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Mythologie
 
 

 

 

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Histoire de la Rome antique


CHAPITRE PREMIER : Rome, entre mythe et Histoire

 

IV: La fin de la royauté, le début de la république

           

            Une fois de plus, l’histoire de Rome se confond avec le mythe. En effet, si le règne des derniers rois de Rome relève plus de l’Histoire, les débuts de la république tiennent plus de la légende qu’autre chose. En effet, les Romains déformèrent et embellirent tant leur histoire qu’aujourd’hui nous ne sommes pas capables de décerner le vrai du faux.

 

1° La mort de Lucrèce, l’exil de Tarquin – Malgré toutes ses précautions, Tarquin le Superbe ne tarda pas à perdre le pouvoir, à cause des frasques de son fils, Sextus Tarquin.

Lucrèce, XVI° siècle, musée des Arts décoratifs, Paris (la légende indique : Des filz roiaux Lucresse a eu lhonneur de chasteté mais la concupicence Sexte Tarquin luy a faict violence executant de luxure lerreur ; ce qui peut être traduit, en français moderne, par : De descendance royale, Lucrèce menait une vie chaste, cependant, Sextus Tarquin commit l'erreur de la violenter, cédant au péché de luxure.).

En effet, ce dernier fut un jour invité par son cousin, Lucius Tarquinius Collatinus. Sa femme, Lucrèce, était réputée pour sa beauté et sa vertu. Sextus la viola, puis s’en alla une fois son méfait commis. 

Lucrèce, par Guido CAGNACCI, vers 1657, musée des beaux-arts de Lyon, Lyon.

Lucrèce fit alors venir auprès d’elle son père, Spurius Lucretius, ainsi que son époux (ce dernier était accompagné de son cousin, Lucius Junius Brutus.). Leur racontant ce qu’il s’était passé, Lucrèce leur demanda de venger son honneur, puis se donna la mort en se poignardant. Brutus demanda alors à ses compagnons de faire un nouveau serment : chasser les Tarquin de Rome et mettre fin à la royauté.

Brutus et ses amis prenant les armes alors que Lucrèce se donne la mort, coffre sculpté aux Pays-Bas, début du XVI° siècle, musée des Arts décoratifs, Paris.

Par la suite, Brutus se plaça à la tête d’une escouade, et marcha sur Rome, ameutant la population. Ce dernier était le neveu de Tarquin le Superbe, et jusqu’ici, il s’était fait passer pour un benêt, afin de ne pas avoir à subir les foudres de son oncle, qui exécutait, emprisonnait ou exilait les opposants politiques.

Statue représentant Junius Brutus, IV° siècle avant Jésus Christ.

Brutus n’eut pas de mal à convaincre les Romains de le suivre, choqués par le crime de Sextus, et usés par la tyrannie de Tarquin. Ils votèrent l’abolition de la royauté et l’exil de la famille royale. En 509 avant Jésus Christ, la république fut proclamée.

Tarquin, qui était alors en pleine guerre (il assiégeait la ville d’Ardée.), revint précipitamment vers la capitale, et trouva les portes closes.

Abandonné par l’armée, Tarquin emmena sa famille en Etrurie, où ils furent accueillis par le roi Porsenna.

Tarquin le Superbe s'enfuit de Rome, par Titus Livius (traduction de Pierre Bersuire), enluminure issue de l'ouvrage Ab urbe condita, Rouen, France, XV°siècle.

 

            2° Lutte contre les royalistes romains – Pendant ce temps, à Rome, Brutus et Collatinus furent élus consuls[1] (le terme de consul n’apparut cependant qu’au IV° siècle avant Jésus Christ.). Cependant, Collatinus dut peu de temps après abandonner sa charge, les Romains n’acceptant pas de voir à ce poste un membre de la famille des Tarquins. Ce dernier se réfugia alors à Lavinia, et fut remplacé par Publius Valerius Publicola.

Une des premières mesures de Brutus fut d’augmenter le nombre de sénateurs à 300 (le sénat s’était dépeuplé au cours des années précédentes, à causes des purges organisées par Tarquin.).

