1° Louis II le Bègue, roi de Francie occidentale (877 à 879) – Charles le Chauve, de son 
		mariage avec 
Ermentrude, fille 
d’Eudes, comte d’Orléans, 
		avait eu plusieurs fils : Louis II le Bègue ; Charles l’Enfant (décédé 
		en 866) ; 
Carloman (après s’être révolté contre son père, il fut 
		aveuglé et placé dans un monastère
) 
		; et 
Lothaire le Boiteux (ce dernier, en raison de son infirmité, 
		fut destiné à la vie monacale).
		
		
		
 		Ermentrude, école française du XIII° siècle, château de Versailles, 
		Versailles.
		
		 
		Ses frères étant morts 
		ou cloîtrés, Louis II récupéra donc l’héritage de son père.
		A noter toutefois qu’il 
		ne bénéficia pas de la dignité impériale (qui ne fut plus portée 
		jusqu’en 881) ; et le royaume d’Italie fut cédé à Carloman, roi de 
		Bavière.
		Par ailleurs, Louis II 
		fut contraint de faire face à l’hostilité de Richilde, deuxième 
		épouse de Charles le Chauve ; en outre, l’autorité du nouveau souverain 
		fut contestée par de nombreux comtes.
		 
		Louis II, couronné en 
		décembre 877 par Hincmar, archevêque de Reims, fut sacré une seconde 
		fois à Troyes en septembre 878 par le pape Jean VIII.
		
		
		  		  
		
    L
ouis 
	II le Bègue, enluminure issue des Grandes Chroniques de France, XIV° 
	siècle, 
		Bibliothèque Nationale, Paris.		  
		  		  
		  		  
		Cependant, ce souverain 
		n’eut jamais une grande autorité, mourant en avril 879, seulement deux 
		années après son accession au trône. 
		 
		
		            2° Louis III et Carloman II, 
		rois de Francie occidentale (879 à 880) – Louis II le Bègue, de son 
		mariage avec Ansgarde, fille du comte de Bourgogne, avait eu deux 
		fils : Louis III (né vers 863) et Carloman II (né vers 
		867).
		
		
		  		  
		
		
		Louis III et Carloman régnant ensemble, 
		par le baron STEUBEN, 1837, 
		château de Versailles, Versailles.
		  		  
		
		Suite à la répudiation de son épouse, le roi 
		de Francie occidentale s’était remarié avec Adélaïde, fille d’Adalhard, 
		comte de Paris. Cette dernière eut un enfant posthume, Charles III le 
		Simple. 
		Toutefois, le second mariage de Louis le Bègue étant jugé illégitime par 
		l’Eglise, l’enfant fut écarté de la succession.  
		
		 
		
		a) Le partage de 879 : suite à la mort 
		de leur père, Louis III et Carloman II furent couronnés par Anségise, 
		archevêque de Sens, dans l’abbaye Saint Pierre et Saint Paul de 
		Ferrières, près de Montargis (septembre 879).
		
		 
		
		Puis, en mars 880, les deux adolescents 
		procédèrent au partage du royaume : Louis III, l’aîné, reçut la 
		Neustrie ; son frère Carloman, quant à lui, eut l’Aquitaine, la 
		Septimanie et une partie de la Bourgogne.  
		
		 
		
		b) Le règne de Carloman de Bavière (876 à 
		880) : nous avons vu précédemment que le roi Louis le Germanique, à 
		sa mort, avait divisé son royaume entre ses fils : Carloman, roi de 
		Bavière ; Louis le Jeune, roi de Saxe ; et Charles le Gros, roi 
		d’Alémanie.
		
		 
		
		Toutefois, l’aîné fut rapidement la cible de 
		ses deux frères. Ainsi, en 879, Charles le Gros s’empara de La péninsule 
		italique, étant couronné roi d’Italie ; Louis le Jeune, quant à lui, 
		s’arrogea la Bavière, mais aussi la Lotharingie occidentale (qui 
		appartenait à Louis II le Bègue).
		
