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Mythologie
 
 

 

 

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Histoire de la Grèce antique


CHAPITRE TROISIÈME :
L'époque classique (V° - IV° siècles avant Jésus Christ)

 

IX : Alexandre le Grand

           

            1° L’enfance d’Alexandre – Comme nous l’avons vu à la section précédente, Alexandre, troisième du nom, était le fils de Philippe II de Macédoine et d’Olympias (le roi l’avait épousée suite à une alliance passée avec le roi d’Épire.). Alexandre était le descendant de Temenos d’Argos (un descendant d’Héraclès.) par son père (c’est pour cela que l’on nomme la dynastie macédonienne dynastie des Argéades ou dynastie des Téménides.). Par sa mère, qui était de la dynastie des Eacides, il descendait de Néoptolème, le fils d’Achille.

Alexandre le Grand, buste réalisé au XVII° siècle, conservé au Musée National du château et des Trianons de Versailles.

Vous pouvez constater que les légendes quant à l’origine semi divine d’Alexandre ne manquaient pas. En outre, la plus connue d’entre elles était celle comme quoi sa mère ne l’aurait pas conçu avec Philippe II mais avec Zeus lui même.

Une autre légende veut qu’Alexandre soit né le soir ou Érostrate incendia le temple d’Artémis à Ephèse[1].

Alexandre, tout comme son père, était à la fois barbare et imprégné de culture grecque : le jeune homme était aussi emporté que son père, mais cependant avait été éduqué par le philosophe Aristote.

Aristote instruisant Alexandre, enluminure issue de la Vraye Histoire du Bon Roy Alixandre, XV° siècle.

Il lut beaucoup d’ouvrages d’auteurs antiques (Homère, Hérodote, etc.), apprenant aussi la médecine, les mathématiques et l’histoire. Alexandre sut se servir de ces ouvrages et de ces légendes, au cours de ses conquêtes.

Une légende importante est celle de la rencontre d’Alexandre et de son cheval Bucéphale. Un jour, un marchand montra l’animal à Philippe II, mais le roi trouva le cheval bien trop sauvage, et ne voulut pas l’acheter. Alexandre, encore jeune, insista pour que son père achète malgré tout l’animal. Ce dernier accepta, à condition que son fils parvienne à dompter le cheval, sans quoi il devrait payer l’animal avec ses propres deniers. Alexandre, qui avait remarqué que l’animal avait peur de son ombre, plaça le cheval face au soleil, et parvint à le monter.

Alexandre et Bucéphale, par Jean Baptiste TIEPOLO, vers 1760, Petit Palais, Paris.

Alexandre domptant bucéphale, sculpture de John Robert STEELL, 1883, Edinburgh, Écosse.

Il baptisa alors ce cheval Bucéphale (son nom provient de boos, ‘bœuf’ et de kephalê, ‘tête’.). En effet, soit l’animal avait une tête ressemblant à un bœuf, soit sa tête portait une tâche en forme de bœuf. A noter que Bucéphale, selon la légende, descendrait des juments de Diomède, des créatures qui mangeaient de la chair humaine (Nous avions évoqué les juments de Diomède en 2, section IV, chapitre troisième, mythologie grecque.).

En outre, c'est au cours de son enfance qu'Alexandre rencontra plusieurs de ses futurs généraux, comme Héphaïstion, Ptolémée et Philotas.

 

            2° Alexandre et son père – Philippe II, qui passa sa vie à étendre la domination macédonienne sur le monde grec antique, fut accompagné, au cours de ces conflits, par son fils Alexandre.

En 340 avant Jésus Christ, alors que Philippe II était parti assiéger Byzance, Alexandre reçut le poste de régent de Macédoine. A Chéronée, en 338 avant Jésus Christ, Alexandre commandait la cavalerie macédonienne, et parvint à vaincre les Thébains.

Cependant, en 337 avant Jésus Christ, une dispute éclate entre les deux hommes. En effet, Philippe II venait d’épouser Cléopâtre, la nièce d’Attale, un de ses généraux. Clamant haut et fort que les enfants qui viendraient à naître de cette union seraient les seuls à être légitimes à ses yeux, Attale eut une violente altercation avec Alexandre. Par la suite, ce dernier décida de partir en exil avec sa mère.

Cléopâtre ayant donné naissance à une fille[2], Europa, Alexandre et son père se réconcilièrent peu après.

En 336 avant Jésus Christ, Philippe II fut assassiné par un officier macédonien nommé Pausanias, au cours d’un banquet en l’honneur du mariage de sa fille Cléopâtre avec Alexandre le Molosse, frère d’Olympias.

Aujourd’hui encore, l’on ne sait pas exactement pourquoi et à l’instigation de qui Philippe II fut tué (certains historiens impliquent dans ce complot Olympias et Alexandre ; Darius III, roi de Perse ; etc.).

 

            3° Alexandre au pouvoir – En 336 avant Jésus Christ, Alexandre avait vingt ans. Les Macédoniens le proclamèrent alors roi. Cependant, les cités grecques, qui avaient juré fidélité à Philippe II, ne comptaient pas faire de même avec son successeur.

Alexandre commença par faire tuer son cousin Amyntas IV, que Philippe avait détrôné en 359[3]. Puis, Cléopâtre (la veuve de Philippe II.) et sa fille furent tuées à l’instigation d’Olympias, la mère d’Alexandre. Cette dernière fit aussi tuer Attale, l’oncle de Cléopâtre.

