Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
Mythologie
 
 

 

 

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La Révolution française (1789 - 1799)

 

CHAPITRE QUATRIEME : La première république

(septembre 1792 à mai 1804)

 

IV : Le Directoire (octobre 1795 à novembre 1799)

           

            1° Le système politique du directoire – La constitution de l’an III, votée par la Convention en août 1795, donna naissance au Directoire en octobre.

 

Le pouvoir législatif était désormais divisé entre deux chambres, le Conseil des Cinq-Cents (qui proposait les lois.), et le Conseil des Anciens (qui adoptait ou rejetait les lois.). Les deux assemblées, renouvelées par tiers chaque année, comptaient respectivement 500 et 250 députés[1].

A noter qu’il ne s’agissait pas d’un véritable système bicaméral, les deux chambres ayant le même mode d’élection[2].

 

Le pouvoir exécutif, quant à lui, n’était pas confié à un président, mais à cinq directeurs (d’où le nom de Directoire.). Les magistrats exerçaient le pouvoir à tour de rôle, pendant une durée de trois mois (ces derniers nommaient alors les ministres.).

Chaque année, un tirage au sort était effectué, afin de désigner le directeur sortant ; son remplaçant était alors élu par le Conseil des Anciens et le Conseil des Cinq-Cents.

Les cinq premiers directeurs furent Paul Barras, Lazare Carnot, Jean François Reubell, Louis Marie de La Révellière-Lépeaux, et Etienne François Le Tourneur.

Jean François Reubell (à gauche.), Louis Marie de La Révellière-Lépeaux (au centre.), Etienne François Le Tourneur (à droite.).

 

A noter que le pouvoir législatif conservait l’ascendant sur le pouvoir exécutif, les directeurs étant contraints de suivre la politique des deux assemblées. Ainsi, le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Ancien géraient les affaires étrangères, les finances et à la justice.

 

Les directeurs s’installèrent au palais du Luxembourg[3] ; le Conseil des Anciens resta dans la salle des Machines (lieu de réunion de la Convention depuis mai 1793.) ; le Conseil des Cinq Cents retourna dans la salle du Manège (lieu de réunion de la Convention avant mai 1793[4].).   

 

            2° Incroyables et Merveilleuses – Depuis la fin de la Terreur, une certaine joie de vivre était revenue dans les rues de Paris. Les jeunes femmes, imitant la mode de l’Antiquité, portaient de très légères robes, parfois même transparentes. Les Merveilleuses, imitant l’ancienne aristocratie, adoptèrent en outre le port de la perruque (ces dernières existant en plusieurs coloris, brun, blond, voire vert ou bleu.).

 

Les hommes, quant à eux, n’étaient pas en reste. Les Incroyables portaient la culotte, des habits verts aux larges épaules, ainsi que de larges cravates dissimulant le menton. Ces derniers portaient en outre le chapeau haut de forme, ainsi que des souliers démesurément longs.

Incroyables et Merveilleuses.

 

Les fêtes données par le directeur Paul Barras fut un lieu de rencontre privilégié de cette nouvelle jeunesse parisienne. A noter en outre que les Incroyables et les Merveilleuses fréquentaient le bal des victimes, où n’étaient autorisés que les jeunes ayant perdu un parent lors de la Terreur.

Incroyables et Merveilleuses devant les Tuileries, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

 

            3° La fin de la seconde guerre de Vendée – Comme nous l’avons vu au cours du chapitre précédent, les Vendéens avaient repris les armes en mai 1795, apprenant l’arrivée prochaine de l’armée des émigrés. Toutefois, le débarquement de Quiberon avait été un échec pour les royalistes.

 

Charette et Stofflet (ce dernier n’avait pas pris par au débarquement de Quiberon, mais avait repris les armes en janvier 1796, sur l’insistance du comte d’Artois.) furent rapidement maîtrisés par les républicains. Les deux hommes, emprisonnés, furent respectivement exécutés en mars et février 1796.

L'exécution de Charette, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

 

Leurs successeurs, incapables de riposter contre les républicains, retournèrent au brigandage.

 

Lazare Hoche, chargé de poursuivre les opérations de pacification, tenta de mettre un terme aux abus menés par les soldats, rétablit le culte catholique, et promit l’armistice aux insurgés qui acceptaient de capituler.

La seconde guerre de Vendée s’acheva au cours de l’été 1796 (à noter qu’il y eut d’autres soulèvements dans la région, en 1799, 1815 et 1832.).

 

Hoche, après avoir éliminé la révolte vendéenne, se tourna alors contre les Chouans, qui eux aussi avaient repris les armes suite au débarquement manqué de Quiberon.

Cadoudal, vaincu, fut alors contraint de faire la paix (comme en Vendée, les Chouans de révoltèrent encore en 1799, 1845 et 1832.).

 

Bien qu’il soit difficile de déterminer le nombre de tués lors du conflit, l’on estime que près de 300 000 insurgés auraient été victimes de la guerre (Vendéens et Chouans y compris.), contre 30 000 républicains environ.

 

            4° La première campagne d’Italie met un terme à la première coalition (novembre 1795 à octobre 1797) – Au cours de l’année 1795, les Français avaient fait la paix avec plusieurs membres de la coalition : la république batave (mai.), la Prusse (avril.), l’Espagne (juillet.).

La Prusse en 1797.

Dès lors, la première coalition ne regroupait plus que l’Autriche, l’Angleterre et le royaume de Piémont-Sardaigne.

 

L’Autriche avait offert l’armistice aux Français, mais ces derniers avaient préféré refuser au mois d’août 1795. Les Autrichiens décidèrent alors de lancer une nouvelle offensive, attaquant les Français sur le Rhin. Toutefois, si Jourdan parvint à progresser jusqu’en Allemagne, Pichegru fut bloqué à la frontière (ce dernier avait vraisemblablement noué des relations avec l’ennemi. Son attitude inquiéta la directeurs, qui reçurent la démission de Pichegru 15 mars 1796.).

Figurine représentant un soldat de 1796, musée de l'Infanterie, Montpellier.

 

Toutefois, si l’armée du Rhin ne progressait pas, l’armée d’Italie lança une offensive de grande ampleur contre les Autrichiens et les Piémontais. André Masséna et Charles Pierre François Augereau, qui commandaient l’armée du sud-est remportèrent ainsi la bataille de Loano en novembre 1795 (frimaire an IV.). Cette victoire ouvrit aux Français les portes de l’Italie.

André Masséna, par WASCHMUTH (à gauche), et Charles Pierre François Augereau, par THEVENIN, château de Versailles, Versailles.

 

Un armistice fut alors signé avec l’Autriche le 21 décembre 1795 (30 frimaire an IV.). Marie Thérèse, fille de Louis XVI, devait être cédée à l’Autriche, en échange de diverses personnalités françaises capturées par les Autrichiens (l’échange eut lieu le 26 décembre.).

Toutefois, certains députés bloquèrent le processus de paix, souhaitant que l’ennemi reconnaisse à la France la possession de la barrière du Rhin. Les Autrichiens refusant, la Convention décida de poursuivre la guerre.

Les Etats d'Italie en 1797.

