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Mythologie
 
 

 

 

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Histoire de l'Egypte antique

CHAPITRE SEPTIÈME : Le Nouvel Empire

(XVI° - XI° siècles avant Jésus Christ)

 

III : La XX° dynastie ou époque ramesside (XII° à XI° siècle avant Jésus Christ)

           

            Comme nous l’avons vu au cours des chapitres précédents, l’Egypte n’était pas encore en crise, au début de la seconde période intermédiaire. Au contraire, certains égyptologues considèrent même que les règnes des premiers pharaons de la XIII° dynastie[1] (faisant officiellement partie de la seconde période intermédiaire.) devraient être rattachés au Moyen Empire[2].

La XX° dynastie, par contre, bien que faisant officiellement partie du Nouvel Empire, vit l’Egypte plonger dans une nouvelle crise de grande ampleur, prémices de la troisième période intermédiaire (preuve des troubles qui agitaient déjà le pays à la fin du Nouvel Empire, les vies des souverains de cette époque nous sont aujourd’hui très méconnues.).

La déliquescence de l’Etat, latente sous le règne des premiers pharaons de cette dynastie, prit de plus en plus d’ampleur jusqu’à la troisième période intermédiaire, qui divisa une nouvelle fois le pays.

           

            1° Sethnakht (vers 1186 à 1184 avant Jésus Christ)  – Sethnakht, comme nous l’avons vu à la fin du chapitre précédent, monta sur le trône suite à un complot ourdi contre la reine Taousert, veuve du pharaon Sethi II.

A noter que le nouveau souverain n’était vraisemblablement lié à la précédente dynastie que par son épouse, Tiyi Meryaset, qui était peut être une fille de Mérenptah (certains égyptologues pensent que Sethnakht était sans doute un militaire de haut rang.).

 

Sethnakht (son nom de Sa Râ signifie « Seth est puissant. »), était déjà âgé lorsqu’il monta sur le trône, et mourut après deux années de règne.

Toutefois, ce souverain parvint à imposer la XX° dynastie en Egypte, assurant les droits de son fils Ramsès III sur le trône.

 

Dans un premier temps, Sethnakht se fit construire un tombeau dans la vallée des rois. Toutefois, les ouvriers creusèrent la paroi rocheuse trop profondément et percèrent le mur du tombeau du pharaon Amenmes[3]. De ce fait, Sethnakht décida finalement de se faire inhumer dans la tombe de Taousert (la momie de la reine, après moult pérégrinations, fut finalement entreposée dans la sépulture d’Amenhotep II, au début du premier millénaire avant Jésus Christ.).

 

A noter que Sethnakth fut peut être le légendaire pharaon Protée de la mythologie grecque, apparaissant dans une des versions alternatives de la fameuse guerre de Troie[4].

Le Troyen Pâris, après s’être rendu à Sparte auprès du roi Ménélas, fut ébloui par la beauté de son épouse Hélène, et décida d’enlever la jeune femme. Quittant précipitamment la cité grecque, la flotte troyenne fut portée par les vents jusqu’en Egypte, royaume du pharaon Protée.

Ce dernier, apprenant le forfait de Pâris, décida alors de s’emparer d’Hélène afin de la rendre à Ménélas par la suite. Les Troyens rentrèrent alors dans leur cité, où ils furent assiégés par les Grecs pendant dix ans.

A l’issue de la guerre, Ménélas se rendit à la cour de Protée, où il fut bien reçu. Le pharaon, en gage de son amitié, lui rendit alors Hélène.

 

A noter que selon Homère, Protée était une créature maritime ayant don de métamorphose et de prophétie, que Ménélas rencontra suite à la fin de la guerre de Troie.

 

            2° Ramsès III (vers 1184 à 1155 avant Jésus Christ)  – Suite à la mort de Sethnakht, ce fut son fils Ramsès III (son nom de Sa Râ signifie « né de Râ. ») qui monta sur le trône.

Serviteur funéraire de Ramsès III (un serviteur funéraire était une statuette à l'effigie du mort, déposée dans sa tombe pour accomplir à sa place les corvées à accomplir dans le royaume d'Osiris.), musée du Louvre, Paris.

Ce souverain, au cours des premières années de son règne, poursuivit la politique de ses prédécesseurs, renforçant l’autorité royale et faisant ériger plusieurs monuments.