Par la suite, entre 336 et 335 avant Jésus Christ, Alexandre entreprit deux campagnes militaires : l’une au nord de la Thrace, remontant jusqu’au Danube (il y vainquit les Gêtes.) ; l’autre contre les Illyriens qui s’étaient révoltés.

Mais, alors qu’Alexandre était occupé au nord, les cités grecques décidèrent de se révolter. A l’automne 335 avant Jésus Christ, le jeune souverain descendit en Béotie, où il rasa la cité de Thèbes, ses habitants étant réduits à l’esclavage (il épargna les lieux sacrés et la maison natale du poète Pindare.).

Par la suite, il décida d’épargner Athènes, peut être en mémoire de son ancien maître Aristote. Les Athéniens firent alors soumission à Alexandre (ce dernier créa alors le Lycée, un gymnase où enseignèrent les disciples d’Aristote, les péripatéticiens.).

 

            4° L’expédition contre l’Asie mineure – Une fois que les cités de Grèce furent matées, Alexandre voulut continuer le projet de son père d’invasion de la Perse. En effet, Philippe II avait déclaré la guerre à la Perse en 337 avant Jésus Christ, lorsqu’il avait constitué la ligue de Corinthe (il avait ensuite envoyé deux de ses généraux en Perse, Attale et Parménion.). En 334 avant Jésus Christ, Alexandre fit ses adieux à sa mère et s’embarqua pour l’Asie mineure. Il ne revit jamais ni Olympias, ni la Grèce.

Alexandre en Asie mineure, 334 avant Jésus Christ (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de faire un zoom).

Quittant Pella, la capitale de la Macédoine, il rejoignit la Perse, accompagné de 30 000 fantassins et 5 000 cavaliers[4]. Alexandre chargea alors Parménion de mener l’armée jusqu’à Abydos, alors que le jeune souverain se rendit à Eleonte en Chersonèse. Il y rendit alors hommage à Protésilas, le premier Grec à avoir perdu la vie au cours de la guerre de Troie ; puis, se rendant à Ilion (c’est ainsi qu’était alors nommée la cité de Troie[5].), il rendit hommage à Achille et à Patrocle.

Par la suite, Alexandre rejoignit son armée. Pendant ce temps, Memnon de Rhodes, un mercenaire grec au service de Darius III, proposa à ce dernier de se lancer dans une politique de terre brûlée (l’approvisionnement étant la plus grande faiblesse des Grecs.). Cependant, les satrapes[6] refusèrent de suivre cette idée.

 

- La bataille du Granique : le Granique était un fleuve traversable à gué toute l’année, doté d’une rive droite escarpée. Les Perses décidèrent de s’y installer, ce qui leur procurait un avantage indéniable ; mais Alexandre décida de les attaquer au cours de l’après midi, et les hommes de Darius III se trouvèrent donc avec le soleil dans les yeux.

Le passage du Granique, par Charles LE BRUN, 1665, musée du Louvre, Paris.

Alexandre alignait 30 000 soldats et 5 000 cavaliers contre 20 000 cavaliers, 18 000 fantassins et 10 000 hoplites Grecs.

Alexandre, voyant la cavalerie perse isolée, décida de les attaquer (l’infanterie de Darius ne pouvait leur venir en aide, sans quoi elle perdait l’avantage que lui conférait sa position.). Les Macédoniens franchirent alors le fleuve et se jetèrent sur leurs ennemis (au cours de cette bataille, Alexandre fut blessé, et fut sauvé par son ami Clitos.). La cavalerie perse, se voyant ainsi attaquée, décida de fuir le combat. De leur côté, les hoplites de Darius ne bougèrent pas, n’ayant pas reçu d’ordres.

La bataille du Granique, tapisserie de Charles LE BRUN, réalisée au XVII° siècle, conservée à la maison Rijnhuizen, Pays Bas.

Au final, la bataille du Granique fut un franc succès pour Alexandre, les Perses accusant de graves pertes dans leurs rangs (plus de 10 000 morts selon les sources.). De leur côté, les Macédoniens n’auraient perdu que 145 hommes, un chiffre qui paraît largement sous estimé…

 

- La conquête de l’Asie mineure, 334 avant Jésus Christ : suite à la bataille du Granique, Alexandre s’empara de nombreuses cités : Sardes (capitale de la Phrygie.), Éphèse, Milet (les adversaires d’Alexandre, dont Memnon, s’y étaient réfugiés.). Cette dernière tomba en juillet 334 avant Jésus Christ, après qu’Alexandre se soit aussi emparé du cap Mycale.

Par la suite, Alexandre mit le siège devant Halicarnasse, Memnon s’étant réfugié auprès du roi de la ville, Pixodaros, le frère d’Halicarnasse[7]. Mais Alexandre ne parvint à s’emparer que de la partie terrestre de la ville, sachant qu’il avait renvoyé la flotte grecque. A l’automne 334 avant Jésus Christ, il décida de ne pas s’attarder davantage devant la ville, et confia le siège de la cité à son ami Ptolémée.

En 333 avant Jésus Christ, Alexandre s’empara de la Lycie, de la Pamphylie et de la Pisidie (une zone entre la Pamphylie et la Cilicie.). Puis, remontant en Phrygie, il imposa sa domination sur plusieurs cités. C’est alors qu’Alexandre parvint à Gordion.

