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Mythologie
 
 

 

 

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Les Valois-Angoulême (XVI° siècle)

 

CHAPITRE PREMIER : François I°

 

VII : La neuvième guerre d’Italie (1542 à 1546)

           

            1° L’offensive française de 1542 – La paix de Nice, qui devait se prolonger jusqu’en 1547, fut brusquement écourtée par François I°. En effet, Charles Quint, non content de ne pas vouloir céder le duché de Milan à un des fils du roi de France, le confia à son propre enfant, Philippe (octobre 1540[1].).

François I°, courroucé, décida alors de lancer une nouvelle offensive contre l’Empire.

François I°, par Benvenuto CELLINI, XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

 

Le roi de France lança l’offensive sur plusieurs fronts, dans le Roussillon et dans les Pays Bas. Cependant, toutes ces attaques échouèrent : en effet, Perpignan fut prise par l’ennemi, et les Français ne parvinrent pas à s’emparer du duché du Luxembourg.

Bourguignotte à l'antique ayant appartenu à François I°, après 1545, musée des Invalides, Paris.

Enfin, Henri VIII, en février 1543, rejoignit les rangs des partisans de Charles Quint.

 

            2° La bataille de Solvay Moss (novembre 1542) – François I°, vaincu sur plusieurs fronts, décida d’avoir recours à la Vieille Alliance avec l’Ecosse[2].

 

Depuis maintenant plusieurs années, les relations entre l’Ecosse et l’Angleterre s’étaient quelques peu apaisées, mais des tensions existaient toujours entre les deux pays.

En effet, au fil des siècles, les Ecossais étaient parvenus à obtenir leur indépendance, et restaient toujours une menace pour l’Angleterre (du fait de leur alliance multiséculaire avec la France.).

 

Le roi d’Ecosse Jacques V, en vertu de la Vieille Alliance, décida donc de s’attaquer à son oncle Henri VIII. Par ailleurs, il faut préciser que le roi d’Angleterre, lorsqu’il rompit avec l’Eglise romaine et instaura l’anglicanisme[3], il demanda à son neveu de faire de même. Celui-ci refusa et Henri VIII, courroucé, décida alors de marcher contre l’Ecosse (à noter que Jacques IV, père du roi d'Ecosse, honorant la Vieille Alliance, avait combattu les Anglais à la bataille de Flodden Field en septembre 1513, et y avait trouvé la mort.).

 

En novembre 1542, Jacques V décida de riposter, et chargea le sénéchal Robert Maxwell de prendre la tête des armées. Progressant vers le sud à la tête d’une dizaine de milliers d’hommes, Maxwell tomba malade peu de temps avant de rencontrer l’ennemi.

Les Ecossais ne parvenant pas à s’entendre sur le choix d’un chef, ils attaquèrent les Anglais sans plan établi. Les hommes d’Henri VIII, bien que largement inférieurs en nombre, parvinrent toutefois à remporter la bataille de Solvay Moss.

 

A noter que cet affrontement ne fut guère sanglant : les deux belligérants ne perdirent qu’une poignée d’hommes, mais plus d’un millier d’Ecossais furent faits prisonniers.

 

            3° Le siège de Nice (août 1543) – François I°, bien qu’ayant subi plusieurs revers au cours de l’année 1542, ne resta toutefois pas inactif.

En 1543, fort de son alliance avec les Turcs, il décida de s’attaquer au comté de Nice (alors sous la domination du duché de Savoie.).

La forteresse de Nice.

Les Franco-Turcs, commandés par François de Bourbon, duc d’Enghien, et le corsaire Charaiddin Barberousse, assiégèrent la ville de Nice au début du mois d’août 1543.

 Statue à l'effigie de Barberousse, Istanbul, Turquie.

Les assaillants parvinrent finalement à s’emparer de la cité, et en profitèrent pour piller les territoires avoisinants.

Toutefois, ayant appris qu’une armée de secours approchait, les Franco-Turcs décidèrent d’abandonner la cité (septembre 1543.).

Par la suite, les Turcs hivernèrent à Toulon, ville française. En effet, François I° avait fait évacuer tous les habitants de la cité, et s’était engagé à fournir les Turcs en nourriture (à noter toutefois que Barberousse n’accepta de quitter Toulon,  en avril 1544, qu’en échange d’un important tribut.).

