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Mythologie
 
 

 

 

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Les Capétiens

 

CHAPITRE SEPTIÈME : Philippe IV (1285 à 1314)

 

III : Philippe IV contre la papauté

           

            Une fois arrivé sur le trône, en 1285, le nouveau roi trouva les caisses de l’Etat particulièrement amoindries, la croisade d’Aragon (qui fut un échec, comme nous l’avons vu précédemment.) ayant coûté très cher.

Philippe IV, désireux d’assainir les finances publiques, décida de s’en prendre aux personnes détenant le plus d’argent : les juifs, les banquiers lombards, et l’Eglise (rappelons que les ecclésiastiques étaient alors exempts d’impôts.). Quelques années après, le roi s’attaqua aussi aux riches chevaliers de l’ordre du Temple, appelés aussi les Templiers[1].

Buste de Philippe IV, château de Fontainebleau, Fontainebleau.

 

1° Premières mésententes – Très rapidement, le pape Boniface VIII s’indigna des attaques portées par le roi de France contre le clergé. Cependant, étant alors en plein conflit avec les Aragonais de Sicile et avec la famille Colonna[2], le pape dut reconnaitre la perte des biens ecclésiastiques (c’est à la même époque, en 1297, que Boniface VIII canonisa Louis IX.).

Cependant, après avoir maté les Colonna, le pape décida de revenir sur sa précédente décision. En 1300, il publia une bulle pontificale, proclamant la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel.

Cependant, Philippe IV ne l’entendit pas de cette oreille. En 1302, il décida de réunir un concile en France, afin de condamner le pape pour ses propos. En outre, il convoqua aussi une assemblée de nobles et de bourgeois parisiens à Notre Dame de Paris (il s’agissait de la première réunion des Etats Généraux, même si cette appellation n’était pas encore utilisée.).

En outre, afin de s’assurer du soutien de ses sujets, les légistes de Philippe IV n’hésitèrent pas à falsifier la bulle pontificale, la rendant injurieuse à l’égard du roi et de la France.

Les assemblées soutenant Philippe IV, ce dernier décida alors d’envoyer une petite troupe armée en Italie, commandée par Guillaume de Nogaret (ce dernier était un juriste, originaire du Languedoc.). Ce dernier avait comme mission de capturer le pape, et de le ramener en France afin de le juger et de le déposer.

 

2° L’attentat d’Anagni (septembre 1303) – Une fois arrivé en Italie, Guillaume de Nogaret rencontra les Colonna, qui étaient toujours farouchement opposés au pape. Sciarra Colonna, un des membres de la famille, décida de se joindre à la troupe française, accompagné de ses hommes. 

Formant dorénavant une escouade de plus d’un millier d’hommes, Guillaume de Nogaret et Sciarra Colonna avancèrent vers Anagni, ville où s’était réfugié le pape après avoir entendu que les Français étaient à sa recherche (il s’agissait aussi de sa ville de naissance.).

Lorsque Nogaret et Colonna rentrèrent dans le palais épiscopal, ils s’aperçurent que le pape avait été abandonné par ses partisans. Boniface VIII, assis sur son trône, déclara voici ma tête, voici ma tiare ; je mourrai, certes, mais je mourrai pape. Selon certains écrits, Sciarra Colonna, furieux contre le pape, aurait giflé ce dernier avec son gantelet de fer, le faisant tomber à terre.

L'antentat d'Agnani, par A. DE NEUVILLE, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

Boniface VIII fut alors fait prisonnier par la petite troupe. Cependant, les habitants de a ville, honteux et confus d’avoir abandonné le pape, décidèrent de contre attaquer : ils chassèrent les Français et libérèrent le pape. Cependant, ce dernier mourut un mois après, atteint de folie, sans doute ébranlé par sa dure captivité.

 

3° Philippe IV et le nouveau pape – Suite à l’attentat d’Anagni, beaucoup se rendirent compte qu’il valait mieux ne pas s’opposer au roi de France. Suite à la mort du pape, il y eut une année d’interrègne (les cardinaux italiens et français s’opposant sur le choix du nouveau pape.).

La mort de Boniface VIII, par Boccace, enluminure issue de l'ouvrage de casibus, France, XV° siècle.


Finalement, le Français Clément V qui fut élu (il fut le premier pape à s’installer dans le Comtat Venaissin
[3], imité ultérieurement par ses nombreux successeurs.).

 

Le nouveau pape, allié du roi de France, fut donc d’une aide précieuse à Philippe IV, lors de son conflit contre l’ordre du Temple.

Le pape Clément V (?), copie en plâtre d'une sculpture de la cathédrale Saint André à Bordeaux, XIV° siècle, Cité de l'architecture, Paris.

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[1] Pour en savoir plus sur les Templiers et la création de leur ordre, reportez vous au 2, section VII, chapitre deuxième, les croisades et la colonisation franque en Orient.

[2] La famille Colonna était une famille aristocratique romaine, alliée aux gibelins (les partisans de l’Empire.). Ce qui explique naturellement cette opposition farouche à la papauté.

[3] Comme nous l’avons vu précédemment, le Comtat Venaissin avait été offert à la papauté par le roi de France Philippe III, en 1274.

 
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