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Mythologie
 
 

 

 

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Les Bourbons (XVI° - XIX° siècle)

 

CHAPITRE QUATRIEME : Louis XV le Bien-aimé

 

V : La vie à Versailles, de la guerre de succession d’Autriche à la guerre de Sept Ans

           

            1° La marquise de Pompadour – Ce fut au cours de la guerre de succession d’Autriche que se produisit un tournant du règne de Louis XV. En effet, le cardinal de Fleury mourut en janvier 1743, mais il ne fut pas remplacé ; Louis XV, lassé par sa grossissante épouse (qui lui avait donné dix enfants dont seulement deux fils[1].), décida de nouer des relations amoureuses avec ses maîtresses (la première d’entre elles, Louise de Mailly-Nesle, apparut aux côtés du roi en cours d’année 1733.).

Marie Leszczynska, reine de France, par Jean Marc NATTIER, 1748, château de Versailles, Versailles.

 

En 1745, Louis XV rencontra Jeanne Antoinette Poisson, mariée au financier Charles Guillaume Borromée Lenormant d’Etioles[2]. Très rapidement, le mari fut écarté, et la jeune femme reçut des mains du roi le marquisat de Pompadour afin de pouvoir être présentée à la Cour.

La marquise de Pompadour, par Maurice Quentin DELATOUR, 1755, musée du Louvre, Paris.

Toutefois, l’arrivée de la jeune marquise dans le lit de Louis XV provoqua un important tumulte, car cette dernière était une roturière (jusqu’à présent, le roi de France avait eu plusieurs maitresses, mais ces dernières faisaient partie de la noblesse.).

 

Selon les sources, cette dernière devint plus une confidente qu’une amante, à partir de l’année 1752. Toutefois, effrayée à l’idée d’être écartée par une nouvelle maîtresse, la marquise de Pompadour, afin de conserver son influence sur Louis XV, fit ouvrir une maison dans un quartier de la cité de Versailles : le Parc aux Cerfs.

L’objectif était alors d’accueillir des jeunes femmes, destinées à assouvir les besoins sexuels du roi de France. A noter toutefois que ces demoiselles n’avaient pas le qualificatif de maitresses officielles. En effet, elles étaient emmenées dans la chambre du roi au château de Versailles dans le plus grand secret. Ce n’est qu’en cas de grossesse qu’elles étaient mariées à des aristocrates, faisant officiellement leur entrée à la Cour.

Deux célèbres maîtresses de Louis XV étaient issues du Parc aux Cerfs : Marie Louise O’Murphy (d’origine irlandaise, elle fut surnommée Morphyse.) et vraisemblablement Jeanne Bécu, qui devint comtesse du Barry en septembre 1768.

Marie Louise O'Murphy.

 

            2° Politique intérieure – Depuis 1743, date de la disparition du cardinal Fleury, Louis XV gouvernait seul. Suivant le système politique mis en place par son prédécesseur, le roi de France décida toutefois d’accorder plus de liberté à ses ministres.

 

Cependant, la guerre de succession d’Autriche avait coûté cher, et le déficit de l’Etat atteignait les cent millions de livre en 1749 (à noter que la marquise de Pompadour, grâce à ses origines, avait noué des liens avec plusieurs financiers de Paris afin de renflouer les caisses de l’Etat.). C’est alors que le contrôleur général des finances, Jean Baptiste de Machault d’Arnouville, comte d’Arnouville, décida de créer un nouvel impôt, le vingtième. L’idée était de faire payer à tous, noblesse et clergé y compris, une taxe correspondant à un vingtième des revenus annuels (à noter que Vauban, maréchal de Louis XIV, avait eu l’idée d’un impôt quelques années auparavant[3].).

Toutefois, ce projet de loi provoqua un véritable tollé, et se transforma finalement en une augmentation de la taille, ne touchant ni la noblesse, ni le clergé.

En 1753, le Parlement de Paris profita de l’occasion pour s’attaquer au roi, considérant que le vingtième était une véritable atteinte à la liberté (rappelons que les parlementaires étaient en très grande majorité issus de la noblesse de robe.).

En mai 1753, Louis XV décida de riposter, faisant arrêter ou exiler les parlementaires les plus remuants (le Parlement de Paris ne reprit son fonctionnement qu’à la fin de l’été 1754.).