 

a) Bonaparte contre le Piémont, première phase de la guerre d’Italie (avril 1796) : le 5 mars 1796 (15 ventôse an IV.), Napoléon Bonaparte, protégé de Barras, fut nommé commandant en chef de l’armée d’Italie. Ce dernier, avant de partir, épousa alors Marie Josèphe Rose de Tascher de La Pagerie (plus connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais[5].).

Joséphine de Beauharnais, par VITAL DUBRAY, 1865, château de Versailles, Versailles.

Ce dernier, arrivant fin mars à Nice, constata que l’armée était réduite à 30 000 hommes (beaucoup avaient déserté au cours de l’hiver.), mal habillés et mal équipés.

Napoléon Bonaparte, château de Versailles, Versailles.

Bonaparte, afin de redonner courage à ses troupes, prononça alors cette harangue restée dans les mémoires : Soldats ! Vous êtes nus, mal nourris ; le gouvernement vous doit beaucoup, il ne peut rien vous donner. […] Je veux vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde. De riches provinces, de grandes villes seront en votre pouvoir ; vous y trouverez honneur, gloire et richesses !

 

Bonaparte, constatant que l’ennemi possédait l’avantage numérique (50 000 hommes côté autrichien et 30 000 pour les Piémontais.), décida alors de frapper vite et fort.

L’armée française attaqua alors les soldats du Piémont le 12 avril 1796 (23 germinal an IV.), remportant la bataille de Montenotte. Le lendemain, Bonaparte remporta la bataille de Millesimo, et le 14 avril la bataille de Dego. Les Piémontais étaient dès lors coupés des lignes autrichiennes.

Le 26 avril 1796 (7 floréal an IV.), Bonaparte harangua une fois de plus ses soldats : Soldats ! Vous avez en quinze jours remporté la victoire, pris 21 drapeaux, 55 pièces de canon, plusieurs places fortes, conquis la partie la plus riche du Piémont. Vous avez fait 15 000 prisonniers, tué ou blessé près de 10 000 hommes !

Mais, soldats, vous n'avez rien fait, puisqu'il vous reste encore à faire. Ni Turin, ni Milan ne sont à vous ! La patrie a droit d'attendre de vous de grandes choses : justifierez-vous son attente ? Vous avez encore des combats à livrer, des villes à prendre, des rivières à passer ! Tous brûlent de porter au loin la gloire du peuple français; tous veulent dicter une paix glorieuse, tous veulent, en rentrant dans leurs villages, pouvoir dire avec fierté: «J'étais de l'armée conquérante d'Italie !»

 

Le 28 avril 1796 (9 floréal en IV.), Victor Amédée III, roi de Piémont-Sardaigne, accepta alors de signer l’armistice de Cherasco. Ce dernier devait autoriser le libre passage des troupes françaises dans la région, et licencier son armée (dont certains de ses officiers acceptèrent de combattre aux côtés des Français.).

Bonaparte, ainsi débarrassé du Piémont, avait dès lors les mains libres pour s’attaquer à l’Autriche.

A noter toutefois que le traité de paix officiel fut signé avec le Directoire à la fin mai 1797. Le souverain vaincu devait céder à la France le comté de Nice et le duché de Savoie.

 

b) Bonaparte contre l’Autriche, deuxième phase de la guerre d’Italie (mai à juin 1796) : encore forte de 35 000 hommes, l’armée autrichienne décida de se replier sur le Pô. Bonaparte, considérant qu’une armée qui gagne est une armée qui marche, parvint à rattraper les Autrichiens alors qu’ils franchissaient l’Adda (ces derniers commencèrent à détruire le pont qu’ils avaient emprunté.).

Envoyant sa cavalerie chercher un passage à gué, Bonaparte décida de charger la position ennemie. Les fantassins français prirent alors le pont d’assaut, parvenant à faire reculer les autrichiens malgré d’importantes pertes.

La bataille du pont de Lodi (10 mai 1796.), nouvelle victoire française, permit à Bonaparte de s’emparer de la Lombardie, entrant dans la cité de Milan quelques jours après l’affrontement.

Clefs du château de Milan, remises à Bonaparte suite à la prise de la ville, musée des Invalides, Paris.

L’armée autrichienne, quant à elle, se scinda en deux, l’une se réfugiant au Tyrol, l’autre dans la forteresse de Mantoue.

 

Au cours du mois de mai, Bonaparte contraignit les ducs de Parme et de Modène à faire la paix. Ces derniers acceptèrent, mais furent contraints d’envoyer d’importantes sommes d’argent en France. Par ailleurs, comme au temps des guerres d’Italie[6], Bonaparte fit envoyer des nombreuses œuvres d’art à Paris.

Enfin, Bonaparte obtint du duché de Naples le retrait de ses troupes qui combattaient au sein de l’armée autrichienne.

 

Le 15 juillet 1796 (27 messidor an IV.), Bonaparte décida d’assiéger Mantoue, où s’était réfugié une partie de l’armée autrichienne.

 

c) La riposte autrichienne, troisième phase de la guerre d’Italie (juillet à août 1796) : les Autrichiens, bien qu’ayant accumulé les revers au cours des semaines précédents, ne s’avouaient pas vaincus. L’archiduc d’Autriche François II, afin de débloquer Mantoue, envoya des troupes fraîches au Tyrol. Les Autrichiens, se séparant en deux corps, lancèrent ainsi une nouvelle offensive en Italie à la fin juillet 1796.

François II, château de Chantilly, Chantilly.

 

Bonaparte décida alors de lever le siège de Mantoue afin de contre-attaquer, battant la première armée lors de la bataille de Lonato, puis la seconde à la bataille de Castiglione (août 1796.). Les Autrichiens, lors de l’affrontement, perdirent plusieurs milliers d’hommes (6 000 tués et blessés pour 15 000 capturés.), permettant aux Français d’assurer leur domination sur la vallée du Pô.

 

Toutefois, si la campagne d’Italie se déroulait dans de bonnes conditions, au nord la situation était différente. En effet, Moreau et Jourdan étaient menacés par l’armée de Charles Louis d’Autriche, frère de l’Empereur germanique François II.

Moreau avança jusqu’au Danube, Jourdan jusqu’à Nuremberg. Toutefois, les deux armées étaient trop éloignées l’une de l’autre, et Charles Louis parvint à les vaincre séparément. Les Français furent alors contraints de se replier vers le Rhin au cours de l’automne 1796. 

 

d) Bonaparte au cœur de l’Autriche, quatrième phase de la guerre d’Italie (septembre 1796 à 1797) : en septembre, Bonaparte remonta vers le nord, s’apprêtant à envahir le Tyrol. Il remporta alors la bataille de Roveredo sur les bords de l’Adige, puis s’empara de Trente, capitale du Tyrol. Bonaparte parvint ainsi à couper la retraite des Autrichiens, contraignant ces derniers à se replier vers Mantoue.

 

En octobre, Bonaparte décida d’assiéger Mantoue, repoussant chaque tentative des assiégés qui tentaient de fuir la cité. Les Autrichiens parvinrent toutefois à sortir, se dirigeant alors vers le bourg d’Arcole.

Arrivant sur place, Bonaparte se rendit compte que les Autrichiens avaient traversé l’Alpone, et s’étaient réfugiés derrière un pont.

Prenant un drapeau et marchant à la tête de ses hommes, Bonaparte ne parvint toutefois pas à bousculer l’ennemi, d’autant plus que Masséna et Augereau n’étaient pas parvenus à trouver un chemin à gué.

