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Mythologie
 
 

 

 

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Les Valois-Angoulême (XVI° siècle)

 

CHAPITRE CINQUIEME : Henri III

 

II : La cinquième guerre de religion sous le règne d'Henri III (1575 à 1576)

           

            1° Les Malcontents s’allient aux huguenots – En accédant au pouvoir, Henri III découvrit une France plus divisée que jamais entre catholiques et protestants, les nombreuses guerres de religion n’ayant réussi qu’à attiser les haines entre les deux camps.

Henri III, roi de France, atelier de Germain Pilon, fin du XVI° siècle, musée du Louvre, Paris.

 

Par ailleurs, des querelles politiques s’étaient greffées sur les querelles religieuses à la fin du règne de Charles IX, les Malcontents ayant fait savoir leurs revendications au défunt roi de France (écoutés dans un premier temps, ils furent punis par la suite[1].).

 

Ainsi, en septembre 1575, Condé, assisté par les mercenaires allemands de l’électeur palatin Frédéric III[2], pénétra en Champagne, bien décidé à en découdre une fois de plus avec la royauté.

Portrait d'Henri I°, prince de Condé.

Au même moment, François d’Alençon, le jeune frère d’Henri III, jugeait qu’en tant qu’héritier de la couronne[3], il n’avait pas reçu les apanages auxquels il estimait avoir droit. Ainsi, il décida de se révolter une fois de plus et s’enfuit de la Cour.

Portrait de François, duc d'Alençon.

 

Cette situation était particulièrement dangereuse pour la couronne car, en présence du frère du roi, elle donnait aux réformés une apparence de légitimité. Catherine de Médicis décida alors de rencontrer son fils cadet à Chambord, à la fin septembre 1575.

Elle lui promit alors de libérer François de Montmorency et Cossé, embastillés depuis avril 1574, suite à la seconde conjuration des Malcontents.

Henri III, quant à lui, refusa d’imiter l’attitude conciliante de sa mère, jugeant qu’il fallait être intraitable avec les insurgés.

 

            2° La bataille de Dormans (octobre 1575) – Apprenant que les huguenots s’étaient alliés aux Malcontents, Henri, duc de Guise, décida alors d’en découdre avec les rebelles. Les deux belligérants s’affrontèrent alors au cours de la bataille de Dormans, dans la Marne (octobre 1575.).

Portrait d'Henri de Lorraine, duc de Guise, vers 1580, musée Carnavalet, Paris.

L’armée royale parvint à l’emporter, mais le duc de Guise reçut une blessure au visage qui lui valut son surnom de Balafré.

Henri de Guise blessé lors de la bataille de Dormans, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

 

Toutefois, l’armée royale ne parvint pas à profiter de cette victoire, car Jean Casimir, fils de l’électeur palatin Frédéric III, pénétra dans l’est de France à la tête d’une importante armée.

 

            3° La fin de la cinquième guerre de religion – François de Montmorency, sorti de la Bastille début novembre 1575, décida de mettre en place des négociations, obtenant une trêve de la part des belligérants.

A la fin du mois de novembre, le frère du roi ratifia la trêve, acceptant un armistice de six mois. Certaines cités furent alors données en gage aux protestants, telles que Bourges, La Charité sur Loire, Angoulême, etc. Cette annonce provoqua la colère et la résistance de ces différentes cités.

 

Profitant de ces évènements, Henri, roi de Navarre, parvint à s’évader de la Cour en février 1576 (il était assigné à résidence depuis août 1572.). Il traversa alors la Normandie afin de s’installer à Saumur.

 

La position du roi de France étant devenue précaire, Catherine de Médicis persuada ce dernier de faire la paix avec les Malcontents et les huguenots.

Catherine de Médicis, par Germain PILON, vers 1575, musée du Louvre, Paris.

En avril 1576, un premier traité fut signé à Etigny, confirmé par l’édit de Beaulieu au mois de mai.

Répondant aux aspirations des Malcontents et des protestants (il fut aussi appelé Paix de Monsieur, du fait du rôle qu’avait joué François d’Alençon lors du conflit[4].), ce traité constituait un véritable camouflet pour Henri III.

D’un point de vue religieux, le texte était le plus libéral des édits promulgués jusqu’alors. En effet, les réformés jouiraient d’une grande liberté de culte (hormis à Paris et à la Cour.), les victimes de la Saint Barthelemy seraient indemnisées, et des cimetières protestants seraient créés.

Par ailleurs, les huguenots conservaient les cités qu’ils avaient prises lors de la guerre, ainsi que plusieurs autres cités.

Les Malcontents, tels que François de Montmorency, Cossé et Damville retrouvaient leurs charges ; François d’Alençon reçut l’Anjou, la Touraine, le Maine et le Berry, ainsi que La Charité sur Loire ; Henri de Navarre reçut la Guyenne ; Condé fut confirmé en Picardie.

Enfin, Henri III s’engageait à réunir les Etats Généraux dans un délai de six mois, et renonçait à poursuivre les pillards, accordant à Jean Casimir le duché d’Etampes et une pension annuelle.

 

Ce traité de paix fut d’un coût si exorbitant pour la royauté que Catherine de Médicis fut contrainte de vendre ses bijoux, et la noblesse catholique fut contrainte de se cotiser afin de payer la dette (le duc de Guise et le pape firent ainsi d’importants dons financiers.).

Humiliés, les catholiques commencèrent à constituer les premières ligues, afin de se défendre contre les protestants. Ainsi, les habitants de Péronne, Roye et Montdidier refusèrent d’ouvrir leurs portes au prince de Condé (Henri de Guise décida de venir en aide à ces cités en juillet 1576.).
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[1] Pour plus de renseignements sur les conjurations des Malcontents, voir le 1, section VI, chapitre quatrième, les Valois-Orléans.

[2] Louis de Bourbon, prince de Condé (le père d’Henri, prince de Condé.), avait déjà fait appel à Frédéric III lors de la seconde guerre de religion, comme nous l’avons vu en 3, section III, chapitre quatrième, les Valois-Orléans.

[3] Si Henri III n’avait pas d’enfants à sa mort, la couronne devait revenir à son frère, François d’Alençon.

[4] Le titre de Monsieur était donné au frère du roi.

 
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