Toutefois, Ramsès III fut rapidement confronté à un des évènements majeurs de l’Histoire égyptienne : l’invasion des peuples de la mer.

 

a) Premiers contacts entre l’Egypte et les peuples de la mer : les peuples de la mer (appelés parfois peuples du Nord.), vaste mouvement migratoire rassemblant plusieurs dizaines de tribus, avaient déjà commencé à marcher sur la Méditerranée orientale au cours du XIII° siècle avant Jésus Christ.

Aujourd’hui, nombreuses sont les hypothèses concernant l’origine de ces populations. Certains historiens pensent que les peuples de la mer étaient constitués de tribus hellénophones, d’autres affirment au contraire que ces populations étaient originaires d’Europe centrale. A noter toutefois que les Egyptiens de l’Antiquité décrivirent les peuples de la mer comme étant d’origine sémitique.

La cause de cette grande migration est elle aussi inconnue. Selon certains scientifiques, elle résulterait de la collision d’une météorite en Europe du nord, privant les peuples de cette région de leur source d’approvisionnement.

 

Ne trouvant pas d’ennemis véritablement dangereux en Asie Mineure (le royaume hittite était alors en décadence, et les principautés de Syrie n’étaient pas unies.), les peuples de la mer progressèrent donc aisément jusqu’en Egypte.

Rappelons-nous que les pharaons avaient été à plusieurs reprises en contact avec les peuples de la mer : Ramsès II, au début de son règne, avait lutté contre les pirates shardanes (ils étaient peut être originaires de Sardaigne.) qui écumaient alors les côtes égyptiennes ; son fils Mérenptah, quant à lui, avait été confronté aux peuples de la mer, qui, alliés aux bédouins de Lybie, avaient attaqué l’ouest du delta du Nil.

Finalement, les deux souverains l’avaient emporté, réussissant à repousser les peuples de la mer pour quelques décennies.

 

b) Ramsès III contre les peuples de la mer : Ramsès III se retrouva rapidement confronté aux peuples de la mer. A cette époque, ces derniers étaient parvenus à faire tomber le royaume hittite, ainsi que les petites principautés du Proche Orient et de l’île de Chypre.

La conquête de ces territoires se déroula de façon violente : la vaincus furent massacrés, leurs villes et leurs temples furent brûlés, etc.

 

Apprenant que les peuples de la mer marchaient vers l’Egypte, Ramsès III décida de contre attaquer et d’affronter ses adversaires. Les deux armées s’affrontèrent en Palestine, et les Egyptiens furent vainqueurs.

Toutefois, si Ramsès III avait remporté une bataille, il n’avait pas gagné la guerre. En effet, les envahisseurs lancèrent un nouvel assaut, maritime cette fois, contre l’est du delta du Nil.

La flotte égyptienne, voyant l’ennemi arriver, tenta de pousser ce dernier dans l’embouchure du Nil. A cet endroit, des archers égyptiens avaient reçu l’ordre d’accueillir l’ennemi avec d’imposantes volées de flèches (en outre, des lances avaient été plantées dans le sol afin d’empêcher tout débarquement.).   

Victorieux, Ramsès III incorpora plusieurs tribus au sein de son armée, comme cela était la coutume.

 

A noter que Ramsès III dut livrer une nouvelle bataille contre les bédouins de Libye, qui lancèrent des raids contre l’ouest du delta du Nil, en l’an 6 et 11 du règne de ce souverain.

Libyen vaincu, musée du Louvre, Paris.

Le pharaon, bien que victorieux, accepta de laisser les bédouins s’installer en Égypte.

 

Ramsès III, suite à ses victoires, fit alors ériger son temple funéraire à Medinet Habou, sur les murs duquel furent inscrits les récits de ses combats contre les envahisseurs (à noter que son temple fut entouré de fortifications massives, signe de l’insécurité dans laquelle le pays se trouvait.).

Temple funéraire de Ramsès III, Medinet Habou, Egypte.

A noter toutefois que certains égyptologues pensent que Ramsès III ne fut jamais confronté aux peuples de la mer, mais qu’il se contenta de reprendre à son compte le récit de Mérenptah.

Fragments de décor palatial : prisonniers étrangers, musée du Louvre, Paris.

 

c) Conséquences des migrations des peuples de la mer : que Ramsès III vainquit ou non les peuples de la mer, la situation géopolitique, en ce XII° siècle avant Jésus Christ, s’en retrouva totalement bouleversée.