Selon une vieille légende, un oracle avait prédit aux Gordiens, qui à l’époque n’avaient pas de rois, que le premier homme à rentrer dans la ville en conduisant une charrette tirée par des bœufs devrait devenir leur roi. Un paysan nommé Gordias rentra dans la ville en conduisant une charrette tirée par des bœufs, et fut donc couronné roi. Par la suite, il consacra sa charrette aux dieux, l’attachant à l’aide d’un nœud inextricable. Une prophétie déclara alors que quiconque parviendrait à les dénouer deviendrait maître de l’Asie.

C’est alors qu’Alexandre rentra dans la ville, et tenta de défaire les nœuds en question. Ne parvenant pas à ses fins, il dit « peu importe la façon de les défaire ! », tira son épée, et les trancha d’un coup d’épée (d’où l’expression trancher le nœud gordien.).

 

- La conquête de l’Asie mineure, 333 avant Jésus Christ : au printemps 333 avant Jésus Christ, Alexandre devait faire un choix. Soit il considérait que l’objectif visé par son père (à savoir s’emparer de l’Asie mineure jusqu’au fleuve Halys.) était atteint (Parménion était partisan de cette idée.) ; soit il continuait à lutter, jusqu’à la destruction de l’Empire perse.

Cependant, au cours de l’hiver, Memnon s’était emparé de l’île de Chios, et avait mis le siège devant Mytilène. Exacerbant le sentiment anti-macédonien en Grèce, il avait tenté de faire en sorte que les cités grecques se révoltent contre Alexandre. Au cours de l’été 333 avant Jésus Christ, Memnon mourut, et ses successeurs, Pharnabaze et Autophradatès, reprirent Mytilène, Milet et Halicarnasse.

Alexandre, qui regrettait d’avoir renvoyé sa flotte, savait que les cités grecques, et en particulier Athènes, étaient particulièrement remuantes. C’est alors qu’il apprit que Darius III marchait sur la Cilicie, et décida de l’y rejoindre. Il s’empara de cette région, et reçut aussi la soumission de la Paphlagonie et de la Cappadoce. En outre, les fidèles d’Alexandre remportaient de nombreuses victoires sur ses arrières : Ptolémée conquit la Carie, et Halicarnasse, Myndos et Cos firent leur soumission. Par contre, Pharnabaze négociait une alliance contre Alexandre avec Agis III, le roi de Sparte.

L'Empire d'Alexandre (vous pouvez faire un "clic droit" sur la carte afin de faire un zoom).

 

- La bataille d’Issos : c’est alors que Darius III arriva en Cilicie, voulant couper les arrières d’Alexandre qui s’était aventuré en Syrie. Le roi des Perses, en se rapprochant du golfe d’Issos, voulait embarquer ses troupes dans les navires de Pharnabaze, et ainsi frapper Alexandre sur ses arrières (en rentrant dans Issos, il tua les blessés et malades qu’Alexandre avait dû laisser là.). Darius III, par la suite, s’installa le long de la rivière Pinarus, et attendit l’arrivée de son rival.

En novembre 333 avant Jésus Christ, 100 000 Perses faisaient face à 30 000 Macédoniens, selon les sources.

Alexandre, arrivant devant le fleuve, se rendit compte que les soldats perses composant l’aile droite du front étaient protégés par des archers ; et le jeune souverain en déduit qu’ils étaient inexpérimentés.

Les Macédoniens engagèrent le combat, et Alexandre fit en sorte d’ouvrir une brèche au sein de cette aile droite macédonienne. De son côté, Parménion résistait tant bien que mal à l’ennemi. Alexandre, finalement, parvint à réaliser son objectif, à savoir lancer une attaque sur Darius III, qui n’était dès lors plus protégé.

La bataille d'Issos, fresque du I° siècle avant Jésus Christ retrouvée à Pompéi, conservée au musée national de Naples (précisons toutefois qu'aujourd'hui, l'on ne sait toujours pas avec certitude si cette fresque représente la bataille d'Issos ou celle de Gaugamèles.).

 

A gauche, Alexandre le Grand; à droite, Darius III (détails de la fresque présentée ci dessus.)

Le souverain perse préféra alors s’enfuir, abandonnant ses troupes, ainsi que ses femmes et ses enfants. Dès lors, le reste de l’armée se débanda, poursuivi par les Macédoniens.   

Alexandre rend visite à la famille de Darius III, XVIII° siècle, château de Fontainebleau, Fontainebleau.

Les sources nous informent que les Perses perdirent beaucoup d’hommes, contrairement aux Macédoniens, mais ces chiffres ne semblent pas vraisemblables.

 

5° L’expédition contre la Phénicie – Suite à la bataille d’Issos, le pouvoir de Darius III commença à perdre de l’importance. Ce dernier s’était enfui en Syrie, alors que certains de ses hommes avaient préféré gagner la Phénicie ou l’Égypte.

La fuite de Darius III, par Quinte Curce (traduction de Vasque de Lucène), enluminure issue de l'ouvrage Histoire d'Alexandre le Grand, Flandre, XV° siècle.

En Grèce, la victoire d’Issos calma un moment les cités, sauf Sparte (qui tentait de soulever la Crète.).

Alexandre, quant à lui, désirait s’emparer de la Phénicie afin de s’en servir comme d’une base arrière. Il ne chercha pas à poursuivre Darius III, mais envoya Parménion s’emparer des effets du souverain perse, restés à Damas.

La Phénicie, à cette époque, vivait sous la domination des Perses, qui n’était toutefois pas étouffante. Les cités étaient relativement autonomes, fournissant régulièrement leurs navires à la flotte de l’Empire (la flotte phénicienne avait joué un grand rôle au cours des guerres médiques.).