Le passage du pont d'Arcole, par FEUCHERE, façade de l'Arc de Triomphe de l'Etoile, Paris.

Bonaparte décida alors de ruser, envoyant ses tambours sur les arrières des Autrichiens. Ces derniers, entendant ce bruit, pensèrent que les Français les avaient contournés. Bonaparte lança donc une nouvelle offensive, parvenant à repousser les Autrichiens.

Maquette représentant la bataille du pont d'Arcole, musée des Invalides, Paris.

La bataille du pont d’Arcole offrit une nouvelle fois la victoire à la France (17 novembre 1796.).

 

Au même moment, menacé d’une invasion française en Irlande, les Anglais décidèrent d’évacuer la Corse afin de se replier vers Gibraltar. Ces derniers commencèrent à négocier avec le Directoire, mais aucun accord ne fut trouvé.

 

En janvier 1797, le siège de Mantoue n’était toujours pas achevé. François II décida alors de lever une nouvelle armée afin de venir en aide à ses troupes assiégées dans la cité. Bonaparte, apprenant les manigances de l’ennemi, décida donc de marcher vers le nord du pays, massant ses troupes du lac de Garde jusqu’à l’Adige.

Les Autrichiens, déjouant la vigilance de Masséna, parvinrent alors à encercler la position française. La bataille de Rivoli offrit finalement la victoire aux Français suite à l’arrivée de la cavalerie de Murat (16 janvier 1797.). Les Autrichiens, ayant perdu près de 15 000 hommes lors de l’affrontement (tués, blessés ou capturés.), furent finalement contraints de se retirer.

Bataille de Rivoli, gagnée par le général Bonaparte, 14 janvier 1797, par Félix PHILIPPOTEAUX, 1844, château de Versailles, Versailles.

 

Quelques jours plus tard, le 2 février 1797 (14 pluviôse an V.), Mantoue décida d’ouvrir ses portes aux Français.

Les troupes françaises dans Rome, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Le 16 février (28 pluviôse an V.), Bonaparte signa le traité de Tolentino avec le pape Pie VI. Ce dernier abandonnait Bologne, Ferrare et la Romagne, et devait fermer les ports romains aux navires anglais. Par ailleurs, le pape devait verser une indemnité de 31 millions à la France, et renoncer définitivement au Comtat Venaissin.

Pie VI, par Pompeo BATONI, XVIII° siècle, musée du Vatican, Rome.

 

A la fin du mois de mars 1797, Bonaparte décida de marcher vers le nord, progressant jusqu’à trente lieues de Vienne début avril. François II, inquiet, consentit à un armistice, ouvrant des pourparlers avec Bonaparte dans la cité de Leoben.

Le traité de Campo-Formio, mettant un terme à la guerre franco-autrichienne, ne fut toutefois signé qu’en octobre 1797.

La signature du traité de Campo-Formio.

L’Autriche s’engageait à reconnaitre l’indépendance de la république cisalpine et la république ligurienne (correspondant respectivement aux duchés de Milan et au territoire de Gênes.). Ces deux nouveaux Etats agrandirent la liste des républiques sœurs.

Par ailleurs, François II devait garantir la libre circulation des navires marchands français sur le Rhin ; reconnaitre les possessions françaises sur le Rhin et aux Pays Bas ; céder à la France les îles Ioniennes ; et enfin libérer le général La Fayette, capturé par les Autrichiens en août 1792.

La France en 1797.

En contrepartie, L’Autriche recevrait Venise, l’Istrie et la Dalmatie (l’objectif était de punir les Vénitiens, qui s’étaient révoltés contre les Français en avril 1797.). Le dernier doge de Venise, Ludovico Manin, fut alors déposé.

L'Autriche en 1797.

 

Suite à la signature de ce traité, la première coalition fut dissoute, l’Angleterre restant la seule à ne pas déposer les armes. A noter toutefois que Bonaparte conclut la paix à la manière d’un chef d’Etat, n’ayant pas reçu d’instructions de la part du Directoire.

Rentrant en France, Bonaparte fut acclamé par le peuple. Toutefois, les députés n’appréciaient guère ce général qui signait des traités sans recevoir l’aval du Directoire...

Le général Bonaparte, par Louis DAVID, vers 1798, musée du Louvre, Paris (cette esquisse inachevée, peinte pendant la campagne d'Italie, devait faire partie d'une composition historique, jamais exécutée, représentant le général vainqueur tenant le traité de paix avec l'Autriche).

 

            5° Le Directoire menacé (1796 à 1798) – Malgré la répression de la Terreur blanche et des émeutes parisiennes, le Directoire restait toujours menacé. En effet, le régime était critiqué aussi bien par les royalistes que par Gracchus Babeuf[7] et les Babouvistes (ces derniers, partisans d’une doctrine proche du communisme, étaient favorables au partage des biens.).

Gracchus Babeuf.

 

a) Troubles économiques, troubles politiques : en février 1796 (ventôse an IV.), Napoléon Bonaparte reçut l’ordre de fermer le club du Panthéon, où se réunissaient jacobins et babouvistes[8]. L’armée somma la foule de se disperser, arrêtant quelques membres.

Gracchus Babeuf continua toutefois sa politique, à travers son journal La Tribune du Peuple.

 

L’assignat, qui avait perdu toute sa valeur, fut supprimé en février 1796 (les planches à billet furent  brûlées sous les hourras du peuple.). Il fut alors remplacé par le mandat territorial le 18 mars 1796 (28 ventôse an IV.). Toutefois, ce dernier connut en quelques mois le même sort que son prédécesseur : en effet, 30 francs en assignats valaient un franc en mandat ; mais en métal, trente francs en assignats ne valaient que deux sous (le mandat d’un franc valait donc 0.067 sous, et non pas un franc.).

A la fin avril, le mandat territorial avait perdu 90% de sa valeur[9].

 

Le 16 avril 1796 (27 germinal an IV.), signé révélateur de l’ambiance qui régnait dans la capitale, le Directoire décida de punir de mort ceux qui provoquaient, par leurs écrits ou leurs discours, la dissolution des assemblées ; mais aussi ceux qui réclamaient le retour de la royauté, l’application de la constitution de 1793, ou la mise en place d’un régime communiste de partage des biens (le texte s’adressait évidemment aux babouvistes.).

Le 24 avril (5 floréal an IV.), les légions de police furent dissoutes, ces dernières étant peuplée de trop nombreux babouvistes aux yeux des députés.

 

Le 10 mai 1796 (21 floréal an IV.), Gracchus Babeuf et ses partisans furent arrêtés. La Conjuration des Egaux, qui avait comme objectif de renverser le Directoire afin de mettre en place une société égalitaire, fit ainsi long feu[10].

Arrêté du Directoire exécutif mettant en accusation les babouvistes, 12 mai 1796 (23 floréal an IV.), musée des Archives Nationales, Paris.

Babeuf et ses proches furent exécutés le 27 mai 1797 (8 prairial an V.).

 

b) Les élections d’avril 1797, le coup d’Etat de septembre 1797 : ce climat délétère fut particulièrement nuisible aux députés du Directoire, lors des élections de mars et avril 1797 (destinées à renouveler un tiers de l’assemblée.). En effet, sur les 216 élus sortants, seuls treize retrouvèrent leur poste.

