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Mythologie
 
 

 

 

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L'épopée napoléonienne (1799 - 1815)

 

CHAPITRE CINQUIEME : La première restauration et les Cent-Jours (1815)

 

III : L'exil à Sainte Hélène, la légende de Napoléon

           

            1° Les premiers mois à Sainte Hélène (1815) – L’Empereur déchu, qui s’était rendu à l’Angleterre, arriva à Sainte Hélène en octobre 1815. Il fut alors installé sur le plateau de Longwood, en compagnie de quelques fidèles : les généraux Henri Gatien Bertrand[1], Charles Tristan, marquis de Montholon[2], et Gaspard Gourgaud[3] ; Emmanuel Augustin Dieudonné Joseph, comte de Las Cases[4] ; Louis Joseph Narcisse Marchand, valet de chambre ; le mamelouk Ali[5] ; et Jean Baptiste Cipriani, ami d’enfance de Napoléon.

Les généraux Bertrand, Montholon et Gourgaud (en haut.) ; Las Cases et Marchand (en bas.).

 

Le bâtiment dans lequel vivaient les Français se trouvait en plein centre de l’île, à près de 600 mètres d’altitude. La température était tempérée, mais le climat était humide et il pleuvait souvent. Par ailleurs, la demeure de Napoléon n’avait rien d’un palais. En réalité, il s’agissait d’une ancienne ferme bâtie en toute  hâte et sans fondations.

Longwood house, dernière résidence de Napoléon.

 

Le geôlier de l’Empereur déchu, Hudson Lowe, craignait que son prisonnier ne s’évade de Sainte Hélène comme il s’était échappé de l’île d’Elbe. Prenant son poste en avril 1816, le nouveau gouverneur de l’île refusa de s’adresser à l’Empereur Napoléon mais bien au général Bonaparte. Hudson Lowe causa beaucoup de tracasseries à son prisonnier (surveillance accrue, censure du courrier, liberté de mouvement réduite, espionnage, etc.).

Hudson Lowe.

 

Napoléon, pendant les premières années de sa captivité, resta un homme très actif, dictant ses mémoires au comte de Las Cases, ou comptant ses récits de campagnes aux généraux. Le captif de Sainte Hélène refit maintes et maintes fois la bataille de Waterloo, tentant de comprendre les raisons de son échec final.

Napoléon à Sainte Hélène.

 

            2° Un captif isolé (1816 à 1819) – Toutefois, les proches de Napoléon ne tardèrent pas à souffrir du climat et de cette vie en huis clos. Las Cases fut le premier, dès 1816, à quitter Sainte Hélène. Son manuscrit, confisqué par Hudson Lowe, ne lui fut rendu qu’après la mort de Napoléon.

En mars 1818, ce fut au tour du général Gourgaud de quitter l’île, jaloux de Montholon, qui « prêtait » complaisamment sa femme Albine à l’Empereur déchu.

Albine de Montholon.

Quelques mois plus tard, en juillet de la même année, ce fut au tour du médecin de Napoléon, l’Irlandais Barry Edward O’Meara, de quitter Sainte Hélène sur ordre d’Hudson Lowe.

Cipriani mourut (peut être empoisonné ?) en février 1819 ; Albine de Montholon partit en juin de la même année[6] (accompagnée de sa fille Napoléone, peut être fruit de son union avec l’Empereur déchu ?).

La salle à manger de Longwood house.

 

            3° La mort de Napoléon (1820 à 1821) – A partir de 1819, la santé de Napoléon ne cessa de décliner, ce dernier étant resté sans médecin. Début 1820, il n’arriva plus à monter à cheval, et son estomac commença à le faire souffrir. Ne cessant de s’affaiblir au fil des mois, Napoléon fut contraint de s’aliter en avril 1821. Dans les derniers jours de sa vie, l’exilé de Sainte Hélène dicta son testament à Montholon, ne cessant de penser à son fils : J’ai sauvé la Révolution qui périssait, je l’ai lavée de ses crimes, je l’ai montré resplendissante de gloire, j’ai implanté en France et en Europe de nouvelles idées […]. Que mon fils fasse éclore tout ce que j’ai semé.

La mort de Napoléon.

 

Napoléon, atteint d’un cancer de l’estomac (son père, Charles Bonaparte, était mort à cause des même symptômes.), expira finalement le 5 mai 1821, à 17h49[7].

