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La monarchie de Juillet (1830 - 1848)

CHAPITRE PREMIER : Les suites de la révolution de Juillet

(juillet 1830 à mars 1831)

 

VI : La révolution de Juillet, un mouvement imité

           

            1° La révolution de Juillet s’exporte dans toute l’Europe – Les puissances européennes, réunies au sein de la Sainte Alliance, avaient comme objectif d’empêcher tout débordement révolutionnaire en Europe. Toutefois, ces dernières n’eurent pas le temps d’intervenir en France, en raison de la brièveté de la révolution de juillet.

Constatant la prise de pouvoir du duc d’Orléans, l’Angleterre fut la première à reconnaitre la monarchie de juillet ; plus tard, les autres membres de la Sainte Alliance décidèrent de faire de même.

 

Toutefois, ayant constaté l’inertie des grandes puissances, de nombreux manifestations éclatèrent dans toute l'Europe, suivant l’exemple français.

Ainsi, des troubles éclatèrent en Allemagne, en Italie, en Pologne, en Belgique, etc.

 

            2° L’insurrection italienne (1830 à 1831) – Le Congrès de Vienne, en 1815, avait redessiné la carte géopolitique de l’Italie. Ainsi, l’Autriche reçut la Vénétie et la Lombardie, créant le royaume lombard-vénitien (il s’agissait des territoires de l’ancien royaume d’Italie, créé par Napoléon.) ; le royaume de Piémont Sardaigne fut recréé (il avait été annexé par l’Empire français.), récupérant le comté de Nice et Gênes ; la papauté retrouva les Etats pontificaux ; enfin, plusieurs petits Etats de la péninsule furent restaurés (Parme, Plaisance, Modène, la Toscane, etc.).

Le congrès de Vienne, 1815.

 

Les Italiens, fort mécontents de la disparition du royaume d’Italie et de la perte de leur indépendance, ne tardèrent donc pas à manifester leur mécontentement.

Comme nous l’avons vu précédemment, le mouvement du carbonarisme était apparu peu de temps après la fin des guerres napoléoniennes. L’objectif des carbonari, outre l’établissement d’un régime démocratique, était de réaliser l’unité de la péninsule italique.

 

Suite à la révolution de Juillet, un mouvement insurrectionnel se déclencha dans le centre de l’Italie. La situation devenant inquiétante, particulièrement à Rome, Parme et Modène, l’Autriche décida d’intervenir afin de rétablir l’ordre.

 

Côté français, les opinions étaient contrastées quant à l’insurrection italienne. Comme nous l’avons vu précédemment, le premier ministre Jacques Laffitte, de son côté, était favorable à l’unification italienne et au mouvement révolutionnaire.

Toutefois, Louis Philippe n’appréciait guère que les insurgés, rejoints par Louis Napoléon Bonaparte et Napoléon Louis Bonaparte[1], réclamaient au pouvoir le jeune Napoléon II, fils du défunt Empereur des Français. Ce dernier, fait duc de Reichstadt en 1818 par son grand père maternel François I° d’Autriche, était toutefois retenu au château de Schönbrunn, à Vienne[2].

Franz, duc de Reichstadt (surnommé aussi Napoléon II), château de Chantilly, Chantilly (à gauche) ; François I°, Empereur d'Autriche, Friedrich VON AMERLING, 1832, Alte Nationalgalerie, Berlin (à droite).

 

En mars 1831, Laffitte exposa à Louis Philippe son plan d’intervention en Italie, mais le roi des Français l’invita à exposer son projet lors du conseil des ministres. Toutefois, ces derniers, décidant de se rallier au roi des Français, repoussèrent la proposition de Laffitte.

Le premier ministre fut donc contraint de présenter sa démission.

 

Privés de l’appui français, les révolutionnaires italiens furent rapidement vaincus par les troupes autrichiennes.

 

            3° La révolution Belge (1830 à 1831) – Depuis près de mille ans, la Belgique n’avait jamais été indépendante. Rattachée à la France au Moyen âge, à l’Espagne lors de la Renaissance, puis à l’Autriche au cours de l’époque moderne, la Belgique avait brièvement obtenu son indépendance lors de la Révolution française.

 

a) La création du royaume des Pays Bas (1815) : suite au congrès de Vienne, en 1815, la Belgique et les Provinces Unies furent réunies afin de former un seul Etat : le royaume uni des Pays Bas.

La couronne de ce nouvel Etat fut alors confiée à Guillaume Frédéric d’Orange Nassau, issu d’une famille régnant sur les Pays Bas depuis le XVI° siècle.

 

Guillaume Frédéric d’Orange Nassau, roi des Pays Bas.

 

Les Belges, à cette date, avaient des sentiments partagés. Ainsi, la majorité d’entre eux se considéraient toujours comme les sujets de l’Autriche (avant d’être annexée par la France, la Belgique était une possession autrichienne.), et souhaitaient conserver l’autonomie dont ils bénéficiaient autrefois ; toutefois, quelques Belges souhaitaient un rattachement à la France.

 

Au final, la création du royaume des Pays Bas ne fut guère appréciée. D’une part, les néerlandais étaient protestants, alors que les Belges étaient catholiques ; en outre, le nouveau souverain souhaitait que la dette des ex-Provinces Unies soit payée aussi par la Belgique.

 

Contestant la censure et la main mise protestante sur les postes de la fonction publique, les provinces du sud affirmèrent leur opposition vis-à-vis du nord jusqu’en 1830.