A cette époque, la Crète avait disparu de la scène internationale[5] (invasion ennemie ou catastrophe naturelle ?), la civilisation mycénienne avait disparu, faisant sombrer la Grèce dans les âges obscurs[6], le royaume hittite et les principautés de Syrie avaient chuté.

Ramsès III, suite à sa victoire contre les peuples de la mer, aurait laissé ces derniers s’installer en Syrie (un territoire sous domination égyptienne depuis des siècles.). En réalité, il semblerait que le pharaon, constatant que son armée ne pouvait se lancer dans une guerre de reconquête, décida d’observer un statu quo.

Les peuples de la mer, s’installant dans les régions soumises, mirent fin aux habitudes des populations locales. Les nouveaux arrivants cessèrent d’envoyer des tributs au pharaon, et les relations commerciales avec l’Egypte périclitèrent (c’est à cette époque que les Philistins s’installèrent dans les cités côtières du Proche Orient.).

Tête d'un homme du Proche Orient, musée du Louvre, Paris.

A noter en outre que les peuples de la mer vinrent aussi s’installer dans de grandes cités d’Egypte, comme à Pi Ramsès, Thèbes ou Memphis.

 

d) Le règne de Ramsès III, ou chronique d’une crise annoncée : Ramsès III, décidant de ne pas se lancer dans une guerre de reconquête, préféra se concentrer sur l’Egypte, se contentant d’ériger et de faire restaurer plusieurs monuments, comme le temple de Khonsou à Karnak. 

Ramsès III offre des vases à vin au dieu Horus, musée du Louvre, Paris.

A noter qu’à la fin du règne de Ramsès III, les artisans construisant sa tombe décidèrent de se mettre en grève, à cause des retards chroniques de ravitaillement en nourriture (les récoltes, à cette époque, avaient été vraisemblablement mauvaises.).

 

D’un point de vue matrimonial, Ramsès III décida d’imiter son lointain prédécesseur Ramsès II en mettant en place un imposant harem. Soucieux d’assurer la pérennité de la XX° dynastie, ce souverain eut ainsi un très grand nombre d’enfants.

Toutefois, ces multiples héritiers ne tardèrent pas à réclamer la couronne d’Egypte, dès le décès de leur père.

 

Le règne de Ramsès III fut agité une dernière fois, vers 1155 avant Jésus Christ. A cette époque, le pharaon vieillissant n’avait plus que quelques mois à vivre. Profitant de cette situation, Tiyi, seconde épouse de Ramsès III, décida de monter une conspiration afin de placer son fils Pentaour sur le trône (en effet, l’héritier légitime était le prince Ramsès IV, fils de Ramsès III et de sa première épouse Isis.).

Tiyi s’appuya sur de nombreux hauts fonctionnaires et militaires, certains ayant rejoint le complot après avoir succombé aux charmes des femmes du harem.

Toutefois, ce complot fit long feu, et les conspirateurs furent arrêtés. Un grand nombre d’entre eux, suite à un rapide procès, furent reconnus coupables. La plupart d’entre eux, condamnés à mort, furent brûlés vifs[7] (d’autres, comme Pentaour, fut empoisonnés.). D’autres furent mutilés (nez et oreilles coupées.).

A noter que Ramsès III mourut alors que le procès avait lieu. Ce fut donc Ramsès IV qui assista à l’exécution des différentes sentences.

 

Le défunt pharaon fut inhumé dans la vallée des rois (à noter que sa tombe était celle que Sethnakth avait fait creuser, avant de s’installer finalement dans la sépulture de Taousert.).

Tombeau de Ramsès III, Vallée des rois, Egypte.

 

            3° Ramsès IV (vers 1155 à 1149 avant Jésus Christ)  – Ramsès IV, déjà âgé, monta sur le trône suite à la mort de son père (il semblerait que ses frères, fils de Ramsès III et Isis, moururent avant lui.).

 

Serviteur funéraire de Ramsès IV (un serviteur funéraire était une statuette à l'effigie du mort, déposée dans sa tombe pour accomplir à sa place les corvées à accomplir dans le royaume d'Osiris.), musée du Louvre, Paris

 

Ce pharaon, décidant de privilégier une activité architecturale plutôt que guerrière, lança plusieurs expéditions dans les mines de turquoise du Sinaï, afin de mener à bien ses projets.

