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Mythologie
 
 

 

 

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Le second Empire (1852 - 1870)

CHAPITRE PREMIER : L’Empire autoritaire (1852 à 1860)

 

I : L’affirmation française (1852 à 1856)

           

            1° La naissance du second Empire – Louis Napoléon  Bonaparte[1], élu président de la république française en décembre 1848[2], était parvenu à se débarrasser d’une assemblée qui lui était hostile[3], suite au coup d’Etat du 2 décembre 1851[4].

L'arrestation des meneurs et députés, à l'aube du 2 décembre 1851.

Le chef de l’Etat, ayant désormais les mains libres, décida alors de mettre en place une nouvelle constitution (janvier 1852.).

 

Louis Napoléon, homme fort du régime, recevait un mandat présidentiel de dix ans, ainsi que des pouvoirs sensiblement accrus.

Le prince-président cumulait les charges de chef des armées, chef du gouvernement, et responsable de la diplomatie française. En outre, ce dernier recevait le pouvoir législatif, ayant l’initiative des lois, et disposant du droit de veto

 

En face du président de la république, l’on retrouvait non plus une mais deux assemblées, le Corps législatif et le Sénat, faisant respectivement office de chambre basse (260 députés élus pour six ans au suffrage universel direct.) et de chambre haute (environ une centaine de membres nommés à vie par Bonaparte[5].).

Les deux assemblées ne disposaient que de pouvoirs réduits, mais le Sénat pouvait publier des senatus consulte, afin de modifier les institutions ou vérifier la constitutionnalité des lois.

A noter enfin que le chef de l’Etat avait le pouvoir de dissoudre le Corps législatif, assemblée potentiellement plus dangereuse que le Sénat (qui était constituée de favoris de Bonaparte.).

 

En fin d’année 1852, Bonaparte fut nommé Empereur par le Sénat. Cette décision fut par la suite ratifiée par un plébiscite, organisé le 21 novembre. La naissance du second Empire fut alors approuvée par 7 800 000 « oui » contre 280 000 « non. »

Ce n’est toutefois qu’à partir du 2 décembre (date commémorative du coup d’Etat, de la bataille d’Austerlitz et du sacre de Napoléon I°.), que Bonaparte devint officiellement Napoléon III.

Napoléon III, Empereur des Français, atelier de Franz Xaver WINTERHALTER, XIX° siècle, musée des Invalides, Paris.

 

Dès le lendemain de la proclamation de l’Empire, les diplomates français se rendirent auprès des représentants des Etats signataires du traité de 1815[6], afin de leur demander une reconnaissance officielle du nouveau régime. L’Angleterre, bien qu’initialement hostile à cette idée, décida de reconnaitre Napoléon dès le 4 décembre 1852 ; suivie en janvier 1853 par l’Autriche, la Prusse et la Russie.

 

            2° Nouveau régime mais organes inchangés – En raison de l’adoption de la constitution de janvier 1852, qui accordait au chef de l’Etat d’importantes prérogatives, le rétablissement de l’Empire ne bouleversa guère les institutions du pays.

 

Ainsi, le conseil d’Etat, composé de hauts magistrats nommés par le chef de l’Etat (souvent issus de l’administration orléaniste et donc peu favorables à l’Empire.) ne fut pas remanié, pas plus que le gouvernement.

 

En effet, le ministère était inchangé depuis le 2 décembre 1852. L’on y retrouvait donc plusieurs proches de Napoléon III, tels que Jean Gilbert Victor Fialin, comte de Persigny (un bonapartiste de la première heure.), ministre de l’Intérieur ; Charlemagne Émile de Maupas (préfet de Paris lors du coup d’Etat.), ministre de la Police ; et le général Armand Jacques Achille Leroy de Saint Arnaud[7] (un des conspirateurs de décembre 1852.), ministre de la Guerre.

 

Charlemagne de Maupas et le général de Saint Arnaud.

Toute au long de son règne, Napoléon III ne procéda qu’à de nombreux micro-remaniements (en règle générale ne concernant qu’un ou deux ministres.) ; ce n’est qu’à partir de 1869 que les ministères furent renouvelés au complet.