 

b) La Belgique entre autonomie et indépendance (août à septembre 1830) : suite à la révolution de Juillet, des troubles éclatèrent à Bruxelles, puis se répandirent dans tout le pays.

Un épisode de la révolution belge.

Puis, à la fin août 1830, Guillaume I° reçut une délégation Bruxelloise, venue exposer les griefs des provinces du sud au souverain. Cependant, le roi des Pays Bas refusa de s’incliner face aux Belges.

Jusqu’en septembre, la situation resta toutefois indécise. En effet, les révolutionnaires ne souhaitaient pas l’indépendance de la Belgique mais seulement une autonomie vis à vis des provinces du nord ; Guillaume I°, quant à lui, n’était pas hostile à une séparation administrative entre les deux pays.


Toutefois, à la fin septembre 1830, le roi des Pays Bas décida d’investir militairement Bruxelles, afin de mettre un terme aux émeutes. Les habitants de la cité décidèrent alors de riposter, créant un contingent de volontaires.

L’armée néerlandaise, rencontrant d’importantes difficultés, se retrouva contrainte d’évacuer Bruxelles.

 

c) La Belgique devient autonome (octobre 1830) : à la fin septembre, alors que les Etats Généraux proclamaient la séparation administrative de la Belgique et des Pays Bas, les Belges affirmèrent qu’un roi ayant fait couler le sang n’avait plus le droit de régner (imitant les révolutionnaires français qui avaient eu le même discours lors de la révolution de Juillet.).

Le 4 octobre 1830, l’indépendance de la Belgique fut proclamée, et les insurgés décidèrent de rédiger une constitution.

 

Peu de temps après, Guillaume d’Orange Nassau, fils du roi des Pays Bas, se rendit à Anvers afin de négocier avec les autorités Belges. Son objectif était de se faire couronner roi de Belgique afin de mettre un terme au conflit (à noter que les Belges n’étaient pas hostiles à cette idée, car elle permettrait à la Belgique indépendante de ne pas se couper du commerce avec les Pays Bas.).

 

d) Le choix du nouveau souverain (hiver 1830 à été 1831) : finalement, un Congrès national se tint en Belgique au cours du mois de novembre 1830. Les députés proclamèrent l’indépendance du pays, et décidèrent d’adopter un régime monarchique (ces derniers refusèrent toutefois la candidature de Guillaume d’Orange.).

 

Dans un premier temps, en février 1831, les députés offrirent la couronne à Louis Charles Philippe Raphaël d'Orléans, fils de Louis Philippe I°. Toutefois, le roi des Français préféra refuser afin de ne pas déclencher un conflit européen.

En effet, si les Russes étaient favorables à l’indépendance de la Belgique, les autres membres de la Sainte Alliance ne l’étaient pas. Par ailleurs, l’Angleterre redoutait que la France ne s’empare à nouveau de ce pays, ce qui pouvait avoir des répercussions économique pour les Britanniques.

 

Finalement, à l’été 1831, la couronne fut offerte à Léopold Georges Christian Frédéric, duc de Saxe-Cobourg-Saalfeld (ce dernier avait épousé Charlotte Augusta de Galles, fille unique du roi d’Angleterre Georges IV[3].)

Léopold I°, roi des Belges, par WINTERHALTER, milieu du XIX° siècle (à gauche) ; et sa seconde épouse Louise d'Orléans, reine des Belges, par WINTERHALTER, milieu du XIX° siècle (à droite), château de Versailles, Versailles.

Ce dernier, recevant l’aval de l’Angleterre, accepta alors la proposition du Congrès national. En juillet 1831, il fut sacré roi des Belges sous le nom de Léopold I°.

 

e) Derniers affrontements : Guillaume I°, souverain des Pays Bas, n’appréciait guère l’indépendance de la Belgique. Ainsi, le 3 août 1831, il décida de s’attaquer au nouvel Etat, confiant le commandement de l’armée à son fils, Guillaume d’Orange Nassau.

Dans un premier temps, les Néerlandais ne rencontrèrent pas de difficultés, prenant Anvers et battant l’armée belge près de Louvain.

 

Toutefois, l’arrivée d’une armée française, commandée par le maréchal Maurice Etienne Gérard mit un terme à l’invasion. En effet, Guillaume I° ne pouvait se lancer dans une guerre contre la France, n’étant pas appuyé ni par l’Angleterre (favorable à la Belgique.), ni par la Prusse (menacé par la Russie favorable aux Belges.).

Ainsi, les Néerlandais furent contraints de reculer (en décembre 1831, les Français parvinrent à s’emparer d’Anvers.).

Prise d'Anvers, musée des Invalides, Paris.

 

Peu de temps après, en août 1832, Louis Philippe accepta de donner sa fille Louise Marie Thérèse Charlotte Isabelle d'Orléans en mariage à Léopold I° (sa première épouse, Charlotte Augusta de Galles, était décédée en novembre 1817.).

Banquet donné à l'occasion du mariage de Léopold I°, roi des Belges, et de la princesse Louise d'Orléans, par Louis Marie ATTHALIN, XIX° siècle, musée Carnavalet, Paris.

 

A noter enfin que les Pays Bas ne reconnurent l’indépendance de la Belgique qu’en 1839.

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[1] Napoléon Louis et Louis Napoléon (respectivement nés en 1804 et 1808.) étaient les fils de Louis Bonaparte, frère cadet de Napoléon.

[2] A noter que Napoléon II mourut à Vienne en juillet 1832 (vraisemblablement de la tuberculose.).

[3] A noter que Georges IV, décédé en juin 1830, avait cédé le trône à son frère Guillaume IV.

 
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