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Les York et la guerre des Deux Roses (XV° siècle)

CHAPITRE PREMIER : La guerre des Deux Roses

(1453 - 1471)

 

II : Première phase de la guerre des Deux Roses (1453 à 1461)

           

            Suite à la bataille de Saint Albans, le duc d’York s’empara une nouvelle fois du pouvoir, tout en laissant Henri VI sur son trône (en effet, Richard Plantagenêt était loin de recevoir les suffrages de la noblesse anglaise, et ne pouvait donc se permettre d’éliminer le roi.).

 

1° La nouvelle prise de pouvoir de Richard Plantagenêt – Le duc d’York, parvenant une nouvelle fois au pouvoir, décida de se proclamer connétable d’Angleterre, et donna à Warwick la capitainerie de Calais. En outre, la reine Marguerite fut écartée du pouvoir et chargée de veiller sur Henri VI, ce dernier ayant de nouveau sombré dans la folie.

Portrait de la reine Marguerite d'Anjou.

 

Cependant, cet équilibre fragile ne pouvait durer bien longtemps. En effet, le duc d’York contribuait à alimenter l’insécurité dans l’île en soutenant les Neville contre les Percy ; en outre, Richard menaçait les droits à la couronne d’Angleterre d’Edouard, fils d’Henri VI et de Marguerite.

La reine fit alors transférer la cour dans ses terres, dans la cité de Coventry (août 1456.). Par la suite, les Percy parvinrent à prendre l’avantage sur les Neville, redonnant l’avantage à la famille royale. De ce fait, Marguerite parvint à reprendre l’ascendant sur son rival le duc d’York.

 

2° Les batailles de Blore Heath et du pont de Ludford (septembre et octobre 1459) – Cependant, en juin 1459, Richard Plantagenêt fut convoqué à Coventry. Ce dernier, craignant d’être accusé de trahison et arrêté, décida de ne pas se rendre dans la cité.

En octobre, Richard Neville, comte de Salisbury, décida alors de rejoindre le duc d’York, qui se trouvait au château de Ludlow, dans le Shropshire.

La reine, avertie de la manœuvre, envoya une petite armée à l’encontre des insurgés.

Les lancastre, deux fois plus nombreux que leurs adversaires, décidèrent alors de charger, pensant que l’ennemi entamait une manœuvre de retraite. Les York passèrent donc à l’offensive, causant de graves pertes aux Lancastre.

Plaque commémorative de la bataille de Saint Albans.

"Guerre des Deux Roses

Bataille de Blore Heath

1459

Ferme de Blore Heath

Ce terrain était le site du camp des Lancastre."

Au final, la bataille de Blore Heath fut une nouvelle victoire pour les partisans de Richard Plantagenêt (septembre 1459.).

 

Peu de temps après, Salisbury parvint finalement à  opérer une jonction avec les forces du duc d’York. Les deux hommes décidèrent alors d’affronter les troupes royales une fois de plus.

Cependant, le destin ne joua pas en leur faveur car un des lieutenants de Warwick, dirigeant un contingent de soldats calaisiens, décida de faire défection, rejoignant le camp des Lancastre. En effet, non content d’apporter de nombreux hommes au roi d’Angleterre, il lui donna de précieux renseignements sur l’armée et les plans des York.

De ce fait, en octobre 1459, les Lancastre remportèrent avec brio la bataille du pont de Ludford, écrasant les York.

 

3° Les Lancastre reprennent le pouvoir… pour une bien courte période (1460) – Suite à cet affrontement, Richard retourna en Irlande ; Salisbury, Warwick et Edouard, comte de March (le fils du duc d’York.), se réfugièrent à Calais.

Le nouveau duc de Somerset, Henri Beaufort (ce dernier était le fils d’Edmond Beaufort, tué à la bataille de Saint Albans.), fut nommé gouverneur de Calais. Se rendant dans la cité, il ne parvint cependant pas à évincer Warwick, qui décida de se lancer dans des opérations de piraterie contre la cote anglaise.

