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Mythologie
 
 

 

 

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Les Valois

 

CHAPITRE DEUXIÈME : Charles V et la guerre de Cent Ans, la contre offensive française

 

III : Renouveau du conflit contre l'Angleterre

           

            1° Subtilités juridiques du traité de Brétigny – En signant le traité de Brétigny, les Anglais d’engagèrent à ne plus porter les armes contre la France (s’il le faisait, le traité de paix était automatiquement annulé.).

Cependant, le traité prévoyait que la suzeraineté du roi d’Angleterre sur ses nouvelles possessions ne serait effective qu’après la remise de celles-ci par Charles V (la renonciation d’Edouard III à la couronne de France interviendrait au même moment.). Hors, Charles V n’avait eu de cesse de retarder le transfert des territoires, et les Anglais ne pouvaient donc pas prendre les armes contre le roi de France pour le contraindre à accélérer le processus.

Enfin, le traité prévoyait que la France paie une rançon de trois million d’écus pour la libération de Jean II. Hors, ce dernier était retourné à Londres peu de temps après et y était mort. Charles V ne versa donc jamais l’intégralité de la rançon à Edouard III.

 

            2° L’erreur du Prince Noir – En 1367 eut lieu la bataille de Najera[1], opposant le Prince Noir (sous les ordres du roi de Castille Pierre le Cruel.) aux armées franco-castillanes (commandées par Henri II de Trastamare et Bertrand du Guesclin.).

Remportant la bataille, le Prince Noir, malade, ne fut pas remboursé par Pierre le Cruel, et dut rentrer précipitamment en France.

 

Incapable de payer ses troupes, Edouard leva un fouage[2] en Aquitaine en janvier 1368. Cependant, Jean I°, comte d’Armagnac, proche de Jean II, qui avait dut servir à contre cœur son nouveau suzerain le Prince Noir lors du conflit en Castille, réclama la solde de ses hommes. Edouard, exaspéré, lâcha alors ses compagnies en Rouergue, possessions de Jean d’Armagnac.

Ce dernier en appela alors à Edouard III, argumentant que le Prince Noir, en tant que suzerain, aurait du protéger le Rouergue des compagnies. Mais comme le roi d’Angleterre ne répondit pas, Jean I° fit alors appel à Charles V, en mai 1368.

 

 

Le roi de France rappela alors au roi d’Angleterre que le transfert de suzeraineté ne s’effectuerait que lors de la remise des territoires par le roi de France, ce qui n’avait pas encore été effectué.

Le Prince Noir avait donc commis une faute en levant un impôt sur en Aquitaine, une terre qui ne lui appartenait pas encore. La cour de Justice mit alors en place une procédure pour condamner Edouard et remettre en cause le traité de Brétigny.

 

Pendant ce temps, Charles V tenta par la diplomatie de s’allier avec les seigneurs gascons, indignés par le sort que le Prince Noir et son père avaient réservé à Jean d’Armagnac.

Le roi d’Angleterre, s’apercevant du plan de Charles V, décida alors de se proclamer roi de France en juin 1368. Le Valois, de son côté, confisqua alors l’Aquitaine.

Le conflit reprit une nouvelle fois, mais Charles V, en fin tacticien, avait le bon droit avec lui.

 

A ce sujet, Jean de Gand plaisantait : notre adversaire n’est pas un sage prince. Ce n’est qu’un avocat. Ayant appris ce qu’il se disait sur lui à Londres, le roi de France répondit :

si nous sommes avocat, nous allons bâtir des procès dont la sentence ennuiera les Anglais.

 

            3° La guerre de Cent Ans reprend… à l’avantage des Français – En 1369, Charles V se sentait suffisamment fort pour relancer le conflit. En effet, débarrassé des grandes compagnies et ayant mis en place une réforme de l’armée, le roi de France entreprit de mettre en place une patiente reconquête des territoires anglais.

 

a) Les débuts de la reconquête (1369 à 1371) : en quelques mois, de nombreuses ville acceptèrent de rallier Charles V, échaudées par le sort du comte d’Armagnac et appréciant les largesses du roi de France. Le Ponthieu fit aussi soumission au roi de France. De nombreuses villes du Midi se rallièrent elles aussi : Montauban, Tarbes, Millau, etc.