Les nouveaux députés, sans être royalistes, n'étaient pas opposés à l'instauration d'une monarchie constitutionnelle. Toutefois, si une minorité était favorable à un coup de force, la grande majorité des élus était hostile à la violence et aux débordements qu’elle impliquait.

Cette nouvelle majorité décida alors de rechercher la paix à l’extérieur, assainissant les finances et mettant en place des mesures d’apaisement envers les prêtres réfractaires et les émigrés.

 

Le directeur Etienne François Le Tourneur, sorti par tirage au sort en mai 1797, fut alors remplacé par François Barthelemy, un diplomate de l’ancien régime ayant négocié le traité de Bâle (signé en 1795, il avait mit fin à la guerre franco-prussienne.).

Portrait de François Barthelemy.

A cette date, les directeurs étaient partagés face à ce regain de royalisme.

En effet, Jean François Reubell et Louis Marie de La Révellière-Lépeaux, fervents républicains, étaient hostiles à cette nouvelle majorité ; alors que Lazare Carnot et François Barthelemy étaient favorables aux royalistes. Paul Barras, après avoir longtemps hésité, finalement de rejoindre le camp de la république.

Les nouveaux fonctionnaires et magistrats furent élus en juin 1797 (prairial an V.), les nouveaux venus étant plus proches des royalistes que des révolutionnaires.

Les directeurs furent eux aussi contraints de renouveler les ministres, début juillet 1797 (messidor an V.). Ils décidèrent alors de choisir des jacobins, hostiles au royalisme (Lazare Hoche, vainqueur de la Vendée, fut alors nommé ministre de la guerre[11].).

 

La nomination de ces ministres ne plut guère aux assemblées, qui décidèrent d’attaquer Barras, Reubell et La Révellière, les accusant d’avoir violé la constitution (3 septembre 1797.). Barras décida alors de s’appuyer sur le général Augereau, envoyé d’Italie à l’instigation de Bonaparte.

Sabre d'honneur du général Augereau, donné par le Directoire le 13 août 1796 (à droite.), musée Carnavalet, Paris.

Au petit matin du 4 septembre 1797 (18 fructidor an V.), les troupes d’Augereau cernèrent les Tuileries. A l’aube, les soldats envahirent le Conseil des Cinq-Cents, sous les protestations des députés.

Paris retrouva son calme dès le lendemain. Le 5 septembre, un décret invalida les élections dans 49 départements, sous prétexte qu’elles avaient été faussées par des agents de l’étranger. Ainsi, 140 députés (45 des Anciens et 95 des Cinq-Cents.), suite au coup d’Etat, furent privés de leurs mandats ; 63 députés[12], deux directeurs[13] et une centaine de citoyens furent condamnés à la déportation en Guyane.

Les mesures d’apaisement envers les émigrés et les prêtres réfractaires furent annulées, et les poursuites remises en vigueur.

Enfin, François de Neufchâteau remplaça Lazare Carnot ; Philippe-Antoine Merlin de Douai remplaça François Barthelemy.

Portrait de François de Neufchâteau (à gauche) ; buste de Philippe Antoine Merlin de Douai, par Pierre Marie OGE, salle du jeu de paume, Versailles (à droite).

 

Le 30 septembre 1797 (9 vendémiaire an VI.), la situation économique était toujours dramatique, les impôts rentrant mal, en raison de la décennie de troubles qui avait agité la France. L’Etat fut alors contraint de faire banqueroute pour les deux tiers de la dette. Le troisième tiers fut alors inscrit au Grand Livre de la dette publique (dès lors, l’Etat n’avait plus à payer 2 milliards mais seulement 68 millions.).

A noter qu’en 1798, un impôt sur les portes et fenêtres fut instauré.

 

c) Les élections de mai 1798 : en mai 1798 (floréal an VI.), de nouvelles élections eurent lieu. Selon la constitution, les deux assemblées devaient être renouvelées par tiers chaque année ; hors, les députés invalidés suite au coup d’Etat de septembre 1797 n’avaient pas été remplacés. Ainsi, les élections ne concernaient pas un tiers des assemblées, mais bien la moitié (soit 437 sur 750 députés.).

Lors de ce scrutin, de nombreux royalistes décidèrent de s’abstenir, préférant soutenir des extrémistes afin de gêner le pouvoir des directeurs. Ainsi, près de 300 nouveaux élus étaient des révolutionnaires, partisans de la méthode forte. Il fut alors décidé de casser les élections dans huit départements, invalidant 106 députés (ainsi, 53 sièges restèrent dans titulaires pendant une année.).

François de Neufchâteau (qui avait remplacé Lazare Carnot en septembre 1797.) sortit par tirage au sort. Ce fut alors Jean Baptiste Treilhard qui prit la place du sortant.

Buste de Jean Baptiste Treilhard, par Auguste MAILLARD, 1893, salle du jeu de paume, Versailles.

A noter que ces nouvelles malversations électorales ne tardèrent pas à discréditer le Directoire aux yeux des Français…

 

            6° La seconde coalition, l’expédition d’Egypte (1798 à 1802) – A l’issue du traité de Campo Formio, signé avec l’Autriche en octobre 1797, l’Angleterre restait le seul pays en guerre avec la France. A partir de septembre 1798, les Anglais décidèrent de se rapprocher de l’Autriche, de la Russie, de la Turquie, de la Suède et de quelques principautés allemandes. C’est ainsi que se forma la seconde coalition.

 

a) Départ de Toulon, prise de Malte, arrivée à Alexandrie (mai à juin 1798) : début février 1798 (pluviôse an VI.), Bonaparte soumit aux directeurs son projet d’invasion de l’Egypte. Le Directoire, soucieux aussi bien de couper les communications entre l’Angleterre et l’Inde que d’éloigner Bonaparte de Paris, décida de valider le projet du jeune général.

Le pays, devenu une province de l’Empire ottoman au cours du XVI° siècle, avait néanmoins conservé une certaine autonomie, sous la domination des Mamelouks[14]. Outre pénaliser les Anglais, l’objectif était de faire des recherches scientifiques en Egypte, ce pays étant considéré à l’époque comme le berceau de la civilisation occidentale[15].

Enseigne "La campagne d'Egypte", anonyme, vers 1799-1804, musée des Invalides, Paris.

 

Bonaparte, à la tête d’une armée de 40 000 hommes, quitta Toulon le 19 mai 1798 (30 floréal an VI.). Il était alors accompagné des généraux Dumas et Kléber, qui avaient participé à la guerre de Vendée ; du général Jean Lannes, vétéran de la campagne d’Italie ; de Joachim Murat, Louis Bonaparte[16], et Eugène de Beauharnais[17].

Jean Baptiste Kléber, lieutenant colonel au 4° bataillon du Haut Rhin en 1792, par GUERIN, château de Versailles, Versailles (à gauche) ; portrait de Louis Bonaparte (à droite).

 

Après vingt jours de traversée, les Français débarquèrent à Malte le 10 juin (22 prairial an VI.), alors entre les mains des chevaliers de Malte[18]. Bonaparte, mal accueilli par Ferdinand de Hompesch, grand maître de l’ordre, décida alors de s’emparer de La Valette, capitale de l’île[19].

