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Mythologie
 
 

 

 

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Les Valois-Angoulême (XVI° siècle)

 

CHAPITRE QUATRIEME : Charles IX

 

IV : La troisième guerre de religion (1568 à 1570)

           

            1° Le déclenchement de la troisième guerre de religion (été 1568) – Comme nous l’avons vu précédemment, la paix de Longjumeau ne fut guère solide. En effet, au cours de cette trêve, l’objectif commun des deux belligérants fut de reprendre des forces afin de pouvoir l’emporter lors d’un prochain conflit.

 

La seconde guerre de religion fut une vraie déception pour Catherine de Médicis, qui avait tenté par tous les moyens de prôner une position conciliante vis-à-vis des réformés, visitant le royaume entier lors du Tour de France (1564 à 1566.).

Catherine de Médicis, atelier de François CLOUET, XVI° siècle, musée Carnavalet.

Cette dernière décida de mettre un terme à sa politique de conciliation. Michel de l’Hospital, jugé responsable de cet échec, fut disgracié[1] (il fut alors remplacé par un de ses amis, Jean de Marvilliers, catholique modéré.) ; Condé, quant à lui, fut dès lors jugé indésirable à la Cour.

 

Au cours du mois de juillet 1568, le roi décida de capturer Condé et Coligny, jugés responsables de la seconde guerre de religion.

Toutefois, le complot échoua, et les deux huguenots décidèrent alors de se réfugier à La Rochelle, bientôt rejoints par Jeanne d’Albret (veuve d'Antoine de Bourbon.) et son fils Henri, roi de Navarre (le futur Henri IV.).

En septembre 1568, le pape Pie V fit craindre le pire aux réformés, appelant à la croisade contre les hérétiques.

Le pape Pie V remercie la vierge Marie pour avoir accordé la victoire aux chrétiens, lors de la bataille de Lépante.

 

A noter qu’en octobre 1568, Elisabeth, fille de Catherine de Médicis et épouse de Philippe II, mourut en couches.

 

            2° La première phase de la guerre, la bataille de Jarnac (1568 à 1569) – La troisième guerre de religion se déroula dans l’ouest de la France, dirigée depuis La Rochelle.

L’armée royale, dont l’objectif était de s’emparer des cités protestantes situées entre la Charente et la Dordogne, apprit que des renforts se dirigeaient vers La Rochelle.

Le duc d’Anjou (frère de Charles IX.) parvint ainsi à stopper et à repousser Guillaume I°, prince d’Orange et comte de Nassau, qui était venu porter secours aux insurgés (à noter que le jeune Henri I°, duc de Guise, fils de feu François de Guise, accompagnait l’armée royale.).

Henri I° de Lorraine, duc de Guise, école française, XVI° siècle, château de Chantilly, Chantilly.

 

Attendant des renforts d’Espagne et d’Italie, Henri décida de faire hiverner son armée. Les protestants firent de même, et il n’y eut guère d’accrochages entre les deux camps pendant cette période (l’armée royale se livra au pillage au cours de l’hiver.).

 

Finalement, en mars 1569, le duc d’Anjou décida d’en découdre, affrontant Condé au cours de la bataille de Jarnac (à noter qu’Henri avait appris l’approche de troupes venant au secours des protestants, menées par Wolgang de Bavière, duc de Deux-Ponts.). L’objectif, pour l’armée royale, était donc de remporter une victoire décisive.

La bataille de Jarnac, fragment de la teinture "L'histoire d'Henri III", XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

 

Gaspard II de Coligny, surpris par les soldats du roi, décida alors de faire appel à la cavalerie de Condé (l’ordre fut annulé à cause du danger, mais ne parvint pas au destinataire.). Les cavaliers huguenots furent alors encerclés par l’ennemi et taillés en pièce (Condé lui-même mourut au cours de l’affrontement.).

 

Coligny parvint toutefois à se replier, conservant une artillerie et une infanterie intacte. Au final, si les catholiques remportèrent une victoire ce jour là, cette dernière ne fut certainement pas décisive.

En effet, le duc d’Anjou ne parvint pas à exploiter efficacement sa victoire, échouant devant Cognac (la cité était alors entre les mains des protestants.).

 

            3° La seconde phase de la guerre, le coup de force de Coligny (été 1569) – Comme nous venons de le voir précédemment, Coligny avait reculé lors de la bataille de Jarnac, mais ses troupes étaient encore intactes. Au printemps 1569, Condé étant mort, Jeanne d’Albret, reine de Navarre, décida de nommer les nouveaux chefs de l’armée protestantes : Henri de Bourbon, roi de Navarre ; ainsi que le cousin de ce dernier, Henri de Bourbon, prince de Condé (il s’agissait du fils de Louis I°, prince de Condé, tué à Jarnac.).

Les deux hommes étant trop jeunes pour gouverner (ils n’avaient pas vingt ans.), ce fut Coligny qui devint l’homme fort du parti huguenot.

