1° Le sacre d’Henri II (1547) – L’arrivée d’Henri II sur le trône (il fut couronné à Reims en juillet 1547.) entraîna une véritable fracture avec le règne de François I°.

Henri II, école italienne, XVI° siècle, château de Chantilly, Chantilly.

En effet, autant le père était prodigue et expansif, autant son fils était austère et taciturne. Le protocole de la Cour fut modifié, le personnel revu à la baisse, et le roi s’entoura de nouveaux conseillers (tels que le connétable Anne de Montmorency[1] et les Lorrains : François, duc de Guise ; et son frère Charles, cardinal de Lorraine.

Portrait du connétable de Montmorency, émail peint sur cuivre, par Léonard LIMOSIN, XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

Enfin, les favoris et maîtresses de feu François I° furent chassés de la Cour (à noter qu’au début de son règne, Henri II ne renouvela pas l’alliance avec les Turcs, effrayés que ces derniers puissent s’emparer de la Hongrie et aboutir à l’union de tous les princes d’Allemagne.).

            2° Les finances du royaume – Toutefois, lors de son accession au pouvoir, Henri II se rendit rapidement compte que les finances du royaume étaient dans un état désastreux. Le nouveau souverain fut ainsi contraint d'augmenter les impôts (taille, gabelle, droits de douane, etc.). Toutefois, comme lors du règne de François I°, ces mesures impopulaires provoquèrent d’importantes révoltes.

Ainsi, au cours de l’été 1548, de nombreux paysans, aidés par plusieurs seigneurs, décidèrent de s’attaquer aux officiers royaux collectant la gabelle. La jacquerie des Pitauds, rassemblant près de 20 000 hommes, s’étendit sur la côte ouest du royaume et toucha Bordeaux.

En octobre 1548, Henri II confia à Anne de Montmorency le soin de réprimer cette insurrection.

La répression de la jacquerie des Pitauds par Anne de Montmorency, , par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

La répression fut très violente : Bordeaux fut déchue de ses privilèges, fut condamnée à verser une lourde amende, et les meneurs de la jacquerie furent exécutés (le roi proclama toutefois une amnistie au cours du mois de juin 1549.).

A noter qu’au même moment était célébré le mariage de Jeanne II d’Albret (fille du roi de Navarre Henri II d’Albret[2].) et Antoine de Bourbon[3]. Le roi de France parvenait ainsi à empêcher une alliance entre la Navarre et l’Espagne.

Antoine de Bourbon et Jeanne II d'Albret, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Henri II, afin de mieux contrôler le recouvrement des impôts, décida de créer, en janvier 1551, le corps des trésoriers généraux.

Toutefois, malgré ces réformes, Henri II ne parvint pas à doter la France d’une économie saine.