Les nazis confectionnaient du savon avec des restes humains

Les mensonges de l'Histoire

Faux ! Ou du moins en partie... l'exploitation de restes humains comme matière première reste indissociable de la mise en application de la solution finale de la question juive, adoptée en janvier 1942 suite à la conférence de Wannsee[1].

Villa où fut organisée la conférence de Wannsee.

Au printemps 1942, de nouveaux camps de concentration furent ouverts (parmi lesquels Auschwitz, Sobibor et Treblinka), ces derniers étant équipés de chambres à gaz (les prisonniers y étaient assassinés par ingestion de monoxyde de carbone ou de Zyklon B[2] ; les restes humains étaient ensuite placés dans des fours crématoires afin d’être réduits en cendres).

L’année 1942 fut la plus meurtrière pour les juifs d’Europe, le troisième Reich comptabilisant à cette date près de 1.5 millions de victimes.

Entrée du camp d'Auschwitz (la grille en fer porte l'inscription Arbeit macht frei, ce qui signifie "le travail rend libre" en français).

La rumeur selon laquelle les Allemands confectionnaient du savon à partir de restes humains ne date pas de cette époque, mais bien de la première guerre mondiale. En 1917, les journaux britanniques relayèrent l'idée selon laquelle le deuxième Reich[3] avait ouvert des "usines à cadavres", dans lesquelles l'on faisait bouillir les restes des soldats morts pour en faire du savon.

Cette allégation sans grand sérieux fut abandonnée dès la fin de la Grande guerre, mais refit surface dès le début du second conflit mondial.

En réalité, les expériences sur les restes humains afin d'en tirer des matières premières semble dater d'après la conférence de Wannsee. Ainsi, entre 1943 et 1944, le professeur Rudolf Spanner utilisa des cendres humaines (en provenance, entre autres, du camp de concentration de Stutthof, à Dantzig), afin de confectionner du savon.

Ce dernier, parvenant à produire en moyenne 25 kilos de savon à partir de 40 cadavres, attira alors l'attention d'Heinrich Himmler, chef de la SS[4]. En fin d'année 1942, ce dernier ordonna une enquête, répugné par ce savon humain.

Au final, si Himmler ne mit pas fin aux travaux de Spanner, la confection de savon humain n'atteignit jamais l'échelle industrielle[5].

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[1] La conférence, à laquelle participèrent plusieurs dignitaires nazis, fut dirigée par Reinhard Heydrich, chef du RSHA, bras droit d'Heinrich Himmler (le RSHA (Reichssicherheitshauptamt, ou « office central de la sécurité du Reich ») était une branche de la SS (en allemand Schutzstaffel, ce qui signifie « escadron de protection »), regroupant la Gestapo (Geheime Staatspolizei en allemand, ou « police secrète d’Etat. »), police politique du troisième Reich ; la Kripo (Kriminalpolizei.), politique criminelle ; et le SD (Sicherheitsdienst, ou « service de la sécurité. »), service de renseignements de la SS.

[2] Le gaz Zyklon, connu depuis le début du XX° siècle, était à l’origine utilisé comme pesticide. Il ne fut pas utilisé lors de la première guerre mondiale à cause de sa trop grande volatilité.

[3] L’Empire allemand, précédent le troisième Reich, exista de 1871 (proclamation du deuxième Reich à Versailles) jusqu'en 1919 (abdication de Guillaume II). Ce régime faisait implicitement référence au premier Reich, c'est-à-dire le Saint Empire romain germanique, qui exista pendant plus de mille ans, de 800 à 1806.

[4] La SS (en allemand Schutzstaffel, ce qui signifie « escadron de protection ») était à l’origine la garde rapprochée d’Hitler. Toutefois, ce corps prit de l’importance au fil des années, devenant une organisation policière (création du RSHA,Reichssicherheitshauptamt en allemand, réunissant toutes les polices allemandes, en septembre 1939), idéologique (création duLebensborn en 1935, association destinée à assurer le développement de la « race aryenne »), scientifique (création de l’Ahnenerbe en 1935, organisation consacrée à la recherche archéologique et anthropologique), et militaire (création de la Waffen-SS en 1939).

[5] L'on estime que Spanner produisit au total une centaine de kilos de savon humain. Jamais condamné pour ses actes, Spanner fut professeur à Cologne à compter de 1946, puis mourut en 1960.