Gaspard II de Coligny, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

Ce dernier, en juin 1569, se dirigea ainsi vers le Limousin afin de faire jonction avec les forces de Wolgang de Bavière, duc de Deux-Ponts (ce dernier fut tué dans une escarmouche contre un détachement de l’armée royale, mais ses soldats parvinrent à rejoindre les troupes de Coligny.).

 

Le duc d’Anjou, qui avait récemment reçu des renforts du pape, se trouvait alors à quelques lieues des murs de Saint Yrieix (son objectif était de protéger la cité contre les protestants.). Il fut toutefois surpris par l’arrivée de l’armée de Coligny, d’une puissance similaire à la sienne.

L’effet de surprise joua en faveur des huguenots au cours de la bataille de La Roche l’Abeille. En effet, ces derniers parvinrent à capturer Philippe Strozzi[2], colonel général de l’armée royale, contraignant cette dernière à faire retraite.

Portrait de Philippe Strozzi, musée du l'Infanterie, Montpellier.

 

La bataille de La Roche l’Abeille ne fut pas une victoire décisive pour les protestants. Toutefois, elle garantissait à Coligny un libre accès vers le Périgord.

A noter que suite à l’affrontement, les protestants massacrèrent plusieurs centaines de paysans dans le Limousin et dans le Périgord.

 

            3° Dernière phase de la troisième guerre de religion, reprise en main royale et derniers coup de force de Coligny (été 1569 à été 1570) – Au cours de l’été 1569, Gaspard II de Coligny, fort de sa victoire à La Roche l’Abeille, décida d’assiéger Poitiers. Le jeune Henri I° de Guise, enfermé dans la cité, décida alors d’en assurer la défense.

 

a) La bataille de Moncontour (octobre 1569) : toutefois, le duc d’Anjou, ayant appris la nouvelle, décida donc de se diriger vers Poitiers. Coligny, apprenant l’arrivée imminente de l’armée royale, préféra abandonner le siège de la ville et se retira à quelques kilomètres de là.

Les pourparlers précédant la bataille de Moncontour, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

Les deux belligérants s’affrontèrent ainsi au cours de la bataille de Moncontour.

Les huguenots, abandonnés par leurs mercenaires allemands (ces derniers se retirèrent car ils n’avaient pas été payés.), furent alors écrasées par l’armée royale, perdant plus de 10 000 hommes (les catholiques, selon les sources de l’époque, ne perdirent que 600 soldats.).

 

Coligny, vaincu, se replia alors vers le sud de la France, afin de lever de nouvelles troupes. Le duc d’Anjou, quant à lui, parvint à reprendre les cités du Poitou dont s’étaient emparés les réformés.

Mettant le siège devant Saint Jean d’Angely en fin d’année 1569, les habitants de la ville décidèrent de se soumettre au roi de France au cours du mois de décembre.

 

b) Ultime coup de force de Coligny, la bataille d’Arnay le Duc (juin 1570) : au même moment, Coligny remontait la vallée du Rhône, après avoir repris des forces dans le Languedoc. De nombreux massacres perpétrés par les protestants eurent lieu, à Ponts de Cé, Orléans et Rabastens.

En juin 1570, il prit Saint Etienne et remporta la bataille d’Arnay le Duc contre Artus de Cossé Brissac, maréchal de France[3].

Par la suite, Coligny s’installa à la Charité sur Loire, bloquant la route du Midi et menaçant Paris.

 

c) La Paix de Saint Germain en Laye (août 1570) : grâce à cet ultime coup de force, Gaspard II parvint à négocier une trêve plus qu’honorable avec le roi de France.

Charles IX à cheval, atelier de Germain PILON, XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

 

En août 1570 fut ainsi signée la Paix de Saint Germain en Laye. L’on en revenait au statu quo, reprenant les termes énoncés par l’édit d’Amboise, en mars 1563.

Le libre exercice du culte protestant n’était accordé à la noblesse qu’en ses châteaux, et pour le reste des fidèles dans une ville par baillage ou sénéchaussée. Cependant, outre La Rochelle, Montauban, Cognac et La Charité furent cédées aux protestants. Enfin, Henri de Bourbon épousait Marguerite de Valois, fille de Catherine de Médicis (la jeune fille n’apprécia guère cette décision, étant vraisemblablement éprise d’Henri I° de Guise.).

Marguerite de Valois, école française, XVI° siècle, château de Chantilly, Chantilly.

 

A noter que nombreux furent ceux qui considérèrent cette paix aussi boiteuse que celle de Longjumeau, signée en mars 1568. De nombreux catholiques accueillirent mal ce décret, à l’instar de Monluc. Ce dernier s’écria : nous gagnons par les armes. Ils gagnent par ces diables d’écritures !

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[1] Jean de l’Hospital mourut en mars 1573, retiré de la vie politique.

[2] Philippe Strozi était un mercenaire florentin, qui avait rejoint le camp français.

[3] Cossé avait participé à la bataille de Saint Denis et à la bataille de Moncontour.

 
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