Mais ces cités étaient divisées, et n’avaient pas établi de position commune vis-à-vis de la menace macédonienne. Alexandre sut jouer de ces rivalités, et commença par s’emparer de quelques villes sur la côte phénicienne (Byblos, Sidon, etc.).

Cependant, la cité de Tyr souhaitait rester neutre dans ce conflit. Alexandre ne l’entendit pas de cette oreille, sachant que cette ville était la plus importante de la région. Au final, la soumission de la Phénicie n’avait pas d’importance pour Alexandre, tant que Tyr restait hors de contrôle. Il décida donc, à la fin de l’année 333 avant Jésus Christ, de faire le siège de la cité.

Le siège de Tyr, par Quinte Curce (traduction de Vasque de Lucène), enluminure issue de l'ouvrage Histoire d'Alexandre le Grand, Flandre, XV° siècle.

Le siège dura longtemps, la cité de Tyr étant construite sur une île, et Alexandre ne disposant pas de flotte. Cependant, les rois des cités prises par le souverain macédonien parvinrent à s’emparer des navires phéniciens de la flotte perse, lors du retour de ces derniers dans leurs ports d’attache (Sidon, Chypre, etc.). Au bout de quelques mois, Alexandre put aligner une flotte d’une centaine de navires sous les murs de Tyr.

En août 332 avant Jésus Christ, la ville fut prise, et ses habitants furent tués ou vendus comme esclaves (certains parvinrent à s’enfuir vers Carthage.). La flotte perse perdait avec Tyr un allié précieux.

 

            6° L’expédition contre l’Égypte – Après la conquête de la Phénicie, Alexandre décida de marcher sur l’Égypte. Il refusa par ailleurs des propositions de paix envoyées par Darius III, pourtant très avantageuses pour les Macédoniens (Parménion lui disait «j'accepterais si j'étais Alexandre !», et le roi répondait «moi aussi, si j'étais Parménion !»)

En descendant vers l’Égypte, Alexandre ne rencontra pas de résistances, sauf à Gaza, qu’il décida d’assiéger. Une fois la ville prises, ses habitants furent tués ou réduits à l’esclavage.

En arrivant en Égypte, en décembre 332 avant Jésus Christ, Alexandre fut bien accueilli par les habitants du pays (ces derniers n’appréciaient pas la domination perse, et s’étaient déjà révoltés contre eux à plusieurs reprises[8].).   

En 331 avant Jésus Christ, il se fit proclamer pharaon à Memphis, et fit un sacrifice au dieu Apis (voulant montrer qu’il respectait les traditions égyptiennes.).

Taureau Apis, I° ou II° siècle après Jésus Christ, musée du Louvre, Paris.

Le nom d'Alexandre en hiéroglyphes, vers 330 avant Jésus Christ, musée du Louvre, Paris.

Puis, il fonda Alexandrie (au cours de sa vie, il fonda 34 villes portant ce nom.), qui ne fut achevée que sous le règne de Ptolémée I°.

Après avoir rencontré l’oracle d’Amon-Zeus, qui déclara qu’Alexandre était le fils de Zeus, le jeune roi retourna à Memphis, où il se fit couronner par les prêtres de la ville.

Alexandre et le pharaon Sésostris III, enluminure issue de l'ouvrage Des combats d'Alexandre, Iran (ou Turquie), XVII°siècle.

Alexandre apprit alors que ses amiraux avaient mis la flotte perse en déroute, et étaient parvenus à capturer le remuant Pharnabaze. Ainsi, Antipater, régent de Macédoine, eut les mains libres pour lutter contre Agis III, le roi de Sparte.

Au printemps 331, Alexandre décida de quitter l’Égypte, se remettant à la poursuite de Darius III.

 

            7° Jusqu’au cœur de la Perse – Au cours de l’été 331 avant Jésus Christ, l’armée macédonienne se dirigea vers Babylone, capitale de l’Empire perse. Après avoir franchi l’Euphrate, Alexandre apprit que Darius III ne se trouvait pas dans la capitale, mais plus au nord. Les Macédoniens franchirent alors le Tigre, se dirigeant près des Perses qui les attendaient dans la plaine de Gaugamèles, près de la cité d’Arbèles.

 

- La bataille de Gaugamèles : en octobre 331 avant Jésus Christ, les deux armées se retrouvaient une nouvelle fois face à face. Cette fois, Darius III avait choisi le terrain, avait enlevé tous les cailloux de la plaine afin de ne pas casser les roues de ses chars, et avait rassemblé auprès de lui de très nombreux soldats. Enfin, il avait déployé son armée sur l’ensemble de la plaine, afin de ne pas commettre la même erreur qu’à Issos.

Alexandre comptait en ses rangs 50 000 soldats environs, dont 7 000 cavaliers ; contre près de 100 000 hommes pour Darius (dont 200 chars à faux[9] et 15 éléphants de guerre.). En outre, le roi de Perse était entouré des Immortels, sa garde d’élite, composée de 1 000 hommes. Cependant, cette gigantesque armée était, comme souvent, peu entraînée à faire la guerre, et constituée de troupes disparates, ne sachant pas très bien communiquer entre elles.   

La bataille d'Arbelles, par Charles LE BRUN, 1669, musée du Louvre, Paris.

