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Mythologie
 
 

 

 

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Histoire de l'Egypte antique

CHAPITRE SEPTIÈME : Le Nouvel Empire

(XVI° - XI° siècles avant Jésus Christ)

 

II : La XIX° dynastie ou époque ramesside (XIII° à XII° siècle avant Jésus Christ)

           

            1° Ramsès I° (vers 1295 à 1290 avant Jésus Christ)  – Horemheb n’ayant pas eu d’enfants, ce fut donc son premier ministre, général en chef et successeur Pi Ramassou qui s’empara du pouvoir suite au décès du pharaon.

Tête de Ramsès I°, musée d'art métropolitain, New York.

Montant sur le trône, il prit le nom de Ramsès I° (son nom de Sa Râ signifie « Râ l’a fait naître. »).

 

Aujourd’hui, nous ne savons rien des origines de ce souverain, si ce n’est qu’il naquit vraisemblablement au sein d’une famille aristocratique du nord de l’Egypte[1].

S’engageant dans l’armée, Ramsès fut nommé chef des archers (un titre qu’il hérita sans doute de son père.). Puis, gravissant les échelons, il devint finalement général en chef des armées sous le règne d’Horemheb (il fut aussi prêtre d’Amon.). Ce dernier n’ayant pas eu d’enfants, il fit de Ramsès son corégent et héritier.

 

Toutefois, le nouveau pharaon était déjà âgé lorsqu’il s’empara du pouvoir. De ce fait, il donna le titre de corégent à son fils Sethi I°.

Ramsès I° se concentra donc sur la politique intérieure du pays, alors que Sethi décida d’intervenir en Syrie afin de reconquérir les territoires perdus au cours des années précédentes.

 

A sa mort, Ramsès I° fut inhumé dans un tombeau de la vallée des rois, vraisemblablement construit à la hâte (les travaux mis en chantier dans la chambre funéraire ne furent peut être pas achevés à temps, Ramsès I° ayant eu un court règne.).

Statue de Ramsès I°, retrouvée dans sa tombe de la vallée des rois, British Museum, Londres.

 

            2° Sethi I° (vers 1290 à 1280 avant Jésus Christ)  – Fils de Ramsès I° et de son épouse Satrê, Sethi I° (son nom de Sa Râ signifie « Né de Seth. ») était déjà corégent lors de règne de son père. 

Fragment de statue à l'effigie de Sethi I°, musée du Louvre, Paris.

A la mort de celui-ci, le nouveau pharaon épousa Mouttouya (appelée aussi Touya.), et monta sur le trône.

Statue de la reine Mouttouya, XIX° dynastie, XIII° siècle avant Jésus Christ, musée du Vatican, Rome.

 

Régnant une dizaine d’années, Sethi décida de poursuivre la politique de ses prédécesseurs.

Ayant déjà lancé une expédition au Proche Orient alors qu’il était encore corégent, ce souverain décida de reprendre définitivement le contrôle de la Syrie, abandonnée à son sort depuis le règne d’Akhenaton.

Affrontant les Hittites à plusieurs reprises, Sethi ne parvint pas à les annihiler, mais réussit toutefois à reprendre le contrôle des possessions égyptiennes au Proche Orient (le pharaon parvint à prendre la place forte de Qadesh mais la cité, proche de la frontière avec le royaume hittite, ne tarda guère à échapper aux Egyptiens.).

L'Egypte et le royaume hittite (vers 1290 avant Jésus Christ).

Par ailleurs, Sethi eut aussi à affronter une incursion bédouine sur la frontière ouest du pays, et envoya ses troupes mater une révolte mineure en Nubie (le pharaon ne participa vraisemblablement pas à l’expédition.).

 

D’un point de vue culturel, Sethi I° décida d’ouvrir de nouvelles carrières de pierre à Assouan, et fit ériger plusieurs obélisques. En outre, il fit relater ses exploits militaires sur le mur sud de la salle hypostyle de Karnak.

Perle au nom de Sethi I°, musée du Louvre, Paris.

A noter toutefois qu’une partie des monuments érigés par Sethi I° furent réappropriées par son fils Ramsès II, qui fit gratter le nom de son père pour mettre le sien à la place.

Fragment de statue de Sethi I°, à genoux devant le dieu Amon, musée du Louvre, Paris.