Malte, vue de La Valette et du Grand Port, par Alberto PULLICINO, XVIII° siècle, musée de la Marine, Paris.

Les Français s’emparèrent rapidement de Malte, d’où les chevaliers furent chassés. En partant pour l’Egypte, Bonaparte laissa une garnison de 3 000 hommes dans l’île[20].

 

Approchant des côtes égyptiennes, Bonaparte décida d’haranguer ses troupes : Soldats ! Vous allez entreprendre une conquête dont les effets sur la civilisation et le commerce du monde sont incalculables. Vous porterez à l'Angleterre le coup le plus sûr et le plus sensible, en attendant que vous puissiez lui donner le coup de mort. Les beys mameluks, qui favorisent exclusivement le commerce anglais, qui ont couvert d'avanies nos négociants et tyrannisent les malheureux habitants du Nil, quelques jours après notre arrivée n'existeront plus.
Les peuples avec lesquels nous allons vivre sont mahométans ; leur premier article de foi est celui-ci : «Il n'y a pas d'autre de Dieu que Dieu et Mahomet est son prophète.»

Ne les contredisez pas ; agissez avec eux comme nous avons agi avec les Juifs, avec les Italiens ; ayez des égards pour leurs muftis et leurs imams, comme vous en avez eu pour les rabbins et les évêques. Les légions romaines protégeaient toutes les religions. Vous trouverez ici des usages différents de ceux de l'Europe: il faut vous y habituer.

La première ville que nous allons rencontrer a été bâtie par Alexandre. Nous trouverons à chaque pas des souvenirs dignes d'exciter l'émulation des Français.

Débarquant à Alexandrie le 1er juillet 1798 (13 messidor an VI.), Bonaparte décida alors de lancer une attaque contre les défenseurs de la cité. Toutefois, voyant l’ennemi approcher, les Egyptiens décidèrent de s’enfuir.

La prise d'Alexandrie, par CHAPONNIERE, façade de l'Arc de Triomphe de l'Etoile, Paris.

 

b) Marche vers Le Caire, la bataille des Pyramides (juillet 1798) : Tandis que Kléber, à la tête de 3 000 hommes, était chargé de défendre Alexandrie, Bonaparte décida de marcher vers  Le Caire, capitale de l’Egypte (7 juillet 1798.). La flotte française s’installa alors dans la baie d’Aboukir, soucieuse d’échapper aux navires anglais qui se trouvaient non loin de là.

 

Le 21 juillet (3 thermidor an VI.), les Français approchèrent du Caire. Ils furent attaqués par les Mamelouks, mais parvinrent à riposter efficacement. Mourad Bey[21], dirigeant de l’Egypte, décida alors de livrer bataille contre l’ennemi.

Sabre de Mourad Bey, XVIII° siècle, musée des Invalides, Paris.

Bonaparte, à la tête d’une armée numériquement inférieure (20 000 Français contre 40 000 Egyptiens.), aurait alors dit à ses troupes : soldats, songez que du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent !

Les Français prirent l’initiative, repoussant l’ennemi vers sa base arrière. Mais la cavalerie mamelouke décida de toutefois de contre-attaquer, et Bonaparte fit alors former le carré[22].

La bataille des pyramides, par François André VINCENT, 1800, musée du Louvre, Paris (cette esquisse inachevée devait servir de modèle à une composition de plus grande ampleur, qui ne vit cependant jamais le jour).

A l'issue de la bataille, le général Louis Charles Antoine Desaix fut chargé de poursuivre les fuyards, pendant que Bonaparte marchait vers le Caire (Mourad Bey décida alors de s’enfuir au sud de l’Egypte, alors que son confrère Ibrahim Bey marchait vers la Syrie.).

La bataille de Pyramides était une victoire éclatante pour les Français, ces derniers ayant eu 40 tués et 300 blessés ; contre près de 20 000 tués et blessés côté mamelouk.

 

c) Bonaparte maître de l’Egypte, la bataille d’Aboukir (juillet à décembre 1798) : Bonaparte, rentrant dans Le Caire le 24 juillet 1798 (6 thermidor an VI.), décida alors de mettre en place d’importants travaux scientifiques, créant l’Institut français du Caire. Les savants établirent ainsi un tableau comparatif des poids et mesures françaises et égyptiennes, mirent en place un dictionnaire franco-égyptien, ainsi qu’un calendrier copte, égyptien et européen. Par ailleurs, deux journaux furent diffusés : le premier, Décade égyptienne, traitait de littérature et d’économie ; l’autre, Courrier égyptien, parlait de politique.    

Imitant les Romains qui toléraient les nombreuses religions de l’Empire, Bonaparte décida alors de se présenter comme un défenseur de l’islam, fêtant l’anniversaire de la naissance de Mahomet et mettant en place un dispositif de protection envers les pèlerins qui partaient visiter La Mecque.

Bonaparte et son état-major en Egypte, par Jean Léon GEROME, 1867, collection privée.

Par ailleurs, Bonaparte décida de moderniser le Caire et les villes des environs en les dotant d’institutions municipales, à l’instar de ce qui se faisait en France.

 

Toutefois, la flotte française située à Aboukir fut presque totalement détruite par la marine anglaise, commandée par l’amiral Horatio Nelson (2 août 1798.). Ainsi, à l’issue de la bataille navale d’Aboukir, les Français avaient perdu plus de 5 000 hommes (1 700 tués, 600 blessés et 3 000 prisonniers.). Quatre navires parvinrent à échapper au désastre, prenant la route de Malte, le reste de la flotte ayant été détruite ou prise par les Anglais.

La bataille navale d'Aboukir, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Ce désastre priva Bonaparte de tout ravitaillement venu de France. Ce dernier décida alors de recruter de nouvelles armées sur place, ordonnant une levée parmi les jeunes esclaves.

 

Toutefois, malgré les tentatives de Bonaparte de se concilier les bonnes grâces des Egyptiens, ces derniers décidèrent de se révolter à la fin octobre, les Français ayant décidé de mettre en place un impôt foncier.

Ayant perdu près de 800 hommes (tués ou blessés.), Bonaparte décida de réprimer fermement la révolte du Caire. Les insurgés, attaqués par les Français, perdirent ainsi près de 6 000 hommes (tués ou blessés.).

 

En fin d’année 1798, la France se trouvait dans une position difficile, la défaite d’Aboukir ayant échauffé les esprits des puissances européennes. La Prusse et l’Autriche se faisaient à nouveau menaçantes ; les flamands de Belgique, las des persécutions religieuses, se soulevèrent (octobre 1798.) ; les Piémontais devenaient remuants (septembre 1798.) ; le roi de Naples décida de chasser les Français de Rome, avant d’en être chassé à son tour[23] (novembre à décembre 1798.) ; le sultan ottoman Selim III signa un traité d’alliance avec l’Angleterre et la Russie contre la France (5 décembre 1798.).

Les Français à Naples, proclamation de la république parthénopéenne, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

 

c) L’expédition de Syrie, la prise de Jaffa et le siège de Saint Jean d’Acre (janvier à mai 1799) : Bonaparte, après avoir maté la révolte cairote, décida alors de marcher vers le port de Suez, afin de vérifier si la légende disant que les pharaons avaient creusé un canal entre la mer Rouge et la méditerranée était vraie[24].