		 
		
		Carloman mourut l’année suivante, en septembre 
		880, frappé de paralysie. Ce dernier ne laissait qu’un fils illégitime,
		Arnulf, qu’il avait eu avec sa maîtresse Litzwinde. Agé 
		d’une trentaine d’année, il fut écarté de la succession, mais récupéra 
		toutefois le duché de Carinthie. 
		
		 
		
		c) Le traité de Ribemont (880) : en 
		880, les quatre souverains carolingiens décidèrent de se rencontrer à 
		Ribemont, afin de mettre un terme aux agitations qui déchiraient 
		l’ancien Empire de Charlemagne : les Normands, qui après quelques années 
		d’accalmie, revenaient à la charge ; Boson, duc de Provence, qui 
		avait pris le titre de roi ; 
		et Hugues, fils illégitime de Lothaire II, qui multipliait les raids en 
		Lotharingie. 
		
		 
		
		Louis III et Carloman, soucieux de faire face 
		aux désordres, décidèrent d’acheter la neutralité de Louis le Jeune, 
		reconnaissant sa souveraineté sur la Lotharingie occidentale.
		
		 
		
		Suite à la rencontre, Louis le Jeune et son 
		frère Charles levèrent une armée pour combattre Hugues, qui fut vaincu à 
		Verdun. En 882, le fils illégitime de Lothaire II reçut le duché 
		d’Alsace, mais il se rebella peu de temps après. 
		
		En 885, capturé par les troupes de Charles le 
		Gros, il fut aveuglé et enfermé dans le monastère de Prüm, où il mourut 
		en 895. 
		 
		
		            3° Louis III et Carloman II 
		contre la Provence (880 à 882) – Quelques mois après la mort de 
		Louis le Bègue, plusieurs comtes et ecclésiastiques de Provence se 
		réunirent au cours du concile de Mantaille, en octobre 879.
		
		 
		
		a) Boson, roi de Bourgogne (octobre 879) : 
		ces derniers, contestant les droits à la succession de Louis III et 
		Carloman II, considérés comme des enfants impuissants, décidèrent de 
		choisir comme souverain Boson, duc de Provence.
		
		 
		
		Quelques jours après, ce dernier fut proclamé 
		roi de Bourgogne à Lyon, par Aurélien, archevêque de cette ville, 
		puis installa sa capitale à Vienne, en Isère.
		
		Cependant, Boson ne tarda guère à s’attirer 
		les foudres du pape Jean VIII, qui l’accusa d’être un usurpateur, mais 
		aussi des fils de Louis II, spoliés de la partie méridionale de leur 
		héritage.
		
		 
		
		b) Première guerre contre la Provence (880)
		: suite à la signature du traité de Ribemont, Louis III, 
		Carloman II et leur cousin Charles le Gros prirent les armes contre 
		Boson.
		
		 
		
		Ces derniers, marchant vers la Bourgogne, 
		prirent Autun, Besançon, Chalon, Mâcon et Lyon. Acculé, l’usurpateur fut 
		contraint de se retirer vers Vienne, sa capitale.
		
		Toutefois, à la même date, Charles le Gros fut 
		appelé à Rome pape le pape Jean VIII, qui souhaitait lui remettre la 
		couronne impériale.
		
		Suite au départ de leur cousin pour l’Italie, 
		Louis III et Carloman II décidèrent alors d’abandonner le siège de 
		Vienne.
		
		 
		
		c) Deuxième et troisième guerre contre la 
		Provence (881 à 882) : l’année suivante, Carloman II lança une 
		nouvelle expédition contre le royaume de Bourgogne, alors que son frère 
		combattait les Normands. Puis, en 882, Carloman II assiégea Vienne une 
		fois encore, de concert avec son cousin Charles le Gros.
		
		 
		
		Mais, en août 882, Carloman II fut contraint 
		de lever le siège de Vienne, ayant appris la mort de son frère Louis 
		III. En septembre, il fut reconnu seul roi de Francie occidentale par 
		une assemblée de prélats réunie à Quierzy (Charles le Simple, demi-frère 
		de Carloman II, fut à nouveau écarté).
		