Quelques années avant son décès, Sethi I° aurait nommé son fils Ramsès II corégent. A noter toutefois que certains égyptologues estiment que Ramsès II n’aurait pas été fait corégent, mais qu’au contraire, ce dernier aurait fait graver des textes, une fois fait pharaon, racontant qu’il fut fait corégent du vivant de son père.

 

A sa mort (peut être due à un problème cardiaque ?), Sethi I° fut inhumé dans son tombeau de la vallée des rois, un des plus grands de la nécropole.

Sethi I° face à Osiris, fragment d'un pillier du XIII° siècle avant Jésus Christ, Neues museum, Berlin (à gauche) ; serviteur funéraire à l'effigie de Sethi I° (un serviteur funéraire était une statuette à l'effigie du mort, déposée dans sa tombe pour accomplir à sa place les corvées à accomplir dans le royaume d'Osiris.), musée du Louvre, Paris (à droite).

Toutefois, au début du premier millénaire avant Jésus Christ, les membres du clergé d’Amon, craignant les exactions des pilleurs de tombes, décidèrent de rassembler une cinquantaine de momies royales dans un lieu plus sûr. C’est ainsi que Sethi I°, accompagné de plusieurs momies des pharaons des XVIII° et XIX° dynasties, fut installé dans la « cachette royale » de Deir el Bahari.

Momie de Sethi I°, musée du Caire, Egypte.

 

A noter que c’est au pharaon Sethi I° que nous devons la liste d’Abydos, répertoriant tous les pharaons d’Egypte s’étant succédés depuis la I° dynastie (à noter que certaines dynasties ne figurent pas sur la liste, ainsi que certains pharaons comme Akhenaton et Hatchepsout.).

Fragments de la liste d'Abydos, vers 1260 avant Jésus Christ, XIX° dynastie, British Museum, Londres.

 

            3° Ramsès II (vers 1280 à 1215 avant Jésus Christ)  – Agé d’une vingtaine d’années, Ramsès II monta sur le trône suite au décès de son père.

Buste de Ramsès II, retrouvé à Eléphantine, British Museum, Londres.

Déjà marié à Néfertari, du vivant de Sethi I°, Ramsès II épousa quelques années après sa deuxième épouse, Isis Neferet (à noter qu'elle vécut dans l’ombre de Nefertari jusqu’au décès de cette dernière.).

Nefertari (à droite.), entourée des divinités Hathor, Rê et Horus, fresque retrouvée dans la tombe de Nefertari, Vallée des reines, Egypte.

 

Dès le début de son règne, le nouveau pharaon décida de quitter Memphis, afin d’établir la nouvelle capitale du royaume à Pi Ramsès. A noter que Sethi I°, de son vivant, avait déjà fait construire un palais et un temple en l’honneur de Seth dans cette ville.

Brique de fondation portant le cartouche de Ramsès II, vers 1250 avant Jésus Christ, Neues museum, Berlin.

Toutefois, plusieurs raisons motivaient le choix de Ramsès II. D’un point de vue militaire, Pi Ramsès, située non loin d’Avaris (ancienne capitale des Hyksos[2].), était plus proche du Proche Orient que Memphis ou Thèbes. Cette position géographique était de ce fait plus avantageuse en cas de conflit contre les Hittites. 

Par ailleurs, Ramsès II, en s’installant dans cette nouvelle capitale, se coupait volontairement du clergé d’Amon, qui, suite à la chute d’Akhenaton, avait acquis une influence considérable sur le pouvoir royal (le nouveau souverain tenta d’ailleurs de mettre fin à leur toute puissance en favorisant le clergé de Râ, d’Osiris et de Ptah.).

Statue à l'effigie de Ramsès II, retrouvée à Tanis, musée du Louvre, Paris.

 

a) Guerre contre les Shardanes : dès le début de son règne, Ramsès II dut faire face à la menace des Shardanes, un peuple originaire de Sardaigne. Ces derniers s’étaient lancés dans la piraterie, et pillaient fréquemment les navires voyageant entre l’Egypte et le Proche Orient.

Ramsès II décida donc de s’attaquer aux Shardanes. Il laissa les pirates se rapprocher des côtes égyptiennes afin de leur donner un sentiment de confiance, puis, le moment venu, il fit intervenir la flotte royale. A l’issue de cette bataille navale (qui eut vraisemblablement lieu à l’embouchure du Nil.), les Shardanes furent vaincus.

