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L'Empire byzantin

 

CHAPITRE TROISIEME : L'Empire byzantin, entre grandeur et décadence

 

V : Les Macédoniens, de Constantin VIII à Michel VI (1025 à 1057), le retour de la décadence

           

            A sa mort, Basile II laissa derrière lui un Empire riche et considérablement agrandi, comme il ne l’avait jamais été depuis Justinien[1]. Cependant, les successeurs de Basile II ne parvinrent pas à conforter leurs nouvelles positions, et, une fois de plus, l’Empire byzantin rentra dans une phase critique.

 

         1° Constantin VIII (1025 à 1028) – Constantin VIII, né en 961, se retrouva seul à la tête de l’Empire byzantin, suite à la mort de son frère Basile II. En effet, si en théorie le pouvoir était partagé entre les deux hommes (chacun avait reçu le titre de co Empereur.), Constantin VIII avait laissé Basile II gouverner seul.

Pièce de monnaie à l'effigie de Constantin VIII.

 

Constantin VIII, qui fut un souverain faible, ne sut s’opposer aux exigences de l’aristocratie, et ne défendit pas les plus pauvres comme l’avait fait Basile II.

 

En novembre 1028, l’Empereur, malade, décida de marier sa seconde fille Zoé avec le sénateur Romain Argyre (ce dernier, déjà marié, fut alors contraint de divorcer.).

Pièce de monnaie à l'effigie de Zoé.

Constantin VIII mourut peu de temps après.

 

            2° Romain III (1028 à 1034) – Romain III, qui était un descendant de Romain I° Lécapène[2], était né en 968. Sénateur, il fut contraint de se séparer de sa première épouse (qui fut envoyée dans un monastère.) et d’épouser Zoé afin d’accéder au pouvoir.

Pièce de monnaie à l'effigie de Romain III.

En 1030, il tenta une expédition en Syrie, qui fut un échec.

Par la suite, Romain III se consacra à la religion, édifiant plusieurs églises.

 

En avril 1034, l’Empereur fut retrouvé mort alors qu’il était aux bains. Aujourd’hui, l’on ne sait pas exactement s’il mourut de manière naturelle ou si son épouse Zoé l’empoisonna.

Suite à la mort de son époux, cette dernière se remaria avec son amant, Michel IV le Paphlagonien.

           

            3° Michel IV le Paphlagonien (1034 à 1041) – Né en 1010, Michel IV commença sa carrière en entrant au service de Romain III en tant que valet de chambre. Par la suite, il devint l’amant de l’impératrice Zoé, qui le fit Empereur suite à la mort de son mari.

Pièce de monnaie à l'effigie de Michel IV.

 

Michel IV, bien que de santé précaire, fut un souverain compétent. Il confia les finances de l’Empire à son frère Jean l’Orphanotrophe (il fut surnommé ainsi car il était directeur d’un orphelinat à Constantinople.), et mit en place une expédition contre la Sicile en 1038.

Cependant, l’assaut contre l’île fut une nouvelle fois un échec. Michel IV tenta alors de renverser la vapeur en confiant la flotte à son beau frère Etienne Calaphatès, en vain (les Byzantins durent se retirer en 1040.).

 

L’année suivante, Michel IV mena une nouvelle campagne contre la Bulgarie, et mourut peu de temps après.

Zoé décida alors d’adopter le neveu d’Etienne Calaphatès, qui monta sur le trône en prenant le nom de Michel V.

 

            4° Michel V le Calfat (1041 à 1042) – Michel V, né en 1015, fut adopté et associé au trône en 1041 par l’Impératrice Zoé.

Pièce de monnaie à l'effigie de Michel V (il est accompagné par l'archange Gabriel, à gauche.).

L’Empereur, dès son accession au trône, décida de mettre fin aux privilèges de l’aristocratie byzantine. Ces réformes radicales accrurent la popularité auprès du peuple, mais évidemment pas auprès de la noblesse de l’Empire.

Michel V, qui avait déjà exilé son oncle Jean l’Orphanotrophe dans un monastère, décida en avril 1042 de s’en prendre à Zoé (il voulait l’envoyer dans un monastère afin de pouvoir régner seul.). Cependant, accusé de régicide par la population qui était attachée à la dynastie macédonienne, Michel V dut fuir Constantinople. Poursuivi, l’Empereur fut capturé et aveuglé.

 

Zoé, rétablie sur le trône, épousa son amant, Constantin IX, qui monta alors sur le trône.

 

            5° Constantin IX le Monomaque (1042 à 1055) – Constantin IX, né en 1000, avait eu pour première épouse une aristocrate byzantine du nom de Pulchérie Sklérian (ensemble, ils avaient eu une fille, qui épousa Vsevolod I°, grand prince de Kiev.).

Constantin IX et Zoé aux côtés du Christ Pantocrator, mosaïque de l'église Sainte Sophie, Constantinople.