 

En 1460, Warwick, Salisbury et Edouard parvinrent à débarquer en Angleterre, s’établissant dans le Kent.  En juin, ils se rendirent à Londres, profitant de l’absence de la famille royale, qui se trouvait alors à Coventry.

Apprenant la nouvelle, le roi décida d’établir son armée à Northampton.

En début d’après midi, sous une pluie battante, Warwick et ses hommes décidèrent de charger, sachant qu’une partie de l’armée royale était prête à rejoindre les rangs des York.

C’est ainsi que Warwick, profitant de l’effet de surprise, parvint à l’emporter sur l’armée royale, parvenant par ailleurs à capturer le roi.

Au final, la bataille de Northampton fut une nouvelle victoire pour les York.

 

Suite à la victoire de Warwick, Richard rentra en Angleterre, s’installant à Londres en octobre 1460.

Le duc d’York, réclamant la couronne, ne reçut cependant pas le même accueil qu’Henri IV, qui avait obtenu la couronne dans des conditions quasi similaires[1]. En effet, Salisbury et Warwick eux-mêmes ne souhaitaient pas déposer Henri VI, mais seulement éliminer ses plus mauvais conseillers.

Portrait de Richard Neville, comte de Warwick, XV° siècle.

Richard, rappelant au parlement qu’il descendait du roi Edouard III, fut ainsi reconnu comme successeur  d’Henri VI (les parlementaires déshéritaient ainsi le jeune Edouard, fils du roi d’Angleterre.).

L’Acte d’Accord ne fut évidemment pas accepté par la reine, qui fut écartée du trône. Les partisans des Lancastre décidèrent alors de former une nouvelle armée, dans le nord de l’Angleterre.

 

4° La contre attaque des Lancastre et la victoire finale des York (1460 à 1461) – Apprenant que les partisans des Lancastre étaient en train de former une armée dans le nord du pays, Richard décida de marcher contre ses ennemis.

 

a) La bataille de Wakefield, mort du duc d’York et du comte de Salisbury (décembre 1460) : s’établissant dans une position défensive au château de Sandal, Richard ne tarda pas à être harcelé par ses ennemis, ces derniers étant deux fois plus nombreux que les York.

Le duc d’York, quittant la forteresse, fut contraint d’affronter l’armée des Lancastre au cours de la bataille de Wakefield (décembre 1460.).

Richard fut tué au cours de l’affrontement ; son second fils Edmond, comte de Rutland, ainsi que Richard Neville, comte de Salisbury, furent capturés et exécutés peu après la bataille.

Gisant de Richard Neville, comte de Salisbury, église de Burghfield (le monument, très endommagé, aurait subi les foudres des partisans des Lancastre).

 

b) La seconde bataille de Saint Albans, nouvelle victoire des Lancastre (février 1461) : cependant, bien que le duc d’York et le comte de Salisbury trouvèrent la mort au cours de la bataille de Wakefield, les Lancastre n’avaient toujours pas remporté la guerre.

En effet, Edouard (le fils de Richard Plantagenêt.) et le comte de Warwick ne comptaient pas abandonner la lutte.    

Recrutant des soldats à la frontière anglo-galloise, Marguerite décida d’envoyer une petite armée à leur encontre.

Les deux belligérants s’affrontèrent alors au cours de la bataille de Mortimer’s Cross, et les York remportèrent la victoire (février 1461.).

Monument commémoratif de la bataille de Mortimer's Cross, 1799.

"Ce piédestal est érigé afin de perpétuer la Mémoire d'une bataille acharnée, sanglante et décisive qui eut lieu près de ce point, au cours de la guerre civile opposant les ambitieuses maisons d'York et de Lancastre, le 2 février 1461, entre les forces d'Edouard Mortimer, comte de March, (plus tard Edouard IV) dans le camp des York, et les partisans d'Henri VI, dans le camp des Lancastre.