Moulage du masque mortuaire de Napoléon, musée de l'Infanterie, Montpellier.

Char funèbre de Napoléon, utilisé à Sainte-Hélène le 9 mai 1821, musée du château de Malmaison, Rueil-Malmaison.

Ile de Sainte Hélène - le tombeau de Napoléon, gravure publiée dans Le journal illustré, 1867.

 

            4° Napoléon, entre légende dorée et légende noire – La nouvelle du décès de Napoléon ne tarda guère à se répandre dans toute l’Europe. En 1823, Las Cases publia le Mémorial de Sainte Hélène, qui contribua à l’envol de la légende napoléonienne.

 

Le mouvement littéraire du Romantisme ne tarda guère à faire de Napoléon un héros national, rappelant à tous les exploits qu’avait accompli le défunt. Dans un contexte économique difficile, et vivant dans un pays aux frontières amputées depuis 1815, de nombreux Français se souvinrent avec regret des grands moments de l’époque impériale.

Alors que de nombreuses lithographies étaient diffusées, nombreux furent ceux qui oublièrent le despote, se remémorant l’homme qui avait prit Vienne, Berlin, Madrid et Moscou.

 

Le corps de Napoléon, enterré sur l’île de Sainte Hélène, fut finalement rapatrié à Paris en 1840. Il fut alors installé aux Invalides, où l’on peut encore l’y trouver aujourd’hui.

Le retour des cendres.

Tombeau de Napoléon, dôme des Invalides, Paris.

 

Depuis le XIX° siècle, le destin de Napoléon n’en finit pas de fasciner et d’exciter les esprits : Empereur à 35 ans, maître de l’Europe à 43 ans, mort en exil à 52 ans. Ainsi, l’on estime qu’il fut statistiquement publié un livre par jour parlant de Napoléon depuis le jour de son décès.

 

Aujourd’hui encore, Napoléon reste l’homme le plus connu au monde après Jésus Christ…

Napoléon assis sur un aigle dominant le monde (projet d'un monument non réalisé pour le centenaire de la naissance de l'Empereur.), par Louis Léon CUGNOT, 1869, musée d'Orsay, Paris.

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[1] Bertrand, né en 1773, avait accompagné Napoléon lors de l’expédition d’Egypte ; il  avait combattu à Austerlitz, Iéna, Eylau, Wagram, etc.

[2] Ayant participé aux guerres napoléoniennes entre 1799 et 1811, Montholon prétexta une blessure à la cuisse, qui l’empêchait de monter à cheval, afin d’éviter de participer aux campagnes de Russie et d’Allemagne. Il épousa alors une carrière diplomatique, mais reprit toutefois les armes en 1815.

[3] Gourgaud, né en 1783, avait participé à de nombreuses batailles de l’épopée napoléonienne : Austerlitz, Iéna, Friedland, etc. Il avait aussi combattu lors de la guerre d’Espagne, lors de la campagne de Russie, et avait prit part aux batailles de Leipzig et de Waterloo.

[4] Las Cases avait participé au débarquement royaliste de Quiberon, en 1795 (il fut un des rares à y avoir survécu.). Pour en savoir plus à ce sujet, voir le a), 5, section III, chapitre quatrième, la Révolution française.

[5] Au Moyen âge, les Mamelouks formaient la garde privée du calife de Bagdad. Ces derniers, originaires d’Europe de l’est et non musulmans, avaient été capturés réduits en esclavage. A chaque génération (et ce jusqu’au XIX° siècle.), de jeunes enfants non musulmans d’Europe de l’est étaient capturés afin de devenir Mamelouks. A noter que les fils des Mamelouks ne suivaient pas les traces de leurs pères, se fondant au contraire dans la population locale. Le mamelouk Ali suivait Napoléon depuis l’expédition d’Egypte, en 1798. Pour e savoir plus sur l’expédition d’Egypte, voir le 6, section IV, chapitre quatrième, la Révolution française.

[6] Montholon souhaitait partir lui aussi, mais Napoléon le convainquit de rester en échange d’une grosse somme d’argent.

[7] Certains historiens considèrent que Napoléon fut empoisonné à l’arsenic (peut être par Montholon ou par les Anglais.), en raison du taux de poison retrouvé dans les cheveux du défunt ; toutefois, d’autres réfutent cette thèse, en rappelant qu’à l’époque les hommes se badigeonnaient la tête d’arsenic afin d’entretenir leur chevelure.

 
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