 

A noter que l’Empereur épousa le 29 janvier 1853 Eugenia Maria Ignacia Augustina Palafox de Guzmán Portocarrero y Kirkpatrick de Closeburn, comtesse de Montijo (dite Eugénie de Montijo.), une jeune femme qu’il avait rencontré pour la première fois en 1849 lors d’une réception à l’Elysée.

L'impératrice Eugénie, par WINTERHALTER, milieu du XIX° siècle, château de Versailles, Versailles.

Dans un premier temps, cette union fut relativement mal acceptée par la Cour et les proches de l’Empereur, Eugénie étant accusée d’être une lorette (c'est-à-dire une femme courtisée par plusieurs amants.). Napoléon III décida toutefois de passer outre.

Rapidement, comme l’Empereur n’avait pas d’héritiers et souhaitait établir durablement la dynastie Bonaparte, Eugénie se retrouva enceinte ; toutefois, elle perdit l’enfant suite à une chute de cheval.

 

            3° La guerre de Crimée (1853 à 1856) – Depuis 1815, date à laquelle s’était tenu le congrès de Vienne, la France avait été mise à l’écart des relations internationales. Ainsi, pendant plus de trente ans, le pays n’avait fait ni conquêtes territoriales (à l’exception de l’Algérie.), ni alliance diplomatique notable.

Napoléon III n’aimait donc pas le congrès de Vienne, qui avait en outre consacré la chute du premier Empire et celle de la famille Bonaparte. Toutefois, si l’Empereur souhaitait redonner à la France une place de premier plan, il savait aussi que le pays ne pouvait survivre sans alliés.

 

a) La Crimée à l’aube de la guerre : la presqu’île de Crimée, située au sud de l’actuelle Ukraine, avait acquis son indépendance vis-à-vis de l’Empire ottoman en 1774, grâce au soutien de la tsarine Catherine II.

 

La Russie, qui n’était qu’une modeste principauté au Moyen âge, s’était considérablement agrandie en l’espace de 500 ans. Ainsi, le tsar Ivan IV le Terrible s’empara du Kazakhstan, débouchant sur la mer Caspienne (fin du XVI° siècle.) ; Pierre I° le Grand obtint un accès à la mer Baltique (deuxième quart du XVIII° siècle.) ; ses successeurs, Anne I°, Elizabeth I° et Catherine II, parvinrent quant à elles à annexer les territoires situés au nord de la mer Noire (deuxième moitié du XVIII° siècle.).

L'expansionnisme du royaume de Russie (1300 à 1795).

L’Empire ottoman, tombant en déliquescence au tout début du XIX° siècle, ne tarda donc pas à attirer l’intérêt des souverains de Russie.

Ainsi, le tsar Nicolas I°, installé sur le trône depuis décembre 1825, souhaitait chasser les Turcs de Constantinople afin d’en faire sa capitale. L’objectif sous-jacent était par ailleurs de mettre la main sur les détroits du Bosphore et des Dardanelles, lucratifs passages commerciaux (ce qui aurait permit à la Russie d’obtenir un point d’accès vers la Méditerranée.).

Le tsar Nicolas I°.

Dans un premier temps, Nicolas I° proposa à l’Angleterre de dépecer la Turquie de concert avec la Russie (janvier 1853.), toutefois, comme les Anglais affirmèrent leur désapprobation, le tsar décida de faire cavalier seul. Ainsi, ce dernier se présenta comme le défenseur des chrétiens orthodoxes de l’Empire ottoman ; fit envahir la Valachie et la Moldavie[8] (juillet 1853.) ; et somma le sultan ottoman Abdülmecit d’accepter un protectorat russe (ce dernier déclara alors la guerre à la Russie le 4 novembre 1853.).

 

Côté anglais, les prétentions hégémonistes de Nicolas I° ne plaisaient guère. En effet, l’Angleterre souhaitait préserver la route des Indes, désormais menacé par la Russie. Par ailleurs, Londres n’était guère enchanté à l’idée de voir des bateaux russes voguer impunément sur la mer Méditerranée.

