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Mythologie
 
 

 

 

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Les Bourbons (XVI° - XIX° siècle)

 

CHAPITRE DEUXIEME : Louis XIII

 

V : Politique intérieure de la France sous Louis XIII

           

            1° L’abaissement de la puissance des grands – Louis XIII, bien qu’étant accaparé par la guerre tout au long de son règne (guerre contre les protestants en France, puis guerre de Trente Ans.), eut toutefois un rôle actif à l’intérieur des frontières du royaume.

 

a) Mesures prises contre les grands du royaume : c’est sous le règne de Louis XIII que commença à se dessiner l’idée de monarchie absolue. Ce souverain, s’appuyant sur Richelieu, décida en effet de diminuer la puissance des grands du royaume.

Louis XIII entre deux figures de femmes symbolisant la France et la Navarre, par Simon VOUET, XVII° siècle, musée du Louvre, Paris.

 

Au cours de l’été 1626, Louis XIII promulgua trois édits. L’un contre le luxe vestimentaire, le second contre les duels, le troisième ordonnant la démolition de certaines anciennes forteresses.

Richelieu, afin de se prémunir contre les velléités autonomistes des seigneurs, fit raser plusieurs milliers de châteaux forts jugés inutiles à la défense du royaume (ces forteresses avaient été bâties au Moyen âge, à une époque où la France, morcelée entre plusieurs milliers de seigneuries, était confrontée à une carte géopolitique bien différente.).

 

Dans le même ordre d’idée, et toujours pour affaiblir la puissance des grands du royaume, Louis XIII et le cardinal n’hésitèrent pas à relever de leurs fonctions ou à emprisonner les gouverneurs les plus suspects.

 

b) L’ordonnance sur les duels : Richelieu avait un frère, Henri, décédé lors d’un duel en juillet 1619. Ayant une sainte horreur pour cette pratique, c’est avec une  grande fermeté que Richelieu appliqua l’édit royal de l’été 1626.

Un double duel, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

Les duels furent désormais interdits sous peine de mort.

Ainsi, en juin 1627, furent exécutés François de Montmorency-Bouteville, comte de Luxe, et son cousin François de Rosmadec, comte de Chapelle (les deux hommes, bretteurs invétérés, avaient déjà tué plusieurs personnes.).

 

c) La révolte d’Henri II de Montmorency : Gaston, le propre frère du roi, fut à l’origine de plusieurs insurrections (ce dernier tentait d’obtenir davantage de pouvoir.). Après la journée des dupes, en novembre 1630[1], il décida de rejoindre Charles, duc de Lorraine. Rentrant en France en juin 1632, il se rapprocha alors du maréchal Henri II, duc de Montmorency[2].

Henri II, duc de Montmorency, attribué à Daniel DUMONSTIER, XVII° siècle, musée Carnavalet, Paris.

Au cours de l’été 1632, les deux hommes décidèrent de soulever le Languedoc, Richelieu ayant tenté de supprimer le droit de lever l’impôt à la ville de Montpellier.

En juillet, Henri II décida de faire sécession avec le royaume de France, suivi par la petite noblesse de la région.

Toutefois, Carcassonne et Narbonne refusèrent d’ouvrir leurs portes aux insurgés.

L’armée royale, apprenant la nouvelle, se mit alors en route, et affronta les troupes d’Henri II lors de la bataille de Castelnaudary, en septembre 1632.

Le duc de Montmorency, à la tête d’un contingent moins bien entrainé et deux fois moins important que son adversaire, ne parvint pas à l’emporter.

Henri II de Montmorency à la bataille de Castelnaudary, gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

Gravement blessé, Henri II fut condamné à mort par le Parlement de Toulouse et exécuté à huis clos en octobre 1632[3].

L'exécution d'Henri II de Montmorency, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Suite aux évènements, Gaston décida de rejoindre sa mère à Bruxelles (il regagna finalement la France en octobre 1634.).

 

d) Intrigues contre Richelieu : les réformes mises en place au cours du règne de Louis XIII émanaient du roi de France et de Richelieu, non pas du cardinal lui-même. Toutefois, ce fut ce dernier qui fut exposé aux critiques, les grands du royaume ne pouvant pas critiquer ouvertement le roi.

