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L'épopée napoléonienne (1799 - 1815)

 

CHAPITRE TROISIEME : L’Empire français à son apogée (1805 à 1812)

 

III : La cinquième coalition (1809)

           

            1° Le déclenchement de la cinquième coalition (avril 1809) – La guerre d’Espagne, comme nous l’avons vu précédemment, avait éclaté en fin d’année 1808. François I°, l’Empereur d’Autriche, se réjouissait des déconvenues des Français dans la péninsule ibérique.

François I°, Empereur d'Autriche, Friedrich VON AMERLING, 1832, Alte Nationalgalerie, Berlin.

Toutefois, le souverain autrichien n’appréciait pas la mainmise française sur Rome. En effet, la cité avait été occupée par les Français en février 1808, Napoléon ayant annexé au royaume d’Italie plusieurs territoires pontificaux (il s’agissait des provinces d’Urbin, d’Ancône, de Macerata et de Camerino.). A noter que le 10 juin 1808, suite au déclenchement de la cinquième coalition, Napoléon annexa Rome et les Etats pontificaux à l’Empire français.

Les Anglais se rapprochèrent alors des Autrichiens, leur promettant une aide en numéraire et en hommes s’ils déclaraient la guerre à Napoléon. François I° accepta, déclenchant la guerre de la cinquième coalition.

 

L’objectif des alliés était de mettre en place deux fronts de guerre, en Italie et en Hollande, afin de détourner l’attention des Français pendant que les Autrichiens attaqueraient l’Allemagne. Ainsi, François I° attaqua la Bavière le 13 mars 1809.

 

Napoléon, levant une armée de 250 000 hommes (à noter qu’il s’agissait en majorité de conscrits[1], les vétérans ayant été envoyé en Espagne.), décida alors de diviser ses forces sur les différents théâtres d’opération. Eugène de Beauharnais[2] fut envoyé en Italie afin d’attaquer les troupes de Jean Baptiste d’Autriche, frère de François I° ; le général polonais Jozef Antoni Poniatowski fut envoyé en Pologne afin de lutter contre Louis d’Autriche (frère cadet du souverain autrichien.) ; le gros de l’armée, commandé par le maréchal Louis Alexandre Berthier (remplacé plus tard par Napoléon.), devait marcher vers l’Allemagne pour affronter Charles Louis d’Autriche (un autre frère de François I°.).

Le prince Eugène de Beauharnais, anonyme, début du XIX° siècle, musée des Invalides, Paris (à gauche.) ; Louis Alexandre Berthier, maréchal de l'Empire, par Auguste DE CHATILLON, 1834, musée des Invalides, Paris (à droite.).

 

            2° La campagne des quatre jours, batailles de Tengen, Abensberg, Landshut, Eckmühl et Ratisbonne (19 au 23 avril 1809) – Si en Italie le conflit débuta mal (Eugène de Beauharnais fut vaincu lors de la bataille de Sacile, à la mi-avril 1809.), en Bavière et en Pologne les Français parvinrent à prendre l’avantage (victoire de Davout à la bataille de Tengen ,  victoire de Poniatowski lors de la bataille de Raszyn, les deux affrontements se déroulant le même jour, le 19 avril 1809.).

Buste du maréchal Jozef Antoni Poniatowski, par GAUNOIS, château de Versailles, Versailles.

 

Napoléon remporta le lendemain la bataille d’Abensberg, face aux troupes autrichiennes de Charles Louis d’Autriche. Vaincu, ce dernier se replia vers Eckmühl suite à l’affrontement.

La redingote grise et le bicorne, vêtements favoris de Napoléon, dôme des Invalides, Paris.

 

Les Français suivirent l’ennemi, et l’affrontèrent au cours d’une série de batailles. S’étant emparés de Ratisbonne, les soldats de la Grande armée en furent chassés par les Autrichiens de l’archiduc Charles Louis.

La bataille d'Eckmühl, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

 

Le jour suivant, Napoléon remporta la bataille de Landshut face à l’armée autrichienne, commandée par le général Johann von Hiller.