 

Bonaparte apprit alors que le Mamelouk Djezzar[25], pacha[26] de Syrie, s’était emparé du Fort El Arish en janvier 1799, situé sur la frontière égyptienne. C’est ainsi que débuta l’expédition de Syrie.

Le 19 février (1er ventôse an VII.), le Fort tomba rapidement entre les mains des Français. Une partie des Turcs vaincus décidèrent alors de rejoindre les rangs de l’armée française.

 

Djezzar Pacha, suite à cette défaite, décida de se réfugier à Jaffa. Bonaparte décida alors de poursuivre l’ennemi, prenant Gaza le 24 février 1799 (6 ventôse an VII.). Les Français commencèrent le siège de Jaffa le 4 mars.

Les défenseurs de la cité combattirent fermement les Français, jusqu’à ce que ces derniers découvrent un souterrain débouchant en plein cœur de Jaffa. Grâce à cet avantage, les troupes de Bonaparte parvinrent à contre attaquer efficacement, prenant finalement la cité (6 mars 1799.).

Eugène de Beauharnais se trouva alors face à 3 000 Turcs, qui acceptèrent de se rendre si les Français acceptaient de leur laisser la vie sauve. Eugène accepta, ce que Bonaparte n’apprécia guère. Ainsi, les 3 000 Turcs furent exécutés, malgré la promesse qui leur avait été faite. En effet, il était impossible de nourrir les prisonniers ou de les faire surveiller constamment (il était en outre impossible de les relâcher, sans quoi ils auraient vraisemblablement rejoint l’ennemi.).

 

Suite à la chute de Jaffa, Djezzar Pacha s’était retiré à Saint Jean d’Acre. Bonaparte décida alors de marcher vers son adversaire. Progressant en Syrie, les Français s’emparèrent de Nazareth, Jaffet et Tyr, assiégeant Saint Jean d’Acre le 14 mars 1799[27] (24 ventôse an VII.).

Le siège de Saint Jean d'Acre.

Toutefois, Bonaparte n’était plus qu’à la tête d’une dizaine de milliers d’hommes, et le ravitaillement qui devait arriver par mer avait été intercepté par la marine anglaise.

Les assiégés, bien qu’étant à chaque fois repoussés, multiplièrent les sorties afin de gêner les travaux de siège des Français.

 

A la mi-avril 1799, Bonaparte apprit alors qu’une armée venue de Syrie approchait de Saint Jean d’Acre. Il décida alors d’envoyer le général Kléber en éclaireur, à la tête d’une petite troupe. Ce dernier, rencontrant cette armée turque bien supérieure numériquement (25 000 Turcs contre 3 000 Français.), décida alors de former le carré.

L’arrivée inopinée de Bonaparte sur les arrières de l’armée turque permit de remporter la bataille du Mont Thabor, et de sauver les hommes de Kléber d’un désastre.

 

Quelques jours plus tard, les Français reçurent par mer des pièces et des munitions de siège, mais les navires turcs débarquèrent plus de 10 000 hommes dans Saint Jean d’Acre.

Bonaparte décida alors de jouer son va-tout, lançant ses hommes dans un assaut décisif contre les murs de la cité (l’objectif était de pénétrer dans Saint Jean d’Acre avant que les Turcs n’aient eu le temps de débarquer.). Toutefois, les Français furent repoussés, et Bonaparte sonna la retraite à la nuit tombée.

 

En France, la guerre de la seconde coalition avait commencé. Le général Jean Baptiste Bernadotte, commandant de l’armée du Rhin, et Jean Baptiste Jourdan, commandant de l’armée du Danube, décidèrent de franchir le Rhin. Les Français parvinrent alors à vaincre Charles Louis d’Autriche, frère cadet de François II.

La France en 1798.

En Hollande, les Français parvinrent à contenir les Russes, mais l’armée d’Italie, quant à elle, fut vaincue à ne nombreuses reprises par les troupes austro-russes (les Français abandonnèrent successivement Milan, la plaine du Pô et le Piémont.).

Par ailleurs, la Vendéens et les Chouans s’insurgèrent une fois de plus.

En mai 1799 eurent lieu les élections annuelles, au cours desquelles les royalistes élurent des révolutionnaires extrémistes. Les directeurs décidèrent alors de procéder à de nouvelles malversations politiques, invalidant l’élection de six députés. Les nouvelles assemblées furent toutefois majoritairement jacobines.   

Le directeur Jean François Reubell, sorti par tirage au sort, fut alors remplacé par Emmanuel Joseph Sieyès.

Buste d'Emmanuel Joseph Sieyès, par Charles VITAL CORNU, XIX° siècle, salle du jeu de paume, Versailles.

 

c) Le retour en Egypte, la seconde bataille d’Aboukir (mai à août 1799) : au cours du siège, la peste se déclara à Saint Jean d’Acre, touchant bientôt le camp français. Bonaparte fut alors contraint de se retirer, se repliant vers Jaffa le 20 mai 1799. Les pestiférés furent alors envoyés à Damiette, à Gaza, et au Fort El Arish. Bonaparte, quant à lui, se retira au Caire à la mi-juin, masquant sa défaite sous une intensive propagande.

Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, par Antoine Jean GROS, 1804, musée du Louvre, Paris.

Le sultan ottoman Selim III, quant à lui, lança une offensive contre Alexandrie à la mi-juillet 1799, menée par son cousin Moustafa[28], pacha de Roumélie.

 

Les Turcs, repoussés par les défenseurs d’Alexandrie, parvinrent toutefois à prendre le fort d’Aboukir (Mourad Bey, autrefois pacha d’Egypte, parvint alors à rejoindre l’armée turque.).

Bonaparte, une fois de plus, décida de prendre l’offensive, bien qu’étant à la tête d’une armée en infériorité numérique (10 000 Français contre 18 000 Turcs.). Un premier assaut lancé par l’armée française fut vivement repoussé par les assiégés. Toutefois, alors que les hommes du pacha sortaient afin de couper les têtes des défunts, les Français décidèrent de lancer un nouvel assaut, qui fut une réussite. Les Turcs, constatant que toute retraite était coupée, décidèrent alors de se jeter dans la mer, où beaucoup périrent noyés (21 juillet 1799.).

La bataille d'Aboukir, 25 juillet 1799, XIX° siècle, château de Versailles, Versailles.

3 000 Turcs, restés dans le fort, furent finalement contraints de se rendre quelques jours après.

 

Au final, La bataille d’Aboukir donna un répit non négligeable aux Français, assurant pour quelques mois encore leur domination sur l’Egypte.

La bataille d'Aboukir, par SEURRE aîné, façade de l'Arc de Triomphe de l'Etoile, Paris.

A la fin du mois d’août 1799, grâce aux journaux anglais qu’il avait à sa disposition, Bonaparte apprit que le Directoire se trouvait dans une position difficile. En effet, les coalisés multipliaient les victoires face aux Français, particulièrement en Italie. Bonaparte, accompagné des généraux Lannes, Murat, Louis Alexandre Berthier et Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont, décida alors de rentrer en France. Le commandement de l'armée d'Egypte échut alors au général Kléber.

Louis Alexandre Berthier, chef d'état-major en 1792, par LEPAULLE (à gauche) ; Auguste Frédéric Viesse de Marmont, lieutenant d'état-major d'artillerie en 1792 (à droite), château de Versailles, Versailles.

