Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
Mythologie
 
 

 

 

adblocktest

 

L'Empire byzantin

 

CHAPITRE TROISIEME : L'Empire byzantin, entre grandeur et décadence

VI : Isaac Comnène et les Doukas (1057 à 1081), l’Empire byzantin en crise

           

            1° Isaac I° Comnène (1057 à 1059) – Isaac I° naquit vers 1007, au sein de la riche famille des Comnènes (ses parents étaient des propriétaires terriens, et prétendaient descendre de Constantin I°.).

Pièce de monnaie à l'effigie d'Isaac Comnène.

Son père, Manuel Comnène, étant général, le jeune homme embrassa rapidement la carrière militaire. Luttant avec succès contre les Turcs seldjoukides, qui tentaient d’envahir l’Anatolie, Isaac Comnène y gagna beaucoup en popularité.

 

En 1057, l’Empereur Michel VI décida de favoriser l’aristocratie au détriment de l’aristocratie militaire. L’armée, menée par Isaac Comnène, décida alors de se révolter. En juin, la bataille du mont Sophôn fut une déroute pour l’Empereur, qui décida alors d’adopter Isaac Comnène (août 1057.).

Peu de temps après, Michel Cérulaire, patriarche de Constantinople, déposa Michel VI.

 

Dès son accession au pouvoir, Isaac Comnène réforma l’armée, lui accordant davantage de crédits, et imposant une plus grande discipline.

En outre, l’Empereur s’attaqua à l’aristocratie civile (qui avait été comblée par Michel VI.), tentant ainsi de remettre à niveau les finances de l’Empire. Michel Cérulaire, faisant partie des dépossédés, tenta alors de déposer Isaac Comnène. En novembre 1058, découvert, le patriarche de Constantinople fut arrêté et exilé.

 

En 1059, Isaac Comnène se lança dans une expédition contre les Hongrois et les Petchenègues, qui avaient lancé des raids contre les frontières du nord de l’Empire. Néanmoins, les Byzantins firent rapidement la paix, et l’Empereur put rentrer dans la capitale.

 

Malade, Isaac Comnène décida d’abdiquer en 1059, et se retira dans un monastère.

N’ayant pas eu de fils avec son épouse Catherine de Bulgarie, l’Empereur refusa de confier le pouvoir à son frère Jean Comnène. Finalement, ce fut son principal ministre, Constantin X Doukas, qui monta sur le trône.

 

Isaac Comnène mourut peu de temps après, en 1061.

 

            2° Constantin X Doukas (1059 à 1067) – Constantin X, né en 1006, fut le premier représentant de la dynastie des Doukas.

Pièce de monnaie à l'effigie de Constantin X Doukas.

Issu d’une famille de l’aristocratie civile de Constantinople (son père, Andronic Doukas, avait été gouverneur du thème de Moesie.), ce souverain n’avait aucune capacité militaire, ce que l’Empire ressentit cruellement.

Pour commencer, l’Empereur commença par remplacer les soldats byzantins par des mercenaires, ce qui eut pour effet de décupler les dépenses de l’Etat (ses levées d’impôts le rendirent très impopulaire.).

Cependant, ce système du mercenariat ne fut d’aucune aide à Constantin X, qui ne sut pas s’opposer aux ennemis de l’Empire : les Normands de Robert Guiscard continuèrent à s’attaquer aux positions byzantines en Italie ; en 1064, les Hongrois prirent Singidunum (Belgrade.) ; les Turcs seldjoukides continuèrent leur expansion en Asie mineure.

 

En 1067, Constantin X mourut, détesté par l’armée et la population civile.

Avec sa seconde épouse Eudoxie Makrembolitissa (elle était la nièce de Michel Cérulaire.), l’Empereur avait eu plusieurs enfants. Son aîné, Michel VII, fut alors fait Empereur, et sa mère fut chargée de la régence (cette dernière, malgré l’interdiction de son défunt époux, se remaria avec Romain IV Diogène, qui fut alors fait Empereur.).