Tués ou capturés, il semblerait qu’un grand nombre d’entre eux furent incorporés à l’armée de Ramsès II.

Cet affrontement fut vraisemblablement le premier contact entre l’Egypte et les Peuples de la mer, que nous évoquerons plus tard.

Têtes d'ennemis de l'Egypte, retrouvées dans un temple de Ramsès II, musée du Louvre, Paris.

 

b) Guerres au Proche Orient, la bataille de Qadesh : suite à cette première expédition militaire, Ramsès II, soucieux de poursuivre la politique de ses prédécesseurs, décida de marcher contre le Proche Orient, afin d’en découdre avec les Hittites qui tentaient de faire main basse sur la région.

Quittant Pi Ramsès à la tête de son armée vers 1275 avant Jésus Christ, Ramsès II passa par Tyr et Byblos, progressant jusqu’à la frontière hittite. Recevant l’hommage des roitelets locaux, le pharaon retourna hiverner à Pi Ramsès en fin d’année.

Thot babouin protégeant un général de Ramsès II, musée du Louvre, Paris.

Au printemps de l’année suivante, Ramsès II lança une nouvelle expédition, marchant cette fois ci contre la place forte de Qadesh. Toutefois, le roi des Hittites Muwatalli II, apprenant la nouvelle, décida d’intervenir.

 

Les deux armées s’affrontèrent ainsi au cours de la bataille de Qadesh.

Mutawalli II, à la tête d’une armée de 30 000 soldats (soit environ 10 000 de plus que son adversaire.), décida de faire traverser l’Oronte à ses troupes et d’attaquer le camp de Ramsès II (en effet, le pharaon s’était établi non loin des rives du fleuve.).

La division de Rê, qui gardait le fleuve, fut rapidement balayée par les Hittites, qui engagèrent alors le combat contre la division d’Amon (que commandait Ramsès II.).

Le pharaon, accompagné, selon la légende, par son lion, s’engagea donc dans une lutte désespérée contre l’ennemi. Voyant que ses hommes reculaient, et que l’affrontement tournait en sa défaveur, Ramsès II s’adressa ainsi à Amon, afin que ce dernier lui offre la victoire.

C’est alors qu’arrivèrent en renfort les divisions de Ptah et de Seth, qui parvinrent à repousser les Hittites.

Récit de la bataille de Qadesh, intitulé le poème de Pentaour, musée du Louvre, Paris.

 

Peu de temps après l’affrontement, Muwatalli II (malade, il n’avait pas participé aux combats.) décida de faire la paix. Ramsès II, magnanime, accepta, et repartit en Egypte sans tenter de prendre Qadesh.

 

A noter toutefois que les évènements relatés ci-dessus sont issus des fresques que fit graver Ramsès II dans plusieurs temples d’Egypte. Mais que se passa-t-il en réalité ?

Premier point, les Hittites se considérèrent comme vainqueurs de cet affrontement, ainsi que le pharaon. L’issue de la bataille fut donc vraisemblablement plus incertaine que les sources égyptiennes peuvent nous le laisser penser.

En outre, si Ramsès II était sorti grand vainqueur de l’affrontement, sans doute aurait il entreprit le siège de Qadesh. Hors, les deux belligérants décidèrent de faire la paix peu de temps après la bataille. Si l’un des souverains s’était retrouvé en position de force, il aurait fait en sorte d’exploiter cet avantage afin d’exiger de l’ennemi un traité de paix qui lui aurait été bien plus défavorable.

C’est pour cette raison que de nombreux égyptologues pensent que l’affrontement se solda par un statu quo, les deux camps ayant subi d’importantes pertes.

 

Ramsès II retourna néanmoins au Proche Orient deux ans après la bataille de Qadesh.

En effet, comme les Egyptiens n’avaient pas réussi à prendre Qadesh lors de la précédente expédition militaire, les Hittites en profitèrent pour influencer les princes locaux, afin de les pousser à la rébellion contre l’Egypte.

Le pharaon, ne pouvant accepter de perdre la Syrie, décida donc de se lancer dans une troisième expédition militaire contre le Proche Orient.

Passant par Jérusalem et par Jéricho, l’armée égyptienne progressa jusqu’à Damas. Recevant la soumission des princes locaux, Ramsès II décida donc de se retirer à Pi Ramsès peu de temps après.