Dans un premier temps, Ramsès IV décida de faire agrandir le temple de Khonsou à Karnak, et d’ériger son temple funéraire non loin de celui de la reine Hatchepsout[8].

Scarabées au nom de Ramsès IV, musée du Louvre, Paris.

 

Toutefois, Ramsès IV mourut après quelques courtes années de règne, et fut inhumé dans sa tombe de la vallée des rois.

Tombeau de Ramsès IV, Vallée des rois, Egypte.

Sa momie fut toutefois entreposée, quelques années plus tard, dans la sépulture d’Amenhotep II.

 

            4° Ramsès V (vers 1149 à 1145 avant Jésus Christ)  – Ramsès V était vraisemblablement le fils de Ramsès IV et de son épouse Tentipet.

 

Le court règne de ce souverain fut bouleversé par plusieurs crises. Dans un premier temps, un scandale financier impliquant les prêtres d’Eléphantine éclata, preuve de la montée en puissance phénoménale du clergé d’Amon (ces derniers, détenteurs de nombreuses terres, recevaient des impôts fonciers qui de ce fait ne rentraient pas dans les caisses de l’Etat.).

Par la suite, les artisans chargés de creuser la tombe de Ramsès V décidèrent de suspendre leurs travaux, craignant les attaques de Bédouins qui avaient lancé plusieurs raids dans l’ouest du pays (ces derniers avaient semble il progressé jusqu’à Thèbes.).

 

Ce souverain eut un règne particulièrement bref, mourant après quelques années de règne.

Enterré dans sa tombe de la vallée des rois, la momie de Ramsès V semble indiquer que ce souverain souffrait de la variole, une maladie qui causa peut être sa mort (au contraire, certains égyptologues pensent que Ramsès V aurait été éliminé par son oncle (?) Ramsès VI.).

A noter que l’enterrement du défunt eut lieu deux ans après son décès (au lieu des 70 jours rituels.). En effet, il semblerait que Ramsès VI ait préféré mettre fin aux raids libyens avant de procéder à l’inhumation de son prédécesseur.

 

            5° Ramsès VI (vers 1145 à 1137 avant Jésus Christ)  – Ramsès VI, comme nous l’avons vu au point précédent, monta sur le trône suite au décès de son prédécesseur Ramsès V.

Stèle vraisemblablement à l'effigie de Ramsès VI, musée du Louvre, Paris.

A noter que la filiation de ce souverain reste aujourd’hui incertaine. En effet, la plupart des égyptologues pensent que Ramsès VI était le fils de Ramsès III (donc frère de Ramsès IV et oncle de Ramsès V.), mais certains affirment au contraire que Ramsès VI serait le fils de Ramsès V.

 

Ce pharaon, qui ne resta que quelques années sur le trône, ne parvint pas à endiguer la crise qui frappait alors le pays.

Quant au clergé d’Amon, sous la domination de son grand prêtre Ramsèsnakht, il étendait sa domination sur l’ensemble de l’Egypte et devenait de plus en plus puissant.

   

A sa mort, Ramsès VI fut inhumé dans sa tombe de la vallée des rois.

Tête de Ramsès VI (il s'agissait de la partie extérieure de son sarcophage), retrouvée dans sa tombe de la vallée des rois, British Museum, Londres.

La sépulture de ce souverain fut toutefois profanée peu de temps après son décès, et la momie de Ramsès VI fut sévèrement endommagée par les pillards (ces derniers tranchèrent les membres de la momie afin de récupérer ses bijoux.).

Serviteurs funéraires de Ramsès VI, musée du Louvre, Paris.

A noter toutefois que les débris provenant du creusement de la tombe de Ramsès VI furent déposés à l’entrée de la tombe de Toutankhamon[9]. C’est ainsi que la sépulture de ce souverain fut retrouvée intacte.  

 

            6° Ramsès VII (vers 1137 à 1128 avant Jésus Christ)  – Ramsès VII, fils de Ramsès VI et de son épouse Noubkhesheb, monta sur le trône suite au décès de son père.

Ramsès VII versant une libation (une libation était une offrande faite aux dieux en versant du liquide sur le sol.), musée du Louvre, Paris.

Régnant une décennie, ce souverain méconnu ne parvint pas lui non plus à mettre fin à la crise.