Les Anglais, qui avaient très tôt affirmé leur recul vis-à-vis de la Sainte alliance, née du congrès de Vienne[9], décidèrent alors de se resserrer les liens diplomatiques qui les unissaient à la France.

 

Côté français, rappelons que le roi Louis Philippe I°, après avoir cherché en vain une alliance auprès de l’Autriche, s’était réconcilié avec l’Angleterre au début des années 1840[10].

Napoléon III, qui cherchait une alliance solide, décida donc de se ranger du côté de l’Angleterre contre la Russie.

 

b) Les débuts du conflit (octobre 1853 à septembre 1854) : ayant déclaré la guerre à l’Empire ottoman, la flotte russe remporta en novembre 1853 la bataille de Sinope face à la marine turque.

La bataille de Sinope.

L’affrontement, se déroulant dans un petit port sur la côte nord de la Turquie, fut une large défaite pour la flotte ottomane, qui allait porter des armes aux montagnards musulmans du Caucase révoltés contre le tsar.

La victoire des Russes fut complète, ces derniers ayant détruit les dix navires que l’ennemi avait engagés dans la bataille.

 

A l’annonce de cette victoire, France et Angleterre décidèrent de mettre en place des pourparlers avec la Russie, afin de trouver une issue au conflit. Toutefois, face à l’intransigeance de Nicolas I°, Londres et Paris décidèrent d’envoyer un ultimatum à Saint Petersbourg[11] (27 février 1854.), sommant le tsar d’évacuer la Moldavie et la Valachie.

Toutefois, n’ayant reçu aucune réponse, France et Angleterre déclarèrent la guerre à la Russie le 27 mars 1854.

L’Autriche et la Prusse, au contraire, décidèrent de rester neutres, l’une sommant le tsar d’évacuer les provinces danubiennes, l’autre étant indignée de voir l’Angleterre s’allier à un pays musulman.

Rue de Berlin, par Eduard GAETNER, 1863, Alte Nationalgalerie, Berlin.

 

Dans un premier temps, les alliés pensaient qu’une simple démonstration de force persuaderait Nicolas I° de faire machine arrière. Français et Anglais, combattant dans une zone se situant à plusieurs milliers de kilomètres de leurs pays respectifs, n’étaient donc pas préparés à un long conflit.

Ainsi, alors que l’Autriche affichait de plus en plus clairement sa volonté de combattre aux côtés des alliés, Français et Anglais s’établirent à Gallipoli, dans le détroit des Dardanelles.

Le Valmy, dernier vaisseau à voile de la marine française, musée de la Marine, Paris.

Nicolas I°, qui avait installés son armée dans la région du Danube en comptant sur la neutralité de l’Autriche, craignait désormais que les Autrichiens s’interviennent au sein du conflit. Ainsi, ce dernier décida d’évacuer ses positions en juin 1854, officiellement pour raisons stratégiques, mais en réalité dans le but de se ménager les bonnes grâces de l’Autriche (ce furent alors les Turcs qui s’installèrent au sud du Danube afin d’harceler les positions russes.).

 

Au cours du mois de juin, en attendant que l’Autriche se joigne à la coalition, des négociations eurent lieu avec la Russie, mais ces dernières se soldèrent sur un échec.

Ainsi, il fut décidé de suivre le plan de Napoléon III, qui consistait à débarquer en Crimée afin de s’attaquer à Sébastopol, principale base navale des Russes dans la région.

 

c) La guerre s’établit en Crimée, le siège de Sébastopol (septembre à novembre 1854) : les coalisés, commençant leurs transport de troupes vers la Crimée courant août, débarquèrent près d’Eupatoria le 14 septembre 1854 (il s’agissait d’une cité se trouvant sur la côte ouest de la Crimée, à une soixantaine de kilomètres au nord de Sébastopol.).

 

Alors que les armées coalisées marchaient vers le sud, le général Alexandre Sergueïevitch Menchikov[12] décida de leur barrer la route, installant ses canons derrière la rivière Alma.