A la tête de la cavalerie, Alexandre décida d’attaquer le flanc droit de l’armée perse, afin de repousser celui-ci dans un terrain accidenté. Darius III décida de ne pas se laisser faire, et attaqua les Macédoniens. Ces derniers tenaient bon, alors qu’Alexandre et ses compagnons progressaient jusqu’au l’endroit où le roi de Perse se trouvait. Le roi de Macédoine savait qu’il ne pouvait compter que sur la fuite ou la mort de Darius III pour vaincre. C’est alors que ce dernier, voyant arriver Alexandre et ses cavaliers devant les Immortels, décida de prendre la fuite une nouvelle fois.  

Mais, alors qu’Alexandre comptait poursuivre Darius III, Philotas, le fils de Parménion, l’informa que son père (qui commandait le centre de l’armée macédonienne.) était en difficulté. Alexandre décida donc de laisser partir le roi de Perse, et d’aller secourir son compagnon.

 

- La soumission de Babylone, Suse, Persépolis : suite à la bataille de Gaugamèle, Darius III partit se réfugier en Médie. De son côté, Alexandre reçut la soumission de Babylone (ce dernier s’engagea à respecter les institutions de la cité.).

Entrée d'Alexandre dans Babylone ou Le Triomphe d'Alexandre, par Charles LE BRUN, 1665, musée du Louvre, Paris.

Cependant, comme le roi de Perse tentait de récolter des fonds afin de lutter contre Alexandre, ce dernier décida, en novembre 331 avant Jésus Christ, de se diriger vers Suse (la ville disposant d’un important trésor, estimé à 50 000 talents, une somme colossale pour l’époque.). Suse décida de ne pas s’opposer à Alexandre et lui ouvrit ses portes (par la suite, une partie de cet argent fut envoyé à Antipater, afin de soutenir sa lutte contre Sparte.).

D’ailleurs, à cette même époque, le régent de Macédoine luttait toujours contre Agis III et les pirates crétois (hormis le Péloponnèse, le reste de la Grèce restait cependant fidèle à Alexandre.). A l’automne 331 avant Jésus Christ, Antipater parvint à vaincre Sparte à Mégalopolis, bataille au cours de laquelle Agis III trouva la mort. Par la suite, la ligue du Péloponnèse fut détruite, et Sparte fut obligée de rentrer au sein de la ligue de Corinthe.

Cependant, les relations entre Antipater et Olympias, la mère d’Alexandre, étaient exécrables. Cette dernière, à la mort de son frère Alexandre le Molosse, assura la régence d’Epire au nom de son petit fils, né de l’union de sa fille Cléopâtre et du défunt roi (elle s’attira ainsi les foudres d’Antipater.).

Alexandre quant à lui, décida de marcher sur Persépolis, au début de l’année 330 avant Jésus Christ. Ce dernier ne rencontra pas d’opposition importante au cours de sa marche, et parvint sous les murs de la cité en mai 330 avant Jésus Christ.

Les palais de Persépolis.

Il livra ensuite Persépolis au pillage, et incendia les palais de la ville .Aujourd’hui, l’on ne connaît pas avec exactitude les raisons d’Alexandre : était il saoul et souhaitait il se venger des affronts que les Grecs subirent lors des guerres médiques ? Désirait il envoyer un message fort aux cités grecques ? Quoi qu’il en soit, son geste fut très mal accepté par les Perses, et Alexandre s’en repentit bien vite.

Mais la tenue de si grandes possessions ne se fit pas sans poser quelques problèmes. Afin de gérer aux mieux ses Etats, le roi de Macédoine mit des hommes de confiance à la tête de satrapies de la région, afin qu’ils mettent fin aux petites insurrections locales.

Pièces de monnaie à l'effigie d'Alexandre III, IV° siècle avant Jésus Christ, Altes museum, Berlin.

 

- L’assassinat de Darius III : peu après, au cours de l’été 330 avant Jésus Christ, Alexandre décida de poursuivre Darius III, qui s’était réfugié en Médie, accompagné de 10 000 hommes. Avec l’aide de ses généraux, Parménion, Clitos et Cratère, Alexandre parvint à rejoindre le convoi du roi de Perse. C’est alors qu’il apprit que Darius III s’était fait tuer par un satrape nommé Bessos, assisté par deux de ses compagnons, Barsaentès et Satibarzane. D’ailleurs, ce dernier tenta de prendre le pouvoir en Perse, sous le nom d’Artaxerxés IV, mais ce fut un échec (Alexandre avait trop bien assis sa domination.).

Le roi de Macédoine se montra généreux envers les fidèles de Darius III, organisa des funérailles nationales en l’honneur du roi défunt, jouant le rôle du justicier désireux de punir les assassins.    

Cependant, avant de partir à la poursuite de Bessos et de ses hommes, Alexandre décida de soumettre l’Hyrcanie, et aussi d’intégrer à son armée les soldats Grecs qui avaient lutté aux côtés de Darius III. C’est aussi à ce moment là que Parménion fut renvoyé à Ecbatane (il reçut la satrapie de Médie.), et se retrouva donc écarté des combats (Ce dernier n’approuvait pas la marche vers l’est à laquelle Alexandre se livrait.).

A l’automne 330 avant Jésus Christ, Alexandre, à la recherche de Bessos et de ses amis, apprit que ces derniers s’étaient séparés peu de temps auparavant : Bessos s’était réfugié en Bactriane, Barsaentès en Drangiane, Satibarzane en Arie.

