mahon, à la tête d’une armée de 120 000 hommes, décida finalement de s’incliner.

 

Passant par les Ardennes afin d’éviter tout contact avec l’armée prussienne, le maréchal apprit néanmoins que l’ennemi se trouvait à quelques kilomètres de là. Mac Mahon, craignant d’être encerclé, décida alors de faire rebrousse chemin, mais de nouvelles directives venues de Paris lui ordonnèrent de se porter au secours de Bazaine.

Le 30 août 1870, les avant-gardes de l’armée prussienne commencèrent à attaquer les troupes de Mac Mahon.

Dans la soirée, le maréchal, pensant avoir l’avantage numérique (alors que les Prussiens étaient 200 000.), décida alors de s’installer sur une hauteur au nord est de Sedan, attendant l’arrivée de l’ennemi.

 

Dès le lendemain, 1er septembre 1870, les Prussiens lancèrent un assaut général contre les positions françaises. Toutefois, malgré des combats acharnés, les Français ne parvinrent pas à repousser l’ennemi. Mac Mahon, blessé par un éclat d’obus, fut alors remplacé par le général Auguste Alexandre Ducrot, partisan d’un repli vers Mézières. Toutefois, le général Emmanuel Félix de Wimpffen, réclamant le commandement en vertu d’un document écrit par le comte de Palikao (qui avait remplacé Emile Ollivier courant août 1870.), ordonna aux soldats de conserver leurs positions.

A la fin de la journée, l’armée française se retrouva complètement encerclée par l’ennemi, n’ayant pas songé à élaborer un plan de repli. Les Français se réfugièrent alors dans Sedan, sous la menace des obus prussiens.

La bataille de Sedan.

 

Napoléon III, qui n’avait pas réussi à trouver la mort lors du combat, décida alors de faire hisser le drapeau blanc afin de discuter en personne avec Guillaume I°.

 

L’Empereur des Français, quittant Sedan le lendemain, se dirigea vers Mézières, pensant y trouver son homologue prussien. Toutefois, il fut accueilli par Bismarck, qui informa Napoléon III qu’il ne pourrait rencontrer le roi de Prusse qu’après avoir signé l’acte de reddition.

La rencontre de Napoléon III et Bismarck à Mézières.

Napoléon III décida alors de capituler sans conditions, et, se constituant prisonnier, il fut envoyé à au château de Wilhelmshöhe, à Cassel, en Allemagne[12]. Les quelques 60 000 soldats qui se trouvaient à Sedan furent eux aussi incarcérés par l’ennemi.

Napoléon III prisonnier, par Wilhelm CAMPHAUSEN, 1877, Deutsches historisches museum, Berlin.

 

b) Le siège de Strasbourg : au même moment, l’armée du général Auguste von Werder assiégeait Strasbourg (le prince Frédéric Guillaume lui avait confié 40 000 hommes fin août 1870 afin de mener à bien cette mission.).

Relief topographique de la ville de Strasbourg, musée des Invalides, Paris.

 

Werder, plutôt que d’affamer les Strasbourgeois à l’issue d’un long siège, décida d’employer la manière forte et fit bombarder la capitale alsacienne.

Siège et bombardement de Strasbourg, musée des Invalides, Paris.

Alors que les Prussiens réduisaient à l’état de ruines les fortifications de la cité, les Strasbourgeois résistaient en attendant l’arrivée des renforts. Toutefois, en septembre 1870, suite à l’annonce de la capitulation de Sedan, ces derniers décidèrent finalement de se rendre.

La reddition de Strasbourg.

 

Suite à la prise de Strasbourg, les 40 000 hommes du général Werder marchèrent vers Belfort, qui refusait de baisser les armes.

 

5° La proclamation de la république (4 septembre 1870) – A Paris, l’annonce de la capitulation de Sedan fit grand bruit. Ainsi, non seulement Bazaine ne serait pas secouru, mais en outre l’armée qui à l’origine devait défendre Paris était entre les mains des Prussiens.

 

Alors qu’Eugénie et le comte de Palikao assistaient impuissants au désastre, des milliers de manifestants envahirent le Palais Bourbon, siège du Corps législatif. Le même jour, quelques députés républicains rassemblés à l’Hôtel de Ville proclamèrent la troisième république.

 

Toutefois, si le second Empire prenait fin ce 4 septembre 1870, la guerre contre la Prusse, elle, continuait…

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[1] Havas fut la première agence de presse française, fondée en 1832. Cette société existe encore de nos jours.

[2] Bismarck exposa aux Anglais les projets d’invasion de la Belgique mis en place par Napoléon III en 1866.

[3] Alors que des pourparlers, mis en place depuis plusieurs mois, prévoyaient une alliance France-Autriche-Italie.

[4] Victor Amédée II, roi d’Italie, après avoir annexé la Lombardie (1860.), la Toscane et le royaume de Naples (1861.), puis la Vénétie (1866.), souhaitait s’emparer de Rome afin de compléter l’unité italienne. Toutefois, afin d’empêcher une annexion de la cité, Napoléon III y avait placé quelques milliers de soldats. Suite au départ de ces derniers, Victor Emmanuel put finalement annexer Rome (septembre 1870.). Par la suite, le roi d’Italie envoya des troupes combattre aux côtés des Français, mais elles arrivèrent trop tard pour influencer l’issue du conflit.

[5] A cette époque, les officiers n’utilisaient pas de cartes, improvisant sur le terrain. Ces stratégies hasardeuses avaient été employée en Crimée, en Italie et au Mexique, pour le meilleur et souvent pour le pire.

[6] Patrice de Mac Mahon, né en juillet 1808, était issu d’une famille irlandaise réfugiée en France depuis la déchéance du roi d’Angleterre Jacques II Stuart au XVIII° siècle. Intégrant les rangs de l’armée après être sorti de l’école militaire de Saint Cyr, le jeune homme fit carrière en Algérie, où il y obtint ses galons de général. Par la suite, il participa à la campagne d’Italie.

[7] Ce dernier était le fils de Guillaume I°.

[8] Né en février 1811, Bazaine, ayant échoué au concours de l’école polytechnique, décida de s’engager comme simple soldat au 37° régiment de ligne. Rejoignant la Légion étrangère un peu plus tard, il participa aux guerres carlistes en Espagne (années 1830.), puis combattit en Crimée et en Italie.

[9] Charles Cousin Montauban avait reçu le titre de comte de Palikao suite à la seconde guerre de l’opium.

[10] Ce dernier était le neveu de Guillaume I°.

[11] En raison de sa maladie de la vessie.

[12] Napoléon III, libéré en mars 1871, décida de rejoindre l’Angleterre. Il y mourut en janvier 1873.

 
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