 

L’année suivante, Ramsès II se lança dans une quatrième expédition au Proche Orient. Marchant jusqu’à Qadesh, le pharaon décida d’en découdre une nouvelle fois contre les Hittites. Toutefois, les deux belligérants ne parvinrent pas à remporter de bataille décisive, et les deux ennemis se retirèrent une nouvelle fois sur un statu quo.

Ramsès II massacre les ennemis de l'Egypte, musée du Louvre, Paris.

 

c) Paix entre l’Egypte et le royaume hittite : Peu de temps après la bataille de Qadesh, Muwatalli II mourut et ce fut son frère, Hattushili III, qui monta sur le trône (suite à une courte crise de succession contre son neveu Mursili III, fils du défunt.).

Le nouveau souverain se trouvait alors dans une situation délicate. Au sud, le conflit contre l’Egypte s’éternisait (Mursili III, chassé, s’était réfugié en Egypte.) ; à l’est, la jeune Assyrie se faisait de plus en plus menaçante (ce royaume se trouvait à quelques centaines de kilomètres au nord de l’Euphrate.). En effet, profitant du conflit entre l’Egypte et les Hittites, les Assyriens étaient parvenus à progresser jusqu’à Karkemish, une cité se trouvant non loin de la côte.

 

Vers 1260 avant Jésus Christ, les deux ennemis décidèrent finalement de conclurent une paix entre l’Egypte et le royaume hittite. Le traité, rédigé en hiéroglyphes et en cunéiforme, bien que comportant des différences sur la forme (par exemple, les deux belligérants soutiennent que ce fut l’ennemi qui demanda la paix.), reste toutefois identique sur le fond.

Traité de paix entre Ramsès II et Hattushili III, écriture cunéiforme, XIII° siècle avant Jésus Christ, Neues museum, Berlin.

Ramsès II, afin d’entériner le traité, épousa alors une princesse hittite[3] (sans doute une fille d’Hattushili II.), rebaptisée Mâathorneferourê (à noter que Ramsès II épousa une autre princesse hittite quelques années après.).

A noter toutefois que les frontières entre les deux pays ne furent pas définies par ce traité, mais furent le fruit de nombreuses discussions qui s’étalèrent sur plusieurs années (cette dernière fut approximativement fixée à l’Oronte.).

L’alliance entre Ramsès II et Hattushili III semble avoir été solide, car les deux hommes refusèrent de se laisser influencer par d’autres souverains qui auraient souhaité faire la guerre contre l’Egypte ou le royaume hittite.

 

d) Ramsès II, roi bâtisseur : désireux de laisser sa trace dans l’Histoire, Ramsès II laissa une foultitude de monuments derrière lui. Installant sa capitale à Pi Ramsès, il fit construire dans la cité plusieurs temples, et fit agrandir le palais érigé par Sethi I° (certaines sources affirment que ce dernier mesurait 500 mètres de largeur.).

Ramsès II adorant le sphinx de Gizeh, retrouvé à Gizeh, musée du Louvre, Paris.

Il fit aussi ériger ou agrandir les temples d’Amon Min à Louxor, Amon Râ à Karnak, Ptah à Memphis. A noter que Ramsès II n’hésita pas à s’approprier les monuments et statues érigées par d’ancien pharaons, faisant gratter les leurs cartouches afin de graver son nom à la place.

Le temple de Louxor, Egypte.

 

Toutefois, les deux monuments les plus célèbres que fit ériger Ramsès II sont aujourd’hui le colossal temple d’Abou Simbel[4], en Nubie, ainsi que le Ramesseum, construit en face de Louxor (il s’agit du temple funéraire de Ramsès II.).

Le temple d'Abou Simbel, Egypte.

Maquette du Ramesseum et de son complexe économique, musée du Louvre, Paris.

Buste de Ramsès II, retrouvé au Ramesseum, British Museum, Londres.

 

A noter que ce pharaon ne se contenta pas de faire ériger des temples ou des obélisques. En effet, il fit aussi restaurer les forteresses de Nubie (Bouhen, Senma et Koum.), primordiales pour garder la mainmise sur la région.

Obélisque de la piazza del Popolo (à gauche.) et obélisque du Panthéon (à droite.), Rome (les deux œuvres furent érigées lors du règne de Ramsès II ; toutefois, la première fut ramenée à Rome par l'Empereur Auguste à la fin du I° siècle avant Jésus Christ, l'autre par l'Empereur Domitien un siècle plus tard.).