La politique menée à cette époque étant résolument contre le pouvoir des nobles, de nombreux seigneurs décidèrent de comploter contre Richelieu.

 

Une première conjuration contre Richelieu se trama au cours de l’été 1626. Gaston parvint à réunir plusieurs aristocrates à sa cause, ayant comme objectif l’assassinat du cardinal et la destitution de Louis XIII.

C’est ainsi que fut contacté Henri de Talleyrand-Périgord, comte de Chalais.

Toutefois, cette peu sérieuse conspiration fut rapidement éventée, et Gaston dénonça tous ses complices. Le comte de Chalais n’étant pas issu d’une famille prestigieuse, il se retrouva seul sur le banc des accusés. Condamné à mort à Nantes, il fut exécuté en août 1626[4].

L'exécution de Chalais, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

 

La seconde conjuration contre Richelieu fut de plus grande ampleur. Henri Coiffier de Ruzé, marquis de Cinq Mars, était le fils d’un ami de Richelieu. Le cardinal décida alors d’introduire le jeune homme à la Cour, ce dernier devenant rapidement le favori de Louis XIII (courant 1639.).

Toutefois, Cinq Mars décida de se rapprocher de Gaston et de François Auguste de Thou, magistrat de la ville de Paris. Les trois hommes commencèrent alors à entretenir une correspondance avec l’Espagne, désireux de signer un traité de paix[5]

Toutefois, les conjurés furent découverts par Richelieu, et furent condamnés à mort (Cinq Mars et de Thou furent exécutés à Lyon en septembre 1642 ; Gaston fut privé de ses droits à la régence.).

L'exécution de Cinq Mars, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

 

            2° Louis XIII et la Nouvelle France – Sous le règne de François I°, l’explorateur français Jacques Cartier, un marin originaire de Saint Malo, traversa l’Atlantique en direction du continent américain. Découvrant le Canada, il explora la région au nord des grands fleuves, et fonda le poste de Sainte Croix, qui devint la cité de Québec quelques années plus tard.

Depuis la mort de Cartier, en 1557, les rois de France s’étaient désintéressés de cette région du monde, préférant se concentrer sur les problèmes causés par les guerres de religion[6].

 

C’est alors qu’apparut Samuel Champlain, né à Brouage en Bretagne, entre 1567 et 1580.

Portrait présumé de Samuel Champlain.

Ce dernier, tout d’abord soldat de l’armée royale sous Henri IV, décida de devenir marin suite à la signature de l’édit de Nantes[7].

Puis, après avoir navigué quelques années entre l’Amérique et l’Europe, Champlain décida de demander audience auprès du roi de France. Son rêve, comme celui de beaucoup d’explorateurs de l’époque, était de trouver un passage vers la Chine au nord du continent américain.

C’est ainsi qu’Aymar de Chastes, nommé vice-roi des terres américaines (alors qu’il n’y avait jamais mis les pieds.), accepta de financer le projet de Champlain.

 

Ce dernier embarqua à Honfleur en mars 1603, arrivant au canada peu de temps après. L’objectif de Champlain était alors d’explorer le fleuve Saint Laurent, le Français étant convaincu qu’il était la clef du passage vers la Chine.

 

Champlain passa plus de vingt années de sa vie au Canada, fondant Québec en juillet 1608.

Plaque indiquant le lieu où fut fondée la colonie de Québec par Samuel Champlain.

Rencontrant les indigènes vivant dans la région, il se rendit compte que ces derniers se divisaient en deux groupes distincts, les Algonquins et les Hurons, en guerre continuelle contre les Iroquois, un peuple singulièrement belliqueux. Toutefois, Champlain décida de se rapprocher des Algonquins et des Hurons, et c’est ainsi que s’ensuivit une guerre interminable contre les Iroquois.

 

Toutefois, la noblesse française n’eut jamais un grand intérêt pour la Nouvelle France. Suite à la mort d’Henri IV, ce fut le prince de Condé qui fut nommé vice-roi, et ce dernier confirma Champlain à son poste.