 

            3° Le développement des idées des Lumières, la tentative d’assassinat de Damiens – La marquise de Pompadour, séduite par les idéaux du siècle des Lumières, défendit le projet de l’Encyclopédie contre les attaques du parti dévot. En effet, les philosophes prônaient plusieurs thèses qui déplaisaient à l’Eglise : la primauté de l’esprit scientifique sur la providence divine, le développement de l’esprit critique, la désacralisation de la monarchie, et le développement de la tolérance.

A noter toutefois que les philosophes des Lumières étaient en grande majorité issus de la bourgeoisie. Ces derniers, loin de défendre le petit peuple, avaient surtout comme objectif premier de critiquer les abus de la noblesse et du pouvoir royal. Voltaire, par exemple, fut souvent très dédaigneux envers la populace, considérant que le luxe était un instrument indispensable au bonheur.

 

Les sept premiers volumes de l’Encyclopédie parurent entre 1751 et 1757. Toutefois, la parution cessa sous la pression du parti dévot, arguant que l’Encyclopédie était un ouvrage visant à déstabiliser l’Etat et l’Eglise.

En effet, c’est en janvier 1757 que Louis XV échappa à une tentative d’assassinat. L’agresseur, Robert François Damiens, armé d’un petit couteau, frappa alors le roi de France. Mais ce dernier, emmitouflé dans ses habits d’hiver, ne fut que légèrement blessé.

La tentative d'assassinat de Damiens, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

Damiens fut immédiatement arrêté et torturé. Ce dernier, âgé d’une quarantaine d’années, travaillait comme coursier au Parlement de Paris. L’objectif était alors de savoir si l’assassin avait agi seul ou bien si le meurtre avait été commandé.

La torture du régicide ne permit pas de mettre à jour une conspiration. Damiens avait donc agi seul, influencé par les propos qu’il avait entendu au Parlement de Paris[4].

Condamné à mort, Damiens fut exécuté en mars 1757[5].

 

Cependant, si l’attentat fut un échec, Louis XV en fut bouleversé. Le roi de France, depuis maintenant plusieurs mois, avait décidé d’adopter une position ferme vis-à-vis du clergé, et avait annoncé son intention de fermer une partie des chambres du Parlement de Paris.

Craignant de perdre l’amour de ses sujets, Louis XV décida alors de faire machine arrière, abandonnant toutes les réformes qu’il avait récemment mis en place.

Machault d’Arnouville, contrôleur général des finances et secrétaire d’Etat à la marine, ainsi que Marc Pierre de Voyer de Paumy, comte d’Argenson, secrétaire d’Etat à la guerre, invitèrent alors le roi à se séparer de la marquise de Pompadour, qui n’était guère aimée par le peuple.

Toutefois, Louis XV refusa d’écouter ses deux ministres, qu’il décida de limoger. Ils furent alors remplacés par deux personnages bien moins compétents. A noter qu’à cette date, la guerre de Sept Ans venait à peine de commencer. Etait il donc pertinent de se séparer des ministres gérant l’économie, la guerre et la marine ?

 

La marquise de Pompadour, quelques temps après les évènements, conseilla à Louis XV de faire entrer au gouvernement Etienne François, duc de Choiseul[6]. Ce dernier, proche du parti philosophique, devint alors secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, puis secrétaire d’Etat à la guerre et à la marine à partir de 1761.

Etienne François de Stainville, duc de Choiseul, anonyme, 1763, musée des Invalides, Paris.

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[1] Comme nous l’avons vu précédemment, Louis était né en 1729, Philippe en 1730 (ce dernier était cependant décédé en 1733.).

[2] Née en 1721 au sein d’une famille de financiers, la jeune femme fut mariée lorsqu’elle eut vingt ans.

[3] Voir à ce sujet le b), 5, section VIII, chapitre troisième, les Bourbons

[4] A noter que Damiens travaillait au Parlement de Paris, et fut jugé par les membres du Parlement de Paris… il n’était donc pas dans l’intérêt des parlementaires de mettre à jour une conspiration dont ils auraient été les instigateurs.

[5] A noter qu’à cette date, le supplice réservé aux régicides était l’écartèlement.

[6] A noter que Choiseul ne fut fait duc qu’en 1758.

 
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