En effet, la Nubie et le pays de Koush étaient des régions très riches (les Egyptiens y récupéraient or, ivoire et ébène.), et il était primordial pour Ramsès II de conserver cette manne financière (à noter que le pharaon écrasa une révolte au pays de Koush, au cours des première années de son règne.).

 

e) Postérité et fin de règne : Ramsès II, comme nous l’avons vu précédemment, avait successivement épousé Néfertari, Isis Neferet, et la princesse hittite Mâathorneferourê. Par la suite, le pharaon avait aussi épousé Mérytamon (fille de Ramsès II et Néfertari.), Bentanat (fille de Ramsès II et Isis Neferet.) et Henoutmirê (fille de Ramsès II et Mérytamon[5].). A noter qu’il épousa aussi une princesse babylonienne, une princesse syrienne, et une seconde princesse hittite (peut être une autre fille d’Hattushili III ?).

Stèle inachevée, représentant Mérytamon faisant une offrande à Ahmes Nefertary et son fils Amenhotep I°, pharaon divinisé de la XVIII° dynastie, musée du Louvre, Paris.

En outre, ce souverain s’étant composé un harem peuplé de près de 200 concubines, les égyptologues pensent aujourd’hui que Ramsès II aurait eu plus d’une centaine d’enfants (la proportion de filles et de garçons étant vraisemblablement équivalente.).

 

Toutefois, ce souverain ayant eu un long règne de 65 ans, la plupart de ses héritiers moururent avant lui, dont son fils aîné Amonherounemef (né de son union avec Néfertari.), Ramessou (premier fils de Ramsès II et Isis Neferet.), et son « fils préféré » Khaemouaset (second fils de Ramsès II et Isis Neferet.), qui fut grand prêtre de Ptah à Memphis et un temps héritier de la couronne.

Statue à l'effigie de Khaemouaset, British Museum, Londres (à gauche) ; serviteur funéraire de Khaemouaset, musée du Louvre, Paris (à droite).

Les autres enfants de Ramsès II nous sont aujourd’hui moins bien connus, et souvent il ne subsiste d’eux que leur nom, pour la plupart (nombreux furent ceux qui moururent en bas âge.).

Statue de Ramsès Siptah, un des fils de Ramsès II, musée du Louvre, Paris.

 

Ce pharaon mourut vers 1215 avant Jésus Christ, et fut inhumé dans son tombeau de la vallée des rois (sa momie fut toutefois déplacée dans la « cachette royale » de Deir el Bahari par les membres du clergé d’Amon au début du premier millénaire avant Jésus Christ.).

Momie de Ramsès II, musée du Caire, Egypte.

 

            4° Mérenptah (vers 1215 à 1205 avant Jésus Christ)  – Suite au décès de ses deux frères aînés, Ramessou et Khaemouaset, ce fut finalement Mérenptah[6] qui monta sur le trône (son nom de Sa Râ signifie « l’aimé de Ptah. »). Le nouveau souverain était le troisième fils d’Isis Neferet, épouse de Ramsès II.

Buste de Mérenptah, musée du Caire, Egypte.

A noter que le nouveau pharaon était déjà âgé, son père s’étant éteint à l’âge très avancé de 90 ans…

 

Dès le début de son règne, Mérenptah fut confronté à une révolte en Nubie, qu’il parvint à mater rapidement.

Puis, vers 1210 avant Jésus Christ, il fut confronté à une nouvelle menace, cette dernière étant bien plus sérieuse que la précédente. En effet, les bédouins de Libye, associés aux Peuples de la mer, décidèrent de s’attaquer à l’ouest du delta du Nil. Mérenptah, bien que réagissant tardivement, parvint néanmoins à chasser l’ennemi de la région.

A l’instar de son père, Mérenptah intervint lui aussi au Proche Orient, cette fois ci ayant comme objectif de mater la révolte de cités regroupées autour de Canaan. C’est à cette occasion que les Egyptiens affrontèrent des tribus sémitiques, dont la tribu d’Israël (elle fut mentionnée pour la première fois par les sources égyptiennes à cette occasion.).

Stèle de Merenptah  (mentionnant la tribu d'Israël), vers 1200 avant Jésus-Christ.

 

Ce pharaon fit lui aussi édifier plusieurs monuments, à Memphis, à Héliopolis, et à Louxor.