Les troupes du roi étaient commandées par Jasper comte de Pembroke. Edouard commandait les siennes en personne et fut victorieux. Le massacre fut grand des deux côtés. 4 000 furent laissés morts sur le champ de bataille, et de nombreux gallois furent faits prisonniers parmi lesquels se trouvait Owen Tudor (arrière grand père d'Edouard VIII et descendant de l'illustre Cadwallader) qui fut peu après décapité à Hereford.

Ce fut la bataille décisive qui permit à Edouard IV de monter sur le trône d'Angleterre et qui fut proclamé Roi à Londres le 5 mars de l'année suivante."

 

Marguerite, alliée à Marie de Gueldres, reine d’Ecosse, décida alors de se rendre à la rencontre des York, pillant les régions du sud de l’Angleterre afin de payer les soldats se battant sous sa bannière.

A Londres, Warwick décida de profiter des exactions menées par les Lancastre afin de s’attirer les sympathies des Londoniens (à noter que la cité de Coventry fit allégeance aux York à cette époque.).

Cependant, le destin joua en faveur de la reine. En effet, les Lancastre attaquèrent l’armée de Warwick sur ses flancs, alors que le comte se trouvait à Saint Albans, tentant de bloquer la route vers Londres.

La seconde bataille de Saint Albans, en février 1461, fut un nouvel échec pour les York, Warwick n’ayant pas réussi à faire sa jonction avec les armées d’Edouard, comte de March (le fils de Richard Plantagenêt.).

A noter qu’Henri VI (prisonnier des York, il avait été emmené de force sur le champ de bataille.) fut libéré par ses partisans.

 

c) La bataille de Townton donne la victoire aux York (mars 1461) : La victoire des Lancastre semblait acquise, mais les Londoniens, effrayés par les pillages auxquels s’étaient livrés les soldats de la reine, refusèrent d’ouvrir les portes de la capitale.

De ce fait, afin d’assurer son bon ravitaillement, l’armée des Lancastre fut contrainte de piller les comtés avoisinants de Middlesex et d’Hertfordshire.

 

Au même moment, Edouard, comte de March, décida de marcher sur Londres et de rejoindre les forces de Warwick. Le jeune homme, se référant à l’Acte d’Accord, affirma son intention de monter sur le trône après avoir éliminé Henri VI et son épouse.

 

Les Lancastre ayant décidé de se retirer au nord du pays, Edouard et Warwick décidèrent de les y rejoindre.

En mars 1461, les deux belligérants s’affrontèrent au cours de la bataille de Townton, dans le Yorkshire. Les deux armées, comptant chacune entre 20 000 et 30 000 hommes selon les sources, s’affrontèrent pendant de nombreuses heures.

Dans un premier temps, les York eurent un petit avantage, leurs archers ayant le vent dans le dos. Puis, les deux formations décidèrent de passer au combat au corps à corps, ce qui fit beaucoup de victimes (il avait été donné comme consignes de ne pas faire de prisonniers.).

Si aucun des deux camps ne parvint à prendre l’avantage pendant plusieurs heures, les York finirent par recevoir l’aide d’un nouveau contingent, ce qui permit à Edouard et Warwick d’écraser leurs adversaires.

Poursuivis par leurs ennemis lors de leur retraite, les Lancastre perdirent plus de 10 000 hommes à l’issue de la bataille (les York, quant à eux, avaient perdu plus de 5 000 hommes.).

 

Henri VI et Marguerite, vaincus, furent contraints de se réfugier à la cour du roi d’Ecosse Jacques III, accompagnés de quelques fidèles.

Portrait du roi d'Ecosse Jacques III.

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[1] Pour en savoir plus sur le règne d’Henri IV, voir le 1, section I, chapitre premier, les Lancastre et la guerre de Cent Ans.

 
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