Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
Mythologie
 
 

 

 

adblocktest

 

Histoire de la Rome antique

 

CHAPITRE QUATRIÈME : Le haut Empire romain

 

III: L'année des quatre Empereurs (69)

           

            1° Galba (juin 68 à janvier 69) – Galba, né en décembre 3 avant Jésus Christ, était issu d’une riche famille patricienne. Le jeune homme s’engagea donc naturellement dans le cursus honorum : préteur en 20, consul en 33, Galba fut par la suite gouverneur de Germanie supérieure en 37, puis proconsul d’Afrique en 42.

Statue dite de Galba (il s'agirait en fait d'une œuvre grecque du I° siècle avant Jésus Christ), musée du Vatican, Rome .

Au début du règne de Néron, Galba fut un temps écarté, puis l’Empereur le fit gouverneur d’Hispanie Tarraconaise.

Comme nous l’avons vu au point précédent, de nombreux gouverneurs de provinces se révoltèrent, en 68. Galba fit ainsi partie des insurgés.

Suite à la mort de Néron, Galba décida alors de marcher sur Rome, à la tête de ses légions d’Hispanie. C’est alors que Nymphidius Sabinus, le préfet du prétoire, voulut devancer Galba et prendre le pouvoir. Il tenta donc de s’appuyer sur les prétoriens, qui finirent cependant par le tuer.

Arrivant dans la capitale, Galba, qui avait déjà 71 ans, fut ainsi fait Empereur (il adopta alors le nom de Servius Sulpicius Galba Imperator Caesar Augustus.).

 

La première volonté de Galba fut d’assainir les finances de Rome, qui avaient été dilapidées par Néron. Ce qui devait être une bonne idée à la base devint rapidement une source de mécontentement : le peuple, habitué à la prodigalité de Néron, vit en Galba un Empereur bien avare. En outre, ce dernier alla jusqu’à refuser de payer aux prétoriens la prime que Nymphidius Sabinus leur avait promis s’ils se révoltaient contre Néron. Galba disait d’ailleurs qu’il préférait être entouré de soldats loyaux que de soldats achetés. Pensée tout à fait louable, mais qui le desservit grandement par la suite.

Galba accrut encore son impopularité à cause de son grand âge. En effet, les Romains admiraient la prestance et la beauté physique de leurs souverains, et le nouvel Empereur, comme nous l’avons dit précédemment, avait déjà 71 ans. Le peuple de Rome voyait aussi d’un mauvais œil le fait que Galba, nonchalant, laisse ses proches gouverner à sa place.

 

C’est alors que des légions de Germanie supérieure refusèrent de jurer fidélité à Galba, en janvier 69. Ces derniers furent bientôt rejoints par leurs compagnons de Germanie inférieure, qui proclamèrent Empereur le gouverneur de cette province, Aulus Vitellius.

Galba fut alors mis au courant de cette insurrection, et se rendit alors compte de son impopularité. Afin de mettre un terme à cette révolte, il décida d’adopter Lucius Calpurnius Piso Frugi Licinianus, petit fils de Pison (c’est ce dernier qui avait mis en place une conspiration ratée contre Néron[1].).

Mais Othon, l’ancien gouverneur de Lusitanie, qui avait été un des premiers défenseurs de Galba, fut déçu de ne pas avoir été choisi par ce dernier. Se rapprochant des prétoriens, Othon parvint à les gagner à sa cause, et ils le proclamèrent Empereur.

Peu après, une émeute éclata sur le forum entre les partisans d’Othon et de Galba. Ce dernier se fit alors conduire en litière sur les lieux de l’affrontement, voulant calmer les esprits. Hélas pour lui, il tomba dans un piège : des cavaliers se précipitèrent sur lui et le tuèrent. Par la suite, ils le décapitèrent et apportèrent sa tête à Othon.

Galba reçut alors la titulature suivante : Servius Sulpicius Galba Imperator Caesar Augustus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis I, Imperator I, Consul II.

 

            2° Othon (janvier à avril 69) – La conspiration d’Othon, bien qu’improvisée, réussit pleinement. Se présentant devant le sénat, il fut fait Empereur, recevant le nom suivant : Imperator Marcus Otho Caesar Augustus.

Statue d'Othon, 69 après Jésus Christ, musée du Louvre, Paris.

Othon n’était néanmoins pas un nouveau venu sur la scène politique romaine. Né en 32, issu d’une famille de patriciens, il fut pendant longtemps un proche ami de Néron (peut être son amant[2].). Cependant, marié à la courtisane Poppée, Othon avait refusé d’obéir à Néron, qui lui ordonnait de se séparer d’elle. Ainsi, il fut envoyé en Lusitanie, où il resta dix ans. En 68, il soutint Galba dans sa lutte contre Néron, puis fit assassiner le nouvel Empereur.

 

Othon fut acclamé par les Romains, lorsque ce dernier fit exécuter Tigellin, le plus influent des favoris de Néron (c’est lui qui avait réprimé la conspiration de Pison, obligeant Sénèque, Pétrone et Lucain à se suicider.). L’Empereur fut alors reconnu en Afrique, en Egypte, en Syrie, en Hispanie, etc.

Cependant, les légions de Germanie, qui avaient reconnu Vitellius comme Empereur, refusèrent de faire soumission (la Gaule fit alors de même.).

 

Othon tenta tout d’abord de négocier, mais les transactions coupèrent court. L’Empereur quitta alors Rome au mois de Mars, bien décidé à en découdre.