 

            3° Romain IV Diogène (1068 à 1071) – Romain IV Diogène, né en 1032, était issu d’une famille aristocratique de Cappadoce.  

Pièce de monnaie à l'effigie de Romain IV Diogène.

 

Faisant carrière dans l’armée, Romain IV, une fois au pouvoir, décida de s’attaquer aux Turcs seldjoukides, qui s'étaient emparés de l'Arménie en 1064. Entre 1068 et 1070, les Byzantins décidèrent donc d'en découdre, afin de mettre un terme à ces attaques. Les affrontements ne furent pas décisifs, mais Romain IV parvint néanmoins à obtenir une trêve avec le sultan turc Alp Arslan.

Début 1071, les Seldjoukides s’emparèrent de la forteresse byzantine de Manzikert, et mirent le siège devant Edesse. Une nouvelle trêve fut signée, et Alp Arslan partit alors s’attaquer aux Fatimides d’Egypte (ces derniers étaient en guerre contre les califes de Bagdad, qui avaient accordé le sultanat aux Seldjoukides.).

Romain IV en profita alors pour reprendre Manzikert, qui se livra aux Byzantins sans combattre. Alp Arslan, revenu en hâte, était à la tête d’une armée de 30 000 hommes, contre 60 000 pour Romain IV (cependant, les soldats de l’Empire étaient de nationalités diverses : Byzantins, Bulgares, Petchenègues, Varangues, Arméniens, etc.).

 

En août 1071, les deux armées s’affrontèrent non loin de Mantzikert. Les armées byzantines progressaient en rangs serrés, alors que les Turcs fuyaient sans cesse, tentants de rompre la cohésion de l’ennemi et de l’emmener dans des embuscades.

Au cours de la bataille, Romain IV fut trahi par certaines de ses troupes (on parle généralement du Normand Roussel de Bailleul et de ses mercenaires francs, mais aussi d’Andronic Doukas[1] et de ses hommes.), qui abandonnèrent le reste de l’armée byzantine entre les mains des Turcs. Ces derniers prirent alors l’avantage, et les Byzantins durent fuir.

Au final, bien que se soldant par une défaite, la bataille de Manzikert ne fut cependant pas un sanglant désastre. En fait, les répercutions de cet affrontement furent surtout d’ordre moral : Romain IV fut fait prisonnier par les Turcs, et ces derniers virent la défaite des Byzantins comme un aveu de faiblesse.

En quelques années, les Seldjoukides parvinrent à s'emparer des deux tiers de l'Asie mineure. Cette région, qui était alors imprégnée de culture grecque depuis plus d'un millénaire, eut alors à subir la domination des des Turcs. Rapidement, ces derniers imposèrent leur propre culture, réduisant à néant des siècles d'hellénisme. 

 

A noter qu’au cours de cette même année 1071, les Normands de Robert Guiscard chassèrent les Byzantins de Bari, la dernière possession qu’il leur restait en Italie.

 

Pendant ce temps, à Constantinople, Jean Doukas (le frère de Constantin X.), fit exiler Eudoxie Makrembolitissa, qui fut enfermée dans un monastère. En outre, Michel VII décida de déposer son beau père Romain IV.

En 1072, peu après sa libération, Romain IV eut alors à affronter Andronic Doukas et son frère Constantin. Ces derniers, envoyés par Jean Doukas et Michel VII, parvinrent à vaincre Romain IV, et le capturèrent.

Enuclée et envoyé dans un monastère, Romain IV mourut très peu de temps après.

 

            4° Michel VII Doukas Parapinace (1067 à 1078) – Michel VII, né en 1050, bien qu’ayant été couronné Empereur en 1067, avait cependant du laisser la place à son beau père Romain IV jusqu’en 1071.

Pièce de monnaie à l'effigie de Michel VII Doukas.

 

Ce souverain ne sut cependant pas mettre un terme aux menaces qui pesaient sur l’Empire byzantin.