 

Par la suite, les Français attaquèrent Eckmühl, où s’était réfugié l’ennemi. Toutefois, Charles Louis d’Autriche préféra battre en retraite, marchant vers Ratisbonne. Lors de l’affrontement, Napoléon fut touché à la cheville par une balle perdue. L’Empereur des Français s’en tira avec une simple contusion, le projectile ayant été tiré de loin. Finalement, la bataille de Ratisbonne donna la victoire aux Français, et Charles Louis fut contraint de se réfugier en Bohême, ouvrant la route de Vienne.

 

            3° La bataille d’Essling, première défaite de la Grande armée (mai 1809) – Les batailles qu’avaient remporté Napoléon ne lui avait toutefois pas permis d’écraser l’ennemi. En effet, ce dernier avait dû reculer, afin de refaire ses forces. Le 3 mai 1803, le général autrichien Hiller livra la bataille d’Ebersberg au maréchal André Masséna (l’objectif était de retarder la marche des Français vers Vienne.). L’armée autrichienne fut repoussée, mais au prix de lourdes pertes (3 000 tués ou blessés sur 22 000 hommes ; contre 2 000 tués ou blessés, et 4 000 prisonniers côté autrichien.).

André Masséna, par WASCHMUTH, château de Versailles, Versailles.

 

Le 13 mai 1809, Napoléon s’empara de Vienne une seconde fois[3]. Ce dernier partit alors à la poursuite de l’archiduc Charles Louis, qui avait traversé le Danube et s’était installé à quelques kilomètres au nord-est de la capitale.

La prise de Vienne (1809.), par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

 

L’objectif de Charles Louis d’Autriche était de laisser traverser le fleuve à une partie de l’armée française, puis de couper cette dernière en deux en attaquant les soldats qui avaient traversé. Napoléon, quant à lui, savait qu’une traversée serait difficile, l’ennemi ayant établi son artillerie sur la colline de Wagram, près du fleuve.

L’Empereur des Français décida alors de passer par l’île de Lobau, ce qui réduirait la longueur des ponts enjambant le Danube.

 

Les Français, ayant franchi le fleuve, se trouvèrent sur la berge le 21 mai 1808. A leur gauche se trouvait le village d’Aspern, à leur droite celui d’Essling.

Les Autrichiens lancèrent alors une offensive sur Aspern, parvenant à prendre le village avant d’en être chassés par Masséna. A la nuit tombée, Napoléon lança une offensive sur l’artillerie ennemie, qui bombardait Aspern. La première charge fut repoussée par les Autrichiens, mais une seconde parvint à détruire les canons ennemis.

Au même moment, le maréchal Lannes maintenait l’ennemi hors d’Essling.

 

Le lendemain, Lannes parvint une fois de plus à repousser les Autrichiens hors d’Essling, mais Masséna fut contraint d’abandonner Aspern.

Napoléon décida alors de dégarnir ses flancs afin de lancer une offensive contre le centre Autrichien. Ce dernier était sur le point de céder lorsque l’archiduc Charles Louis lança son armée de réserve contre les Français. Napoléon fut alors contraint de reculer, les autrichiens parvenant à prendre Aspern et Essling.

Par ailleurs, les ponts ayant été une fois de plus détruits par l’ennemi, les Français se retirèrent vers l’île de Lobau.

 

La bataille d’Essling fut la première défaite de la Grande armée, les Français perdant 21 000 hommes (tués, capturés ou blessés.) lors de l’affrontement. Par ailleurs, Napoléon eut à déplorer la perte du maréchal Lannes, grièvement blessé alors qu’il se trouvait à Essling (ce dernier eut les jambes fracassées par un boulet de canon, et mourut de la gangrène.).

La mort du maréchal Lannes, par Paul Lehugeur, XIX° siècle.

Tombeau du maréchal Lannes, le Panthéon, Paris.

 

A noter que quelques jours plus tard, Eugène de Beauharnais parvint à remporter la bataille de Raab, en Hongrie, face à l’armée autrichienne. En effet, le fils adoptif de Napoléon parvint à vaincre Jean Baptiste d’Autriche, qui comptait faire jonction avec les armées de son frère Charles Louis.