Les armées d’Othon remportèrent quelques batailles, mais perdirent la guerre à Bédriac (une ville de Gaule Cisalpine, près du Pô.), affrontement au cours duquel Othon fut vaincu à plate couture par son adversaire Vitellius.

Othon, bien qu’il disposait encore de forces importantes, décida d’abandonner la lutte, totalement découragé. Othon se donna la mort deux jours plus tard, au cours d’une matinée d’avril 69, en s’enfonçant un poignard dans le cœur.

Il reçut alors la titulature suivante : Imperator Marcus Otho Caesar Augustus, Tribuniciae Potestae I, Imperator I, Consul I.

 

            3° Vitellius (avril à décembre 69) – Vitellius, après avoir vaincu Othon, fut reconnu Empereur par le sénat, en avril 69. Il prit alors le nom suivant : Aulus Vitellius Germanicus Imperator Augustus.

Buste de Vitellius (imitation depuis l'antique), début du XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

Vitellius, né en septembre 15, était issu d’une ancienne famille de chevaliers. Son grand père, Publius Vitellius, avait été un des lieutenants de Germanicus ; Lucius Vitellius, père du futur Empereur, fut trois fois consul sous Tibère, Caligula et Néron. Ce dernier parvint à se concilier les bonnes grâces de ces trois Empereurs en usant de toutes les flatteries possibles et imaginables.

Le jeune Vitellius commença sa carrière à Capri, en tant que mignon du vieillissant Tibère. Caligula, lorsqu’il prit le pouvoir, fit bannir de Rome tous les prostitués de son oncle, à l’exception de Vitellius. En effet, ce dernier était bon conducteur de chars, un sport qui passionnait le jeune l’Empereur.

Sachant flatter Claude et Néron, Vitellius fut fait consul en 48, puis proconsul d’Afrique vers l’an 60.

Fin 68, Vitellius fut alors nommé par Galba gouverneur de Germanie inférieure. A la fin du règne de cet Empereur, Vitellius fut acclamé Empereur par ses soldats, puis le devint officiellement après avoir vaincu Othon à Bédriac.

 

Cependant, Vitellius, qui appréciait trop les plaisirs de la table au goût des Romains, devint rapidement impopulaire.

En juillet, une révolte éclata en Égypte, et les légions stationnées dans cette province proclamèrent Empereur Vespasien, légat de Judée (ce dernier avait maté la révolte des Juifs au cours de l’année 66, et apparaissait aux yeux des légionnaires, comme un Empereur compétent.). En outre, les provinces des Balkans (Mésie, Pannonie et Dalmatie.) décidèrent de soutenir Vespasien.

Buste de Vespasien.

A Rome, la guerre civile faisait rage. Vitellius, pris de peur devant l’ampleur de la révolte, décida d’abdiquer en décembre. Cependant, ses partisans le retinrent à Rome, et l’installèrent au mont Palatin. De son côté, Titus Flavius Sabinus, préfet de Rome[3] et frère de Vespasien, s’était retranché dans le capitole, où il était assiégé par les partisans de Vitellius. Le siège fut extrêmement violent : des statues furent renversées et utilisées comme barricades, le temple de Jupiter Capitolin (fabriqué en bois et érigé au VII° siècle avant Jésus Christ.) fut détruit, et l’enceinte sacrée du pomoerium fut violé (il était interdit de pénétrer en armes dans cette zone sous peine de courroucer les dieux.). Cet affrontement, qui se solda par la mort de Titus Flavius Sabinus au cours de l’incendie du Capitole, fut un véritable choc pour les contemporains. Il en résulta une haine à l’égard de Vitellius, considéré comme responsable du drame.

 

En octobre 69, Antonius Primus, général commandant les légions du Danube, et lieutenant de Vespasien, marcha sur l’Italie.

Buste d'Antonius Primus, XVII° siècle, Rome.

Il vainquit l’armée de Vitellius à la bataille de Bédriac, et se dirigea ensuite vers Rome.

Vitellius, se sachant perdu, abandonné par ses proches, tenta sans succès de parlementer. Lorsque Primus et ses soldats rentrèrent dans la ville, l’Empereur se cacha dans son palais, mais fut retrouvé par ses ennemis. Vitellius fut alors lapidé par les Romains, et son cadavre fut ensuite jeté dans le Tibre.       

A sa mort, Vitellius reçut la titulature suivante : Aulus Vitellius Germanicus Imperator Augustus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestate I, Consul II, Imperator I.

En attendant l’arrivée de Vespasien à Rome, ce fut son fils cadet Domitien qui gouverna au nom de son père.

___________________________________________________________________________________________
comments powered by Disqus  

[1] Pour en savoir plus sur la conspiration de Pison, voir le b), 4, section II, chapitre quatrième, histoire de la Rome antique.

[2] Pour en savoir plus sur la relation entre Othon et Néron, reportez vous au a), 4, section II, chapitre quatrième, histoire de la Rome antique.

[3] Sous la république, le préfet de Rome était chargé du gouvernement de Rome, en cas d’absence des deux consuls. Sous l’Empire, Auguste rendit cette fonction permanente, mais en changea le rôle. Dès lors, les préfets eurent la tâche d’assurer la protection du sénat.

 
Publicités
 
Partenaires

  Rois & PrésidentsEgypte-Ancienne

Rois et Reines Historia Nostra

Egypte

 

 Histoire Généalogie