Quelques garnisons anglaises tentèrent cependant de résister, mais elles ne purent lutter efficacement, séparées les unes des autres.

 

Edouard III demanda alors au parlement des subsides afin de mener la guerre sur le continent, mais il ne reçut rien d’autre que l’autorisation de lancer de nouvelles chevauchées en France.

En août 1369, Jean de Gand (une des fils d’Edouard III.) débarqua à Calais. Ravageant l’Artois, il se rendit ensuite en Haute Normandie, où Philippe de Bourgogne refusa de le combattre. Par la suite, Jean de Gand parvint à mettre fin aux préparatifs d’un débarquement français en Angleterre, et détruisit Harfleur.

Doté d’un important butin et d’importants prisonniers français, l’Anglais décida de retourner à Calais.

 

Cependant, ce système de chevauchées, s’il ne coûtait rien aux Anglais, entrainait la haine des Français à leur égard. En outre, cette anglophobie était amplifiée par le fait qu’Edouard III, en 1361, avait décidé de faire de l’anglais la langue nationale, alors qu’auparavant le français était la langue utilisée par la noblesse anglaise.

 

En novembre 1369, protestant contre la chevauchée de Jean de Gand, Charles V confisqua la Guyenne. Cependant, il fallait encore rendre la sentence exécutoire.

Le mois d’après, John Chandos (l’anglais avait été fait sénéchal du Poitou par le Prince Noir.) dévasta la Creuse, poussant même jusqu’à la Loire. Mais sur le chemin du retour, Chandos fut tué par un groupe de routiers français. 

 

L’année suivante, en 1370, Charles V s’empara de nombreuses cités se trouvant dans les plaines de la Garonne. Le duc de Berry (un des frères du roi.), quant à lui, s’empara de Limoges en août. Cependant, il quitta la ville au bout d’un jour, ne laissant derrière lui qu’une petite troupe dirigée par des chefs inexpérimentés.

Cependant, à la même époque, Robert Knowles, un chef de guerre anglais, se lança dans une chevauchée en partant de Calais. Pillant l’Artois et la Picardie, les Anglais mirent la main sur un important butin.

Mais en apprenant la soumission de Limoges au roi de France, Knowles décida de faire un exemple. La cité tomba entre les mains des Anglais en septembre, et ces derniers en profitèrent pour la piller sans vergogne. La population fut massacré, les monuments furent détruits, les femmes furent violées, etc.

Les Anglais pensaient ainsi dissuader les cités de rejoindre le camp de Charles V ; cependant, c’est l’effet inverse qui se produisit, cette exaction renforçant l’anglophobie des populations françaises.

Peu de temps après, Knowles et ses hommes arrivèrent sous les murs de Paris.

Paris au Moyen âge, crypte archéologique de Notre Dame, Paris (à cette époque, nous pouvons constater que la ville s'est étendue des deux côtés de la Seine, à l'intérieur des remparts érigés par Philippe II Auguste. Tout au nord, l'on aperçoit les fortifications érigées par Charles V.).

Olivier de Clisson, nommé connétable par Charles V, décida de suivre la tactique du roi qui consistait à ne pas livrer de batailles rangées contre les Anglais. Cependant, du Guesclin rentrant victorieux de Castille (il fut alors fait connétable en octobre.), reçut l’ordre d’harceler les troupes de Robert Knowles.

Bertrand du Guesclin nommé connétable par Charles V, par Jean Fouquet, enluminure issue de l'ouvrage Grandes chroniques de France, Paris, France, XV°siècle.

En décembre 1370, les Français attaquèrent par surprise le campement anglais, basé alors à Pontvallain. L’assaut fut un franc succès, les troupes de Robert Knowles se retirant dans le désordre.

La bataille de Pontvallain, par Jean Froissart, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques, Paris, France, XV°siècle.

En janvier 1371, le Prince Noir, malade et déçu par ces revers anglais, décida de quitter la France (il n’y revint jamais, mourant quatre années plus tard, avant son père Edouard III.)

 

En juillet 1371, le duc de Bretagne Jean IV rencontra le roi d’Angleterre à Londres, passant avec lui un traité d’alliance. Cependant, cet accord qui devait rester secret ne tarda pas à être ébruité.

Cela n’arrangea pas les affaire de Jean IV, car ce dernier avait prêté hommage au roi de France : sa bienveillance à l’égard d’Edouard III pouvait être considérée comme de la félonie et punie par une confiscation de ses Etats.