Le maréchal Achille Leroy de Saint Arnaud[13], qui commandait l’armée française, ordonna alors au 3° régiment de zouaves[14] de contourner la position ennemie.

Zouave, tenue de 1855, musée de l'Infanterie, Montpellier.

Ces derniers, couverts par l’artillerie de la flotte alliée, parvinrent à escalader une falaise, puis s’emparèrent des canons ennemis qu’ils retournèrent contre les Russes.

Au même moment, les troupes de Menchikov, faisant face à une armée coalisée supérieure en nombre, se retirèrent finalement dans le désordre.

 

Toutefois, en raison d’un manque de coordination entre les armées alliées, les Russes, qui avaient perdu plus de 6 000 hommes à l’issue de la bataille de l’Alma (contre 500 pour les coalisés.), ne furent pas poursuivis.

Le corps expéditionnaire français pendant la campagne de Crimée.

Par ailleurs, les alliés tardèrent à reprendre leur marche vers Sébastopol, en raison du grave état de santé du maréchal Saint Arnaud (ce dernier mourut du choléra fin septembre 1854, après avoir cédé ses pouvoirs au général François Marcellin Certain de Canrobert[15].).

 Le maréchal Canrobert, par VERNET, milieu du XIX° siècle, château de Versailles, Versailles.

 

Arrivant devant Sébastopol, les alliés hésitèrent sur la marche à suivre. Ainsi, Canrobert souhaitait faire bombarder la cité ; alors que son homologue anglais, FitzRoy James Henry Somerset, lord Raglan, préférait donner l’assaut contre la ville, alors mal défendue par les troupes russes. Finalement, les semaines passèrent, laissant à Menchikov le temps de mieux organiser la défense de la cité.

FitzRoy James Henry Somerset, lord Raglan.

 

Ainsi, alors que les alliés avaient entamé leurs travaux de siège et s’étaient établis dans deux ports d’approvisionnement (Kamiech pour les Français et Balaklava pour les Britanniques.), une armée de secours s’attaqua par surprise la position anglaise (octobre 1854.).

Les Russes furent cependant repoussés, et Canrobert, qui avait entendu des coups de feu, vint rapidement porter secours aux Anglais.

Au final, si les alliés perdirent près de 600 hommes, les pertes russes furent de l’ordre de plus d’un millier.

 

Plus tard, en novembre 1854, un autre coup de force organisé par Menchikov, soucieux de briser l’encerclement de Sébastopol. Ce dernier décida alors de faire installer des canons sur les hauteurs d’Inkerman, une colline que les Anglais n’avaient pas jugé utile de fortifier.

L’objectif de Menchikov était ainsi de pilonner l’armée ennemie, au moment même ou les défenseurs de Sébastopol devaient organiser une sortie afin de prendre les alliés entre deux feux.

Au petit matin, les Russes escaladèrent la colline, profitant du brouillard et de l’obscurité afin de repousser les Anglais ; puis, ils installèrent leurs canons et commencèrent à bombarder les troupes britanniques.

Les Français, entendant les bruits du combat, avancèrent en toute hâte vers la hauteur, chargeant la position russe. Jusqu’à midi, les combats firent rage, Français et Russes perdant et reprenant plusieurs fois Inkerman.

La bataille d'Inkerman.

Finalement, la bataille donna la victoire aux alliés, mais au prix de lourdes pertes. Ainsi, Français et Britanniques perdirent plus de 5 000 hommes ; les Russes, quant à eux, déplorèrent environ 15 000 pertes.

 

Suite aux batailles de Balaklava et Inkerman, les Russes ne furent plus en position de repousser les alliés, mais ces derniers furent considérablement affaiblis par les dures conditions de vie. Ainsi, les conditions climatiques firent de nombreuses victimes (les soldats n’étant pas préparés à une campagne hivernale.), ainsi que les maladies qui se déclarèrent dans les camps français et anglais (choléra, dysenterie, typhus, etc.).

Canon du siège de Sébastopol, musée de l'Infanterie, Montpellier.

