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Mythologie
 
 

 

 

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Les Valois-Angoulême (XVI° siècle)

 

CHAPITRE CINQUIEME : Henri III

 

V : La huitième guerre de religion sous le règne d'Henri III (mai 1585 à août 1589)

           

            1° La France, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal et les Pays Bas (1580 à 1584) – Suite à la paix de Fleix, le roi de France et les huguenots avaient conclu une trêve. Le roi de France décida alors de mettre à profit ce temps de répit.

 

En début d’année 1581, Catherine de Médicis envoya des émissaires à Londres, afin de négocier un mariage entre la reine d’Angleterre et François d’Alençon.

Cette dernière ne parvenant pas à se décider, le frère du roi retourna sur le continent au cours du printemps, songeant à monter une expédition vers les Pays Bas (il s’empara du Cateau-Cambrésis en septembre 1581, prenant le titre de duc de Brabant.).

 

Toutefois, au même moment, Philippe II s’attaquait au Portugal, afin d’y établir sa suzeraineté. Catherine de Médicis décida alors de prendre la défense d’Antoine I°, roi du Portugal (ce dernier avait été destitué par le roi d’Espagne en 1580.).

Philippe II, par Alonso SANCHEZ COELLO, XVI° siècle, Bode museum, Berlin.

La reine-mère pensait peut être pouvoir partager une partie des ressources du Brésil, une fois Antoine réinstallé sur son trône ?

 

Elizabeth d’Angleterre, de son côté, était inquiète des progrès des Espagnols. Ces derniers avaient mis en berne leur conflit aux Pays Bas dans le seul but de se concentrer dans leur guerre contre le Portugal.

La reine d’Angleterre décida alors de se rapprocher du roi de France, faisant mine d’accepter d’épouser François d’Alençon (ce dernier retourna à Londres en novembre 1581.).

Toutefois, cette dernière décida de ne fixer la date du mariage qu’à partir du moment où l’intervention française aux Pays Bas deviendra officielle.

 

Toutefois, l’intervention française au Portugal fut un échec. En effet, la flotte royale fut vaincue lors de la bataille des Açores, en juillet 1582.

 

Catherine de Médicis, apprenant l’échec de marins français, décida alors de répliquer. En décembre 1582, François d’Alençon fut envoyé au Pays Bas à la tête d’une petite armée.

Ce dernier s’empara de Dunkerque en janvier 1583, mais échoua devant Bruges. A Anvers, les habitants de la cité massacrèrent les soldats français qui avaient tenté d’y mener une attaque surprise.

Les Français échouent devant Anvers (janvier 1583).

François d’Alençon fut alors contraint de reculer, conservant néanmoins Dunkerque (la cité fut toutefois prise par les Espagnols en juin 1583.).

 

Catherine de Médicis décida alors de négocier avec le roi d’Espagne.

Le frère du roi, atteint de tuberculose, se retira à Château Thierry (novembre 1583.). François d’Alençon, se réconciliant avec Henri III, décida alors de rentrer à Paris en début d’année 1584 (il espérait s’appuyer sur le roi de France afin de mener une nouvelle expédition vers les Pays Bas, ces derniers ayant à nouveau fait appel à lui.).

 

            2° Le déclenchement de la huitième guerre de religion (1584 à 1585) – En mars 1584, François d’Alençon retourna à Château Thierry, où il mourut le 10 juin. Le frère d’Henri III était alors l’héritier du roi de France, ce dernier n’ayant pas eu d’enfants avec son épouse (Louise de Lorraine-Vaudémont était vraisemblablement stérile.).

Rappelons en outre que selon le concept de la primogéniture mâle, les femmes étaient de facto exclues de la succession.

De ce fait, le nouveau successeur d’Henri III était le prince de sang Henri, roi de Navarre (ce dernier descendait de Saint Louis, à l’instar du roi de France.).

En ce qui concerne le duché de Brabant, réduit au Cateau-Cambrésis[1], François d’Alençon l’avait légué à son frère. Toutefois, afin de ne pas risquer un casus belli avec l’Espagne, ce fut Catherine de Médicis qui s’en empara, à titre privé.

 

Les ligueurs catholiques, apprenant qu’Henri de Navarre devenait avec la mort de François d’Alençon l’héritier de la couronne, décidèrent alors de riposter.

Henri de Guise se rapprocha donc de Philippe II, signant le traité de Joinville en décembre 1584. Le roi d’Espagne s’engageait à verser 50 000 écus aux catholiques par mois ; ces derniers, en échange, devaient empêcher qu’Henri de Navarre ne monte sur le trône de France (le cardinal Charles I°[2], duc de Bourbon, fut alors désigné comme successeur d’Henri III par les ligueurs.).