Charles V ne tarda pas à apprendre le double jeu de son vassal, et envoya Olivier de Clisson et du Guesclin en Bretagne afin de s’emparer du duché. En avril 1372, Jean IV, vaincu, s’embarqua pour l’Angleterre.

Les Anglais furent peu à peu repoussés, et ne conservèrent que Brest.

 

b) La reconquête s’amplifie (1372 à 1375) : après une année plus calme, au cours de laquelle les Anglais n’osèrent pas mettre le pied sur le territoire français, le conflit rebondit en 1372, avec le conflit en Castille.

 

En effet, Jean de Gand avait épousé en 1371 Constance de Castille, fille de feu Pierre le Cruel, ancien roi de Castille détrôné par Henri II de Trastamare, allié aux Français.

Les Anglais mirent une flotte sur pied, bien décidés à en découdre avec les Castillans. Cependant, bien qu’en infériorité numérique, ces derniers n’hésitèrent pas à attaquer les navires anglais au cours de la bataille de La Rochelle, en juin 1372.

La bataille de La Rochelle, par Jean Froissart, enluminure issue de l'ouvrage Chroniques, Paris, France, XV°siècle.

Les Castillans, bien que possédant moins de navires, avaient cependant un tirant d’eau moins important (ils pouvaient donc s’approcher des côtes plus facilement que les navires anglais.). En outre, les Castillans disposaient de canons et du feu grégeois, ce qui leur conféra un avantage non négligeable.

Au final, l’expédition fut un franc succès pour les Castillans, qui parvinrent à capturer de nombreux seigneurs anglais.

 

La bataille de La Rochelle fut un désastre pour les Anglais. Non seulement ils perdirent la maîtrise des mers, mais en plus ils étaient privés de tout soutien logistique sur le continent.

De ce fait, Charles V put relancer la campagne pour reconquérir le Poitou, l’Aunis, la Saintonge et l’Angoumois.

Cette reconquête fut moins aisée que la première, de nombreux seigneurs ayant des liens économiques très forts avec l’Angleterre (exportations de sel.).

 

Devant ces échecs successifs, les Anglais décidèrent de se lancer dans une nouvelle chevauchée. Le Prince Noir, malade, ne put y participer, et ce fut son frère Jean de Gand qui fut à la tête de cette expédition.

Débarquant à Calais en juillet 1373, l’objectif des Anglais était de délivrer les forteresses du Poitou, de Bretagne et de Normandie. Dans le courant du mois d’août, progressant lentement pour ne pas être attaqué par surprise, Jean de Gand traversa la Somme, le Vermandois, la Champagne et la Bourgogne. Evidemment, les Anglais ne se privèrent pas pour piller et dévaster tout ce qui se trouvait sur leur chemin.

Charles V, quant à lui, décida de s’en tenir à la stratégie de la terre déserte. Mieux vaut pays pillé que pays perdu, argumentaient de Clisson et du Guesclin, au grand dam des frères du roi.

Les deux connétables ne se privèrent cependant pas pour harceler les troupes de Jean de Gand, qui avaient obliqué vers le sud, en direction de l’Auvergne.

Souffrant des rigueurs de l’hiver et des escarmouches lancées par les Français, les Anglais parvinrent à rejoindre Bordeaux, très diminués et n’ayant remporté qu’un faible butin.

A la fin de l’année, le pape Grégoire XI parvint à convaincre les deux belligérants de signer une trêve.

 

En juin 1374, la trêve expira, et Charles V repartit à l’attaque. Louis d’Anjou marcha sur l’Aquitaine (il échoua cependant à s’emparer de Bayonne.) ; du Guesclin attaqua la Guyenne, progressant jusqu'aux environs de Bordeaux.

Cependant, au printemps 1375, les Anglais contre-attaquèrent en débarquant en Bretagne. Mais l’expédition fut un échec, et une trêve fut signée au mois de juin.

Par la suite, quelques tentatives de paix furent menées, entre 1375 et 1377, mais elles n’aboutirent pas.

 

En juin 1377, le Prince Noir mourut, emporté par la maladie ; son père Edouard III mourut quelques jours après, sans avoir pu s’opposer à la spectaculaire reconquête de Charles V.