 

d) La fin du siège de Sébastopol, la bataille de Malakoff (janvier 1855 à février 1856) : au printemps 1855, les alliés apprirent qu’à défaut de l’Autriche, le royaume de Piémont-Sardaigne décidait de participer lui aussi à la guerre de Crimée (15 000 hommes furent alors envoyés en renfort.). En effet, Camillo Benso, comte de Cavour, récemment nommé président du conseil[16], cherchait à plaire à la France afin que Napoléon III accepte d’intervenir en faveur du mouvement d’unification italienne[17].

 

A la mi-avril 1855, suite à un bombardement ineffectif sur Sébastopol, le général Canrobert, ne parvenant à s’entendre avec lord Raglan, demanda à être relevé de son poste. Ce dernier fut alors remplacé par le général Aimable Jean Jacques Pélissier[18], qui à la mi-juin lança un nouvel assaut contre les murs de Sébastopol. Toutefois, cette offensive se solda sur un échec et occasionna de grosses pertes dans les rangs français.

Le général Pélissier, gravure publiée dans Le journal illustré, 1864.

 

En septembre, les Français décidèrent de s’attaquer au fort de Malakoff, une tour se trouvant dans la banlieue de Sébastopol. Dans un premier temps, les canons furent chargés de faire taire l’artillerie ennemie ; puis, voyant que les Russes ne ripostaient plus, Pélissier lança l’assaut contre Malakoff.

Le 7° de ligne à l'assaut de Malakoff, par E. BOUTIGNY, musée de l'Infanterie, Montpellier.

Toutefois, malgré la défense opiniâtre des hommes de Menchikov, les Français, zouaves en tête, parvinrent à s’emparer des positions ennemies le 8 septembre 1855. Le général Patrice de Mac Mahon, s’installant dans la tour, prononça alors une apostrophe restée célèbre : J’y suis, j’y reste !

Prise de la tour de Malakoff, à Sébastopol, le 8 septembre 1855, par Yvon, milieu du XIX° siècle, château de Versailles, Versailles.

Le général Mac Mahon, musée de l'Infanterie, Montpellier.

 

Par la suite, après avoir incendié leurs navires et détruit les défenses de la cité, les Russes évacuèrent Sébastopol. La cité tomba alors entre les mains des coalisés, qui y pénétrèrent le 10 septembre.

Toutefois, si à Paris et à Londres la nouvelle fut accueillie avec joie, la guerre de Crimée s’achevait sur un bilan humain particulièrement lourd. Ainsi, les alliés avaient perdu 10 000 hommes lors de l’assaut final, pour 120 000 pertes au total (95 000 côté français[19], 25 000 côté anglais, et 2 000 environ pour le Piémont.). Les Russes, quant à eux, avaient perdu autant d’hommes que les coalisés.

Défilé de l'armée de Crimée à Paris, en décembre 1855, par Emmanuel MASSE, musée Carnavalet, Paris.

 

e) La fin de la guerre de Crimée, le traité de Paris (février à mars 1856) : si les alliés étaient parvenus à chasser l’ennemi de Sébastopol en septembre 1855, les Russes ne consentirent à signer un armistice qu’en février 1856.

 

Le tsar Nicolas I° étant décédé en mars 1855, ce fut son fils Alexandre II qui fut chargé de négocier avec les alliés.

Alexandre II, gravure publiée dans Le journal illustré, 1866.

Ce dernier, signant le traité de Paris le 30 mars 1856, reconnaissait l’indépendance de l’Empire ottoman ; acceptait une libre circulation sur le Danube ; mettait fin aux prétentions russes de protection des chrétiens orthodoxes d’Orient.

Par ailleurs, il fut décidé que les bâtiments de guerre seraient interdits de navigation sur la mer Noire. Enfin, la Valachie et la Moldavie, désormais libérées du joug russe mais sous dépendance théorique de l’Empire ottoman, devaient élire un gouverneur (c’est ainsi que fut élu Alexandre Jean Cuza, soutenu par Napoléon III, qui en janvier 1862 unifia ces deux régions afin de former les principautés unies de Roumanie[20].).