Il fut enterré dans sa tombe de la vallée des rois, mais sa momie ne fut jamais retrouvée.

 

            7° Ramsès VIII (vers 1128 avant Jésus Christ)  – Suite à la mort de Ramsès VII, vraisemblablement mort sans laisser d’héritiers, ce fut Ramsès VIII qui s’empara du pouvoir (ce dernier était vraisemblablement un fils de Ramsès III.).  

Déjà âgé lorsqu’il monta sur le trône, Ramsès VIII mourut après moins d’une année de règne.

La tombe de ce souverain ne fut pas retrouvée dans la vallée des rois. Toutefois, certains égyptologues pensent que la sépulture de Ramsès VIII fut usurpée par un des fils de son successeur, Ramsès IX.

 

            8° Ramsès IX (vers 1128 à 1110 avant Jésus Christ)  – Ramsès IX monta sur le trône suite à la disparition de son prédécesseur.

Statue de Ramsès IX, retrouvée dans sa tombe de la vallée des rois, British Museum, Londres.

A noter que la filiation de ce souverain est elle aussi inconnue. La plupart des égyptologues pensent que Ramsès IX serait un fils de Ramsès VIII. Toutefois, d’autres théories subsistent, faisant que Ramsès IX un fils de Ramsès VII, ou alors le fils de Mentouherkhepshef (un fils de Ramsès III.).

 

Ramsès IX reste aujourd’hui célèbre pour son atterrant laisser faire lors des pillages de la nécropole thébaine, en l’an 16 de son règne.

A cette époque, la crise économique battait son plein, et les élites corrompues voyaient dans le sac des mausolées un moyen efficace de s’emparer facilement d’importants trésors (certains égyptologues pensent que les maires de la cité de Thèbes auraient eux-mêmes été impliqués dans ces pillages.).

A noter que certains voleurs, capturés, furent par la suite condamnés à mort et exécutés.

 

Ramsès IX, bien que n’ayant pas réussi lui non plus à mettre fin à la crise, fit ériger un grand nombre de monuments, à Karnak, Memphis ou Héliopolis.

 

Après 18 années de règne, ce pharaon mourut et fut inhumé dans son tombeau de la vallée des rois (à noter qu’il s’agit d’un des plus long règne de la XX° dynastie.).

Sa momie fut toutefois déplacée dans la « cachette royale » de Deir el Bahari par les membres du clergé d’Amon, au cours du premier millénaire avant Jésus Christ.

 

            8° Ramsès X (vers 1110 à 1100 avant Jésus Christ)  – Mentouherkhepsef[10], le fils aîné de Ramsès IX, étant mort avant son père, le trône échut donc à Ramsès X. Le nouveau pharaon était le fils de Ramsès IX et de son épouse Baktourebef I° (à noter toutefois que certains égyptologues pensent que Ramsès X serait en fait l’époux d’une fille de Ramsès IX.).

 

Le nouveau souverain eut un règne très méconnu. Dernier pharaon dont la domination sur la Nubie fut reconnue, Ramsès X ne parvint pas lui non plus à résoudre la crise. En effet, à cette époque, le pouvoir du pharaon était de plus en plus contesté par le clergé d’Amon (cette congrégation religieuse, par contre, était devenue un véritable Etat dans l’Etat…).

A noter en outre que ce souverain ne parvint pas à mettre fin au pillage des tombes.

 

Ramsès X avait ordonné la construction d’une tombe dans la vallée des rois, mais il semblerait que la tombe ne fut jamais achevée.

En effet, les ouvriers à qui fut confiée cette tache ne se rendirent pas à leur travail à de nombreuses reprises, effrayés par les attaques incessantes des bédouins venus de Libye (ces derniers s’étaient installés dans le delta du Nil et dans l’ouest de la Haute Egypte sous le règne de Ramsès III.).   

 

            9° Ramsès XI (vers 1110 à 1070 avant Jésus Christ)  – Ramsès XI, fils de Ramsès X et de son épouse Nesmout, monta sur le trône suite à la mort de son père.

Statuette en cire d'abeille représentant Ramsès XI et la déesse Mâat, retrouvée dans sa tombe de la vallée des rois, musée de Louxor, Egypte.

Ce pharaon, bien qu’ayant le plus long règne de la XX° dynastie (derrière celui Ramsès III.), n’était plus à même de s’opposer à la crise dans laquelle était alors plongée l’Egypte.

