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Les mensonges de l'Histoire


Lucy, ancêtre de l'Homme

Nous connaissons tous l'histoire de Lucy, ce squelette d'Australopithèque découvert en 1974, et qui resta pendant de nombreuses années le plus ancien fossile pré-humain à avoir été découvert. Ainsi, aujourd'hui encore, Lucy est considérée comme l'ancêtre de l'espèce humaine.

Mais qu'en est-il en réalité ? La paléontologie étant une science qui évolue à chaque découverte, de nouveaux éléments nous permettent-ils de confirmer la place attribuée à Lucy ? Et si ce n'est pas le cas, où doit-on placer les Australopithèques sur l'échelle humaine ?

Tribu d'Australopithecus afarensis, appartenant à l'espèce de Lucy.

 

La première chose à prendre en compte, lorsque l'on s'intéresse à la Préhistoire, c'est que l'évolution « linéaire », telle qu'elle a été enseignée dans les écoles jusqu'aux années 1980, est erronée. Ainsi, l'idée reçue selon laquelle les êtres pré-humains se seraient succédés en ligne droite (c'est-à-dire Australopithèque, Homo habilis, Homo erectus, Homo neanderthalensis[1], Homo sapiens) a été progressivement remise en question au profit d'un schéma d'évolution « buissonnant. »

Schéma linéaire de l'évolution de l'humanité, faisant apparaître un « chainon manquant », hypothétique liaison entre l'Homme et le singe.

En effet, alors que des fossiles d'animaux disparus avaient été mis à jour dès l'époque moderne[2], ce n'est qu'à partir du XIX° siècle qu'apparurent les premiers squelettes pré-humains : l'Australopithèque (apparu il y a 4.5 millions d'années), fut découvert en 1924[3] ; l'Homo habilis (2.5 millions d'années) en 1964 ; l'Homo erectus (1.3 millions d'années) en 1894 ; et l'Homo neanderthalensis (200 000 ans) en 1856.

 

En 1974, une équipe internationale organisant des fouilles dans la vallée de l'Awash, en Ethiopie, fit la découverte d'un squelette pré-humain relativement complet. Ce fossile reçut alors le surnom de Lucy, l'équipe écoutant régulièrement la célèbre chanson des Beatles : Lucy in the Sky with Diamonds (à noter que ce fossile est parfois nommé Dinqnesh, ce qui signifie « tu es merveilleuse » dans un dialecte éthiopien).

Lucy, sujet féminin[4] de 25 ans, mesurait environ 1 mètre 10 pour une trentaine de kilos. L'étude de ses os nous indique aussi qu'elle était capable de bipédie, bien qu'étant encore accoutumée à un mode de vie arboricole (c'est-à-dire vivant dans les arbres). A noter que le squelette de Lucy, retrouvé dans un état assez complet, semble indiquer qu'il fut enfoui rapidement, peut-être suite à une noyade.

La découverte de ce squelette, appartenant à l'espèce des Australopithecus afarensis (qui vécut entre 4 et 3 millions d'années), fut d'une importance capitale, car il s'agissait à cette époque du plus ancien fossile pré-humain exhumé lors de fouilles. 

Squelette de Lucy.

 

La découverte de Lucy, vieille de 3 millions d'années, fut rapidement annoncée dans les médias. Ce spécimen d'Australopithèque reçut alors le titre de « mère de l'espèce humaine », restant pendant plus de trente ans le plus ancien fossile pré-humain à avoir été découvert.

 

Cependant, la découverte de nombreux fossiles pré-humains, à compter des années 1990, commença a entraîner une remise en question du schéma d'évolution« linéaire », comme nous l'avons vu plus tôt, au profit d'un schéma « buissonnant » ; en outre, des travaux furent mis en place pour déterminer la place des différentes espèces d'Australopithèques dans l'échelle de l'évolution humaine.

Ainsi, selon les sources dont nous disposons aujourd'hui, la séparation entre les pré-humains et les grands singes se fit entre 10 et 8 millions d'années (aujourd'hui, certains paléontologues estiment que le Pierolapithecus catalaunicus, qui vécut vers 13 millions d'années, serait l'ancêtre commun de ces deux espèces, ou du moins le proche parent d'une espèce éteinte n'ayant pas encore été découverte).

