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Les mensonges de l'Histoire


Les Grecs ont remporté la première guerre médique

Faux  ! Nous l'avons tous appris à l'école : la bataille de Marathon, livrée en 490 avant Jésus Christ, permit aux Grecs de vaincre l'armée perse, mettant un terme à la première guerre médique.

Mais encore une fois, la réalité historique est plus complexe qu'on ne pourrait le croire...

Archer perse du roi Darius I° (élément d'une frise), VI° siècle avant Jésus Christ, musée du Louvre, Paris.

 

Les Grecs, qui avaient commencé à fonder des colonies sur le pourtour de la mer Méditerranée, au début du V° siècle avant Jésus Christ, se retrouvèrent confrontés aux Perses, un peuple lui aussi en pleine expansion.

Ainsi, Darius I°, roi des Perses, régnait sur un immense royaume, s'étendant de l'Asie mineure à l'Egypte, et de l'Arménie jusqu'à l'Indus[1]. Ce souverain, effectuant de nouvelles conquêtes à la fin du VI° siècle avant Jésus Christ, s'empara de la Thrace (512), de l’île de Samothrace (508), et fit de la Macédoine un royaume vassal.

A noter que Darius I° avait lancé une expédition infructueuse contre les Scythes, en 514 avant Jésus Christ. Ces derniers, installés en Russie méridionale, commerçaient activement avec la Grèce, échangeant or, bois et blé (le roi des Perses voulait couper l’approvisionnement des Grecs en denrées rares). Cependant, l’expédition fut un grave échec, et le roi des Perses décida d'interdire tout commerce avec la mer Noire, privant les cités d'Asie mineure d'importantes ressources.  Les Grecs d'Ionie[2], vassaux de Darius I°, décidèrent alors de se révolter.

La guerre débuta en 499, à l'instigation d'Aristagoras, tyran de Milet. Cependant, le conflit évolua rapidement en faveur des Perses, les Ioniens ne recevant qu'une faible assistance de la part des cités grecques continentales. Darius I° répliqua immédiatement, bien décidé à mater les insurgés. En 497, Milet fut assiégée et pillée, et ses habitants déportés. Finalement, en 493 avant Jésus Christ, les Perses achevèrent de mater la rébellion, s’emparant des îles de Chios, Lesbos et Ténédos. 

 

Darius I°, soucieux d'en découdre avec les cités grecques continentales, lança une grande offensive au printemps 490 avant Jésus Christ, déclenchant la première guerre médique[3].

Les Perses[4], traversant la mer Egée, attaquèrent les îles des Cyclades, prenant Naxos, Délos, Carystos et Erétrie. Au même moment furent envoyés des émissaires à Sparte et Athènes, qui réclamèrent une offrande « de terre et d'eau » (c'est à dire la soumission envers Darius I°). 

En septembre 490, l’armée perse débarqua sur la côte qui longe la plaine de Marathon, située à une quarantaine de kilomètres d’Athènes. Les Athéniens, conduits par le stratège[5] Miltiade, reçurent du renfort de la part de la cité de Platée, formant désormais une armée de 10 000 hommes.

C’est alors que les Perses mirent un plan à exécution : alors qu'une partie de l'armée combattrait les Grecs, l'autre serait transportée à Athènes par navire, afin de prendre la cité, laissée sans protection.

Contraints d'agir dans l'urgence, les Athéniens ne purent attendre les Spartiates, qui, bien que contactés, n'étaient toujours pas arrivés sur le champ de bataille. Miltiade, qui avait combattu au côté des Perses au cours de l'expédition contre les Scythes, connaissait les faiblesses de l'ennemi : ainsi, l’armée perse était composée d’hommes d’origines différentes, ne parlant pas tous la même langue ; en outre, leur équipement était composé de piques courtes et de boucliers en osier, ne favorisant pas le combat au corps à corps.

Les Perses lancèrent l'offensive, attaquant le centre de l'armée ennemie, qui fit mine de céder. Toutefois, alors que les Perses s'enfonçaient, ils furent peu à peu encerclés par les Grecs qui remportèrent rapidement la victoire. Selon les sources de l'époque, 6 400 Perses furent tués, contre seulement 194 Grecs.

Suite à l'affrontement, Miltiade contraignit ses troupes à une marche forcée en direction d'Athènes, car la cité restait toujours en proie à une invasion perse. Finalement, malgré la fatigue, les Grecs parvinrent à précéder l'ennemi d'une heure, et les Perses décidèrent finalement de se retirer.

Le champ de bataille de Marathon, par Carl ROTTMAN, 1849, Alte Nationalgalerie, Berlin.

 

Toutefois, si la victoire de Marathon apporta un grand prestige à Athènes et mit fin à la première guerre médique, les Grecs sortaient-ils vraiment vainqueurs du conflit ?

Aujourd'hui, ce que nous savons de la première guerre médique nous a été transmis par des sources grecques, qui ne font qu'exposer un point de vue athénien. En réalité, la bataille de Marathon ne fut qu'un échec mineur pour Darius I°, qui, conformément à ses plans, s'était emparé des îles des Cyclades et avait étendu sa domination sur la mer Egée. Par ailleurs, si les Athéniens se vantèrent d'avoir battu les Perses, ils ne firent rien pour empêcher Darius I° d’agrandir sa sphère d’influence en Grèce.

Le roi des Perses, qui prévoyait de lancer une nouvelle expédition contre les cités grecques, fut toutefois contraint d'aller mater une révolte qui avait éclaté en Egypte. Il mourut en 486 avant Jésus Christ, laissant l'Empire perse à son apogée.  

Papyrus en araméen racontant l'histoire du règne de Darius, vers 420 avant Jésus Christ, Neues museum, Berlin.

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[1] L'Indus étant le fleuve séparant l'Empire perse de l'Inde, qu'Alexandre le Conquérant ne put dépasser, en 326 avant Jésus Christ. Pour en savoir plus sur ce personnage, cliquez ici.    

[2] L'Ionie était une province de l'Asie mineure, située aujourd'hui sur la côte ouest de la Turquie.

[3] A noter que les Grecs baptisèrent ce conflit ainsi, car ils confondirent les Perses avec les Mèdes, un autre peuple venu d’Iran.

[4] Il est très difficile aujourd'hui d'estimer le nombre de soldats composant l'armée perse. L'historien grec Hérodote avança le chiffre irréaliste de 100 000 hommes, alors qu'en réalité, les Perses devaient  être aux alentours de 30 000, un nombre déjà considérable pour l'époque.

[5] De nombreuses cités grecques n'ayant pas de roi, le stratège, élu pour un an, disposait du pouvoir exécutif.

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