Tombe du Prince Noir, cathédrale de Canterbury, Londres.

C’est ainsi que monta Richard II sur le trône, le fils du Prince Noir. Cependant, le nouveau souverain n’était qu’un enfant, bien incapable de faire basculer la guerre de Cent Ans à l’avantage des Anglais.

Richard II, gravure issue de l'ouvrage Cassell's history of England, Angleterre, 1902.

 

Si en Angleterre, le moral était au plus bas, ce n’était pas le cas dans le camp français. Louis d’Anjou s’attaqua au Périgord, Olivier de Clisson s’empara d’Auray, et des raids maritimes furent lancés sur l’Angleterre.

En janvier 1378, le roi de France reçut à Paris la visite de son oncle l’Empereur germanique Charles IV.

Charles V accueille son oncle l'Empereur germanique Charles IV à Paris, par Jean Fouquet, enluminure issue de l'ouvrage Grandes chroniques de France, Paris, France, XV°siècle.

Banquet organisé par Charles V en l'honneur de la venue à Paris de son oncle Charles IV, par Jean Fouquet, enluminure issue de l'ouvrage Grandes chroniques de France, Paris, France, XV°siècle.

Ce dernier refusa de rentrer dans une alliance contre l’Angleterre, mais assura son neveu de sa bienveillance.

 

            4° Le Grand Schisme d’Occident (1378) – Depuis 1305, les papes avaient quitté Rome et vivaient en Avignon. Le premier à avoir fait ce choix, le Français Clément V, était un proche du roi de France Philippe le Bel.

Depuis cette date, tous les papes qui s’étaient succédés étaient d’origine française, et avaient nommé de nombreux cardinaux, d’origine française eux aussi. En 1377, Grégoire XI mourut, et l’année d’après fut élu Urbain VI à Rome.

Le nouveau pontife ne tarda guère à s’opposer aux cardinaux, qui, alliés avec le royaume de Naples, élurent le Français Clément VII.

Les pays d’Europe soutinrent l’un des deux papes au gré de leurs affinités diplomatiques avec leurs voisins : la France, le royaume de Naples[3], l’Ecosse, la Castille, les duchés de Lorraine, d’Autriche et de Luxembourg soutinrent Clément VII ; au contraire, l’Angleterre, l’Italie, la Hongrie et la Pologne soutinrent Urbain VI.

Le Grand Schisme d’Occident fut un problème très long à régler, car en effet il dura pendant quarante ans.

 

            5° La machination de Charles le Mauvais (1378) – Au début de l’année 1378, Charles V pensait pouvoir s’emparer sans coup férir des derniers fiefs anglais sur le sol de France. Cependant, l’intervention de Charles le Mauvais, qui avait pourtant fait soumission au roi de France en 1371, changea considérablement la donne.

En mars 1378, Charles le Mauvais, sachant qu’il ne pouvait plus lutter militairement contre le roi de France, décida de faire empoisonner ce dernier.

Le Navarrais confia alors cette sinistre tâche à son chambellan, Jacques de la Rue. Cependant, ce dernier fut rapidement dénoncé et écroué. L’homme de main de Charles le Mauvais ne tarda alors pas à révéler la machination de son maître : l’empoisonnement du roi de France.

Charles V décida alors de réagir fermement, prononçant la confiscation des Etats de Charles le Mauvais, en Normandie et dans le Midi. Du Guesclin fut alors chargé de rendre la sentence exécutoire.

 

Pendant ce temps, au mois d’avril, le roi de France convoqua à Paris Charles (le fils de Charles le Mauvais.). Apprenant la machination de son père, l’adolescent jura fidélité à Charles V.

A noter qu’au mois de mai, Henri II de Trastamare mourut (certaines sources de l’époque laissent à penser qu’il aurait pu avoir été empoisonné par Charles le Mauvais.). Ce fut son fils Jean I° qui monta alors sur le trône.

 

De mars à juin 1378, du Guesclin s’empara de nombreuses forteresses normandes appartenant au Navarrais. Cependant, à la fin du mois, le connétable dut porter secours à Saint Malo, attaquée par les Anglais qui souhaitaient faire diversion.

Au mois de juillet, les Anglais quittèrent Saint Malo pour rejoindre Cherbourg. En effet, cette cité leur avait été remise par Charles le Mauvais.