Par ailleurs, alors qu'autrefois l'Australopithèque était considérée comme l'espèce la plus ancienne, de nouveaux fossiles, au début des années 2000, remirent cette théorie en cause :

Ainsi, Lucy fut détrônée en 1994 par Ardi[5] (ce qui signifie « racine » en langue éthiopienne), un Ardipithecus ramidus qui vécut il y a 4.5 millions d'années. Il s'agissait d'un contemporain de l'Australopithecus afarensis, mais vraisemblablement plus évolué (c'est-à-dire pleinement bipède). A noter toutefois que le résultat de ces travaux ne fut publié qu'en 2009[6].

Squelette d'Ardi.

En 1999, fut découvert en Ethiopie des ossements de l'Ardipithecus kadabba, âgé de 5.8 à 5.2 millions d'années (peut-être l'ancêtre du précédent) ; puis, en 2000, l'on découvrit au Kenya les ossements de l'Orrorin tugenensis (ou « homme originel » selon un dialecte local), datés de 6 millions d'années.

Enfin, le plus vieux fossile pré-humain découvert lors de fouilles fut exhumé en 2001 au Tchad. Baptisé Toumaï (ou « espoir de la vie » dans un dialecte local tchadien), il s'agit du représentant de l'espèce des Sahelanthropus tchadensis, vieille de 7 millions d'années. Toumaï est aujourd'hui considéré comme l'une des premières espèces de la lignée humaine, assez proche de la divergence entre les grands singes et les pré-humains.

Crâne de Toumaï.

 

Ainsi, l'espèce de Lucy, l'Australopithecus Afarensis, n'est plus considérée comme un ancêtre de l'espèce humaine, mais comme une branche « cousine. » Cependant, l'on ne sait pas aujourd'hui de quelle espèce d'Australopithèque est issu l'Homo habilis[7] (apparu vers 2.5 millions d'années).

Ainsi, certains paléontologues évoquent l'Australopithecus africanus (qui vécut de 3.5 à 2.5 millions d'années), possédant un crâne plus volumineux que celui de Lucy ; d'autres l'Australopithecus garhi (ce qui signifie « surprise »), découvert en Ethiopie en 1997 (ce dernier sachant se servir d'outils de pierre). 

Tribu d'Australopithecus africanus.

A noter cependant que la lignée des Australopithèques ne prit pas fin avec l'arrivée du genre Homo ; en effet, plusieurs espèces ont évolué en parallèle pendant plusieurs milliers d'année (à l'instar des hommes de Néandertal qui cohabitèrent avec les Homo sapiens). Parmi ces Australopithèques (dits « tardifs »), l'on retrouve l'Australopithecus boisei (2.4 à 1.2 millions d'années) et l'Australopithecus robustus (2.2 à 1 million d'années), qui furent contemporains de l'Homo erectus (1.3 millions d'années à 400 000 ans avant notre ère).

crânes d'Australopithecus boisei (à gauche) et d'Australopithecus robustus (à droite). 

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[1] A noter que nous avons vu dans un précédent article que l'Homo sapiens ne descendait pas de l'homme de Néandertal, les deux « cousins » ayant vécu à la même période. Pour en savoir plus, cliquez ici.

[2] Nous avons évoqué la découverte de ces animaux disparus et les théories suscitées par cette découverte dans un précédent article. Pour en savoir plus à ce sujet, cliquez ici.

[3] A noter qu'il s'agissait d'un Australopithecus africanus, Australopithèque « tardif » ayant vécu entre 3.5 et 2.5 millions d'années (alors que l'Australopithèque était apparu il y a 4.5 millions d'années).

[4] A noter que certains chercheurs, s'appuyant sur l'os pelvien du squelette, pensent que Lucy serait en fait un mâle.

[5] Aujourd'hui, Ardi est considéré comme le plus ancien squelette de pré-humain (à noter qu'il existe des fossiles plus anciens, mais dans un moins bon état de conservation). 

[6] A noter qu'en raison d'un manque de sources, il reste difficile de placer l'Ardipithèque dans l'échelle de l'évolution. Ainsi, certains chercheurs pensent que cette espèce pourrait être éventuellement rattachée aux australopithèques.

[7] A noter toutefois que certains paléontologues considèrent que l'Homo habilis devrait être rattaché à l'Australopithèque, en raison de son aspect physique resté très simiesque.

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