Charles I°, duc de Bourbon, école française, fin du XVI° siècle, musée Carnavalet, Paris.

 

Au printemps 1585, la ligue, utilisant à bon escient les subsides versés par l’Espagne, décida de prendre les armes. Au mois d’avril, le duc de Guise s’empara de Chalon ; son frère Charles de Lorraine, duc de Mayenne, prit Dijon.

Portrait de Charles de Lorraine, duc de Mayenne.

Catherine de Médicis, inquiète du comportement des ligueurs, fit part de ses remontrances au pape et au roi d’Espagne, qui finançaient la ligue.

Au mois de mai, la reine-mère rencontra Henri de Guise à Epernay, entamant d’âpres négociations.

Ce dernier exigea que le roi lui cède de nombreuses places fortes, un peu partout en France.

 

Catherine de Médicis, espérant éviter une nouvelle guerre, parvint à convaincre Henri III de céder aux exigences du duc de Guise.

Ainsi, en juillet 1585, le roi de France décida de promulguer l’édit de Nemours. Le culte protestant fut dès lors interdit ; les réformés devaient choisir entre l’exil ou la mort ; Henri de Navarre et son cousin Condé furent déchus de leurs droits à la couronne.

Henri III reçut alors l’appui du pape Sixte V, qui lui rappela que le roi de Navarre, non content d’être hérétique, était aussi relaps[3].

Le pape Sixte V, par Taddeo LANDINI, vers 1585, Bode museum, Berlin.

 

Ces évènements déclenchèrent la huitième et dernière guerre de religion, surnommée aussi guerre des trois Henri (en effet, Henri III, Henri de Guise et Henri de Navarre y participèrent.).

 

            3° Victoires catholiques et protestantes – Dès le mois d’août 1585, Henri de Navarre, Condé et Damville se réunirent à Saint Pol Cap de Joux. Ils y déclarèrent la guerre à la maison de Lorraine et aux ligueurs, jugés responsables de cette nouvelle guerre.

Les différentes villes de France réagirent de différentes façons lors du déclenchement de ce nouveau conflit. Ainsi, certaines se déclarèrent favorables à la ligue, d’autres fermèrent leurs portes aux partisans des Guise.

 

La guerre débuta mal pour Condé. Ce dernier, en octobre 1585, échoua devant Angers. Il fut alors contraint de se réfugier pendant un temps en Angleterre avant de regagner La Rochelle peu de temps après.

Le maréchal de Matignon, quant à lui, marcha sur Nérac en décembre 1585, où se trouvait Henri de Navarre. Ce dernier parvint toutefois à repousser son adversaire, qui décida alors d’assiéger Castets (Henri de Navarre, en janvier 1586, contraignit son adversaire à lever le siège de la ville.).

 

Au cours du mois de mai 1586, le prince de sang décida de rejoindre son cousin Condé à La Rochelle, afin de porter le conflit en Poitou.

Henri III, quant à lui, envoya en Saintonge une armée sous le commandement du maréchal Armand de Gontaud Biron ; et une autre dans le Midi, commandée par Anne de Batarnay, duc de Joyeuse (ce dernier était un des favoris du roi de France.)

Bal donné au Louvre à l'occasion du mariage d'Anne de Batarnay, duc de Joyeuse, XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

 

Toutefois, en fin d’année 1586, les catholiques durent hiverner sur un constat d’échec : le duc de Mayenne n’avait remporté que quelques places, le maréchal de Gontaud Biron avait été repoussé par Henri de Navarre, et les opérations du duc de Joyeuse n’avaient pas été probantes.

 

En décembre 1586, Catherine de Médicis, soucieuse de mettre fin au conflit, rencontra son gendre à Cognac. En janvier 1587, les pourparlers ayant échoué, la reine-mère décida de se retirer.

En février, l’annonce de l’exécution de Marie Stuart, veuve de François II, par la reine d’Angleterre, provoqua une vive émotion dans les milieux catholiques. Les ligueurs, quant à eux, n’eurent que plus de haine contre les protestants.

Marie Stuart recevant son arrêt de mort, par Jean-Baptiste VERMAY, 1808, musée du château de Malmaison, Rueil-Malmaison.

 

Henri de Navarre, bien qu’ayant résisté aux trois armées lancées contre lui, n’avait toutefois pas les moyens de contre-attaquer. Il appela alors à l’aide les princes allemands, les invitant à lui fournir des mercenaires.