 

            7° Le coup d’Etat du 18 et 19 brumaire an VIII (9 et 10 novembre 1799) – Bonaparte, parti d’Egypte à la fin du mois d’août 1799, débarqua finalement à Fréjus le 9 octobre 1799. 

 

a) Un directoire jacobin (mai 1799 à novembre 1799) : comme nous l’avons vu précédemment, les élections de mai 1799 avaient entraîné l’élection de nombreux députés jacobins, qui étaient désormais en majorité au Conseil des Anciens et au Conseil des Cinq-Cents.

A cette époque, les jacobins avaient ouvert un nouveau club, baptisé Réunion des amis de la liberté et de l’égalité, s’installant dans la salle du Manège (l’endroit avait accueillie l’Assemblée constituante, l’Assemblée législative et la Convention[29].).

Les jacobins y tenaient alors des discours enflammés, invoquant la mémoire de Robespierre et Gracchus Babeuf.

 

Début juin 1799, les cinq directeurs étaient Paul Barras, Emmanuel Joseph Sieyès, Louis Marie de La Révellière-Lépeaux, Philippe Antoine Merlin de Douai, et Jean Baptiste Treilhard.

Buste de Louis Marie de La Révellière-Lépeaux, par Louis Adolphe EUDE, 1882, salle du jeu de paume, Versailles.

Les assemblées  parvinrent alors à obtenir le renvoi de Treilhard, au prétexte que son élection avait été irrégulière, le remplaçant par Louis Gohier (16 juin 1799.).

Puis, le 18 juin (30 prairial an VII.), les députés exigèrent la démission de La Révellière-Lépeaux et de Merlin de Douai. Les deux hommes tentèrent un temps de résister, mais décidèrent finalement de céder. Ils furent alors respectivement remplacés par Pierre Roger Ducos et Jean François Moulin[30].

Portraits de Louis Gohier, par Jacques Augustin PAJOU, musée Carnavalet, Paris (à gauche.) et de Pierre Roger Ducos (à droite.).

 

Par la suite, les ministères furent épurés à leur tour, et de nombreux jacobins reçurent des portefeuilles importants.

 

Le 28 juin 1799 (18 messidor an VI.), les assemblées exigèrent l’application drastique de la loi Jourdan, instaurant la conscription pour tous les jeunes français âgés de 20 à 25 ans (la durée du service militaire était alors de 5 ans.). Par la suite, le 12 juillet 1799 (24 messidor an VII.), les députés votèrent la loi des otages, en vertu de laquelle tout parent d’émigré sera tenu responsable de l’assassinat de républicains.

 

Face à tous les revers subis par la république, les jacobins se firent plus virulents, désirant rétablir le comité de salut public et établir des mesures révolutionnaires.

Sieyès, souhaitant se débarrasser aussi bien des royalistes que des républicains, décida alors de faire appel à l’armée afin de renforcer le pouvoir exécutif. A la mi-octobre, Sieyès rencontra Moreau, qui lui conseilla alors de s’adresser à Bonaparte.

Ce dernier rencontra Barras le 20 octobre (28 vendémiaire an VII.), puis Sieyès et Ducos le 23 (1er brumaire an VII.). Le même jour, Lucien Bonaparte, frère cadet de Napoléon, fut élu président du Conseil des Cinq-Cents.

Portrait de Lucien Bonaparte.

 

b) La journée du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) : au petit matin du 9 novembre 1799 (18 brumaire an VIII.), de nombreux officiers furent invités à se rendre au domicile de Napoléon Bonaparte. Ce dernier leur expliqua alors que la France était dans une situation catastrophique, menacée sur ses frontières par l’armée de la seconde coalition.

 

Au même moment, le Conseil des Anciens se réunissait (à noter que seuls les députés proches des conjurés étaient présents.). Les députés décidèrent alors donner le commandement de la Garde nationale à Bonaparte, et de transférer les assemblées à Saint Cloud afin de contrer une menace anarchiste (l’objectif des conjurés était de priver les députés du soutien des Parisiens.).

L’armée occupant les Tuileries (lieu de réunion du Conseil des Anciens.), l’Ecole militaire et le Palais Royal (lieu de réunion des Cinq-Cents.), les directeurs Barras, Moulin et Gohier se rendirent compte qu’ils avaient été joués par leurs confrères.

Bonaparte, arrivé aux Tuileries, s’adressa alors au Conseil des Anciens, fustigeant leur incompétence. En effet, le général n’appréciait guère les multiples revers que les Français avaient subis en Italie, à peine une année après la signature du traité de Campo Formio.

Lucien Bonaparte, quant à lui, lut alors à ses confrères le décret ordonnant le transfert des deux assemblées à Saint Cloud.

A midi, Sieyès, Ducos et Barras démissionnèrent de leurs postes[31].

 

b) La journée du 19 brumaire an VIII (10 novembre 1799) : le 10 novembre au matin, les députés se rendirent à Saint Cloud. Le Conseil des Anciens fut installé dans le château, mais faute de place le Conseil des Cinq-Cents fut contraint de s’établir dans l’Orangerie (il s’agissait d’un bâtiment perpendiculaire au château.).

 

Vers midi, Bonaparte arriva à Saint Cloud. Si le Conseil des Anciens était plus favorable au coup d’Etat, au Conseil des Cinq-Cents l’ambiance était électrique. Les députés jacobins, hostiles à la dictature, exigèrent que les assemblées jurent fidélité à la constitution de l’an III.

 

Vers quatre heure de l’après midi, Bonaparte pénétra au Conseil des Anciens, tenant un discours peu éloquent. Il mit en garde les députés contre la menace du complot anarchiste, mais les élus, suspicieux, exigèrent du général qu'il leur donne les noms des coupables. Comme la prétendue conspiration n’existait pas, Bonaparte devint violent, promettant la mort aux députés souhaitant le mettre hors la loi. Les anciens, favorables ou non au coup d’Etat, n’apprécièrent guère ce discours…

 

Peu de temps après, le général se rendit à l’Orangerie, où la situation était pire encore. Les députés jacobins, farouchement hostiles à Bonaparte, l’empêchèrent alors de parler. Ainsi, une bagarre ne tarda guère à éclater, et le général fut alors entraîné vers la sortie par ses grenadiers.

Séance du Corps législatif à Saint Cloud, le 19 brumaire an VIII, par Isidore Stanislas HELMAN, musée Carnavalet, Paris.

 

A peine fut il sorti que les Cinq-Cents le déclarèrent hors la loi. En apprenant la nouvelle, Bonaparte ordonna à Murat de faire évacuer le Conseil des Cinq-Cents. Ce dernier, à la tête de ses hommes, aurait alors dit : foutez-moi tout ce monde dehors !

A noter toutefois que Bonaparte s’appuya sur Joseph Fouché, ministre de la Police depuis le 20 juillet 1799, afin que les députés ne puissent regagner Paris immédiatement.

Portrait de Joseph Fouché.

 

Toutefois, si les députés  avaient été chassés, le coup d’Etat n’était toujours pas achevé. En effet, le Conseil des Anciens était toujours en place.

Bonaparte et Sieyès tentèrent alors de rechercher des députés du Conseil des Cinq-Cents favorables au coup d’Etat. Dans la soirée, ces derniers trouvèrent une cinquantaine d’hommes, qui, d’un commun accord avec le Conseil des Anciens, abolirent le Directoire.