 

            4° La bataille de Wagram (juillet 1809) – Suite à la bataille d’Essling, les Autrichiens avaient érigé des fortifications face à l’île de Lobau, afin d’empêcher une traversée française.

Le 4 juillet, malgré la pluie battante, Napoléon décida de construire de nouveaux ponts. L’Empereur des Français ne souhaitait pas s’attarder, sachant que chaque jour passé renforçait la menace de voir l’armée de Jean Baptiste d’Autriche renforcer celle de son frère Charles Louis.

 

Napoléon, soucieux de remporter une victoire décisive, décida alors de contourner les lignes, ennemies, lançant une attaque surprise contre les Autrichiens le 5 juillet 1809. Ces derniers, constatant que leurs fortifications étaient dès lors inutiles, décidèrent de se replier vers le plateau de Wagram.

Bataille de Wagram, gagnée par l'Empereur Napoléon, le 6 juillet 1809, par Horace VERNET, XIX° siècle, château de Versailles, Versailles.

Napoléon lança alors une offensive sur la position ennemie, commandée par le maréchal Bernadotte. Toutefois, les Italiens du général français Etienne Jacques Joseph Mac Donald[4], tirèrent sur les Saxons présents dans l’armée de Napoléon, croyant qu’il s’agissait d’Autrichiens.

Etienne Jacques Joseph Mac Donald, aide de camp du général de Beurnonville en 1792, par RIOULT, château de Versailles, Versailles.

Cette méprise fut particulièrement préjudiciable aux troupes françaises, qui reçurent l’ordre de reculer.

 

Le 6 juillet au matin, Charles Louis d’Autriche décida d’attaquer, bien décidé à renouveler son exploit d’Essling. L’aile droite de l’armée française, commandée par le maréchal Davout tint bon ; l’aile gauche, moins bien défendue, dût alors être renforcée avec les armées du centre, commandées par le maréchal Ney.

Mac Donald, resté au centre, lança alors une importante offensive, parvenant à bousculer les lignes ennemies[5].

En fin d’après midi, Charles Louis d’Autriche sonna finalement la retraite. Toutefois, la Grande armée étant affaiblie, Napoléon n’ordonna pas la poursuite de l’ennemi.

 

La bataille de Wagram donna la victoire aux Français, mais le coût en fut particulièrement élevé. Ainsi, Napoléon perdit 34 000 hommes (tués ou blessés.), sur les 200 000 d’origine ; les Autrichiens, quant à eux, eurent 45 000 tués ou blessés, ainsi que 7 000 prisonniers sur une armée grosse de 135 000 hommes au début du combat.

 

            5° La bataille de Znaïm, dernier affrontement de la cinquième coalition (juillet 1809) – La bataille de Wagram, bien qu’ayant donné la victoire à Napoléon, n’avait toutefois pas permis à ce dernier d’anéantir l’ennemi. Ainsi, l’Empereur chargea le général Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont de poursuivre Charles Louis d’Autriche, ce dernier s’étant retiré en Moravie.

Auguste Frédéric Viesse de Marmont, lieutenant d'état-major d'artillerie en 1792, château de Versailles, Versailles.

 

Marmont, arrivé à Znaïm, pensait couper la retraite de son adversaire ; cependant, ce dernier avait été plus rapide que prévu et s’éloignait déjà du village. Bien qu’étant en nette infériorité numérique (10 000 Français contre 45 000 Autrichiens.), Marmont décida de lancer une offensive.

Le lendemain, la petite armée fut grossie par les soldats du maréchal Masséna, qui était arrivé en renfort. De violents combats eurent lieu dans les faubourgs de Znaïm, mais finalement, Napoléon et Charles Louis d’Autriche signèrent un cessez le feu qui mit fin aux combats[6].

 

            6° La fin de la cinquième coalition (octobre 1809) – La bataille de Znaïm fut le dernier affrontement de la cinquième coalition, bien que le cessez le feu signé par Napoléon et Charles Louis d’Autriche ne fut qu’un simple armistice.