Henri III, apprenant que les princes allemands ne tarderaient guère à envoyer leur aide aux huguenots, décida d’envoyer le duc de Guise sur la frontière est du royaume, et le duc de Joyeuse en Poitou et en Guyenne. L’objectif étant d’empêcher la jonction des troupes d’Henri de Navarre et des mercenaires allemands.

 

Pendant l’été, le duc de Joyeuse parvint à s’emparer de nombreuses cités du Poitou, s’en rendant quasiment maître. Toutefois, ayant épuisé ses forces, il se rendit en Touraine au mois d’août 1587 afin de s’y ravitailler.

Henri de Navarre décida alors d’en profiter, attaquant les troupes du duc de Joyeuse à La Haye. Le favori du roi, vaincu, fut alors contraint de reculer ; le Poitou fut bientôt réoccupé par les huguenots.

 

Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur, chargé de fournir du renfort au duc de Joyeuse, fut lui aussi intercepté. Ainsi, seule une partie de ses troupes parvint à gagner la Touraine (septembre 1587.).

Portrait de Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur.

 

L’armée de Joyeuse, renforcée grâce aux contingents de Mercoeur, décida alors de se diriger vers Saumur, afin d’en découdre avec les réformés. C’est alors que l’armée royale, apprenant qu’Henri de Navarre s’était dirigé vers La Rochelle, décida de poursuivre ce dernier.

 

En octobre 1587, Henri de Navarre décida de marcher vers la Gascogne, ayant appris l’approche de troupes allemandes. Le duc de Joyeuse, tentant d’éviter la jonction des deux armées, parvint à intercepter l’armée huguenote.

L’armée royale était supérieure en nombre, comptant près de 2 500 cavaliers et 8 000 soldats. Toutefois, le duc de joyeuse fut prit d’une ardeur frénétique particulièrement médiévale, chargeant l’ennemi sans réfléchir.

La bataille de Courtras fut une défaite sanglante pour les catholiques, arrosés de boulets de canons, et décimés par les mousquetaires[4] du roi de Navarre.

La bataille de Courtras, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Mousquet, à gauche, et poire à poudre, à droite (la poire contenait de la poudre, destinée à recharger les mousquets.), France ou Italie, XVI° siècle, musée de l'Infanterie, Montpellier.

Le duc de Joyeuse trouva la mort au cours de l’affrontement, ainsi que près de 2 000 soldats. Les huguenots, quant à eux, ne déplorèrent qu’une dizaine de victimes.

Anne de Batarnay, duc de Joyeuse, XIX° siècle, , château de Versailles, Versailles

 

Toutefois, au même moment, le duc de Guise parvint à barrer la route aux mercenaires allemands et suisses qui, payés par la reine d’Angleterre et le roi du Danemark, avait franchi la frontière française.

Ces derniers, commandés par Fabien I°, burgrave de Dohna, et par Guillaume Robert de La Marck, prince de Sedan et duc de Bouillon, avaient pillé la Lorraine et se trouvaient alors en Bourgogne.

Les deux hommes ne s’entendant pas, Henri de Guise en profita pour les attaquer. Ainsi, les catholiques remportèrent coup sur coup la bataille de Vimory (octobre 1587.) et la bataille d’Auneau (novembre 1587.).

Demi-armure d'Henri I°, duc de Guise, dit le Balafré, vers 1580, musée des Invalides, Paris.

Suisses et Allemands, vaincus, décidèrent alors de se retirer.

 

            4° La journée des barricades (mai 1588) – A Paris, la victoire d’Henri de Guise avait attisé l’excitation de la ligue catholique. Les ligueurs, partisans d’une guerre à outrance contre les huguenots, devenaient aux yeux du roi aussi dangereux que les protestants eux-mêmes.

Henri III, soucieux de diminuer l’influence de la ligue, commença à être sévèrement critiqué par les ligueurs. Ces derniers lui reprochèrent dès lors son apparence efféminée et son grand intérêt pour la mode ; son manque d’ardeur contre les huguenots ; la scandaleuse ascension sociale de ses favoris, surnommés les mignons[5] ; etc.

Portrait satyrique d'Henri III, XVI° siècle. La légende indique :

Je ne suis mâle ni femelle

Et si je suis bien en cervelle

Lequel des deux je dois choisir

Mais qu'importe à qui on ressemble

Il vaut mieux les avoir ensemble

On en reçoit double plaisir.

Catherine de Médicis, quant à elle, avait perdu toute influence de par son comportement conciliant vis-à-vis des protestants.

 

Henri de Guise, en février 1588, réunit à Nancy plusieurs seigneurs catholiques. Ils réclamèrent la mise en place de l’inquisition et l’exécution des prisonniers protestants.