Une commission consulaire, composée de Bonaparte, Sieyès et Ducos, recevrait le pouvoir directorial ; et une commission serait chargée de réviser la constitution.

 

Les trois consuls prêtèrent alors serment face au Conseil des Anciens et au Conseil des Cinq-Cents, jurant de défendre la nation, la liberté, l’égalité et la république. Bonaparte déclara alors : citoyens, la Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée, elle est finie.

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[1] A noter que l’élection du Conseil des Anciens se faisait par le Conseil des Cinq-Cents : en effet, on inscrivait sur une liste les noms des députés de plus de 40 ans. 250 d’entre eux, choisis par tirage au sort, formaient alors le Conseil des Anciens, le reste rejoignait le Conseil des Cinq-Cents.

[2] A l’heure actuelle, la France vit dans un système bicaméral : l’Assemblée nationale (ou chambre basse.) est élue au suffrage universel direct ; par contre, les membres du Sénat (ou chambre haute.) sont élus au suffrage universel indirect. La seconde assemblée, plus conservatrice, à comme objectif de pondérer les décisions issues de la première. 

[3] Il s’agit de l’actuel siège du sénat français.

[4] Plus tard, le Conseil des Cinq-Cents élut domicile au Palais Bourbon, actuel siège de l’Assemblée nationale.

[5] Joséphine avait épousé Alexandre François Marie, vicomte de Beauharnais. Originaire de la Martinique, le couple s’installa en France en 1779. Alexandre de Beauharnais participa à la guerre contre la première coalition, mais, accusé de trahison, il fut arrêté en janvier 1794 et guillotiné en juillet (à peine une semaine avant la chute de Robespierre, ce qui lui aurait peut être permis de sauver sa tête.). Le couple avait eu deux enfants, Eugène et Hortense (cette dernière épousa Louis Bonaparte en 1802, frère cadet de Napoléon. Le couple donna alors naissance à Napoléon III, ce dernier étant donc neveu et petit fils par alliance de Napoléon Bonaparte.).

[6] Les guerres d’Italie débutèrent en 1494 et ne s’achevèrent qu’en 1559. Y prirent part Charles VIII, Louis XII, François I° et Henri II.

[7] De son vrai nom Camille Babeuf. Le surnom ‘Gracchus’ provient des frères Tiberius Sempronus Gracchus et Caius Sempronius Gracchus, qui avaient tenté à Rome de mettre en place une loi agraire prévoyant le partage des terres. Les propriétaires terriens, qui possédaient la plupart des terres cultivables, firent alors tuer les deux frères. Pour en savoir plus à ce sujet, voir le 2, section IV, chapitre troisième, histoire de la Rome antique.

[8] Ils se réunissaient dans le couvent Sainte Geneviève, devenu aujourd’hui le lycée Henri IV.

[9] En 1797, un assignat de 3 000 francs de 1790 ne valait plus qu’un franc !

[10] A noter que les babouvistes étaient des amateurs, ces derniers ayant multiplié les imprudences.

[11] A noter que Hoche n’avait que 29 ans, alors que l’âge requis pour être ministre était de 30 ans. Vivement critiqué par les royalistes, Hoche abandonna donc ses fonctions à la fin juillet 1797. Ce dernier mourut de la tuberculose en septembre 1797, alors qu’il venait de prendre ses fonction de commandant de l’armée du Rhin.

[12] Dont le général Pichegru, élu au conseil des Cinq-Cents après avoir noué des relations avec l’ennemi au cours de l’année 1795. 

[13] Les deux accusés étaient François Barthélemy et Lazare Carnot. Toutefois, ce dernier échappa à la déportation en se réfugiant en Allemagne.

[14] Au Moyen âge, les Mamelouks formaient la garde privée du calife de Bagdad. Ces derniers, originaires d’Europe de l’est et non musulmans, avaient été capturés réduits en esclavage. A chaque génération (et ce jusqu’au XIX° siècle.), de jeunes enfants non musulmans d’Europe de l’est étaient capturés afin de devenir Mamelouks. A noter que les fils des Mamelouks ne suivaient pas les traces de leurs pères, se fondant au contraire dans la population locale.

[15] Pour en savoir plus sur l’Egypte antique, cliquez ici.

[16] Louis Bonaparte était le frère cadet de Napoléon.

[17] Eugène de Beauharnais, fils de Joséphine de Beauharnais, était donc le fils adoptif de Bonaparte.

[18] Les chevaliers de Malte formaient un ordre ancien, issu des croisades. L’ordre de Saint Jean de Jérusalem fut créé suite à la prise de Jérusalem par les croisés, en 1099. Toutefois, suite à l’éviction des Francs de Terre Sainte, les chevaliers furent contraints de se retirer à Chypre, puis à Rhodes. Les chevaliers de Rhodes furent toutefois chassés de leur île par les Ottomans en 1523, et ils se réfugièrent à Malte. Pour en savoir plus sur les croisades, cliquez ici.

[19] A noter que les chevaliers de Malte étaient réputés pour leurs activités de corsaires, ce qui était dangereux pour la flotte française.

[20] A noter que Malte fut prise par les Anglais dès 1800.

[21] Mourad Bey était un Mamelouk d’origine géorgienne.

[22] Cette formation rassemblait les soldats en carré (d’où son nom.), qui pouvaient ainsi tirer dans les quatre directions. La formation en carré, système très défensif, était particulièrement efficace.

[23] Le roi de Naples ayant été chassé de ses Etats, les Français proclamèrent la république parthénopéenne.

[24] Le canal, creusé par le pharaon Nekao II au début du VI° siècle avant Jésus Christ, reliait non pas la mer Rouge à la Méditerranée, mais à l'un des bras du Nil. Pour en savoir plus à ce sujet, voir le c), 2, section II, chapitre neuvième, Histoire de l’Egypte antique. Certains historiens pensent néanmoins que ce canal aurait pu être creusé par le pharaon Sesostris III, au XIX° siècle avant Jésus Christ.

[25] Djezzar (qui signifie ‘boucher’.) était originaire de Bosnie.

[26] Le terme ‘pacha’ dérive du mot persan padeshah, qui signifie ‘roi’. Toutefois, dans l’Empire ottoman, le titre de pacha était accordé aux gouverneurs de provinces ou aux généraux.

[27] A noter que Saint Jean d’Acre, pendant la troisième croisade, avait été assiégée par le roi de France Philippe II Auguste et son homologue anglais Richard Cœur de Lion. La cité avait résisté pendant trois mois avant de capituler. Pour en savoir plus à ce sujet, voir le 4, section III, chapitre premier, les croisades.

[28] A noter que Moustafa était le cousin de Selim III (il l’élimina en 1807 afin de prendre le pouvoir.). 

[29] Le Conseil des Cinq-Cents, un temps installé dans la salle du Manège, s’était finalement installé au palais bourbon.

[30] Certains historiens considèrent que les trois nouveaux directeurs étant des médiocres, le pouvoir était véritablement entre les mains de Barras et Sieyès.

[31] Barras avait reçut une importante somme d’argent des mains de Bonaparte, décidant alors de ne pas prendre part au conflit. Rappelons que le général avait été un protégé de ce directeur.

 
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