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Les York et la guerre des Deux Roses (XV° siècle)

CHAPITRE SECOND : Réminiscences de la guerre des Deux Roses

(1453 - 1471)

 

I : Les courts règnes d'Edouard V et de Richard III (1483 à 1485)

           

            1° La prise de pouvoir de Richard III – A sa mort, Edouard IV laissait derrière lui deux héritiers, Edouard V et son frère Richard, âgés tous deux d’une dizaine d’années.

Edouard V, gravure issue de l'ouvrage Cassell's history of England, Angleterre, 1902.

Le jeune souverain étant trop jeune pour régner, de nouvelles dissensions apparurent entre les Woodville (la famille maternelle des deux princes.) et Richard, comte de Gloucester, le frère d’Edouard IV.

Portrait d'Anthony Woodville.

Edouard V ayant été élevé au château de Ludlow, sous la protection d’Anthony Woodville, comte de Rivers (le frère de la reine.), Gloucester voyait d’une mauvais œil l’influence que les Woodville pouvaient avoir sur le jeune garçon.

Le château de Ludlow.

Se rapprochant des ennemis politiques des Woodville, Richard fit ainsi arrêter le comte de Rivers, ainsi que la plupart de ses conseillers. Emprisonnés au château de Pontefract, ils furent ensuite condamnés à mort et exécutés sous prétexte d’avoir voulu attenter à la vie du jeune Edouard V (Richard décida alors de faire loger les deux fils d’Edouard IV à la tour de Londres.).

Les Princes dans la Tour, par John Everett Millais, 1878, Royal Holloway College, Université de Londres, Egham.

 

Peu de temps après ces évènements, en juin 1483, Richard III déclara publiquement que le mariage d’Edouard IV et d’Elisabeth Woodville était invalide et que leurs deux enfants étaient donc illégitimes (en effet, Edouard aurait épousé ou promis d’épouser Eléonore Butler, la fille de John Talbot[1], comte de Shrewsbury, avant de rencontrer Elisabeth Woodville.).

Edouard V, roi mineur d'Angleterre, et Richard, duc d'York, son frère puîné, par Paul DELAROCHE, 1831, musée du Louvre, Paris.

Le parlement, connaissant les capacités militaires du comte de Gloucester, et considérant que ce dernier était plus amène de diriger le pays qu’un conseil de régence, accepta de reconnaitre Richard III comme nouveau roi d’Angleterre (à noter que ce dernier était le plus proche parent d’Edouard IV, ses frères Edmond et George ayant perdu la vie au cours des années précédentes.).

Richard III, gravure issue de l'ouvrage Cassell's history of England, Angleterre, 1902.

 

Alors que Richard III était couronné roi d’Angleterre, en juillet 1483, ses neveux étaient retrouvés morts à la tour de Londres. Sans doute le meurtre fut il commandé par le nouveau souverain lui-même, mais aucune preuve tangible n’est parvenue aujourd’hui à accréditer cette thèse.

L'assassinat des princes.

 

2° La guerre des Deux Roses recommence – Richard III, bien qu’étant parvenu à monter sur le trône d’Angleterre, ne restait pas moins menacé. En effet, le nouveau souverain était loin d’être populaire, et ne nombreux complots s’ourdirent contre lui.

 

a) La révolte de 1483 : une première révolte éclata contre Richard III en 1483. En effet, des partisans d’Edouard IV décidèrent de déposer le nouveau souverain, afin de placer le jeune Edouard V au pouvoir.

Cependant, lorsque les insurgés apprirent que les princes étaient morts, Henri Stafford, duc de Buckingham[2], proposa de placer Henri Tudor sur le trône.

 

Henri Tudor, né en 1457, était par sa mère Marguerite le descendant de Jean de Gand, père d’Henri IV, premier souverain de la dynastie des Lancastre.

Marguerite, mère d'Henri Tudor.

Son père Edmond Tudor, favorable aux Lancastre, avait été tué par des partisans des York en 1456. Le jeune Henri, n’ayant jamais connu son père, avait été élevé par son oncle Jasper.

Cependant, à cause du soutien apporté par les Tudor aux Lancastre, Henri et sa mère durent fuir, suite à la prise de pouvoir d’Edouard IV, en 1471. Ils se réfugièrent alors à la cour de François II, duc de Bretagne.

 

En 1483, soutenu par son hôte, Henri décida de débarquer en Angleterre, à la demande du duc de Buckingham.

Cependant, l’insurrection fit long feu : les navires d’Henri Tudor, pris dans une tempête, durent faire demi-tour ; l’armée des insurgés, affaiblie par cette même tempête, fut écrasée par Richard III.

Buckingham, parvenant à s’enfuir, fut finalement capturé et exécuter en novembre 1483.

 

b) La révolte de 1485 : Henri Tudor, se réfugiant en France après que Richard III ait exigé son extradition au duc de Bretagne, décida de préparer une nouvelle expédition contre l’Angleterre.

Accueilli avec bienveillance par les régents Pierre et Anne de Beaujeu (le roi de France Charles VIII, fils de Louis XI, était encore un enfant.), ces derniers acceptèrent de lui venir en aide.

Pierre de Beaujeu et Saint Pierre (à gauche) ; son épouse Anne et Saint Jean (à droite), par Jean HUEY, début du XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

 

En 1485, se sentant suffisamment puissant, Henri débarqua sur la côte ouest du Pays de Galles, au Pembrokeshire, à la tête d’un contingent franco-écossais.

Accompagné par son oncle Jasper Tudor, les insurgés ne tardèrent pas à recueillir le soutien des Gallois, qui décidèrent de rejoindre la petite troupe.

 

Richard III, apprenant la nouvelle, décida alors de partir à la rencontre d’Henri Tudor afin d’en découdre.

Les deux armées s’affrontèrent donc au cours de la bataille de Bosworth. Henri Tudor était à la tête d’environ 5 000 hommes, alors que Richard III avait quelques milliers d’hommes de plus que son adversaire.

Dans un premier temps, aucune des deux armées ne parvint à prendre l’avantage. Cependant, les évènements se précipitèrent lorsque les principaux lieutenants de Richard III décidèrent de rejoindre le camp d’Henri Tudor.

Combattant vaillamment, Richard III trouva finalement la mort au cours de la bataille, et son corps sans vie fut exhibé lors de la parade de l’armée victorieuse.

 

Richard III ne laissait pas d’enfants derrière lui ; en effet, son jeune fils Edouard était mort en 1484, et son épouse Anne Neville était décédée en 1485.

Outre être le dernier roi anglais à avoir trouvé la mort sur le champ de bataille, Richard III fut le dernier souverain Plantagenêt (le dernier Plantagenêt étant Edouard, comte de Warwick (fils de George, duc de Clarence.), exécuté par Henri Tudor en 1499.).

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[1] John Talbot, célèbre commandant anglais, s’était rendu célèbre au cours de la guerre de Cent Ans.

[2] Les grands parents de Buckingham avaient combattu du côté des Lancastre, et lui-même avait épousé Catherine Woodville, sœur de la reine.

 
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