 

N’étant craint ni par les pilleurs de tombes, ni par le clergé d’Amon, Ramsès XI fil alors appel à Panéhésy, vice-roi de Nubie, afin que ce dernier rétablisse l’ordre. Arrivant à la tête d’une armée nubienne, Panéhésy s’attaqua à Amenhotep, grand prêtre d’Amon à Thèbes (en effet, le vice-roi de Nubie considérait que la toute puissance du clergé d’Amon constituait une menace pour le royaume.). Amenhotep, vaincu, fut alors déporté dans le désert occidental.

Toutefois, le général Herihor (qui était peut être un fils d’Amenhotep.) ne l’entendit pas de cette oreille et décida de prendre les armes contre Panéhésy. Ce dernier, vaincu, fut alors contraint de se réfugier en Nubie. A noter qu’il fut en outre désavoué par Ramsès XI, qui donna le titre (purement nominatif.) de vice-roi de Nubie à Herihor.

Herihor (dont le nom de Sa Râ signifie « Horus est élevé. »), fort de sa victoire, parvint à étendre son influence sur toute la Haute Egypte, et devint ainsi grand prêtre d’Amon. Puis, quelques années après, il épousa Nedjemet, sœur de Ramsès XI. En effet, le pharaon pensait à tort qu’il parviendrait à amadouer Herihor en lui donnant sa sœur en mariage.

Au contraire, Herihor s’attribua une titulature royale, clamant haut et fort sa domination sur le sud de l’Egypte (vers 1080 avant Jésus Christ.).

Par ailleurs, il plaça son fils (?) Nesbanebdjeb I° au pouvoir à Tanis. Ramsès XI ne fut pas déposé, mais devint dès lors un roi en peinture, le pouvoir étant accaparé au sud par Herihor, au nord par Nesbanebdjed I°.

Ce triumvirat avant l’heure fut surnommé l’Ere de la Renaissance par les Egyptiens de l’Antiquité, le traditionnel pouvoir centralisé prenant fin à cette date.

 

A noter qu’Herihor, suite à son décès, fut remplacé par Piânkh, qui devint le nouveau grand prêtre d’Amon. Ce dernier décida alors de s’attaquer à Panéhésy, qui dominait toujours la Nubie (en effet, l’objectif de Piânkh était de faire main basse sur l’or nubien.).

Toutefois, l’armée du grand prêtre d’Amon fut vaincue, et se retrouva contrainte de faire rebrousse chemin. L’Egypte, alors en crise, dut en outre abandonner sa domination sur la Nubie, et se passer de l’or nubien.

 

Au cours de son règne, Ramsès XI avait fait creuser une tombe dans la vallée des rois. Toutefois, à cause de la situation géopolitique de l’époque, ce souverain n’y fut vraisemblablement pas inhumé (Ramsès XI fut sans doute enterré dans une cité de Basse Egypte.).   

Suite au décès de ce souverain, l’Egypte, depuis longtemps en crise, sombra dans la troisième période intermédiaire.

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[1] Pour en savoir plus sur la XIII° dynastie, cliquez ici !

[2] Pour plus de renseignements sur le Moyen Empire, voir le chapitre cinquième, Histoire de l’Egypte antique.

[3] Pour en savoir plus sur le pharaon Amenmes, voir le 5, section II, chapitre septième, Histoire de l’Egypte antique...

[4] Pour plus de renseignements sur la guerre de Troie, cliquez ici !

[5] Pour en savoir plus sur la Crète au cours de l’Antiquité, cliquez ici !

[6] Pour en savoir plus sur la civilisation mycénienne, cliquez ici !

[7] Selon les Egyptiens de l’Antiquité, seuls les défunts momifiés avaient accès au monde des morts. En brulant vif un individu, l’on tuait non seulement l’homme, mais aussi son âme.

[8] Pour en savoir plus sur la reine Hatchepsout, voir le 4, section I, chapitre septième, Histoire de l’Egypte antique.

[9] Pour en savoir plus sur l’histoire de Toutankhamon, voir le 8, section I, chapitre septième, Histoire de l’Egypte antique.

[10] Ne pas confondre Mentouherkhepsef, fils de Ramsès IX, et Mentouherkhepsef, père présumé de Ramsès IX.

 
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