Dans un premier temps, Alexandre marcha sur l’Arie, et accepta de laisser Satibarzane à la tête de la région. Cependant, alors qu’Alexandre se dirigeait vers la Bactriane, Satibarzane se révolta, tuant les Macédoniens restés dans la région. Alexandre, après avoir vaincu Barsaentès (il lui fut livré par les populations locales et mis à mort[10].), se retourna contre Satibarzane, et le vainquit, en novembre 330 avant Jésus Christ (Alexandre fut alors aidé par les anciens fidèles de Darius.). Il fonda alors une nouvelle ville, Alexandrie d’Arie.

 

- A la poursuite de Bessos : après avoir soumis l’Arie une nouvelle fois, Alexandre repartit à la poursuite de Bessos, en direction de la Bactriane, au printemps 329 avant Jésus Christ (en passant par l’Arachosie, il fonda Alexandrie d’Arachosie.).

Lieu où fut fondée Alexandrie d'Arachosie, situé à proximité de Kandahar, Afghanistan.

Puis, les Macédoniens traversèrent les monts Hindû-Kûsh, s’emparèrent de la cité de Bactres, franchirent l’Oxus, et enfin arrivèrent en Sogdiane.

Alexandre en Sogdiane, par Quinte-Curce, enluminure issue de l'ouvrage Histoire d'Alexandre le Grand (traduction de Vasque de Lucène), Belgique, Flandre, XV° siècle.

C’est alors que Spitaménès et Oxyartès, des dirigeants locaux, décidèrent de s’emparer de Bessos et le livrèrent à Alexandre. Ce dernier eut les oreilles et le nez coupé, selon les coutumes perses, puis fut renvoyé à Ecbatane, où il fut exécuté.

 

- Les révoltes de Bactriane et de Sogdiane : cependant, la mort de Bessos ne mit pas fin à la guerre. En effet, Alexandre dut lutter pendant deux ans en Bactriane et en Sogdiane contre des satrapes révoltés (dont Spitaménès, qui avait livré Bessos à Alexandre.).

Au début de l’année 328 avant Jésus Christ, au cours d’une soirée ayant dégénéré en beuverie, Clitos, un proche d’Alexandre (il lui avait sauvé la vie au cours de la bataille du Granique[11].), affirma que Philippe II valait mieux que son fils[12]. Furieux, Alexandre, totalement saoul, le transperça d’un coup de lance. Par la suite, le conquérant regretta son geste, et lui fit des funérailles grandioses.

Peu après, Alexandre demanda que les Macédoniens se prosternent devant lui, comme l’étiquette perse l’exigeait. Callisthène, neveu d’Aristote, s’opposa à cette exigence, et le fit savoir à son roi. Alexandre décida alors de céder, voyant à quel point il mécontentait ses compagnons (Callisthène fut cependant exécuté peu après.).

Finalement, au cours du printemps 327 avant Jésus Christ, Alexandre et Cratère mirent fin à la rébellion des satrapes, incendiant les campagnes et imposant la terreur afin de mettre fin à la guérilla (Spitaménès, quant à lui, était mort au cours de l’hiver 328.). Le conquérant épousa alors Roxane, la fille d’Oxyartès, satrape de Bactriane, puis fonda Alexandrie Eschate.

 

            8° La route vers l’Inde – L’inde, à cette époque, était un territoire situé sur les franges de l’Empire. La vallée de l’Indus était sous la domination théorique des Perses, car des éléphants étaient parfois utilisés au sein des armées de l’Empire (Comme ce fut le cas à la bataille de Gaugamèles[13].).

Aujourd’hui, l’on ne sait pas les raisons qui poussèrent Alexandre à intervenir en Inde. Voulait il s’avancer encore plus vers l’est ? Fut il influencé par les satrapes locaux, qui étaient menacés par le roi indien Pôrôs ?

Quoi qu’il en soit, au cours de l’été 327 avant Jésus Christ, Alexandre et ses hommes marchèrent vers l’Indus. Les soldats, dont beaucoup d’asiatiques, étaient environ 50 000, et avaient reçu des éléphants de guerre, offerts par les satrapes locaux.). A cette même époque, il demanda à Héphaïstion et à Perdiccas de soumettre les habitants de cette région.

Alexandre, après avoir battu des indigènes qui s’étaient opposés à lui, rejoignit ses deux généraux sur les rives de l’Indus, au printemps 326 avant Jésus Christ. L’armée macédonienne se dirigea ensuite vers Taxile.

Peu après, Alexandre attaqua Pôrôs et ses hommes, stationnés sur le fleuve Hydaspe.

 

- La bataille de l’Hydapse : Pôrôs avait établi son armée sur la rive droite du fleuve, et bloquait ainsi celle d’Alexandre (en effet, l’Hydapse était difficilement franchissable.). Cependant, Alexandre fit mine d’abandonner (cette information arriva bien vite aux oreilles du roi indien.), mais en réalité franchit le fleuve plus au nord, dans le plus grand secret. Pôrôs, ayant eu vent de ce mouvement, mais voyant le gros de l’armée d’Alexandre sur l’autre rive, commandée par Cratère, décida d’envoyer un bataillon vers le nord, commandé par son fils. Alexandre et ses hommes anéantirent ce détachement, et le fils de Pôrôs mourut au cours de l’affrontement.

Peu après eut lieu la bataille de l’Hydapse à proprement parler, dans une zone boisée à quelques kilomètres du fleuve. Les deux forces en présence étaient à priori équivalentes, si l’on omet de compter les éléphants de guerre de Pôrôs, au nombre de 200.

Comme à chaque fois, Alexandre avait l’intention de couper les lignes ennemies et de se précipiter dans l’ouverture avec sa cavalerie. Mais ce dernier ne put mettre cette tactique en place ce jour ci, les chevaux macédoniens étant effrayés par les très nombreux éléphants de guerre de Pôrôs.