 

            4° La bataille de Cérisoles (avril 1544) – Suite à la huitième guerre d’Italie et la Paix de Nice, François I° avait réussi à s’emparer d’une grande partie du Piémont, alors que Charles Quint avait affirmé, une fois de plus, ses droits sur  le duché de Milan.

Ainsi, le roi de France décida de fortifier ses nouvelles possessions, plutôt que de s’attaquer au Milanais.

 

Suite au siège de Nice, François I° décida de donner au duc d’Enghien le commandement des troupes se trouvant alors dans le Piémont (hiver 1543.).

Le duc d’Enghien décida alors d’assiéger Carignan, cité dont s’était emparé Alphonse d’Avalos, commandant des armées impériales (à noter que cette ville se trouvait à une vingtaine de kilomètres de Turin, principale position française dans la région.).

 

Le siège de Carignan débuta en janvier 1544, mais ce ne fut qu’à partir du mois d’avril qu’Alphonse d’Avalos décida de porter secours à la cité assiégée.

Les deux belligérants, disposant de forces à peu près équivalentes, s’affrontèrent donc au cours de la bataille de Cérisoles.

 

Les piquiers partirent ainsi à l’assaut, accompagnés de plusieurs arquebusiers. La combinaison de ces deux armes fut très efficace, et chaque camp eut à déplorer de nombreuses pertes.

Représentation de la tactique piquier/arquebusier (qui fut utilisée sur les champs de bataille jusqu'au XVII° siècle.), musée de l'Infanterie, Montpellier.

Toutefois, les Français parvinrent à prendre l’avantage quand la cavalerie impériale, refusant d’attaquer les piquiers suisses, décida de quitter le champ de bataille.

Les cavaliers français chargèrent alors l’infanterie ennemie sur les flancs, tuant de nombreux ennemis.

 

Les impériaux, se retirant en désordre, furent alors poursuivis par les Français. Ces derniers massacrèrent donc de nombreux fuyards, biens que certains d’entre eux furent faits prisonniers.

Au final, Alphonse d’Avalos perdit plus de 5 000 hommes au cours de l’affrontement, alors que les Français n’eurent à déplorer qu’un millier de pertes.

 

A noter toutefois que Carignan résista encore pendant plusieurs semaines aux troupes françaises.

Cependant, bien que parvenant finalement à s’emparer de cette cité, le duc d’Enghien ne put exploiter son avantage et foncer sur Milan. En effet, il dut envoyer une bonne partie de ses troupes au nord de la France, Charles Quint ayant franchi la frontière.

Par ailleurs, Alphonse d’Avalos parvint à recruter de nouveaux soldats quelques mois plus tard. Tout était donc à recommencer.

 

            5° Le siège de Saint Dizier (été 1544) – Comme nous venons de le voir, Charles Quint, au printemps 1544, avait traversé la frontière et envahi la Champagne. Ainsi, au cours du mois de juillet, il décida d’assiéger la cité de Saint Dizier, alors que le gros des troupes fut chargé de marcher sur Paris.

L’objectif de l’Empereur germanique était ainsi d’ouvrir un second front, afin d’empêcher François I° de se concentrer sur la reconquête du Milanais.

 

La défense de Saint Dizier fut orchestrée par Louis IV de Bueil, comte de Sancerre et gouverneur militaire de la ville. Les assiégés, bien que n’étant qu’un millier, parvinrent à résister pendant tout le mois de juillet 1544 à des assaillants dix fois supérieurs en nombre.

Ainsi, ils parvinrent à blesser mortellement René de Châlon, prince d’Orange, qui participait au siège[4]

 

Toutefois, n’ayant pas reçu de secours de la part du roi de France, les habitants furent contraints de capituler.

Suite à cette victoire, Charles Quint décidé de marcher sur Soissons.

 

            6° Le siège de Boulogne (été 1544) – Comme nous l’avons vu précédemment, Henri VIII, dès 1542, avait décidé de rejoindre le camp des impériaux. Par ailleurs, rappelons une fois de plus qu’au XVI° siècle, la guerre de Cent Ans était encore présente dans tous les esprits, et qu’aucun traité de paix officiel n’avait mis fin à ce conflit.

