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La seconde république (1848 - 1852)

CHAPITRE QUATRIEME : Le gouvernement Cavaignac

(juin à décembre 1848)

 

III : Des élections municipales à l’élection présidentielle (juillet à décembre 1848)

           

            1° Des élections défavorables au gouvernement – Les électeurs français, qui avaient été appelés à élire les nouveaux députés courant avril, furent convoqués à de nombreuses reprises au cours de la seconde moitié de l’année 1848.

 

Les élections municipales, qui se déroulèrent en juillet, ne furent pas une réussite pour le gouvernement. Ainsi, les électeurs portèrent au pouvoir plus de 30 000 maires (sur 65 000 au total.), qui avaient été écartés suite à la révolution de 1848, en raison de leur soutien à la monarchie de Juillet.

 

Les élections cantonales, organisées à la fin août, furent le reflet d’un mécontentement général, en grande partie lié à l’impôt des 45 centimes (le gouvernement ayant chargé l’armée de percevoir les taxes.).

 

Le 17 septembre 1848, des élections législatives complémentaires furent organisées, une quinzaine de sièges étant à pourvoir au sein de l’assemblée.

Le résultat fut un nouveau revers pour le gouvernement, car plusieurs monarchistes furent élus, ainsi que Louis Napoléon Bonaparte (qui, suite à son élection, décida cette fois de siéger[1].).

Louis Napoléon Bonaparte.

 

Le général Cavaignac, sachant que les précédentes élections n’avaient pas été favorables au gouvernement, décida alors de procéder à un remaniement ministériel en date du 15 octobre.

L’objectif de Cavaignac était de se rapprocher du puissant parti de l’ordre, faisant rentrer au gouvernement plusieurs membres de ce mouvement.

 

            2° L’élection présidentielle (décembre 1848) – Le 4 novembre 1848, la nouvelle constitution fut adoptée par les parlementaires. La prochaine assemblée compterait 750 représentants élus pour trois ans, et le pouvoir exécutif serait délégué à un citoyen élu pour quatre ans.

Ainsi, suite au vote de la nouvelle constitution, cette dernière fut lue au peuple, et officiellement proclamée. Par ailleurs, l’élection présidentielle fut fixée au 10 décembre 1848.

Allégorie de la fraternité entourée des partisans du suffrage universel, vers 1848, musée Carnavalet, Paris (l'on reconnait notamment Thiers et Barbès se donnant la main, derrière eux Proudhon, Ledru-Rollin à droite, Louis Napoléon accoudé à la statue).

 

Au final, six candidats se présentèrent aux élections présidentielles de décembre 1848 : le général Cavaignac, soutenu par les républicain modérés ; Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon I° ; Alexandre Auguste Ledru-Rollin, républicain d’extrême gauche (il promettait l’abolition de la quasi-totalité des impôts.) ; Alphonse de Lamartine, républicain de la veille mais modéré ; François Vincent Raspail, meneur socialiste emprisonné suite à l’insurrection de mai 1848 ; enfin, le général Nicolas Anne Théodule Changarnier[2], légitimiste.

Alexandre Auguste Ledru-Rollin, Alphonse de Lamartine, François Vincent Raspail et Nicolas Changarnier.

Toutefois, Raspail et Changarnier faisaient figure d’inconnus ; Cavaignac, Ledru-Rollin et Lamartine, quant à eux, n’étaient guère appréciés depuis la répression féroce des émeutes de mai et juin 1848.

 

Louis Napoléon Bonaparte, au contraire, partait avec l’avantage de porter un nom particulièrement célèbre et resté –en bien ou en mal- dans toutes les mémoires.

Ainsi, les membres du parti de l’ordre décidèrent de s’allier avec Bonaparte et de soutenir ce candidat. En effet, non seulement ce dernier était à leur yeux plus à même de maintenir l’ordre ; en outre, certains conservateurs considéraient que Bonaparte pouvait préparer la voie à une restauration.

 

Le scrutin présidentiel se déroula comme prévu le 10 décembre, et consacra la large victoire de Louis Napoléon Bonaparte. Ainsi, ce dernier recueillit à lui seul 74,2% des suffrages, soit cinq millions et demi de voix.

Le général Cavaignac, arrivé second, recueillait quant à lui environ 20% des voix.

Les autres candidats, quant à eux, atteignirent à peine la barre symbolique des 5% : Ledru-Rollin, 5% (avaient voté pour lui les grandes villes et le Midi.) ; Raspail, 0,5% ; Lamartine, 0,3%, Changarnier, 0,05%.

 

Bien que ne nombreux Français aient voté pour un nom plus que pour un homme, la victoire de Louis Napoléon Bonaparte était néanmoins incontestable.

Ce dernier, premier président de la république élu au suffrage universel[3], bénéficiait d’un très large électorat : s’appuyant sur une large base rurale, il avait aussi recueilli les suffrages des classes modestes comme ceux des classes aisées.

Au final, la grande force de Bonaparte fut de porter un nom auréolé de gloire, garant aussi bien de l’ordre que des acquis de la révolution de 1789.

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[1] Rappelons que Louis Napoléon, suite à son élection en mai 1848, avait préférer rester en exil.

[2] Né en avril 1793, sortit de Saint Cyr avec le grade de sous lieutenant. Changarnier fut alors envoyé en Algérie en 1830, où il participa à la conquête du pays. En 1848, élu député à l’assemblée législative, il fut choisi par quelques légitimistes pour les représenter lors de l’élection présidentielle.

[3] Bien qu’une première république fut instaurée en 1792, aucun président ne fut nommé.

 
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