 

Le règne de ce souverain fut désastreux : les féodaux de l’Empire prirent de plus en plus de puissance, comme cela était le cas en Occident ; Constantin IX dilapida le trésor impérial ; l’Empire perdit beaucoup de territoires en Italie méridionale, face aux attaques normandes ; les Turcs Seldjoukides pénétrèrent en Asie mineure ; les Pétchenègues commencèrent à se faire menaçants, dans la région du Danube.

 

En outre, en 1054 eut lieu le Grand schisme entre les Eglises de Rome et de Constantinople. Le pape Léon IX, souhaitant uniformiser les rites en Italie du sud (dont s’était emparé les Normands.), envoya alors trois légats à Constantinople : Humbert de Moyenmoûtiers, Frédéric de Lorraine et Pierre d’Amalfi. Le patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire, les accueillit froidement, et les discussions prirent un tour particulièrement virulent.

Léon IX et Michel Cérulaire, miniature tirée d’un manuscrit grec du XV° siècle, Bibliothèque nationale, Palerme.

Les légats et le patriarche s’opposèrent sur différentes questions : le filioque[3], le port de la barbe chez les Grecs, le célibat chez les Latins, etc.

Les échanges s’envenimèrent, et les trois légats décidèrent finalement d’excommunier le patriarche, en juillet 1054 (le patriarche les déclara alors anathèmes peu de temps après.).

A l’époque, cet évènement ne fut pas considéré comme un schisme. Les trois légats ne visaient que Michel Cérulaire, et non l’Eglise de Constantinople. En outre, les Latins n’avaient pas de réel pouvoir, car ils avaient été mandatés par Léon IX, qui était décédé en avril 1054. Enfin, les deux Eglises se réconcilièrent de nombreuses fois, avant de se séparer pour toujours.

En réalité, la véritable cassure eut lieu en 1204, lors de la prise de Constantinople par les croisés.

 

Zoé mourut en 1050, et son époux ne lui survécut pas longtemps, mourant de pleurésie en 1055. Constantin IX n’ayant pas d’enfants, ce fut Théodora, la sœur de Zoé, qui monta alors sur le trône.

 

            6° Théodora (1055 à 1056) – Théodora (née vers 980.), suite à la mort de son père Constantin VIII, avait été associée au pouvoir avec sa sœur Zoé et son époux Romain III. Cependant, ce dernier avait préféré l’envoyer dans un couvent, où elle resta jusqu’en 1055.

Pièce de monnaie à l'effigie de Théodora.

A cette date, elle fut mise sur le trône par la population de Constantinople, attachée à la dynastie macédonienne.

En 1056, peu de temps avant sa mort, elle adopta le général Michel VI (sans doute influencée par les fonctionnaires de la cour.), et en fit son successeur.

 

            7° Michel VI Stratiotikos (1056 à 1057) – Michel VI était déjà âgé lorsqu’il se retrouva au pouvoir.

Pièce de monnaie à l'effigie de Michel VI.

Lointain descendant de Joseph Bringas[4], le nouvel Empereur n’avait occupé dans l’armée qu’une fonction de logothète (les logothètes étaient des magistrats chargés de gérer les finances de l’Empire byzantin.), et ne fut pas capable de gérer l’Empire convenablement.

 

A peine Michel VI fut il proclamé Empereur, en août 1056, que Théodose, cousin de Constantin IX, décida de se révolter. Cependant, la révolte fut un échec, et l’usurpateur fut exilé à Pergame.

 

Par las suite, l’Empereur s’aliéna l’aristocratie militaire en favorisant l’aristocratie civile. Les militaires, qui luttaient depuis des siècles pour sauvegarder l’Empire byzantin, ne comprirent absolument pas la décision de Michel VI.

De ce fait, l’armée se révolta et proclama Isaac Comnène Empereur, en juin 1057. Ce dernier était soutenu par les forces d’Asie, alors que l’Empereur comptait sur l’appui des armées d’Occident. Les deux adversaires s’affrontèrent finalement au cours de la bataille du mont Sophôn.

Pièce de monnaie à l'effigie d'Isaac Comnène.

Michel VI, vaincu, décida alors d’adopter Isaac Comnène (août 1057.). Peu de temps après, le patriarche Michel Cérulaire déposa Michel VI, qui mourut quelques années plus tard, en 1059.

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[1] Pour en savoir plus sur les conquêtes de Justinien, voir le 2, section I, chapitre deuxième, histoire de l’Empire byzantin.

[2] Pour plus de renseignements sur le règne de Romain I° Lécapène, référez vous au b), 4, section III, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

[3] Dans la liturgie originelle, le Saint Esprit procède du Père. Cependant, au cours du VIII° siècle, Rome fit procéder le Saint Esprit du Père, mais aussi du Fils (filioque signifie littéralement ‘et du fils’, la phrase employée étant la suivante : qui ex Patre (Filióque) procedit.).

[4] Joseph Bringas, chambellan de l’Empereur Romain II, s’était opposé à Nicéphore Phocas en 963. Pour en savoir plus à ce sujet, voir le 5, section III, chapitre troisième, histoire de l’Empire byzantin.

 
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