Les chevaliers contre les éléphants, enluminure issue de la Vraye Histoire du Bon Roy Alixandre, XV° siècle.

Les indiens avaient mis leurs éléphants en avant, l’infanterie derrière, et la cavalerie sur les flancs. Alexandre décida d’attaquer le flanc gauche de l’armée, et Pôrôs dut transférer les cavaliers du flanc droit vers le flanc gauche, afin de renforcer ce dernier. Hélas pour lui, sa cavalerie fut détruite par les Macédoniens.

Au même moment, les soldats parvinrent à stopper la charge des éléphants de Pôrôs, mais ils subirent néanmoins de lourdes pertes.

Au final, Pôrôs, après avoir perdu un bon nombre de ses éléphants, et blessé au cours du combat, décida de se rendre.

Alexandre et Porus, par Charles LE BRUN, 1665, musée du Louvre, Paris.

Au final, la bataille de l’Hydapse, si elle fut une victoire, fut une des plus sanglantes pour Alexandre. Les indiens perdirent l’essentiel de leur cavalerie, ainsi que la moitié de leurs éléphants ; Alexandre, quant à lui, eut à déplorer plusieurs milliers de morts au sein de son infanterie.

 

- La fin du voyage : par la suite, Alexandre traita Pôrôs en roi, lui demandant de régner en son nom.

La défaite de Pôrôs, tapisserie de Charles LE BRUN, réalisée au XVII° siècle, conservée à la maison Rijnhuizen, Pays Bas.

En commémoration de la bataille, le Macédonien fonda Alexandrie Nicée (Niké signifie ‘victoire’.), ainsi que Alexandrie Bucéphale, en hommage à son cheval, mort au cours de la bataille.

L'enterrement de Bucéphale, enluminure issue de la Vraye Histoire du Bon Roy Alixandre, XV° siècle.

C’est alors qu’une révolte éclata sur les arrières, dont Alexandre dut s’occuper. Par la suite, recevant la soumission des peuples de la région, le roi macédonien poursuivit son chemin ver l’est. A l’automne 326 avant Jésus Christ, il se rendit sur les rives du fleuve Hyphase, qu’il souhaitait traverser.

C’est alors que ses soldats refusèrent d’aller plus loin. Alexandre ne parvint pas à les convaincre, et, finalement, il décida de rebrousser chemin. Pour marquer son territoire, il fit ériger douze stèles (en l’honneur des douze divinités du panthéon grec.), portant l’inscription « ici s’est arrêté Alexandre. »

Par la suite, le conquérant décida de soumettre toute la vallée de l’Indus, avant d’entamer son voyage de retour vers l’ouest.

Une flotte fut alors construite à cet effet, placée sous le commandement de Néarque. Puis, Alexandre et ses hommes descendirent vers le sud. Jusqu’à la fin de l’année, les Macédoniens luttèrent contre des indigènes qui ne voulaient pas se soumettre.

A la fin de l’année 326 avant Jésus Christ, Alexandre et ses hommes arrivèrent à Pattala.

 

            9° Le difficile retour – En juillet 325 avant Jésus Christ, Alexandre, pour retourner vers l’ouest, décida de divisa son armée en trois groupes. Tout d’abord, Cratère devait passer par la Dangriane, et rejoindre Alexandre en Carmanie.

Alexandre, quant à lui, passa par le désert de Gédrosie.

Le désert de Gédrosie.

Aujourd’hui encore, l’on ne sait pas exactement pourquoi il voulut passer par cet endroit. Peut être pour connaître les littoraux de son Empire ? Quoi qu’il en soit, plusieurs dizaines de milliers de soldats moururent lors de ce voyage, faute d’approvisionnement convenable en eau et en nourriture.

Alexandre et ses hommes réussirent néanmoins à rallier la cité de Pura (ils rencontrèrent Néarque à Harmozia, en octobre 325.), puis à rejoindre Cratère en Carmanie.

Le troisième groupe, commandé par Néarque emprunta la voie maritime (il partit plus tard, en octobre 325.). Longeant l’Indus jusqu’à l’océan, il traversa le golfe persique (rencontra Alexandre à Harmozia.), et se dirigea vers l’embouchure de l’Euphrate.   

 

10° Les derniers mois de règne – Au début de l’année 324, Alexandre passa par Pasargadae et Persépolis. Il apprit que certains satrapes locaux avaient été particulièrement agités au cours de son absence, et il décida de les punir. En outre, il restaura le tombeau du roi Cyrus, endommagé lors de l’incendie de 330 avant Jésus Christ[14].

Par la suite, Alexandre et ses hommes remontèrent jusqu’à Suse. C’est alors que furent célébrées les noces de Suse, au cours desquelles, Alexandre, voulant mélanger les peuples de Grèce  et d’Asie, fit célébrer 10 000 mariages. Il montra l’exemple en épousant Statira, fille de Darius III (Hephaïstion épousa une autre fille du roi.), ainsi que Parisatide, fille d'Artaxerxés III.

Ces mariages, célébrés à la persane, ne plurent pas aux Macédoniens, qui considéraient qu’Alexandre abandonnait les coutumes de ses ancêtres. En outre, ces derniers acceptaient mal de voir arriver des Perses au sein de l’armée. C’est alors qu’éclata la révolte des vétérans, qu’Alexandre réprima violemment.

