Car un pays sans passé est un pays sans avenir...

 
Mythologie
 
 

 

 

adblocktest

 

Les Valois

 

CHAPITRE QUATRIÈME : Charles VII le Victorieux, du désespoir à la victoire

 

V : Dernières années de règne de Charles VII (1453 - 1461)

           

            1° 1453, fin de la guerre de Cent Ans et chute de Constantinople – Une fois la guerre de Cent Ans achevée, il était de première nécessité de redonner à la France sa prospérité d’antan, ruinée par plus d’un siècle de conflit. C’est pour cette raison que Charles VII décida de ne pas prendre part  à un conflit contre les Turcs, qui s’étaient emparés de Constantinople peu de temps avant la bataille de Castillon (lors du banquet du vœu du faisan[1], organisé par Philippe le Bon en février 1454, de nombreux seigneurs avaient fait la promesse de se lancer dans une lutte contre les Turcs.).

Le voeu du faisan, par Paul Lehugeur.

 

Cette croisade contre les Turcs fut ainsi confiée à Jacques Cœur, l’ancien grand argentier du roi, qui avait été enfermé à Poitiers suite à son procès, en mai 1453.

En effet, ce dernier s’échappa de sa geôle au cours de l’été 1454, mais ne souhaita pas se venger du roi (Charles VII craignait de voir l’ancien grand argentier trouver refuge chez le dauphin.).

Au contraire, Jacques Cœur s’embarqua à Marseille et se rendit à Rome. Il y rencontra alors le pape Calixte III, qui le chargea de diriger militairement la croisade contre les Turcs (début 1455.).

Cependant, après quelques mois de luttes dans les îles de l’archipel, Jacques Cœur tomba malade en débarquant à Chio, et y mourut (août 1456.).

 

Charles VII, quant à lui, avait pris pour maitresse la cousine d’Agnès Sorel, Antoinette de Maignelais. Cette dernière, ne pouvant pas rivaliser avec la défunte, entourait le souverain de jolies jeunes femmes richement vêtues. A noter que la vie privée de Charles VII ne fut pas au goût de tous…

Les rois mages, par Jean Fouquet, enluminure issue de l'ouvrage Heures d'Etienne Chevalier, Paris, France, XV°siècle (on peut y apercevoir Charles VII à genoux, représenté en roi mage).

 

            2° Lutte contre les féodaux révoltés – Cependant, si le roi de France avait remporté la guerre de Cent Ans, il suffisait de souffler sur les braises pour que le conflit reparte de plus belle.

 

a) Lutte contre Jean V d’Armagnac (mai 1455) : le comte d’Armagnac Jean IV (fils de Bernard VII, qui avait trouvé la mort lors de la prise de Paris par les Bourguignons en 1418[2].), qui avait pris part à la Praguerie de 1440[3], avait été pardonné par Charles VII. En effet, bien que maintenant des garnisons dans les principales cités du comté d’Armagnac, Jean IV n’avait cependant pas été dépossédé de ses biens pour félonie.

A sa mort, en 1450, ce fut son fils Jean V qui lui succéda. Ce dernier, bien qu’ayant fait partie de l’armée royale, ne tarda guère à s’attirer les foudres de Charles VII, épousant sa propre sœur et désirant faire du comté d’Armagnac un Etat indépendant.

En mai 1455, Charles VII envoya son armée contre le jeune comte, qui fut rapidement écrasé. Jean V, vaincu, décida alors de fuir.

 

b) Lutte contre Jean II d’Alençon (1455 à 1456) : Cependant, Charles VII ne tarda guère à faire face à une autre révolte, cette fois ci menée par Jean II, duc d’Alençon. Compagnon de Jeanne d’Arc mais ayant participé à la Praguerie, l’homme avait cependant reçu le pardon du roi de France.

Cependant, si Charles VII avait accepté « d’oublier l’affront », Jean II vouait une rancune tenace au souverain. Multipliant les contacts avec l’Angleterre, le duc d’Alençon offrit une alliance à Richard, duc d’York (ce dernier, désirant prendre le pouvoir en raison des crises de folie d’Henri VI, était le petit fils d'Edmond de Langley, quatrième fils du roi d’Angleterre Edouard III.).