 

En juillet 1544, un contingent anglais, mené par Charles Brandon[5], duc de Suffolk, quitta Calais afin d’assiéger Boulogne (à noter qu’un autre contingent partit assiéger Montreuil.).

Henri VIII débarquant à Calais, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Au mois d’août, les Anglais parvinrent à percer une brèche dans les murs de la cité, mais le donjon résistait toujours. Finalement, en septembre, Jacques de Coucy, seigneur de Vervins et gouverneur militaire de ma cité, décida de capituler.

 

Toutefois, l’armée du dauphin Henri (son frère aîné, François, était décédé en 1536.) parvint à chasser les Anglais qui assiégeaient Montreuil (il bénéficiait des renforts envoyés par le duc d’Enghien suite à la bataille de Cérisoles.).

Poursuivant l’ennemi sous les murs de Calais (à noter qu’Henri VIII décida de rentrer en Angleterre.), les Français purent alors mettre le siège devant Boulogne. Toutefois, les soldats du dauphin, mal payés, décidèrent de piller la cité. Attaquant sans plan établi, ils furent facilement repoussés par les Anglais retranchés dans Boulogne.

 

            7° Trèves et traités (1544 à 1546) – Charles Quint, manquant d’argent afin de payer ses troupes, décida finalement de se rapprocher avec son rival le roi de France.

François I° ayant lui aussi des difficultés financières, les deux souverains signèrent ainsi le traité de Crépy en septembre 1544.

 

La neuvième guerre d’Italie s’achevait sur un statu quo, basé sur la Paix de Nice de 1537 : Charles Quint renonçait à la Bourgogne (et restituait Saint Dizier à la France.) ; François I° renonçait à la Savoie et au Piémont ; les deux souverain s’engageaient à lutter contre les protestants se multipliant sur leurs Etats respectifs.

Par ailleurs, un mariage fut prévu entre Charles II d’Orléans (troisième fils de François I°.) et Marie (fille de Charles Quint.), cette dernière apportant en dot les Pays Bas et la Franche-Comté (ce mariage ne vit toutefois pas le jour car Charles II mourut en septembre 1545.). A noter qu’à la place de Marie, il était possible de choisir une des filles de Ferdinand, frère de Charles Quint, cette dernière apportant le Milanais en dot.

 

La trêve de Crépy fut le dernier traité signé par François I° et Charles Quint. En effet, le roi de France mourut en mars 1547.

François I° âgé, château de Fontainebleau, Fontainebleau.

 

Toutefois, cet accord ne concernait que Charles Quint. Ainsi, afin de mettre fin au conflit avec Henri VIII, François I° signa le traité d’Ardres (été 1546.). Le roi de France renonçait à Calais, mais devait payer une indemnité à l’Angleterre afin de récupérer Boulogne.
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[1] A noter qu’en juillet 1542, Charles Quint proposa à François I° d’échanger le Piémont contre le Milanais. Toutefois, le roi de France préféra refuser.

[2] Mise en place dès 1165, cette alliance ne fut couchée sur le papier qu’en 1294. A noter toutefois que ce traité fut invoqué à plusieurs reprises au cours de l’Histoire. Cette alliance garantissait la double nationalité entre les deux Etats, permit l’implantation d’un fort courant francophone en Ecosse, et autorisa de nombreux Ecossais à s’engager comme mercenaires au service du roi de France. A noter que le souvenir de cette alliance est toujours très ancré dans la mémoire des Ecossais, qui la considèrent comme le symbole de leur indépendance vis-à-vis de l’Angleterre.

[3] Henri VIII, marié à Catherine d’Aragon souhaitait divorcer. Toutefois, le pape refusa de valider la dissolution du mariage royal. Le souverain anglais, outré, décida alors de passer outre, épousant sa favorite, Anne Boleyn. Cet ainsi que fut mis en place l’anglicanisme, penchant anglais du gallicanisme. Aujourd’hui, les anglicans se considèrent catholiques, mais libérés de la tutelle de Rome.

[4] René de Châlon était le neveu de Philibert de Châlon, mort au cours de la Bataille de Gavinana. La sœur de Philibert, Claude de Châlon, était la mère de René.

[5] A noter que Charles Brandon avait épousé Marie Tudor, veuve de Louis XII.

 
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