Sphinx érigé vers la fin du Moyen Empire, portant les noms de Ramsès II et Mérenptah, musée du Louvre, Paris.

Il fit ériger son temple funéraire non loin de Thèbes, réutilisant des matériaux en provenance des temples funéraires d’Hatchepsout et d’Amenhotep III[7].

A sa mort (ce pharaon souffrait vraisemblablement d’arthrose.), Mérenptah fut inhumé dans un tombeau de la vallée des rois. Toutefois, ce souverain ayant eu un règne plutôt court, sa sépulture ne fut jamais achevée.

Serviteur funéraire de Mérenptah (un serviteur funéraire était une statuette à l'effigie du mort, déposée dans sa tombe pour accomplir à sa place les corvées à accomplir dans le royaume d'Osiris.), musée d'art métropolitain, New York.

A noter que la momie de ce souverain, au début du premier millénaire avant Jésus Christ, fut déplacée dans la tombe d’Amenhotep II. Cette dernière, plus sûre, fut la tombe la moins endommagée par les pillards, derrière celle de Toutankhamon.

 

            5° Sethi II & Amenmes (vers 1205 à 1195 avant Jésus Christ)  – Peu de temps après la mort de Mérenptah, une grave crise de succession éclata. En effet, Ramsès II avait régné pendant près de 65 ans, et était mort à l’âge de 90 ans. Pendant cette période, le défunt pharaon avait eu près d’une centaine d’enfants, dont la plupart, pères de famille, étaient morts avant lui.

Cette rupture générationnelle avait ainsi entraîné une véritable crise, la centaine d’enfants et petits enfants de Ramsès II se disputant la succession et le pouvoir.

 

Vers 1205 avant Jésus Christ, suite à la mort de son père, ce fut Sethi II (fils de Mérenptah et de sa sœur Isis Neferet.) qui monta sur le trône.

Statue à l'effigie de Sethi II, retrouvée dans le temple d'Amon à Karnak, musée du Louvre, Paris.

Toutefois, cette prise de pouvoir fut rapidement contestée par Amenmes (son nom de Sa Râ signifie « celui qui est né d’Amon. »), fils de Takhayt (cette dernière était une fille de Ramsès II[8].).

Tête d'Amenmès, musée d'art métropolitain, New York.

Amenmes, rassemblant ses fidèles autour de lui, parvint alors à établir sa domination sur la Haute Egypte et la Nubie, environ une année après le couronnement de Sethi II (ce dernier, installée à Pi Ramsès, conservait toutefois sa domination sur le delta du Nil.).

 

Sethi II ne pouvant tolérer l’existence de ce rival gênant, ne tarda pas à rentrer en guerre contre lui. Pendant environ trois années, la guerre fit rage entre Sethi II et Amenmes. Finalement, l’usurpateur fut vaincu, et le vainqueur fit en sorte d’effacer toutes les traces laissées par Amenmes lors de son règne (d’où la difficulté aujourd’hui pour les égyptologues d’en savoir plus sur ce souverain.). A noter toutefois que le vaincu fut toutefois inhumé dans une tombe de la vallée des rois, bien que toutes les inscriptions notées sur les parois de la sépulture furent effacées aux ordres de Sethi II.

 

Sethi II fut aussi un souverain bâtisseur, à l’instar de ses prédécesseurs. En effet, il fit ériger plusieurs monuments à Karnak et à Héliopolis.

Scarabées au nom de Sethi II, musée du Louvre, Paris.

 

A sa mort, ce pharaon fut inhumé dans sa tombe de la vallée des rois. Puis, plus tard, sa seconde épouse Taousert[9] fit transporter la momie de Sethi II dans sa propre tombe. Par la suite, au début du premier millénaire avant Jésus Christ, les momies de Sethi II et de Taousert furent entreposées dans la sépulture d’Amenhotep II, mieux protégée[10].

 

            6° Siptah (vers 1195 à 1188 avant Jésus Christ)  – Siptah fut fait pharaon suite à la mort de son père, vers 1195 avant Jésus Christ (son nom de Sa Râ signifie « fils de Ptah. »). A noter que des doutes subsistent quant à l’identité de la mère du nouveau souverain. Traditionnellement, les égyptologues s’accordaient sur le fait qu’il s’agissait vraisemblablement de Tiâa II, troisième épouse de Sethi II. Toutefois, certaines sources laisseraient à penser que Siptah soit le fils d’Amenmes et d’une concubine originaire de Canaan (en effet, certains souverains de la XX° dynastie n’inclurent pas ce souverain dans la lignée des pharaons, à l’instar d’Amenmes.).

