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La seconde république (1848 - 1852)

CHAPITRE PREMIER : Au lendemain de la révolution de 1848 

 

I : La fin de la monarchie de Juillet, la proclamation de la république (24 février 1848)

           

            1° La disparition de la monarchie de Juillet – Comme nous vu lors du chapitre précédent, Louis Philippe I°, dernier roi des Français, avait été contraint d’abdiquer le 24 février 1848. Ce dernier, vraisemblablement soucieux de ne pas faire couler le sang dans la capitale, avait désigné comme successeur son petit fils, Philippe d’Orléans.

 

L’enfant étant encore jeune (il était né en août 1838.), la régence fut confiée à sa mère, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, duchesse d’Orléans. Rapidement, cette dernière se rendit au Palais Bourbon, siège de la Chambre des députés, afin de faire reconnaitre son premier né.

Ferdinand Philippe (décédé en 1842), Hélène de Mecklembourg, et leur fils Philippe d'Orléans.

Toutefois, alors que les élus semblaient favorables au maintien de la monarchie, une troupe de manifestants envahit soudain la salle. Ces derniers, soucieux de ne pas commettre la même erreur qu’en 1830[1], réclamèrent à corps et à cris l’instauration d’une république.

Les manifestants rassemblés sur la place de la Concorde, au milieu de la journée du 22 février 1848.

 

            2° La naissance de la seconde république – Alors que la duchesse d’Orléans était poussée vers la sortie, un gouvernement provisoire fut constitué en toute hâte. Y participèrent Jacques Charles Dupont de l’Eure[2] ; Alphonse de Lamartine, homme politique et poète renommé ; le physicien François Arago, proche du mouvement ouvrier ; Alexandre Auguste Ledru-Rollin, républicain d’extrême-gauche et organisateur de la campagne des banquets ; Pierre Alexandre Thomas Amable Marie de Saint-Georges (dit Marie.), avocat de gauche ayant défendu Théodore Pépin lors du procès Fieschi[3] ; et Isaac-Jacob Crémieux, avocat célèbre pour avoir défendu des journaux républicains. 

Jacques Charles Dupont de l'Eure, Alphonse de Lamartine, François Arago et Alexandre Auguste Ledru-Rollin.

 

Par la suite, les membres du gouvernement provisoire décidèrent de se rendre à l’Hôtel de ville, où ils répartirent entre eux les différents ministères. Toutefois, arrivèrent dans la soirée les membres d’un autre gouvernement, constitué par les membres des journaux réformistes Le National et La Réforme.  

Y figuraient Louis Antoine Pagès (dit Garnier-Pagès.), Louis Blanc et Armand Marie François Pascal Marrast, républicains et organisateurs de la campagne des banquets ; le journaliste Ferdinand Flocon ; et Alexandre Martin (dit l’ouvrier Albert.), ouvrier, républicain et journaliste amateur.

 Garnier-Pagès, Marrast, Ferdinand Flocon et l'ouvrier Albert.

 

Finalement, les membres des deux groupes décidèrent de collaborer, formant le gouvernement provisoire de 1848.

Ainsi, Jacques Dupont de l’Eure fut nommé président du Conseil[4] ; Ledru-Rollin reçut le ministère de l’Intérieur ; Lamartine eut les Affaires étrangères ; Crémieux eut la justice ; le ministère des Travaux publics fut confié à Marie ; François Arago eut la Marine ; et Lazare Hyppolite Carnot[5] reçut le ministère de l’Instruction publique et des Cultes.

Isaac-Jacob Crémieux et Lazare Hyppolite Carnot.

Garnier-Pagès, outre son poste de ministre des Finances, fut nommé maire de la ville de Paris.

 

Par ailleurs, fut formée une commission exécutive, que l’on pourrait qualifier de présidence de la république collective, formée par Dupont de l’Eure, Lamartine, Crémieux, Arago, Ledru-Rollin, Garnier-Pagès, Marie, Marrast, Blanc, Flocon et l’ouvrier Albert.

 

A la nuit tombée, Lamartine invita ses confrères à proclamer la deuxième république.

Ce dernier, soucieux que le nouveau régime soit reconnu par la France entière, annonça que des élections législatives seraient organisées en avril 1848[6].

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[1] Pour en savoir plus sur la révolution de juillet 1830, cliquez ici.

[2] Issu de la petite bourgeoisie, Dupont de l’Eure eut une carrière juridique sous l’Empire (il fut ainsi nommé président du tribunal de Lyon par Napoléon I°.). Sous la restauration, Dupont de l’Eure fut élu au sein de la chambre introuvable, bien que réclamant avec véhémence la sauvegarde des acquis de la révolution. Ecarté en raison de ses opinions politiques, Dupont de l’Eure signa l’adresse des 221 en mars 1830, qui précipita la chute de Charles X. Il fut ministre de la Justice en 1830.

[3] Pour en savoir plus sur l’attentat de Fieschi, voir le 3, section I, chapitre troisième, la monarchie de Juillet.

[4] Une tâche équivalente à celle d’un premier ministre.

[5] Lazare Hyppolite Carnot était le fils de Lazare Carnot, qui avait été ministre de la Guerre puis membre du Directoire lors de la Révolution française.

[6] La révolution de 1848, qui fut la seconde émeute de grande importance du XIX° siècle, fit au final près de 350 victimes (pour environ 500 blessés.).

 

 
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