		 
		
		A Vienne, le siège de la ville fut continué 
		par Charles le Gros, qui reçut le soutien de Richard, comte de 
		Bourgogne, frère de Boson. L’usurpateur, quant à lui, parvint à se 
		réfugier en Provence.
		 
		
		            4° Louis III et Carloman II 
		contre les Normands (879 à 884) – Les Normands, qui avaient diminué 
		leurs expéditions depuis la fin de règne de Charles le Chauve, lancèrent 
		de nouveaux raids à compter des années 880.
		
		En effet, après une première phase consacrée 
		au pillage (s’étalant de 840 à 860), les envahisseurs organisèrent de 
		véritables opérations militaires à compter de la fin du siècle (ainsi, 
		les Normands s’installèrent en Angleterre à compter de 850).
		
		
		 
		
		a) Louis III contre les Normands (879 à 
		881) : en novembre 879, soit quelques semaines après leur 
		couronnement, Louis III et Carloman II attaquèrent une expédition 
		normande qui remontait la Vienne.
		
		Les envahisseurs, vaincus, furent contraint de 
		reculer. Toutefois, ils revinrent l’année suivante, attaquant le nord du 
		pays, pillant Courtrai, Cambrai, Arras, et Amiens.
		
		 
		
		A l’été 881, alors que son frère assiégeait 
		Vienne, Louis III réunit son armée, puis affronta avec succès les 
		Normands lors de la bataille de Saucourt-en-Vimeu, près 
		d’Abbeville.
		
		Cette victoire de Louis III eut un important 
		retentissement en Francie occidentale, les chroniques avançant le 
		chiffre de 8 000 mort côté viking.
		
		 
		
		b) Carloman II contre les Normands (882 à 
		884) : à la mort de Louis le Jeune, en janvier 882, mort sans 
		héritiers, Carloman II tenta de récupérer la Lotharingie occidentale, 
		qu’il avait cédé au défunt en 880. Toutefois, son cousin Charles, qui 
		avait récupéré l’héritage de son frère, ne voulut rien savoir.
		
		 
		
		Le roi de Francie occidentale n’eut pas plus 
		de succès contre les Normands, qui mirent en déroute l’armée royale près 
		d’Abbeville, en 883, puis pillèrent la Somme.
		
		En 884, Carloman II réunit une assemblée à 
		Compiègne, au cours de laquelle il fut décidé de racheter le départ des 
		Normands. Ainsi, le roi des Francs fut contraint de céder 12 000 livres 
		d’argent aux envahisseurs, une somme considérable pour l’époque.
		
		 
		
		En décembre 884, Carloman II mourut à Bézu, 
		dans l’Eure, à la suite à un accident de chasse. Décédé sans héritiers à 
		l’âge de 17 ans, le roi de Francie occidentale fut enterré aux côtés de 
		son frère, dans l’église Saint Denis, à Paris.
		
		
		  		  
		
		Gisants de Louis III et Carloman, réalisés 
		à la demande de Saint Louis, vers 1263-1264, église Saint Denis, Paris.
		  		  
		  		  
		 
		
		            5° Charles le Gros seul roi 
		(884 à 887) – Carloman II n’ayant pas eu d’enfants, la couronne de 
		Francie occidentale fut cédée à Charles le Gros, qui officiellement 
		devait assurer la régence jusqu’à la majorité de Charles le Simple.
		
		En début d’année 885, Charles le Gros était 
		Empereur, roi d’Italie, de Lotharingie, de Germanie et de Francie. Après 
		tant d’années de guerres civiles et de troubles, l’Empire de Charlemagne 
		se trouvait reconstitué une dernière fois. L’on attendait beaucoup de 
		Charles le Gros, mais au final, il ne parvint pas à s’imposer. 
		
		
		 
		
		a) Charles le Gros et Boson (884) : 
		suite à la mort de Carloman II, l’Empereur décida de se rapprocher de 
		Boson. Ce dernier, vaincu à Vienne en 882, avait été contraint de se 
		réfugier en Provence, régnant sur une partie de ses anciens Etats.
		