Serviteur funéraire de Siptah (un serviteur funéraire était une statuette à l'effigie du mort, déposée dans sa tombe pour accomplir à sa place les corvées à accomplir dans le royaume d'Osiris.), musée d'art métropolitain, New York.

 

Siptah étant trop jeune pour régner, un conseil de régence fut donc mis en place, sous l’égide de la reine Taousert et de Bay, premier ministre de Sethi II.

Bay, dont l’histoire nous est mal connue aujourd’hui, était d’origine syrienne. Gravissant rapidement les échelons, il parvint au fil des années à se faire une place aux côtés du défunt pharaon. En guise de remerciement, Sethi II, peu de temps avant sa mort, avait décidé de faire creuser, outre son propre tombeau, une sépulture pour Taousert et une pour Bay, dans la vallée des rois.

Bay, qui fut peut être l’amant de la reine, fut toutefois exécuté pour haute trahison, vers 1190 avant Jésus Christ. Les raisons de cette déchéance nous sont aujourd’hui mal connues (peut être tenta il d’influencer Taousert afin que cette dernière s’empare du pouvoir ?), d’autant plus que Siptah ordonna aux ouvriers occupés à construire la tombe de Bay de suspendre leurs travaux.

 

Toutefois, ce pharaon n’eut pas un long règne, décédant vers 1188 avant Jésus Christ, âgé de 16 ans environ (il souffrait vraisemblablement de poliomyélite.). Siptah fut alors inhumé dans la vallée des rois, dans une tombe restée inachevée en raison de la brièveté du règne de ce souverain.

Sa momie fut plus tard cachée dans la sépulture d’Amenhotep II.

 

            7° Taousert (vers 1188 à 1186 avant Jésus Christ)  – Taousert (son nom de Sa Râ signifie « la puissante. »), suite au décès prématuré de Siptah, se retrouva donc seule prétendante à la succession.

Elle s’empara donc du pouvoir, à l’instar de son lointain prédécesseur, la femme pharaon Hatchepsout.

Toutefois, Taousert n’eut pas le privilège de goûter à un règne long. En effet, deux années environ après sa prise de pouvoir, la reine fut détrônée par un complot fomenté par le dénommé Sethnakht.

 

Taousert, suite à son décès, fut inhumée dans sa tombe de la vallée des rois (à noter que nous ne savons pas si la reine vécut encore quelques années après avoir été déchue, ou si elle trouva la mort au cours de la guerre civile.). Toutefois, comme nous l’avons vu précédemment, sa momie, ainsi que celle de son époux Sethi II, furent entreposées dans la sépulture d’Amenhotep II au début du premier millénaire avant Jésus Christ pour des raisons de sûreté.

 

Avec cette reine s’acheva la XIX° dynastie.
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[1] L’oncle de Ramsès I° avait épousé une femme qui avait des liens familiaux avec le vice-roi du pays de Koush.

[2] Voir la section IV, chapitre sixième, Histoire de l’Egypte antique afin d’en savoir plus sur les invasions hyksos.

[3] Ramsès II avait déjà épousé une princesse babylonienne, quelques années auparavant.

[4] A noter que le temple d’Abou Simbel fut déplacé au XX° siècle lors de la construction du barrage d’Assouan, qui menaçait d’engloutir le monument.

[5] A noter que certains égyptologues pensent qu’Henoutmirê serait en fait une demi sœur de Ramsès II, et non sa petite fille.

[6] A noter que Mérenptah est aussi parfois nommé Mineptah.

[7] Pour en savoir plus sur les règnes d’Hatchepsout et d’Amenhotep III, voir le 4 et 7, section I, chapitre septième, Histoire de l’Egypte antique.

[8] Certains égyptologues pensent qu’Amenmes ne ferait qu’un avec Messuwy, vice-roi de Koush sous le règne de Mérenptah. D’autres avancent l’hypothèse selon laquelle Amenmes serait en fait le fils de Sethi II et de Takhayt.

[9] La première épouse de Sethi II était Takhat II, la troisième Tiâa II.

[10] Des doutes subsistent néanmoins quant à la réelle identité de la momie dite de Sethi II.

 
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