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Les mensonges de l'Histoire


Le sanglant débarquement américain du 6 juin 1944

Le débarquement américain du 6 juin 1944, sur les plages de Normandie, est aujourd'hui considéré comme un épisode important de la Seconde Guerre mondiale. En effet, il correspond à l'arrivée des troupes américaines sur le territoire français, quatre années après la victoire du Troisième Reich sur la France, en juin 1944.

Cependant, le débarquement du 6 juin est resté dans les mémoires comme une sanglante offensive américaine, au cours duquel plusieurs milliers de soldats donnèrent leur vie afin de libérer la France de la barbarie nazie.

Mais en réalité, le débarquement fut-il aussi sanglant ? Quels furent véritablement les pertes américaines lors du 6 juin ? Et s'agissait-il d'une offensive exclusivement organisée par les Etats-Unis, ou bien d'autres pays y participèrent-ils ?

Soldats américains se dirigeant vers le rivage via une barge de débarquement.

 

Suite au débarquement allié en Afrique du nord, en novembre 1942, qui avait entraîné en l'espace de quelques mois l'éviction des dernières troupes allemandes installées en Tunisie, il fut décidé, en fin d'année 1943, au cours de la conférence de Téhéran, d'ouvrir un nouveau front à l'ouest[1].

Les alliés, soucieux de ne pas reproduire l'échec du débarquement de Dieppe, qui s'était achevé sur un désastre, à l'été 1942, il fut décidé de débarquer en Normandie, non à proximité des ports, mais sur des plages jugées moins défendues.

L'opération Overlord (ou « opération Suzerain »), prévue initialement pour le 1er mai, fut finalement repoussé au 1er juin pour des raisons logistiques, puis au 6 juin en raison du mauvais temps.

A noter qu'en parallèle fut organisée l'opération Fortitude, destinée à conforter Adolf Hitler dans son idée que le débarquement ne pourrait se faire qu'au Pas-de-Calais. Cette manœuvre d'intoxication fut couronnée de succès, car l'Etat-major allemand décida de redéployer une partie de ses troupes dans le nord de la France. Par ailleurs, même après le débarquement des alliés en Normandie, les Allemands conservèrent d’importantes troupes en réserves dans le Pas-de-Calais, convaincus que l’opération Overlord n’était qu’une diversion.

L'opération Overlord.

 

Les navires alliés se mirent en route vers la Normandie dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.

Cependant, contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'opération Overlord ne fut pas une offensive exclusivement américaine, bien au contraire. Ainsi, sur les 156 000 soldats embarqués en prévision du Jour J, l’on comptait une majorité de Britanniques (80 000), les Américains n'étant « que » 70 000. Par ailleurs, l'on trouvait plusieurs milliers de soldats originaires de France, Pologne, Belgique, Norvège, etc.

Le débarquement était donc une opération alliée et non américaine. Néanmoins, Britanniques et Américains devaient débarquer dans des zones distinctes : ainsi, la western task force américaine, débarquerait à l’ouest, sur les plages d’Utah et d’Omaha ; la eastern task force britannique, quant à elle, débarquerait à l’est, sur les plages Gold, Juno et Sword.

 

- La plage la plus à l’ouest, Utah, se trouvait à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Cherbourg. La zone, bien que fortifiée, était moins bien protégée que les autres plages, l’arrière pays étant marécageux.

A l’issue d’une intense préparation d’artillerie effectuée par la flotte et l’aviation, les 32 000 soldats américains furent débarqués sur la plage d’Utah. Bénéficiant du soutien de chars amphibies, les alliés parvinrent à avancer rapidement, l’ennemi ayant été fragilisé par les bombardements. Les soldats américains, parvenant à percer le mur antichar vers 8 heures du matin, contraignirent alors les Allemands à reculer.

Dans l’après-midi, les Américains avaient perdu 200 hommes (tués ou blessés). Ils établirent à Utah une importante tête de pont, sur laquelle débarquèrent près de 800 000 hommes jusqu’en fin d’année.

 

- Omaha, située dans le Calvados, subit une intense préparation d’artillerie à l'aube du 6 juin. Cependant, contrairement à Utah où le bombardement avait été performant, ici il avait manqué sa cible. Les 35 000 Américains se retrouvèrent donc confrontés à des troupes allemandes quasiment intactes. Par ailleurs, en raison d’un fort vent marin, de nombreux chars amphibies coulèrent, bloquant le passage des barges de débarquement, retardant l'arrivée de la deuxième ligne.

Evoquant un temps une évacuation des troupes, l’Etat-major américain décida toutefois de poursuivre l’offensive, craignant d’affaiblir les troupes installées à Utah en cas de repli. Afin de soutenir l’offensive terrestre, les navires s’approchèrent des côtes afin de bombarder les défenses ennemies, ce qui permit aux soldats d’opérer plusieurs percées dans les défenses ennemies en fin de matinée. Finalement, les Allemands furent contraints de reculer au cours de l'après-midi.