En outre, ces derniers comptaient sur l’appui de l’Espagne, qui, afin de venger la mort de Marie Stuart, préparait la mise en place d’une importante flotte, l’invincible armada. L’objectif de Philippe II étant d’envahir l’Angleterre et de destituer Elizabeth I°.

L'invincible armada.

 

En mars, le prince de Condé mourut à Saint Jean d’Angély, dans des conditions mystérieuses (sa femme, Charlotte de La Trémoille, fut suspectée de l’avoir empoisonné.).

Charlotte de La Trémoille, par Simon GUILLAIN, XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.


En avril 1588, Henri III décida de rencontrer le duc de Guise à Soissons, soucieux à cause des troubles qui agitaient Paris (les ligueurs menaçaient la vie des favoris du roi de France.).

Le Balafré étant plus exigeant que jamais, Henri III décida de lui interdire d’entrer dans Paris, et installa la garde-suisse à Saint Denis.

 

Toutefois, malgré l’interdiction du roi, le duc de Guise décida de rentrer dans Paris le 8 mai 1588. Le duc étant chaudement acclamé par le peuple, Henri III craignit que les ligueurs ne fomentent une insurrection visant à favoriser un coup d’Etat.

Ainsi, le roi de France décida alors de faire appel aux gardes-françaises et aux gardes-suisses, qu’il fit rentrer dans Paris (11 mai 1588.).

L’arrivée de ces troupes dans la capitale excita les ligueurs, qui en appelèrent à l’insurrection. Dès le lendemain, les Parisiens décidèrent alors d’ériger des barricades aux principaux points forts de la ville. La foule se faisant menaçante, un soldat suisse tira un coup d’arquebuse, qui tua un bourgeois. La foule surexcitée se lança alors à l’assaut des Suisses, en tuant près d’une soixantaine.

Arquebuses à rouet, vers 1590-1600, musée des Invalides, Paris.

Henri III, à l’issue de cette journée des barricades, fut contraint de quitter la ville (il se réfugia alors à Rouen.).

Le duc de Guise lors de la journée des barricades, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

 

Henri de Guise, refusant de prendre le pouvoir, se retrouvait toutefois en position de force. Ainsi, il contraignit le roi de France (qui n’avait ni pouvoir ni soldats.) à signer l’édit d’union, en juillet 1588.

Henri III s’engageait à lutter contre les huguenots, excluait Henri de Navarre de sa succession, s’engageait à réunir les Etats Généraux, et amnistiait les Parisiens ayant participé aux barricades.

Le duc de Guise, quant à lui, fut alors nommé lieutenant général du royaume en août 1588. Le cardinal de Bourbon fut proclamé héritier légitime de la couronne.

 

A noter qu’au mois d’août, l’invincible armada de Philippe II fut vaincue par la flotte anglaise. Cet échec cuisant consacra la supériorité maritime de l’Angleterre pendant plusieurs siècles.

 

            5° L’assassinat du duc de Guise (décembre 1588) – Au cours du mois de septembre 1588, Henri III se sépara de plusieurs de ses ministres, jugés trop proches de Catherine de Médicis.

Ceci fait, et conformément aux engagements pris lors de la signature de l’édit d’union, le roi de France décida de réunir les Etats généraux à Blois en fin d’année 1588.

Le château de Blois, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

 

Réunis en octobre, les députés étaient en majorité des ligueurs, mais les membres du Tiers souhaitaient le rétablissement de la paix en plus d’une réforme des finances et de l’Etat.

Les députés, loin de vouloir restaurer l’autorité royale, refusèrent de voter des impôts en vue d’une nouvelle guerre ; exigèrent que les décisions prises par les Etats Généraux aient force de loi ; et ils menacèrent même de quitter l’assemblée si leurs exigences n’étaient pas écoutées par le roi.

En novembre 1588, Henri III accepta de céder aux demandes des députés, même s’il était décidé à ne pas tenir sa promesse.

 

Le duc de Guise, quant à lui, rencontra le roi de France afin de lui annoncer qu’il renonçait à la charge de lieutenant général du royaume.

Henri III, exaspéré par le comportement de son rival, décida alors de le faire assassiner.

 

Le 23 décembre 1588, le duc de Guise fut convoqué par le roi de France au château de Blois.

Le Balafré, arrivant dans la chambre du roi, fut alors frappé par les Quarante cinq, la garde personnelle d’Henri III. Le duc de Guise, percé de plusieurs coups, ne tarda guère à s’écrouler.

L'assassinat du duc de Guise, gravure du XVI° siècle.