		Charles le Gros lui proposa de le reconnaitre 
		comme roi de Provence ; en échange, Boson devait prêter hommage à son 
		suzerain.
		
		 
		
		A sa mort, en 887, Boson céda le trône de 
		Provence à son fils Louis (surnommé plus tard l’Aveugle), 
		fils qu’il avait eu avec son épouse Ermengarde (il s’agissait de 
		la fille de Louis le Jeune).  
		
		 
		
		b) Les invasions normandes en Lotharingie 
		(882) : à la mort de Louis le Jeune, en 882, les Normands 
		attaquèrent la Lotharingie, affaiblie par la disparition du roi. Les 
		Vikings, menés par leurs chef, Godfried, pillèrent de nombreuses 
		villes : Maëstricht, Lièges, Bonn, Cologne, Trèves, etc. 
		
		Réunissant l’armée royale, Charles le Gros 
		assiégea le camp des envahisseurs à Ascaloha, en Frise. Les deux 
		belligérants acceptèrent alors d’entamer des pourparlers : en échange du 
		duché de Frise, Godfried devait se faire baptiser et prêter allégeance à 
		Charles ; en outre, le Normand  épousait Gisèle, fille de 
		Lothaire II.
		
		 
		
		Mais quelques années plus tard, craignant que 
		Godfried ne s’allie avec Hugues, fils illégitime de Lothaire II, Charles 
		le Gros décida d’attirer le Normand à une entrevue, où il le fit 
		assassiner (vers 885).
		
		C’est à cette même date qu’Hugues fut capturé 
		par Charles le Gros, puis aveuglé en enfermé dans le monastère de Prüm.
		
		 
		
		b) Le siège de Paris (885 à 886) : 
		suite à la mort de Godfried, son frère Siegfried décida de 
		reprendre ses raids contre l’Empire carolingien. 
		A noter que le récit de cette expédition nous provient de la chronique
		Le siège de Paris par les Normands, poème rédigé dix ans après 
		les faits par le moine Abbon, qui avait participé au conflit.
		
		 
		
		Siegfried, à la tête de 700 barques, portant 
		40 000 hommes, 
		s’empara de Rouen en juillet 885, contrôlant désormais l’embouchure de 
		la Seine. Puis il remonta le fleuve en direction de Paris.
		
		En novembre 885, lors de l’arrivée des 
		Normands, l’ancienne capitale mérovingienne n’occupait guère que l’île 
		de la cité. Les habitants des rives vinrent alors se réfugier à l’abri 
		des murs de la ville. 
		
		A cette date, Siegfried s’entretint avec 
		Gozlin, évêque de Paris, lui demandant de laisser la flotte normande 
		traverser la Seine, en échange de quoi Paris ne serait pas attaquée. 
		Toutefois, Gozlin refusa de céder.
		
		  
			
		
	Les Normands attaquent Paris, gravure 
			issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, 
			France, 1875.
		  		  
		  		  
		
		 
		
		A la fin du IX° siècle, seuls deux ponts 
		reliaient l’île de la cité aux berges de la Seine : le Grand-Pont 
		et le Petit-Pont. 
		Afin de protéger ces constructions, deux forteresses avaient été érigées 
		sur l’île de la cité sous le règne de Charles le Chauve : le Grand 
		Châtelet, protégeant le Grand-Pont ; et le Petit Châtelet, 
		protégeant le Petit-Pont. 
		 
		
		Alors que la défense de la capitale avait été 
		confiée à Eudes, comte de Paris, 
		les Normands commencèrent à attaquer le Grand-Pont à la fin du mois de 
		novembre 885. 
		
		Pendant plusieurs jours, les envahisseurs 
		tentèrent de franchir le pont fortifié, mais ils en furent empêchés par 
		les défenseurs de la ville, qui firent pleuvoir flèches, pierres, 
		poutres et poix fondue sur les Normands.
		