Cependant, les projets des deux hommes furent ajournés pour deux raisons.

Tout d’abord, Jean II fut appelé à témoigner lors du procès de réhabilitation de Jeanne d’Arc, en juin 1455. En outre, dans le courant de l’année 1456, le duc d’York décida de se rapprocher d’Henri VI, mettant en place une paix fragile.

Dès lors, Charles VII ne tarda guère à faire arrêter Jean II, dans le courant du mois de mai 1456.

En juillet, le procès de réhabilitation de Jeanne d’Arc prit fin : la Pucelle fut effectivement envoyée par Dieu, dans le but de libérer Orléans et de faire sacrer Charles VII à Reims. Cependant, tous les actes ayant aboutit à la capture de la jeune femme furent considérés comme humains, et imputables à Jeanne elle-même.

Quant à Jean II, condamné à mort en août 1458, Charles VII décida de différer l’exécution à son bon plaisir, enfermant le duc d’Alençon dans la forteresse de Loches. Le duché fut alors annexé au domaine royal.

 

c) Lutte contre le dauphin (1456 à 1457) : Au cours du mois d’août 1456, Charles VII se lança à nouveau dans une expédition punitive, cette fois ci menée à l’encontre de son fils Louis.

Ce dernier, ne cessant d’exciter les grands du royaume contre son père, s’attira finalement les foudres du roi, qui décida de marcher sur le Dauphiné.

Louis, apeuré par cette démonstration de force, quitta alors ses Etats et partit rejoindre le duc de Bourgogne.

En juillet 1457, le Dauphiné fut annexé par le royaume de France et le titre de dauphin devint purement honorifique.

 

            3° Diplomatie de Charles VII – Jusqu’à la fin de son règne, Charles VII eut une diplomatie très importante, surveillant constamment l’Angleterre, la Bourgogne et son fils Louis. Si pendant un temps, le contexte fut favorable à une guerre contre la Bourgogne (mort de Richard d’York lors de la bataille de Wakefield, en décembre 1460.), le conflit tant attendu n’eut pas lieu à cause d’évènement imprévus (victoire d’Edouard IV, fils de Richard d’York, sur Henri VI en mars 1461.).

 

A noter qu’en décembre 1458, le connétable Arthur III de Richemont mourut. Ayant pris la tête du duché de Bretagne suite à la mort de son neveu Pierre II, ce fut François II qui prit la succession (Richard, le père du nouveau duc, était le frère de Jean V, père de Pierre II.).

Les funétailles de Pierre II et d'Arthur III, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

 

            4° La mort de Charles VII, sa succession (juillet 1461) – En juillet 1461, Charles VII dut subir l’extraction d’une dent. Cependant, l’intervention rudimentaire laissa des séquelles et le roi de France ne tarda guère à souffrir de congestion cérébrale.

Incapable de manger le moindre aliment et craignant d’être empoisonné par son fils Louis, Charles VII mourut à la fin du mois de juillet 1461.

La mort de Charles VII, par Martial d'Auvergne, enluminure issue de l'ouvrage Vigiles de Charles VII, Paris, France, XV°siècle.

 

Le roi de France eut de son épouse Marie d’Anjou plus d’une dizaine d’enfants, en majorité des filles. En effet, seuls deux enfants mâles parvinrent à l’âge adulte : Louis XI et son jeune frère Charles de France.

___________________________________________________________________________________________
comments powered by Disqus  

[1] Ce banquet fut surnommé ainsi car les seigneurs firent serment devant un faisan vivant.

[2] Pour en savoir plus sur la mort de Bernard VII d’Armagnac, voir le c), 2, section II, chapitre troisième, les Valois.

[3] Pour plus de renseignements sur la Praguerie, reportez vous au d), 2, section III, chapitre quatrième, les Valois.

 
Publicités
 
Partenaires

  Rois & PrésidentsEgypte-Ancienne

Rois et Reines Historia Nostra

Egypte

 

 Histoire Généalogie