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Les mensonges de l'Histoire

 


L'Homme descend du singe

Faux ! La théorie selon laquelle l'homme descend du singe fait suite à la diffusion de l'ouvrage De l'origine des espèces, publié en 1859 par le naturaliste anglais Charles Darwin[1]. Toutefois, si ce dernier ne formula jamais une telle idée dans son ouvrage, elle fut toutefois diffusée par les partisans de la théorie de l'évolution, dans un souci de simplification. 

Charles Darwin.

 

Dès l'Antiquité, les philosophes s'intéressèrent à la question des origines de l'humanité, proposant des théories « évolutionnistes » (Anaximandre pensait que l'homme avait évolué à partir de créature aquatiques ; Empédocle considérait que nous étions apparentés aux animaux ; selon Saint Augustin, Dieu, bien qu'immuable, avait créé un monde ne l'étant pas) ou « fixistes » (Aristote proposait une échelle de la nature, l'homme se trouvant au sommet de la perfection[2]).

Au Moyen-âge, la majorité des écrits grecs furent perdus (bien qu'ils furent diffusés dans le monde musulman), l'Eglise imposant un point de vue fixiste, similaire à celui d'Aristote, plaçant Dieu au sommet de l'échelle naturelle.

Au XVIII° siècle, la découverte de fossiles de créatures disparues ébranla les conventions fixistes. Ainsi, plusieurs scientifiques travaillèrent sur l'origine des espèces, tentant malgré tout d'opérer une liaison avec les écrits bibliques. Ainsi, le naturaliste français Georges Louis Buffon, partisan du transformisme, publia Histoire générale des animaux en 1749, exposant l'idée selon laquelle certains mammifères auraient dégénéré depuis la Genèse (le lion serait devenu chat, le cheval serait devenu âne, etc.). En 1797, l'anatomiste français Georges Cuvier publia Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux, dans lequel il exposait ses thèses catastrophistes (théorie selon laquelle il y aurait eu plusieurs créations entrecoupées de catastrophes, ce qui permettait de concilier les fossiles d'espèces éteintes avec les récits bibliques).   

Georges Louis Buffon (à gauche) ; Georges Cuvier (à droite).

La première théorie véritablement scientifique, concernant l'évolution des espèces, fut formulée par le naturaliste français Jean Baptiste de Lamarck, qui publia Philosophie zoologique en 1809. Ce dernier, critiquant la génération spontanée, énonça deux principes évolutifs : la complexification progressive des êtres vivants, ainsi que leur adaptation à leur milieu naturel. Les travaux de Lamarck, bien que critiqués à l'époque, parvinrent malgré tout à diffuser les idées transformistes. 

Jean Baptiste de Lamarck.

 

Lorsque Darwin commença à rédiger son ouvrage, à compter de 1837, il convient de préciser qu'il travailla principalement sur des fossiles d'animaux et non d'êtres pré-humains, qui étaient fort rares à cette époque. Ainsi, à la fin du XIX° siècle, l'on pensait que l'évolution s'était effectuée selon un schéma linéaire[3]. C'est ainsi qu'apparut la théorie du chaînon manquant, qui permettrait d'expliquer la transition entre le singe et l'homme. Toutefois, un tel fossile n'existant pas, les détracteurs de Darwin, partisans du créationnisme[4], arguèrent que si le chaînon manquant n'existait pas, cela constituait la preuve que théorie de l'évolution était erronée.

Cependant, la découverte des fossiles pré-humains fut particulièrement longue : l'australopithèque, apparu il y a 4.5 millions d'années, fut découvert en 1924[5] ; l'Homo Habilis (2.5 millions d'années) en 1964 ; l'Homo Erectus (1.3 millions d'années) en 1894 ; et l'Homo neanderthalensis (ou homme de Néanderthal) en 1856.

Schéma linéaire de l'évolution de l'humanité, faisant apparaître un "chainon manquant", hypothétique liaison entre l'Homme et le signe.

Aujourd'hui, alors que nous disposons d'une grande quantité de fossiles, il apparait clairement que l'évolution ne fut pas linéaire mais buissonnante. Ainsi, la théorie du chaînon manquant apparait désormais comme désuète, même si certains paléontologues tentent de trouver le dernier ancêtre commun aux hommes et au singe (cette datation évoluant au gré des découvertes, l'on estime à l'heure actuelle qu'elle serait située entre 7 et 6 millions d'années).  

 

L'idée reçue selon laquelle l'homme descend du singe est donc erronée, comme nous avons pu le constater. Ainsi, il est plus juste de dire que ces deux espèces possèdent des ancêtres communs (Darwin parlait de « caractéristiques communes »), ce qui constitue néanmoins une vérité de La Palice, dans la mesure ou l'homme possède des ancêtres communs avec toutes les créatures vivantes de la planète, animales comme végétales.

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[1] Le titre complet était De l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie (à noter toutefois que la théorie de l'évolution n'apparut dans cet ouvrage qu'au cours de sa sixième réédition, en 1872, et ne fut adoptée par la communauté scientifique qu'au début du XX° siècle).

[2] A noter que cette classification de la nature, plaçant l'homme devant les mammifères, les ovipares, les poissons et les plantes, resta en vigueur jusqu'au XIX° siècle.

[3] Cette théorie linéaire resta en vigueur jusqu'aux années 1980. C'est ainsi que beaucoup d'écoliers ont appris que l'homme de Néanderthal était un ancêtre de l'Homo Sapiens. Nous avons abordé cette question dans un article se trouvant dans Les mensonges de l'Histoire, mon premier ouvrage, publié aux éditions l'Harmattan ! 

[4] Vous pourrez retrouver un article présentant les diverses formes de créationnisme sur cette page.

[5] A noter qu'il s'agissait d'un australopithecus africanus, australopithèque  « tardif » ayant vécu entre 3.5 et 2.5 millions d'années (alors que l'australopithèque était apparu il y a 4.5 millions d'années).

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