		 
		
		Ayant perdu près de 300 hommes, Siegfried 
		décida de changer de tactique. Ce dernier, établissant un camp retranché 
		à Saint-Germain-L’auxerrois, entreprit alors d’assiéger Paris 
		(toutefois, le blocus fut imparfait, les Normands n’étant pas 
		suffisamment nombreux).
		
		Pendant deux mois, les envahisseurs se 
		consacrèrent à la fabrication de matériel de siège. Dans sa chronique, 
		Abbon mentionne des béliers, des catapultes, mais aussi des chats 
		et des mantelets.
		
		
		Au début du mois de février 886, les Normands 
		s’attaquèrent aux murailles de la ville, mais ils ne parvinrent pas à 
		approcher les béliers des portes de Paris. Ainsi, Siegfried décida 
		d’incendier les ponts de Paris grâce à des brûlots ; 
		toutefois, ces derniers heurtèrent les piles en pierre du Grand-Pont. 
		Les Parisiens éteignirent alors le brasier et s’emparèrent des brûlots.
		
		
		  		  
		
		Le comte Eudes défend Paris contre les 
		Normands, par SCHNETZ, XIX°, 
château de Versailles, Versailles.
		  		  
		
		Le 6 février 886, après plus de deux mois de 
		siège, une crue emporta le Petit-Pont, qui reliait le Petit Châtelet à 
		l’île de la cité. Douze défenseurs se retrouvèrent isolés, entourés par 
		les Normands. Pendant toute la journée, ils tentèrent de faire face aux 
		assauts répétés de leurs assaillants. Au crépuscule, alors que la tour 
		était la proie des flammes, les survivants tentèrent une sortie. Ils 
		furent massacrés jusqu’au dernier par les Normands qui se jetèrent sur 
		eux. L’Histoire a conservé le nom de ces douze Parisiens : Aimard,
		Arnaud, Gui, Hardre, Herland, Hermanfroi,
		Hervé, Hervi, Jobert, Jossouin, Ouacre,
		Seuil. 
		  
		
		
		
		Plaque commémorative du combat, parvis Notre Dame, Paris. 
		
		
		 
		
		Courant février, les Normands délaissèrent le 
		siège de Paris pour attaquer d’autres cités de la région. Ces derniers, 
		repoussés devant Chartres et le Mans, parvinrent toutefois à piller 
		Evreux.
		
		En mars 886, Gozlin et Eudes décidèrent 
		d’entamer des pourparlers avec Siegfried, achetant son départ contre 60 
		livres d’argent. Payé, le chef des Normands s’attaqua à Bayeux, qui fut 
		rapidement conquise ; toutefois, de nombreux Vikings décidèrent de 
		poursuivre le siège de Paris.
		
		 
		
		Alors que la famine sévissait dans l’ancienne 
		capitale mérovingienne, l’évêque Gozlin mourut de la Peste (avril 886). 
		A cette date, le comte Eudes décida d’aller quérir l’aide de Charles le 
		Gros, qui résidait à cette époque à Metz. Il ne fut pas difficile de 
		sortir de Paris, les Normands ayant dédaigné les travaux d’encerclement.
		
		
		Ayant rencontré l’Empereur, Eudes rentra non 
		sans mal dans 
		l’ancienne capitale au cours du mois de juin, mais l’armée royale 
		n’arriva à Paris qu’à compter du mois de septembre 886.
		
		
		
		
		Eudes parvient à rentrer dans Paris, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par 
		François GUIZOT, France, 1875.
		  		  
		
		 
		
		A cette date, Charles le Gros entama des 
		négociations avec les Normands : ces derniers recevaient l’autorisation 
		de piller la Bourgogne ; à leur retour, au printemps 887, leur serait 
		cédée une indemnité de 700 livres d’argent.
		
		A noter que ces négociations ternirent 
		considérablement le prestige de l’Empereur.  
		
		
		
		Charles le Gros devant Paris, par Paul Lehugeur, XIX° 
		siècle.
		  
		
		 
		
		Les Normands n’ayant pas eu la permission de 
		traverser les ponts de Paris, ils furent contraints de tirer leur 
		navires sur la terre ferme jusqu’aux rives de la Marne.
		