Au même moment se tenait à Paris le procès des complices du Navarrais. Condamnés pour régicide, ils furent décapités après avoir eu bras et jambes rompus.

Cependant, Charles V, soucieux de s’attacher les vassaux normands de Charles le Mauvais, décida de leur accorder des lettres de rémission générale.

 

A la fin de l’année, après avoir appris le décès de son oncle Charles IV, le roi de France décréta la confiscation des Etats de Jean IV, accusé de félonie (ce dernier avait en effet toujours été très proche des Anglais.).

Les Bretons, soucieux de préserver leur indépendance, ne souhaitaient pas que leur duché ne devienne qu’une province de France. Rappelant Jean IV en mai 1379, la lutte dura tout au long de l’année.

Du Guesclin fut alors chargé de mater la résistance bretonne. Cependant, Breton lui-même, le connétable ne put se résoudre à lutter contre ses compatriotes. En septembre, Charles V décida de l’envoyer lutter contre en Auvergne et dans les régions où se trouvaient encore des Anglais.

La paix ne fut finalement signée qu’après la mort de Charles V, en janvier 1381. Selon les conditions du traité de Guérande, Jean IV fut rétabli, à condition qu’il renonce à l’alliance anglaise.

 

L’automne 1379 fut particulièrement difficile pour Charles V : tout d’abord, une épidémie de peste se déclara partout en France, faisant de nombreuses victimes ; en outre, le comté de Montpellier (qui avait été confisqué au roi de Navarre.) se révolta, cette importante jacquerie faisant de nombreuses victimes.

 

En janvier 1380, Louis d’Anjou mata l’insurrection, alors que du Guesclin combattait les compagnies anglaises du centre de la France.

 

Charles le Mauvais, vaincu, dut abandonner une partie de ses possessions. Jusqu’à sa mort en 1387, il ne s’attaqua plus à la France, ne s’occupant plus que de l’administration de ses terres.

A sa mort, ce fut son fils Charles III le Noble qui lui succéda. Ce dernier sut tirer leçon des échecs de son père et fut un fidèle allié du roi de France. 

 

            6° Les derniers jours de Charles V (1380) – Charles V, qui fut toujours de constitution fragile, sentait sa fin approcher. En juin 1380, il tenta de conclure un traité de paix, voire une trêve avec les Anglais, mais ceux-ci refusèrent.

Ils répliquèrent même en effectuant une chevauchée au mois de juillet, qui n’eut d’autre résultat que celui de ravager les pays traversés.

Au même moment, alors qu’il se trouvait près de Mende, du Guesclin mourut (il aurait bu trop d’eau glacée après avoir beaucoup transpiré, à l’instar de Louis X.).

La mort de du Guesclin, par Jean Fouquet, enluminure issue de l'ouvrage Grandes chroniques de France, Paris, France, XV°siècle.

La mort de Du Guesclin, par Nicolas Guy BRENET, 1777, musée du Louvre, Paris.

Seigneurs se recuillant sur le cercueil de du Guesclin, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

Le connétable eut l'immense privilège d'être inhumé dans la basilique Saint Denis, nécropole des rois de France.

Gisant de Bertrand du Guesclin, 1397, église saint Denis, Paris.

Charles V, quant à lui, décida d’abolir les fouages en septembre, quelques jours avant son décès. Le geste était charitable, mais il privait ses successeurs d’un bon moyen de remplir les caisses de l’Etat.

Le 16 du même mois, le roi de France mourut, laissant à son successeur un royaume solide et bien défendu.

De son épouse Jeanne de Bourbon, Charles V avait eu plusieurs enfants, tous morts dans l’enfance. En 1380, il ne lui restait plus que Charles VI et Louis d’Orléans.

Gisant de Charles V, 1374, église saint Denis, Paris.

Gisant de Jeanne de Bourbon II, milieu du XIV° siècle, église saint Denis, Paris.

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[1] Pour en savoir plus sur la guerre de Castille et la bataille de Najera, voir le b), 3, section II, chapitre deuxième, les Valois.

[2] Le fouage était l’impôt sur les feux. En effet, chaque famille se réunissant autour d’un même foyer (étymologiquement le lieu où brûle un feu.) devait alors payer le fouage.

[3] A noter que la reine Jeanne de Naples avait adopté Louis d’Anjou, faisant de lui son héritier (juin 1380.)

 
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