Meurtre du duc de Guise, par Paul DELAROCHE, XIX° siècle, château de Chantilly, Chantilly.

Louis II de Lorraine, cardinal de Guise (le frère du défunt.), fut arrêté et exécuté dès le lendemain (le pape Sixte V ayant appris la nouvelle, il décida d’excommunier Henri III.).

Portrait de Louis II de Lorraine, école française du XVI° siècle, musée des Archives Nationales, Paris.

 

L’assassinat des chefs de la ligue provoqua une nouvelle émeute à Paris. La Sorbonne décida de délier de son serment de fidélité au roi le peuple de France, alors que de nombreux prêtres en appelèrent à la révolte.

La mort d'Henri de Guise, gravure du XVI° siècle.

Charles de Lorraine, duc de Mayenne (frère des deux défunts.), décida alors de poursuivre le roi de France  (à noter que Catherine de Médicis, restée à Paris, mourut en janvier 1589 d’une pleurésie.).

La mort de Catherine de Médicis, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

De nombreuses villes de France firent défection au roi, décidant d’ouvrir leurs portes à la ligue. Seules restaient fidèles le Poitou, la Guyenne et l’Anjou.

 

A Blois, les Etats Généraux avaient pris fin à la mi janvier 1589. Henri III, menacé par le duc de Mayenne (nommé lieutenant général du royaume par le Parlement de Paris.), fut contraint de se rapprocher d’Henri de Navarre.

 

            6° Le siège de Paris et la mort d’Henri III – Fin avril 1589, Henri III et Henri de Navarre se rencontrèrent, et parvinrent à trouver un accord après de brèves négociations.

Catholiques et protestants décidèrent alors de combattre de concert contre la ligue.

 

Le duc de Mayenne, bien qu’ayant accumulé les succès en début d’année 1589, fut finalement contraint de reculer, les troupes d’Henri III et du roi de Navarre se faisant de plus en plus menaçantes.

Demi-armure du duc de Mayenne, vers 1580, musée des Invalides, Paris.

Ainsi, au cours de l’été, l’armée royale parvint à encercler Paris, prenant une à une les places fortes d’île de France (toutefois, la défense de la capitale avait été financée par le roi d’Espagne Philippe II, et le siège dura plusieurs mois.).

Henri IV au siège de Paris, par François André VINCENT, 1783, musée du Louvre, Paris.

 

Le roi de France, dirigeant les opérations depuis Saint Cloud, reçut le 1er août 1589 la visite d’un moine ligueur, nommé Jacques Clément. Ce dernier, prétextant délivrer un message confidentiel au souverain, asséna un coup de couteau à Henri III.

Le roi de France, blessé au ventre, s’écria : Ah, le méchant moine, il m’a tué !

L'assassinat d'Henri III, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Les Quarante cinq, entendant les cris du roi, se ruèrent alors sur Jacques Clément et le transpercèrent.

 

Les médecins pensèrent de prime abord que la blessure était légère. Toutefois, Henri III mourut le lendemain matin, après avoir désigné Henri de Navarre comme son successeur légitime.

La mort d'Henri III, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Avec ce souverain s’éteignait la branche des Valois-Angoulême.
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[1] François d’Alençon s’était emparé du Cateau-Cambrésis en septembre 1581, comme nous l’avons vu en 1, section III, chapitre cinquième, les Valois-Angoulême.

[2] Charles I° était le frère d’Antoine, roi de Navarre, et de Louis, prince de Condé. Il était donc l’oncle d’Henri, roi de Navarre, et d’Henri, prince de Condé.

[3] En effet, Henri de Navarre avait abjuré le protestantisme à plusieurs reprises.

[4] Les mousquetaires étaient des fantassins armés d’un mousquet (l’ancêtre de nos fusils actuels.).

[5] La propagande catholique contre Henri III est restée dans toutes les mémoires, à un tel point que l’on pourrait aujourd’hui croire que ce souverain était homosexuel. La vérité est toutefois bien éloignée de ces images d’Epinal. En effet, si Henri III fut un souverain particulièrement soucieux de son apparence, il eut de nombreuses conquêtes féminines au cours de sa vie (s’il n’eut pas d’enfants, ce ne fut pas à cause de son penchant pour les hommes, mais car sa femme Louise était stérile.). Certains historiens avancent néanmoins l’hypothèse selon laquelle ce roi aurait été bisexuel, mais nous manquons aujourd’hui de sources fiables pour confirmer ou infirmer ces propos. Peut être était il simplement métrosexuel, à l'instar de certaines célébrités d'aujourd'hui ?

 
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