Au cours de l’été 324, quelques dizaines de milliers de vétérans furent libérés, et rentrèrent en Macédoine, sous le commandement de Cratère. Ce dernier devait remplacer Antipater (toujours en conflit avec Olympias.), qui devait apporter à Alexandre de nouvelles recrues.

Au cours de l’hiver 324, Alexandre et ses hommes se dirigèrent vers Ectabane (l’objectif étant de mater des tribus révoltées.). C’est alors que mourut Hephaïstion, sans doute de maladie. Le conquérant fit célébrer des funérailles grandioses, puis s’occupa des indigènes révoltés.

Au printemps 323, Alexandre se dirigea vers Babylone. Là, il reçut une ambassade athénienne, se plaignant d’un décret prit par le roi à Suse il y à quelques mois (ce dernier prévoyait le retour des bannis et le fait de rendre au souverain des honneurs divins.).

Au cours des dernières semaines de sa vie, Alexandre, restant fidèle à l'hellénisme, fit en sorte de le répandre partout en Orient (il fit construire des routes, des canaux, des ports, imposa une monnaie unique, etc.). Voulant aussi connaître les frontières maritimes de son Empire, il envoya ses navires explorer les côtes (en mer Caspienne, dans le golfe persique, etc.).

Alexandre, dans les derniers jours de sa vie, prévoyait peut être une expédition en Méditerrané, sans doute vers Carthage.

Au mois de mai 323 avant Jésus Christ, Alexandre fut prit de fièvres (il s’agissait sans doute de la malaria ou du paludisme, le roi ayant passé les dernières semaines de sa vie à arpenter les marais humides de la région de Babylone.). Puis, peu à peu, son état s’aggrava, sans que les médecins du roi ne puissent faire quoi que ce soit (Alexandre était en outre affaibli par ses blessures, ses beuveries et ses années de marches.). Finalement, le 13 juin 323, le conquérant finit par s’éteindre, alors âgé de 33 ans.

La mort d'Alexandre le Grand, par Alexandre de Paris, enluminure issue de l'ouvrage Le Roman d'Alexandre, France, XIII°siècle.

Alexandre était mort, mais sa légende ne faisait que naître. Cette dernière existait déjà de son vivant, mais ne fit que prendre de l’ampleur en juin 323. Le mythe fut surtout important en Égypte, où Alexandre fut considéré comme un dieu, ou comme un héros (au même titre qu’Héraclès ou Achille.). L’influence qu’eut le conquérant fut telle que sa légende fut par la suite reprise par les Perses, dans l’histoire d’Iskandar (ce qui veut dire ‘Alexandre’, en persan.) ; par les Romains ; par les juifs (le conquérant est cité dans le Talmud.) ; par les musulmans, apparaissant peut être dans le coran sous le nom de Dhûl Qarnâ, ce qui signifie ‘bicornu’ (en effet, des pièces de monnaie de l’époque, qui servirent plus tard de modèle aux pièces arabes, représentaient Alexandre portant les cornes du dieu Ammon, les cornes étant symbole de puissance.) ; par les troubadours du Moyen âge ; etc.

Alexandre contre les hommes chiens, représentation persane.

Le triomphe d'Alexandre le grand, par Gustave MOREAU,  fin du XIX° siècle, musée Gustave MOREAU.

Cependant, la nouvelle de la mort d’Alexandre ne parvint aux oreilles des cités grecques qu’au courant de l’année 322 avant Jésus Christ. Elle décidèrent alors de se révolter, et ainsi débuta la guerre lamiaque.

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[1] Pour plus de précisions sur le temple d’Artémis à Éphèse, voir la page qui y est consacrée, dans la partie les sept merveilles du monde.

[2] Certaines sources racontent qu’elle donna naissance à un fils.

[3] A ce propos, voir le 1, section VIII, chapitre troisième, histoire de la Grèce antique.

[4] Bien sûr, ces chiffres ne sont sans doute pas conformes à la réalité, comme toujours.

[5] Pour plus de renseignements sur la guerre de Troie, voir le 2, section I, chapitre premier, histoire de la Grèce antique ; ainsi que le chapitre quatrième, mythologie grecque.

[6] Les satrapes étaient les gouverneurs des provinces de l’Empire perse.

[7] Pour plus de détails sur le mausolée d’Halicarnasse, voir la page qui y est consacrée, dans la partie les sept merveilles du monde.

[8] Comme nous l’avons vu au 1, section IV, chapitre troisième, histoire de la Grèce antique et au 5, section III,  chapitre troisième, histoire de la Grèce antique.

[9] Un char à faux était un char sur les roues duquel on avait soudé des lames de fer tranchantes.

[10] Alors que l’armée macédonienne était en Dangriane, Philotas, le fils de Parménion, fut accusé d’avoir eu vent d’un complot contre Alexandre et de n’en avoir rien révélé. Accusé par Cratère, Philotas fut jugé et lapidé. Par la suite, Alexandre, qui ne savait pas si Parménion faisait partie du complot, dans le doute, décida de le faire tuer.

[11] Comme nous l’avons vu au 4, section IX, chapitre troisième, histoire de la Grèce antique.

[12] Il se peut aussi que Clitos lui ai reproché à Alexandre sa volonté d’unir Grecs et Perses ; ou peut être l’a t’il accusé d’avoir participé au meurtre de son père ?

[13] Voir à ce sujet le 7, section IX, chapitre troisième, histoire de la Grèce antique.

[14] Nous avons évoqué l’incendie de la ville par Alexandre au 7, section IX, chapitre troisième, histoire de la Grèce antique.

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