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Mythologie
 
 

 

 

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Les Valois-Angoulême (XVI° siècle)

 

CHAPITRE PREMIER : François I°

 

VI : La huitième guerre d’Italie (1536 à 1538) et l’ordonnance de Villers-Cotterêts

           

            1° Nouvelles alliances de François I° (1530 à 1536) – François I°, toujours soucieux de se rapprocher des ennemis de Charles Quint, ne tarda guère à passer de surprenantes alliances.

Charles Quint passe ses ennemis en jugement (à gauche, un sultan turc, un pape et François I° ; à droite, trois princes protestants d'Allemagne), vers 1556, Deutsches historisches museum, Berlin.

 

En octobre 1531, il signa un accord avec la ligue de Smalkalde. Cette dernière était une union militaire, rassemblant plusieurs princes protestants du Saint Empire romain germanique.

Le protestantisme, issu des thèses défendues par le moine Martin Luther, avait en effet commencé à se répandre dans les provinces impériales à partir de 1521 : c’est à cette date que Martin Luther, excommunié et mis au ban de l’Empire, fut recueilli par son ami Frédéric le Sage, prince électeur et duc de Saxe. Il publia dès lors une traduction de la bible en allemand, largement diffusée grâce à l’imprimerie (inventée vers 1454 par Johannes Gutenberg .).

Martin Luther, par Lucas CRANACH, 1529, Deutsches historisches museum, Berlin (à gauche) ; Johannes Gutenberg, musée des Arts & Métiers, Paris (à droite).

A noter que les souverains français, bien que défendant le catholicisme et étant à la tête d’une nation considérée comme la fille aînée de l’Eglise, s’allièrent à de nombreuses reprises avec des protestants afin de contrecarrer les plans des Empereurs germaniques, pourtant souverains catholiques.

Caricature de Luther, présenté comme un escroc à sept têtes ("docteur", "Martin", "Luther", "ecclésiastique", "Barabas", etc.), par Johannes COCHLAEUS, 1529, Deutsches historisches museum, Berlin.

 

Toutefois, l’alliance la plus surprenante que François I° passa fut avec Soliman le Magnifique, le sultan turc. Aucun accord ne fut passé afin de décrédibiliser l’un des deux souverains aux yeux de leurs peuples respectifs, mais une collaboration entre les deux puissances parvint à causer de graves torts à Charles Quint en méditerrané.

Portrait à l'effigie de Soliman le Magnifique.

En outre, la France fut le premier pays d’Europe à obtenir des privilèges commerciaux en Turquie, les capitulations. Tout comme au temps de l’Empire byzantin, les Français eurent l’autorisation de s’installer dans le faubourg de Galata. 

Evidemment, cette alliance officieuse fit scandale en Europe.

 

Charles Quint, au contraire, attaqua la Tunisie en juin 1535. Il parvint ainsi à rassembler autour de lui les principautés allemandes catholiques, le pape, et les cités italiennes menacées par les Turcs.

 

            2° La huitième guerre d’Italie (1536 à 1537) – En octobre 1535, François II Sforza, duc de Milan, mourut. François I°, soucieux de profiter de l’évènement, fit alors prévaloir ses droits sur le Milanais.

 

En février 1536, François I° décida de s’attaquer au duc de Savoie, un des principaux alliés de Charles Quint.

Armure aux lions, dite de François I°, vers 1540-1545, musée des Invalides, Paris.

L’Empereur germanique fut fortement courroucé en apprenant la nouvelle. Il accusa alors le roi de France de violer le traité de Cambrai, en attaquant la Savoie et en menaçant une nouvelle fois le Milanais.

La guerre commença alors, en Picardie, dans les Alpes et dans les Pyrénées.

 

Au mois de juillet, Charles Quint et ses troupes franchirent les Alpes, en direction de la Provence (au même moment, une autre armée impériale envahissait la France par la frontière nord.).

Anne de Montmorency décida alors de répliquer, adoptant la stratégie de la terre brulée. Ainsi, pendant tout l’été 1536, la Provence fut saccagée par les troupes du roi de France, afin que l’adversaire ne trouve rien devant lui.

En août, Charles Quint parvint à s’emparer d’Aix en Provence, mais sa seconde armée fut repoussée en Picardie. En outre, sa troisième armée, partie d’Espagne, fut stoppée à Narbonne.

En septembre 1536, l’Empereur germanique décida de faire rebrousse chemin.

 

            3° La Paix de Nice et l’entrevue d’Aigues Mortes (1537 à 1538) – Aucun des deux camps n’ayant pris le dessus sur l’autre, le pape Paul III, élu en septembre 1533, invita les belligérants à signer une trêve.

Portrait à l'effigie du pape Paul III.

 

Ainsi, en juin 1537, François I° et Charles Quint signèrent la Paix de Nice. Le premier conservait les deux tiers du Piémont ; l’autre recevait le dernier tiers ainsi que la totalité du duché de Milan.

Par ailleurs, une trêve de dix ans fut signée entre les deux royaumes.

 

A noter que François I° et Charles Quint se rencontrèrent à nouveau au cours de l’entrevue d’Aigues Mortes, en juillet 1537, au cours de laquelle ils s’engagèrent à lutter contre les protestants et à ne pas prendre les armes pendant dix ans.

La porte Saint Antoine, Aigues Mortes.

A noter que le pape Paul III invita les deux souverains à lancer une croisade contre les Turcs.

 

En fin d’année, en gage de bonne foi, François I° autorisa Charles Quint à traverser la France à la tête de ses armées. En effet, l’Empereur germanique se rendait à Gand, afin de punir la cité qui s’était insurgée.

Charles Quint reçu par François I° à l'abbaye de Saint Denis, par Antoine Jean GROS, 1812, musée du Louvre, Paris.

 

            4° L’ordonnance de Villers-Cotterêts (août 1539) – En août 1539, François I° signa l’ordonnance de Villers-Cotterêts, un traité certes non politique, mais d’une importance capitale.

A partir de cette date, tous les documents administratifs et les lois ne seraient plus écrits en latin, mais en français.

Par ailleurs, les prêtres devaient consigner dans un registre les baptêmes, mariages et enterrements s’étant déroulé en un an  dans leurs paroisses. Le premier registre d’état civil au monde était né.

L'ordonnance de Villers-Cotterêts, 1539.

L’objectif était ici de mettre en place une centralisation linguistique et d’officialiser l’usage du français[1].
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[1] A noter que les langues régionales furent préférées au français par de nombreux gens du peuple. En effet, le français ne parvint à l’emporter sur les langues régionales qu’au tout début du XX° siècle.

 
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