Ce n’est toutefois qu’à partir du règne de Richelieu que l’on se rendit compte de l’importance de cette colonie américaine. Le cardinal, quant à lui, décida de fournir un plus important appui à Champlain.

Toutefois, contrairement à l’Angleterre, qui favorisa la colonisation américaine, l’immigration française vers le Canada fut toujours d’ampleur réduite (à noter que l’émigration protestante fut interdite par Louis XIII.).

 

Toutefois, en 1629, la colonie de Québec fut attaquée par un navire anglais, dirigé par les Kirke, une famille de marchands.

Champlain, subissant un siège, fut alors contraint de se rendre et fut envoyé à Londres. Il plaida sa cause devant le roi d’Angleterre, qui accepta de rendre Québec à la France en 1632.

Revenu au Canada, Champlain y mourut, en octobre 1635.

 

Si l’œuvre de Jacques Cartier ne fut pas pérenne, de nombreux explorateurs décidèrent de suivre l’exemple de Samuel Champlain, poursuivant son œuvre au cours des décennies suivant sa disparition.

 

            3° La fin de règne (1642 à 1643) – Richelieu mourut en décembre 1642, à la tête d’une des plus grosses fortunes de France. Louis XIII décida que le défunt n’aurait pas de successeur, mais il fit entrer Mazarin au conseil du roi. Au fil des mois, ce dernier finit par reprendre le poste laissé vacant par le cardinal.

Mazarin, par Jean WARIN, milieu du XVII° siècle, musée du Louvre, Paris.

La tombe de Richelieu (à noter que cette dernière fut profanée lors de la révolution française.), gravure issue de l'ouvrage Histoire de France, par François GUIZOT, France, 1875.

 

Richelieu, sous la plume des auteurs du XIX° siècle, fut décrit comme un homme machiavélique et impitoyable, aussi fourbe que Louis XIII était faible. Toutefois, il convient de nuancer ses propos, en rappelant que la politique suivie par le cardinal avait été élaborée de concert avec le roi de France.

Richelieu, la plupart du temps, ne fit que suivre les ordres du roi de France, et fut donc le premier à être exposé à la critique des grands. En outre, l’action de Richelieu, bien que parfois menée de façon ferme et implacable, assura à la France un prestige qui connut son apogée sous le règne de Louis XIV.

Ironie de l'Histoire, ce furent des littéraires qui diabolisèrent Richelieu, bien que ce dernier eut fondé l'Académie française en 1635...

 

La fondation de l'Académie française par Richelieu, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

 

Louis XIII, quant à lui, mourut peu de temps après son défunt ministre, en mai 1643. Le roi de France laissait derrière lui deux enfants en bas âge, Louis XIV et son frère Philippe, et une régence devait donc être mise en place.

Louis XIV enfant, anonyme, XVII° siècle, château de Versailles, Versailles.

Toutefois, Louis XIII s’étant toujours méfié de sa femme et de ses relations avec l’ennemi espagnol, il décida de laisser un testament, visant à brider le pouvoir de son épouse.

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[1] Pour en savoir plus sur la journée des dupes, voir le 3, section II, chapitre deuxième, les Bourbons.

[2] Les duc de Montmorency étaient proches de la famille royale depuis plusieurs décennies. En effet, Henri I°, le père d’Henri II, avait participé aux guerres de religion ; Anne, grand père d’Henri II, avait participé aux guerres d’Italie aux côtés de François I°. Pour en savoir plus, cliquez ici.

[3] Henri II s’éteignant sans héritiers, les biens de la maison de Montmorency passèrent alors à la maison de Condé.

[4] Le bourreau étant absent (peut être fut il enlevé ou acheté par les conjurés ?), ce fut un autre condamné qui fut chargé d’exécuter Chalais. Toutefois, ce dernier était encore vivant au 20° coup. il en fallut 26 pour que sa tête soit tout à fait tranchée.

[5] A cette date, France et Espagne se livraient bataille dans le cadre de la guerre de Trente Ans.

[6] Pour en savoir plus sur les guerres de religion, cliquez ici.

[7] Pour plus de détails sur l’édit de Nantes, voir le d), 2, section II, chapitre deuxième, les Bourbons.

 
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