Mais, à cette époque, tous les Romains n’étaient pas de fervents républicains. En effet, une conspiration de grande ampleur, dont l’objectif était de remettre Tarquin le Superbe sur le trône, fut alors découverte. Il fut démontré que de jeunes patriciens faisaient partie du complot, ainsi que Titus et Tibérius, deux des fils de Brutus. Les consuls décidèrent alors d’arrêter et d’emprisonner les traîtres, et confisquèrent leurs biens. Puis, ils décidèrent d’exécuter les conspirateurs. Brutus assista à l’exécution de ses fils et alla même jusqu’à récompenser son informateur.

L'exécution des fils de Brutus, par Valerius Maximus, enluminure issue de l'ouvrage Facta et dicta memorabilia (traduction de Simon de Hesdin et de Nicolas de Gonesse), Bruges, Belgique, XV° siècle.

 

Les licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils, par Louis DAVID, 1789, musée du Louvre, Paris.

 

En 508 avant Jésus Christ, Tarquin décida de marcher sur Rome, afin de reprendre son trône. Les consuls levèrent alors une armée et allèrent à sa rencontre. Brutus, à la tête de la cavalerie, fut alors chargé par Arruns, un des fils de Tarquin. Les deux hommes se transpercèrent alors mutuellement avec leurs lances et moururent. Les deux camps s’affrontèrent au cours d’un violent combat, que les Romains remportèrent d’une courte tête.

Par la suite, Tarquin décida de se replier, et le corps de Brutus fut ramené à Rome, où il eut droit à des funérailles somptueuses. Les femmes de la cité pleuraient la mort de leur héros, qui lui étaient reconnaissantes d'avoir défendu la cause de Lucrèce.

 

3° Le coup de force de Porsenna – Mais, peu de temps après, les Romains eurent à subir un nouvel assaut. En effet, en 508 avant Jésus Christ, le roi Porsenna décida de marcher sur Rome. Après avoir livré quelques combats, il parvint à pénétrer dans la cité, progressant jusqu’au Tibre. Cependant, les Romains décidèrent de démonter le pont Sublicius[2], afin d’empêcher leurs ennemis d’avancer. C’est à cette occasion que s’illustra le Romain Horatius Coclès : il demanda à ses confrères de couper le pont derrière lui, pendant qu’il résistait seul aux assauts des hommes de Porsenna. Puis, une fois la tâche effectuée, il sauta dans le Tibre et rejoignit ses compagnons. Horatius fut alors considéré comme un héros.

Horatius Coclès défendant Rome, par Valerius MAXIMUS, enluminure issue de l'ouvrage Facta et dicta memorabilia, Bruges, Belgique, XV° siècle.

Un autre héros de ce conflit fut un jeune homme du nom de Gaius Mucius. Ce dernier parvint à pénétrer clandestinement dans le camp de Porsenna, afin de l’assassiner. Cependant, dans l’obscurité, le Romain se trompa de cible et tua le secrétaire de Porsenna, qui dormait dans la même tente que le roi. Ce dernier, réveillé par le tumulte, fit arrêter le jeune homme. Par la suite, soumis à un interrogatoire, Gaius Mucius plaça sa main droite au dessus d’une flamme, qui la calcina. Il annonça alors que tous les jeunes romains étaient aussi déterminés que lui. Porsenna, impressionné, décida de laisser partir son prisonnier. Gaius Mucius garda dès lors le surnom de Scaevola (‘le gaucher’.), et fut considéré comme un héros par ses compatriotes.

Mucius Scaevola et Porsenna, par Valerius MAXIMUS, enluminure issue de l'ouvrage Facta et dicta memorabilia, Bruges, Belgique, XV° siècle.

Peu après, Porsenna accepta de partir, à condition que les Romains lui cèdent Véies et lui fournissent des otages. Une jeune fille, Clélie, qui faisait partie de ces derniers, décida alors de s’enfuir et traversa le Tibre à la nage. Porsenna, furieux mais admiratif de la détermination des Romains, demanda à ce qu’on lui remette la jeune fille afin qu’il la relâche officiellement.

Une fois ceci fait, Porsenna et ses hommes quittèrent la ville. Une fois rentré en Etrurie, Tarquin tenta une nouvelle fois de convaincre le roi de l’aider, sans succès. Tarquin décida alors de quitter la région, et fut assassiné quelques mois après.

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[1] Les consuls étaient les magistrats romains qui succédèrent aux rois. Ils étaient deux, élus pour un an.

[2] Pour plus de renseignements sur le pont Sublicius, voir le 4, section II, chapitre premier, histoire de la Rome antique.

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