Tout d’abord, Michel VII mit en place une politique économique désastreuse : il augmenta les impôts et les dépenses de la cour, sans toutefois augmenter les crédits de l’armée. L’inflation fut telle que la monnaie subit une grave dévaluation (l’Empereur gagna ainsi son surnom de Parapinace, ce qui signifie ‘moins d’un quart’.).

Par la suite, l’Empereur eut à faire face à de nouveaux assauts menés par les Petchenègues et les Hongrois ; quant aux Normands, après avoir pris l’Italie méridionale, ils décidèrent de s’avancer vers Constantinople.

 

Après la défaite de Manzikert, Michel VII décida d’envoyer de nouvelles troupes contre les Turcs. Une première campagne, menée en 1073, se solda par un échec. L’année suivante, Jean Doukas décida de mener lui-même une deuxième expédition, mais trouva face à lui un nouvel ennemi : les ex-mercenaires de Byzance qui s’étaient révoltés, menés par Roussel de Bailleul. Jean Doukas fut vaincu et capturé, et une troisième campagne fut alors menée par Alexis Comnène (neveu de l’Empereur Isaac Comnène.). Vainqueur, il écrasa les mercenaires et libéra Jean Doukas.

 

En 1078, une révolte éclata, menée par Nicéphore III Botaniates (ce dernier obtint alors le soutien des Turcs seldjoukides.). Après avoir tenté de résister, l’Empereur fut contraint de se soumettre à son rival. Celui-ci épousa alors Marie d’Alanie, la femme de Michel VII. Le souverain déchu, enfermé dans un monastère, y mourut en 1090.

Andronic et Constantin[2], les frères de Michel VII, ainsi que son fils Constantin (qui avaient été associés au pouvoir.), furent eux aussi relégués dans des monastères.

 

            5° Nicéphore III Botaniates (1078 à 1081) – Nicéphore III naquit en 1001. Stratège du thème d’Anatolikon, il s’empara du pouvoir en 1078, soutenu par les Seldjoukides auxquels il s’engagea à payer un tribut.

Pièce de monnaie à l'effigie de Nicéphore III, British Museum, Londres.

Cependant, le règne de Nicéphore III fut une suite incessante de guerres civiles : Alexis Comnène vainquit Nicéphore Bryenne (qui avait participé à la bataille de Manzikert.), qui fut énuclée 1079 ; la même année, il l’emporta sur Nicéphore Basilakes dans les Balkans ; puis sur Nicephore Mellissenos en Anatolie (1080.).

En 1078, Alexis Comnène se rapprocha des Doukas en épousant Irène, fille d’Andronic Doukas (le fils de Jean Doukas.) et de Marie de Bulgarie.

 

A l’intérieur, la situation n’était pas brillante non plus : Nicéphore III s’était attiré les foudres des Byzantins en épousant la femme de son rival, mais en ne reconnaissant pas les droits au trône du jeune Constantin Doukas, fils de Michel VII (par contre, l’Empereur avait fait revenir dans la capitale Eudoxie Makrembolitissa, la mère de Michel VII.).

Représentation de Nicéphore III Botaniates, Bibliothèque nationale, Paris

En outre, Nicéphore III ne parvint pas à mettre un terme à la grave crise économique qui touchait alors le pays.

 

En 1081, Jean Doukas (qui avait prit l’habit de moine suite à sa capture par les mercenaires en Asie mineure.) incita Alexis Comnène (qui luttait alors contre les Normands.) à se révolter contre Nicéphore III.

S’appuyant sur Constantin Doukas, Alexis Comnène parvint à l’emporter sur son rival. Nicéphore III abdiqua, et il fut alors enfermé dans un monastère (il y mourut la même année.).

___________________________________________________________________________________________
comments powered by Disqus  

[1] Andronic Doukas était le fils de Jean Doukas, le frère de Constantin X.

[2] Ne pas confondre Andronic et Constantin Doukas, fils de Constantin X ; et leurs homonymes, fils de Jean Doukas, frère de Constantin X.

 
Publicités
 
Partenaires

  Rois & PrésidentsEgypte-Ancienne

Rois et Reines Historia Nostra

Egypte

 

 Histoire Généalogie