Au final, le débarquement à Omaha fut le plus sanglant de l’opération Overlord, les Américains comptant 1 000 tués (dont un quart par noyade) et 2 000 blessés. A noter par ailleurs que 90% des combattants de la première vague furent tués ou blessés lors de l’offensive.

Le débarquement d'Omaha beach.

 

- Côté britannique, la plage de Gold fut bombardée à l’aube, puis les troupes débarquèrent à 7 heures 30. Les 25 000 soldats alliés ne rencontrèrent qu’une faible résistance, parvenant à percer rapidement la ligne de défense ennemie (la majorité des défenseurs étaient en réalité des volontaires russes). Toutefois, les Allemands retranchés dans Asnelles, un petit village situé non loin de Gold, opposèrent une vive résistance jusque dans l’après-midi.

Dans la soirée, les Britanniques comptaient 400 tués et blessés, ayant réussi à avancer de neuf kilomètres vers le sud, menaçant Bayeux.

Le débarquement de Gold beach.

 

- Le débarquement de Juno, quant à lui, fut le plus petit des cinq. En effet, seuls 15 000 Canadiens débarquèrent sur cette plage. Cependant, malgré une intensive préparation d’artillerie, les blockhaus allemands étaient intacts ; en outre, Juno était la zone la mieux défendue derrière Omaha.

Débarquant vers 7 heures 30, les troupes canadiennes subirent d’importants dégâts, d’autant que les chars amphibies ne purent être mis à l’eau à cause d’une mer agitée.

Mais malgré les pertes initiales, les Canadiens parvinrent à franchir la ligne de défense ennemie peu avant midi, avançant vers Caen, à 20 kilomètres au sud. Faisant jonction avec les Britanniques de Gold, ils furent contraint de freiner leur progression faute de soutien.

Au final, le débarquement sur la plage de Juno fut le plus meurtrier après celui d’Omaha : 350 tués, plus 600 blessés, prisonniers et disparus.

Soldats canadiens débarqués à Juno beach, surveillant les prisonniers allemands.

 

- Enfin, la plage de Sword était la zone de débarquement située le plus à l’est. A l’issue d’une préparation d’artillerie effectuée par la marine britannique, les 28 000 soldats alliés débarquèrent sur la plage, sans rencontrer une grande résistance. Ils s'emparèrent rapidement d’Ouistreham, vers 8 heures du matin.

Toutefois, une division de Panzers arrivant des alentours de Caen fit son apparition en fin d'après-midi. Cependant, les blindés allemands étaient de vieux chars français ou russes capturés entre 1940 et 1941, et furent donc repoussés.

Au final, le débarquement de Sword fit 600 tués et blessés.

Le débarquement de Sword beach.

 

L'opération Overlord s'achevait donc  sur un succès, permettant aux alliés de s'établir sur large tête de pont, reliant Sainte-Mère-Eglise à Ouistreham, menaçant désormais Cherbourg et Caen.

Cependant, le débarquement ne se fit pas sans pertes, mais le bilan fut bien moins lourd qu'on ne pourrait le croire aujourd'hui. Ainsi, alors que l'on entend souvent le chiffre de 10 000 victimes, il convient de faire le distinguo entre les tués, les blessés, et les soldats morts des suites de leurs blessures.

Ainsi, l'opération Overlord causa près de 6 000 pertes, pour « seulement » 2 500 tués. Néanmoins, ce chiffre fut augmenté à 4 400 en 2009 (soit 2 500 Américains et 1 900 soldats d'autres nations), en prenant en compte les blessés décédés plus tard de leurs blessures (mais aussi les victimes décédées en mer et lors des opérations aéroportées).

Aujourd'hui, ces pertes peuvent sembler importantes, mais elles restent minimes par rapport aux forces en présence (environ 2.5 % de l'effectif global). En effet, l'on retrouve une proportion identique pour le débarquement de Provence (l'opération Anvil Dragoon), à l'été 1944 (environ 7 000 tués pour une offensive comptant 200 000 soldats, soit 3.5 %). Ainsi, s'il est incontestable que le débarquement d'Omaha fut le plus meurtrier de la journée du 6 juin, force est de constater que l'opération Overlord ne fut pas une « sanglante offensive américaine. »

A contrario, les offensives menées par l'URSS à la même période furent bien plus violentes : 300 000 tués et 900 000 blessés lors de la bataille du Dniepr, d'août à décembre 1943 (soit 11 % de pertes) ; 180 000 tués et 600 000 blessés lors de l'opération Bagration, à l'été 1944 (soit 7 % de pertes)

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[1] La conférence, qui se déroula de novembre à décembre 1943, réunit Franklin Roosevelt, Winston Churchill et Staline. A noter que l'objectif de la réunion, outre de prévoir l'ouverture d'un nouveau front à l'ouest (l'objectif était alors de faire retomber la pression sur l'armée soviétique), était de fixer les nouvelles frontières en Europe d’après-guerre. Pour en savoir plus sur la conférence de Téhéran, voir le b), 21, section VI, chapitre sixième, la troisième république.

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