Alexandre Jean Couza, gravure publiée dans Le journal illustré, 1866.

 

A noter que le 16 mars 1856, peu de temps avant la conclusion du traité de Paris, Napoléon III apprit la naissance de son fils Napoléon Eugène Louis Bonaparte.

Berceau du prince impérial, XIX° siècle, musée Carnavalet, Paris.

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[1] Né en 1808, Louis Napoléon Bonaparte était le fils de Louis Bonaparte (frère cadet de Napoléon.), et d’Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine de Beauharnais (cette dernière avait eut deux enfants avant d’épouser Napoléon.). Louis Napoléon était donc le neveu de Napoléon, mais aussi son petit fils par alliance.

[2] Pour plus de renseignements sur l’élection présidentielle de 1848, cliquez ici.

[3] En 1848, Bonaparte avait été élu président pour une durée de quatre années, mais n’était pas rééligible. Ainsi, tout au long de l’année 1851, le chef de l’Etat tenta de convaincre l’assemblée de procéder à une réforme de la constitution, en vain. 

[4] Pour plus de  renseignements sur le coup d’Etat du 2 décembre 1851, cliquez ici.

[5] Les premiers membres du Sénat étaient tous des proches de Bonaparte.

[6] Pour plus de renseignements concernant le congrès de Vienne, référez vous au 2, section I, chapitre cinquième, l’épopée napoléonienne.

[7] Né en 1798, Saint Arnaud entra très jeune dans l’armée, faisant ses études au lycée Napoléon. Participant à l’expédition de Crimée (1821.) et à la cinquième guerre de Vendée (1832.), Saint Arnaud se fit connaître lors de la conquête de l’Algérie.

[8] Les deux pays étaient sous domination de l’Empire ottoman, mais avaient conservé une importante autonomie.

[9] Cette alliance militaire, créée afin de lutter contre Napoléon I°, unissait l’Angleterre, l’Autriche, la Russie et la Prusse.

[10] Pour en savoir plus sur les débuts de l’alliance franco-anglaise, voir le 3, section I, chapitre quatrième, la monarchie de Juillet.

[11] Cette cité était la capitale de la Russie depuis le début du XVIII° siècle.

[12] Ce dernier, né en août 1787, avait commencé sa carrière lors des guerres napoléoniennes.

[13] Né en 1798, Saint Arnaud entra très jeune dans l’armée, faisant ses études au lycée Napoléon. Participant à l’expédition de Crimée (1821.) et à la cinquième guerre de Vendée (1832.), Saint Arnaud se fit connaître lors de la conquête de l’Algérie. Nommé ministre de la Guerre par Napoléon III (octobre 1851.), il participa au coup d’Etat du 2 décembre 1851.

[14] Le corps des zouaves fut créé en octobre 1830, suite à la prise d’Alger. A noter que l’uniforme de cette unité était similaire au style vestimentaire de la tribu kabyle des Zouaouas (chéchia, veste courte, large ceinture de toile et culotte bouffante.).

[15] Canrobert, né en juin 1809, fit ses études à l’école de Saint Cyr, avant d’être envoyé en Algérie avec son unité en 1835. Participant aux travaux de pacification de la région, Rentrant en France en début d’année 1850 avec le grade de général, Canrobert participa au coup d’Etat du 2 décembre 1851.

[16] Un poste équivalent à celui de premier ministre.

[17] Les Piémontais cherchaient à obtenir une alliance avec la France, car l’unification de l’Italie ne pouvait se faire qu’au détriment de l’Autriche, qui détenait la Vénétie. Nous reviendrons plus tard sur l’expédition française en Italie.

[18] Pélissier, né en novembre 1794, fit ses études à Saint Cyr. Participant à la campagne d’Espagne de 1823 en tant qu’aide de camp, il fut plus tard envoyé en Algérie.

[19] Dont 75 000 de maladie.

[20] A noter que le Royaume de Roumanie ne fut proclamé qu’en mai 1881.

 
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