Finalement, Français et Autrichiens signèrent le traité de Schönbrunn le 14 octobre 1809 : l’Autriche devait reconnaitre les nouvelles frontières de la France ; reconnaitre Joseph Bonaparte en tant que roi d’Espagne ; adhérer au blocus continental ; verser une lourde indemnité ; réduire son armée à 150 000 hommes. Par ailleurs, François I° devait céder le Tyrol et Salzbourg à la Bavière ; la Galicie à la Pologne ; Trieste, la Carniole, la Croatie, l’Istrie à la France (ces nouveaux territoires formèrent les provinces françaises illyriennes.).

L'Autriche en 1809.

 

Le nouveau ministre des affaire étrangères, Klemens Wenzel Nepomuk Lothar von Metternich, nommé à ce poste suite à la signature du traité de Schönbrunn, décida alors de mettre en place une pseudo-politique de conciliation vis-à-vis de la France.

Metternich et l'Empereur François I°, illustration issue de l'ouvrage Napoléon et la reine de Prusse, par L. MÜHLBACH, 1867.

 

C’est ainsi que fut conclu le mariage de Napoléon avec Marie Louise, fille de François I°, en mars 1810 (l’Empereur des Français avait divorcé avec Joséphine en janvier 1810, cette dernière étant stérile.).

L'Impératrice Marie Louise, 1810, château de Fontainebleau, Fontainebleau.

L’Empereur des Français, en épousant une descendante directe de Charles Quint, se donnait des ancêtres, comme il se plaisait à le dire (Napoléon devint ainsi le petit neveu par alliance de feu Marie Antoinette, cette dernière étant la tante du souverain autrichien François I°.)

Banquet de mariage de Napoléon et Marie Louise, par CASANOVA, début du XIX° siècle, château de Fontainebleau, Fontainebleau.

Marie Louise ne tarda guère à tomber enceinte, donnant naissance à Napoléon François Charles Joseph Bonaparte le 20 mars 1811. L’Empereur pensait alors être parvenu à assurer l’avenir de sa lignée : je l’envie. La gloire l’attend, alors que j’ai dû courir après elle. J’aurai été Philippe ; il sera Alexandre. Pour saisir le monde, il n’aura qu’à tendre les bras[7].

La Vertu, la Sagesse et la Justice entourent le berceau du roi de Rome, par Alexandre REMY, 1812, château de Fontainebleau, Fontainebleau.

 

Cette naissance ne plût guère aux royalistes, qui voyaient s’échapper encore un peu plus l’espoir d’un rétablissement des Bourbon.

Berceau du roi de Rome, château de Fontainebleau, Fontainebleau.

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[1] Les conscrits étaient les jeunes effectuant leur service militaire.

[2] Eugène de Beauharnais, fils de Joséphine de Beauharnais, était le fils adoptif de Napoléon. Depuis 1809, ce dernier était vice roi du royaume d’Italie.

[3] Ce dernier avait pris la ville lors de la troisième coalition, en 1805.

[4] Ce dernier était le fils d’un Ecossais réfugié en France, favorables à la cause jacobite. En 1688, le roi d’Angleterre Jacques II Stuart fut chassé du trône par son gendre, Guillaume III d’Orange-Nassau. Tous les descendants du souverain déchu n’eurent donc de cesse, depuis le XVII° siècle jusqu’à aujourd’hui, de se battre pour leur rétablissement sur le trône. A noter que les Ecossais étaient favorables aux jacobites, le roi Jacques II Stuart appartenant à une très ancienne famille d’origine écossaise. Hasard des alliances matrimoniales, l’actuel prétendant jacobite au trône d’Angleterre est Maximilien Emmanuel Louis Marie von Wittelsbach, prince de Bavière. 

[5] Suite à l’affrontement, Napoléon récompensa cette offensive victorieuse en nommant Mac Donald maréchal.

[6] Suite à l’affrontement, Napoléon récompensa cette offensive en nommant Marmont maréchal.

[7] Cliquez ici pour en savoir plus sur Philippe de Macédoine et Alexandre le Grand.

 
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