		Ces derniers pillèrent alors l’abbaye de Saint 
		Germain à Auxerre, puis Bèze et Flavigny.
		
		Au mois de mai 887, les envahisseurs 
		retournèrent à Paris, où ils reçurent les 700 livres promises par 
		Charles le Gros. Toutefois, ces derniers repassèrent les ponts de 
		l’ancienne capitale par surprise, dénonçant ainsi l’accord passé avec 
		l’Empereur.
		
		 
		
		            
		6° La fin de règne de Charles 
		le Gros, sa déposition (887) – Charles le Gros, dont l’autorité sur 
		l’Empire était très instable, commença à souffrir d’obésité et de folie 
		au cours des dernières années de son règne. 
		
		C’est ainsi qu’il fut de plus en plus contesté 
		par l’aristocratie, aussi bien en Germanie qu’en Francie.
		
		 
		
		a) Charles le Gros à la recherche d’un 
		héritier (887) : de son premier mariage avec Richarde, 
		Charles le Gros n’avait pas eu d’enfants. A la fin de son règne, 
		l’Empereur tenta donc de faire légitimer son fils Bernard, qu’il 
		avait eu avec une concubine dont nous ne connaissons pas le nom.
		
		 
		
		En mai 887, Richarde, accusée d’adultère, fut 
		répudiée. Charles, quant à lui, tenta de faire légitimer Bernard par la 
		papauté, qui ne voulut rien entendre. Sentant sa fin approcher, 
		l’Empereur décida de reconnaitre comme fils adoptif Louis l’Aveugle, roi 
		de Provence.
		
		Pendant l’été, ce dernier reçut alors la 
		visite d’Eudes, comte de Paris, et de Bérenger, marquis de Frioul. 
		Les deux hommes, sachant le roi malade, souhaitait vraisemblablement 
		récupérer la couronne de leurs Etats respectifs. 
		
		 
		
		b) La déposition de Charles le Gros 
		(novembre 887) : en fin d’année 887, Charles le Gros, malade, fut 
		contraint de faire face à la révolte de son neveu Arnulf, fils 
		illégitime de Carloman de Bavière.
		
		 
		
		En novembre 887, Charles le Gros fut déposé 
		lors de la diète de Tribur, puis enfermé dans le monastère de 
		Reichenau (où il mourut en janvier 888). 
		A cette date, Arnulf fut nommé roi de Germanie par une assemblée de 
		prélats.
		
		Bernard, écarté de la succession, se rebella 
		contre Arnulf, mais il fut tué vers 891.
		
		 
		
		En Francie occidentale, la déposition de 
		l’Empereur n’eut pas de conséquences. Ce n’est qu’à la mort du souverain 
		déchu que les grands du royaume procédèrent à une élection, afin de 
		choisir un nouveau roi (le titulature impériale fut abandonnée pendant 
		quelques années).
		
		En Europe, plusieurs souverains émergèrent de 
		ce nouveau morcellement de l’Empire carolingien : en Francie, Eudes, 
		comte de Paris ; En Germanie, Arnulf, duc de Carinthie ; en Italie, 
		Bérenger, marquis de Frioul (ce dernier fut toutefois renversé dès 889 
		par Guy, duc de Spolète) ; 
		en Provence, Louis l’Aveugle ; en Aquitaine, Ranulf, qui ne 
		reconnaissait pas Eudes ; et en Bourgogne, Rodolphe I°, qui 
		refusait la domination d’Arnulf. 
		
		 
		
		A noter que Charles le Gros fut le dernier 
		souverain à réunir l’ancien Empire de Charlemagne (à l’exception de la 
		Bretagne et de la Provence). Sa déposition consacra le morcellement de 
		l’Empire carolingien, mais aussi la lente déchéance de cette dynastie 
		royale.
		
		En outre, il convient de préciser que le règne 
		de ce souverain fut bien plus critiqué par les historiens du XIX° siècle 
		que par les contemporains de Charles le Gros, d’où cette vision quelque 
		peu négative qui prédomine encore aujourd’hui.